OS- 1
Cet Os est né grâce à un tag. Donc je devais écrire un OS de minimum 100 mots en utilisant les mots suivants ^^ :
- Mouchoir
- Lit
- Nuit
- Lune
- Soleil
- Mangas
- Musique
- Gay
- Avancer (conjugué ou pas)
- Briller (conjugué ou pas)
Alors commençons cet os qui sera du PDV de Judal :P
*o*o*o*o*o*o*o*
Voilà deux semaines que la guerre civile au sein de l'empire Ko avait pris fin. Le nouvel empereur avait été particulièrement clément envers les perdants de cette guerre, leur demandant simplement qu'un seul d'entre eux assume les crimes qu'ils avaient commis contre l'empire et soit emprisonné. Ainsi c'était Koen Ren qui avait assumé cette responsabilité malgré la réticence des autres princes et princesses de l'empire Ko. Tous avaient toujours été du côté du premier prince de l'empire Ko, alors de voir celui qui était censé devenir leur empereur passer sous les verrous n'était que très peu apprécié. Finalement, après 2 longs jours de négociations diplomatiques les descendants de la famille Ren étaient arrivés à un accord. Le siège d'empereur restait à celui qui l'avait acquis et les autres membres de la descendance avaient chacun obtenu une place de choix dans le nouveau gouvernement qui venait d'être établi. L'empereur Ko n'en était pas pleinement satisfait, mais il se devait bien de faire quelques concessions. Après tout, il n'avait gagné que par chance... Car sans son magi, le combat s'était avéré très corcé.
Mais si la noblesse se satisfaisait de l'issue de cette guerre, le peuple n'était pas aussi heureux. Ils étaient heureux qu'un nouvel empereur soit monté sur le trône. Mais chaque coin de la capitale abritait une famille accablée par le chagrin, entassant les mouchoirs humides des larmes destinées à celui qui avait sacrifié sa vie dans ce combat acharné.
Il y avait encore quelqu'un pour qui la situation était différente. Et cette personne n'était autre que le nouvel empereur, Hakuryuu Ren. Mais tout cela, je ne le savais que grâce aux rokhs qui m'entouraient, me racontant à volonté ce que je voulais sur le monde dont j'avais été expulsé.
Pendant un long moment, j'ai cru que j'étais mort. J'avais beau être une de ces grandes existences que l'on appelait magi, j'avais dû réaliser bien durement que je n'étais qu'un simple mortel. Comment en étais-je arrivé là ? Je ne m'en souvenais plus. La dernière chose dont je me souvenais c'était son visage et la chose qu'il m'avait dite. Ses yeux d'habitude vide d'émotions étaient remplis d'inquiétude. Il m'avait supplié de faire une barrière protectrice, mais je n'en avais fait qu'à ma tête.
Les souvenirs tournaient dans ma tête, mélangés à cet interminable flux de rokhs qui répondaient à mes questions sur le monde qui me manquait. Était-ce vraiment la fin ? Je ne voulais pas partir comme ça. Je haïssais mon destin depuis toujours, et pourtant à cet instant, en ce lieu où tout était aussi noir que le néant, je n'étais plus sûr d'aucun de mes sentiments.
Ce sentiment de haine m'avait toujours accompagné... Pourquoi semblait-il plus léger aujourd'hui ?
Le temps passait dans cet endroit comme dans un sablier sans fin, secouant chacune de mes certitudes pour la faire disparaître plus loin. Combien de temps avait passé depuis que j'étais ici ? Je n'en savais rien... Je me perdais dans mes pensées.
Tout était si trouble dans mon esprit, mais une chose revenait constamment. Ce sentiment étrange que je n'avais jamais ressenti avant. De la tristesse ? Non c'était bien plus que ça. Tout lui était lié.
Son visage était la seule image qu'il me restait ici. Ce sourire qu'il esquissait quand je le taquinais, cette marque sur son visage qui rappelait constamment pourquoi le destin était contre lui et moi. Cette haine que nous partagions tous les deux, c'était ce qui nous réunissait. Mais n'y avait-il pas plus ?
Je l'avais déjà remarqué. Qu'il était le seul comme moi. Il était spécial.
Il avait changé ma vie, même si je n'avais pas eu le temps de le lui avouer. Il avait fait s'évaporer ma solitude, et ces quelques mois où nous étions restés constamment ensembles, je m'étais amusé comme jamais.
Ces pensées me poussaient à ressentir encore autre chose, le regret. Le regret de ne pas avoir pu rester avec lui jusqu'au bout de son combat comme je le lui avais promis. Le regret de ne pas pouvoir rester avec lui plus longtemps alors qu'il comptait tant pour moi. C'était mon prince, le roi que j'avais choisi. Mon roi.
Le silence de ces abysses s'infiltra jusque dans mes pensées, me laissant désemparé pendant ce qui me sembla une autre éternité. Une éternité durant laquelle je continuais de revoir son visage, ces souvenirs.
Puis finalement le silence fut rompu une nouvelle fois. J'avais réalisé quelque chose. Je m'étais attaché à lui bien plus que je n'avais voulu me l'avouer. Ce sentiment, je ne pensais jamais le ressentir. Et rien que de l'avouer alors que j'étais seul au monde me coûtait beaucoup. Mais cette éternité passée dans l'ombre m'avait rendu suffisamment sage pour au moins avouer que je l'aimais. J'avais déjà eu des relations avec plusieurs femmes avant, comme mon statut de magi me permettait de faire ce que je voulais à l'empire. Mais au fond je m'étais toujours ennuyé avec elles et m'était souvent demandé si je n'étais pas gay. J'avais nié ces sentiments longtemps, préférant me concentrer sur les guerres et ma haine. Mais Hakuryuu avait fait resurgir toutes ces émotions sans même que je m'en rende compte.
Si quelqu'un me l'avait dit plus tôt, je l'aurais sûrement envoyé valser dans un mur violemment. Mais j'en étais venu à cette conclusion, qui expliquait pourquoi tous mes autres sentiments avaient prit une ampleur bien moindre.
Il était le soleil qui éclairait mes ténèbres.
A l'instant où j'avais pensé cela mes poumons s'étaient gonflés de nouveau, prenant une grande inspiration et j'avais ouvert les yeux. La lumière du jour m'avait aveuglé pendant quelques secondes avant que mes yeux ne puissent s'y accommoder. J'avais regardé autour de moi, reconnaissant les plaines de l'ex empire Koga. Que m'était-il arrivé ? Comment est-ce que je m'étais retrouvé ici ? Je levais les yeux vers le ciel, puis levais les mains vers celui-ci. Réalisant ce que tout cela signifiait, je me relevais précipitamment. J'avais une seconde chance, et je ne comptais pas la laisser passer.
Je reprenais en main mon grand sceptre et utilisait ma magie pour me téléporter jusqu'à la capitale de l'empire Ko, Rakushou. Lorsque j'étais arrivé, la lune faisait son apparition au-dessus de nous. L'astre céleste éclairait légèrement les rues de la capitale. Je voyais des enfants courir dans la rue, éclatant de rire alors que leurs parents leur couraient après. La ville semblait avoir repris la joie de vivre que chacun espérait revoir. Malgré tout, les rues me semblaient relativement désertes. Mais quelques mètres plus tard je compris la raison de cet apparent calme. Plus je m'enfonçais dans la capitale, plus les rues devenaient éclairées. Bientôt j'entendis de nombreuses voix fendre l'air, brisant le silence qui s'était installé pour peu de temps. En écoutant ce qui se disait, je compris qu'une fête avait lieu en l'honneur de l'empereur ce soir. Je pressais le pas, ayant hâte de retrouver celui que je cherchais désespérément à retrouver.
Finalement j'étais arrivé sur la grande place située en face du palais impérial, le regard plein d'espoir. Mais après avoir cherché Hakuryuu des yeux pendant de longues secondes, je me rendais compte qu'il était absent. Déçu de ne pas le voir, je me faufilais dans la foule vers les marches du palais. J'avais habilement évité les gardes postés devant les marches, ne souhaitant pas leur donner une crise cardiaque. Après tout, j'avais dû passer pour mort pendant un long moment. Au fur et à mesure que je m'éloignais j'entendais la musique jouée pour égayer ce jour de fête se faire de moins en moins forte. J'étais entré dans le palais et était tombé nez à nez avec un visage familier. Malheureusement, encore une fois ce n'était pas celui que je m'attendais à apercevoir.
- J-judal ?? s'exclama Komei en faisant tomber une pile de bouquins étranges.
- Ca faisait un bail Komei ! Comment tu vas ? ricanais-je en souriant.
- On te croyait tous morts ! Que ... Comment... Où ... ?
Le prince d'habitude si clair et inébranlable était littéralement tombé de son piédestal. Et je devais avouer que malgré moi je trouvais la situation extrêmement amusante. Je coupais court sa tentative de questionnement en lui promettant de tout raconter plus tard. Il se pencha alors pour ramasser ses ouvrages, les remettant délicatement dans ses bras avant de relever le regard vers moi.
- C'est quoi ces petits livres bizarres ? demandais-je piqué par la curiosité.
- Oh c'est le nouveau passe-temps de Koha... Il a nommé ça « mangas ». Ce sont des histoires qu'il écrit depuis que la guerre a pris fin, il dessine lui-même les illustrations avec de l'encre magique. C'est la nouvelle mode à Rakushou en ce moment. Expliqua-t-il en souriant.
- Oh je vois...
J'avais rapidement prit un des ouvrages pour le feuilleter, remarquant que la plupart des histoires ressemblaient à des aventures que lui ou d'autres grandes figures du pays avaient vécues. C'est en tournant une des pages que la raison de ma venue me revint à l'esprit.
- Où est Hakuryuu ? demandais-je en lui redonnant le livre, prêt à repartir.
- Il est sûrement dans les appartements impériaux. On ne l'a pas vu de la soirée.
Je souriais avant de partir vers les jardins du palais. C'était mon petit raccourci pour aller où j'avais envie lorsque j'étais ici. Les appartements impériaux étaient situés au deuxième étage du palais, seul étage existant et uniquement réservé à l'empereur et ceux qui avaient l'approbation de celui-ci pour y rester. Utilisant ma magie, je lévitais jusqu'à une des fenêtres des appartements impériaux. Jetant un rapide coup d'œil à l'intérieur, je distinguais rapidement une silhouette assise sur un fauteuil. La pièce était baignée dans l'obscurité, seulement perturbée par la lumière qui émanait du reste de la capitale.
J'ouvrais doucement la grande fenêtre devant laquelle je me trouvais, souriant alors que des tonnes de souvenirs me revenaient. J'avais toujours eu pour habitude de faire irruption dans les chambres de ces chers princes de Ko en passant par la fenêtre. Mais j'avais toujours adoré user de ce stratagème pour faire peur à Hakuryuu en pleine nuit, le réveillant en sursaut ou l'attendant derrière la porte pour le faire sursauter. Le prince s'énervait toujours au quart de tour après, et cela m'amusais encore plus que de taquiner Kogyoku.
J'entrais dans la pièce sur la pointe des pieds, ne voulant pas briser tout de suite ce silence imperturbable. J'avais observé les traits de son visage, son regard était fixé dans le vide. Comme je m'en doutais, quelque chose n'allait pas. Enfin j'étais presque sûr d'avoir déjà ma réponse quant à ce qui n'allait pas, mais je préférais le laisser m'en parler s'il le souhaitait.
Finalement, mon impatience prit le dessus et je mettais un terme au silence qui me pesait depuis déjà trop longtemps.
- Alors on fait une fête en ton honneur mais tu ne fais même pas une petite apparition ? dis-je en souriant.
Je vis le brun sursauter très légèrement de là où je me tenais. Il se leva de son fauteuil et se tourna dans tous les sens avant de me faire face. Son visage se figea pendant un instant, me fixant de ces deux yeux bleus sans rien dire. La surprise sur son visage passa et ses yeux brillèrent d'un nouvel éclat. Des larmes incontrôlables se mirent à couler le long de ses joues, à peine visibles grâce aux rayons que la lune nous envoyait. Je sentais mon cœur se serrer en voyant sa réaction et perdais toute envie de jouer la carte de l'humour pour ces retrouvailles. Alors que j'étais figé sur son regard, je le vis s'avancer vers moi et me prendre dans ses bras. Je clignais plusieurs fois des yeux, tellement surpris que je croyais être en train de rêver dans cet autre monde où j'avais été coincé.
- Je croyais ne plus jamais te revoir... Judal. Parvint-il à articuler entre ses sanglots.
Je le serrais un peu plus contre moi, refermant mes bras derrière son dos en souriant légèrement.
- Moi aussi je pensais ne jamais pouvoir revenir...
Nous restions ainsi pendant un moment avant que je le laisse se reculer. La situation était visiblement gênante pour nous deux. Nous étions restés plantés au milieu de la pièce et je l'écoutais attentivement me raconter ce qui s'était passé en mon absence. J'avais déjà su une bonne partie de l'histoire, mais je voulais l'entendre de sa bouche à lui. Quand il eut fini son regard vadrouilla dehors, l'esprit ailleurs. Après quelques secondes j'avais fini par poser la question que je voulais lui poser.
- Et maintenant ?
- De quoi ?
- Et bien maintenant que tu as accompli ta vengeance, que veux-tu faire ?
Il baissa les yeux, affichant un sourire triste et sembla réfléchir à sa réponse pendant un moment.
- C'est la question qui me hante depuis que cette guerre s'est terminée... Je me sens vide... Mais cette haine ne veut pas disparaitre...
Le silence s'installa de nouveau dans la pièce alors que mes yeux étaient toujours posés sur mon roi. Alors que je m'apprêtais à dire quelques mots, je le vis relever la tête d'un air déterminé et s'approcher pas à pas de moi.
- Je ne sais pas encore ce que je veux faire... Mais il y a une chose dont je suis sûr, c'est que je veux protéger ce pays qui est le mien. Dit-il en s'arrêtant devant moi.
Je souriais et regardais attentivement ses yeux bleus. Je comprenais maintenant plus que jamais ce qui m'avait tant captivé chez lui. Ce regard rempli de détermination et de force, c'est ce que j'adorais par-dessus tout chez lui. Sa bouche s'ouvrit de nouveau, hésitant à prononcer la suite. J'haussais un sourcil, l'encourageant mentalement à continuer ce qu'il fit après un court moment d'hésitation.
- En fait il y a autre chose que je souhaite. Dit-il en me regardant sérieusement.
- Quoi donc ? demandais-je avec un sourire en diminuant la distance entre lui et moi sans m'en rendre compte.
- Que tu restes auprès de moi, quoi que je décide de faire. Dit-il en se mordant la lèvre inférieure comme s'il avait peur de ma réponse.
Je fus surpris de ce qu'il venait de dire, obnubilé par la mine qu'il affichait. Son petit sourire, ses yeux figés sur moi, et sa langue qui dépassait alors qu'il se mordait la lèvre... C'était presque trop pour moi. Reprenant une vive inspiration je souriais du mieux que je pouvais étant donné les circonstances et répondit.
- Bien évidemment que je reste avec toi ! Je suis ton magi et tu es mon roi après tout ! m'exclamais-je en posant mes deux mains sur ses épaules.
Son visage se détendit, visiblement soulagé par ma réponse et un sourire s'afficha sur son visage. Et alors que j'allais me reculer, sentant mon cœur battre bien trop vite à cause de la proximité, son visage s'approcha du mien. Je le regardais intensément et lui faisait de même. Ce petit jeu dura quelques secondes avant qu'il n'esquisse un sourire satisfait et réduise à néant la distance entre nos lèvres. Il captura sauvagement mes lèvres, m'entrainant dans un baiser passionné. Quelques secondes de surprise passées je répondais à son initiative et le rapprochais de moi, passant mes deux bras autour de son cou. Nos deux langues ne tardèrent pas à se battre pour la dominance et je le sentais légèrement sourire contre mes lèvres. Je le laissais explorer ma bouche pendant quelques secondes avant que notre nature humaine nous force à reprendre notre souffle. Je m'écartais, reprenant peu à peu mon souffle tout en le regardant avec un sourire naissant. J'allais poser la question qui me démangeait depuis qu'il avait pris d'assaut mes lèvres mais il me devança.
- Tu l'as dit toi-même un jour. Tu es le seul à être comme moi. Dit-il en souriant d'un air satisfait.
Je souriais à mon tour, repensant à ce jour où j'avais pensé cela pour la première fois. Il savait très bien qu'aucune autre explication n'était nécessaire. Après tout, nous avions eu depuis toujours ce lien fort qui nous unissait, c'était comme si nous pouvions nous comprendre avec quelques mots seulement.
- Bon et si on allait fêter nos retrouvailles et boire un coup ? dis-je avec un grand sourire.
- Je ne veux pas avoir à te mettre au lit parce que tu seras ivre mort mets-toi bien ça en tête.
- Mais j'ai envie que tu t'occupes de moi Ha-ku-ry-uu. avais-je répondu en accentuant chaque syllabe de son prénom.
- Tu rêves ! répondit-il en rougissant suffisamment pour que je m'en aperçoive dans l'obscurité des appartements royaux.
Je l'avais suivi joyeusement en dehors du palais, nous promenant discrètement tous les deux dans les rues de la capitale en buvant du saké pour terminer la soirée en beauté.
Ce soir-là le destin que nous haïssions tant nous avait réunis. Mais nous continuerions malgré tout à avancer sur le chemin que nous avions choisi. Celui qui nous avait mené à la dépravation, qui nous guiderait vers la destruction de toute chose en ce monde, continuant à nous battre contre tous ce qui nous avait rejeté. Car après tout, nous étions ce genre d'homme.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top