- Chapitre Trente-Cinq -

Je suis carrément pas régulier-e et je m'en excuse énormément. Je n'ai pas vraiment de raison, et encore moins d'excuse. En tout cas, je vous remercie de me lire. Voici un chapitre de plus de 3000 mots. En espérant qu'il vous plaise, Xx

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 « On s'appelle bientôt. Prenez soin de vous. »

Even embrassa une dernière fois ses parents avant d'entrer dans la voiture et de claquer la portière. Il envoya un dernier signe de la main vers le couple puis fit marche arrière pour ensuite s'élancer sur la route.

Cette nuit-là avait été agréable. Ça faisait plusieurs jours que lui et Isak n'avaient pas dormi dans un vrai lit. Ils avaient été séparés, puisqu'Even n'avait qu'un lit fait pour une personne ; Isak était parti dans la chambre d'amis pendant que lui dormait dans sa chambre d'enfant. Ils n'allaient pas se plaindre. C'était déjà super que ses parents acceptassent de les héberger pour la nuit. Et, en plus, il s'agissait quand même de ses parents... D'accord, il grandissait, dormait dans le même lit qu'Isak depuis quelques temps déjà, mais ça semblait tout de même déplacé dans cette situation.

Enfin, ils avaient passé une belle soirée. Son petit-ami avait semblé davantage à son aise lors du dîner. Even ne se souvenait pas qu'il eût bégayé – pas même une seule fois – et il questionnait même ses parents sur leur petite vie tranquille. Passionné d'art, il avait semblé ravi d'apprendre qu'ils tenaient une librairie. S'était ensuivi une conversation autour du sujet qui avait semblé durer des heures à Even qui n'était pas tellement intéressé. Il avait dû perdre le fil une bonne poignée de fois. Mais peu importait, finalement, car Isak avait réussi à s'intégrer et ses parents l'adoraient. Alors tout se passait pour le mieux.

Aujourd'hui, Even emmenait Isak à Hamar. Quatre longues heures de route les attendaient, mais ils étaient préparés. Pour cause : ils avaient retrouvé par hasard un carton plein de CDs datant d'à peine quelques années plus tôt dans sa chambre. Il était caché dans un coin de la pièce, et Even avait préféré l'y laissé, ses bagages étant déjà suffisamment volumineux. Et, pour être honnête, il avait un peu oublié son existence... Alors, après avoir demandé la permission à ses parents, Even l'avait chargé dans la voiture qu'ils avaient louée. Et, maintenant, Isak se faisait un plaisir de fouiller dans tout ça. Il ne saurait trop dire si ce dernier était émerveillé ou dégoûté par la diversité surprenante des styles musicaux. Les disques n'étaient pas tous très récents, puisque certains dataient même de sa primaire, alors il fallait s'y attendre...

Pourtant, quand Isak extirpa un album de M2M et le dressa devant ses yeux, Even ne put s'empêcher de sursauter.

« M2M ? »

Isak éclata de rire. Ça aussi, il aurait dû s'y attendre.

« C'est pas drôle ! Leurs chansons sont super bien... se défendit Even en s'arrêtant à un feu rouge.

— Mais... M2M, quoi. T'avais même pas cinq ans quand elles se sont séparées !

— Et alors ? Des ados écoutent bien les Beatles, que je sache...

— Tu marques un point, capitula-t-il. Mais, quand même, M2M...

— J'ai eu une phase, je l'admets. Je les adorais plus que j'avais jamais adoré quiconque avant, ça faisait limite peur. (Il redémarra.)

— Je ne m'attendais pas à ça...

— À quoi tu t'attendais ? demanda Even.

— Je sais pas, mais pas à ça, en tout cas, pouffa Isak en insérant le CD dans le lecteur de la voiture. Chanson préférée ?

— Hein ?

— Je vais mettre ta chanson préférée de l'album, précisa le blond.

— Oh, euh... Pretty Boy. » répondit-il, méfiant.

Isak appuya plusieurs fois sur la double flèche pour arriver à la chanson en question. Il se pencha alors en arrière pour s'affaler contre le siège et s'imprégner totalement de la musique. Les hauts-parleurs crachaient les paroles dans la voiture et pénétraient les oreilles des deux garçons. I lie awake and pray that you will look my way. I have all this longing in my heart. I knew it right from the start. Le rire d'Isak interrompit la musique avant que les filles ne reprirent pour le refrain. Oh my pretty, pretty boy, I love you like I never ever loved no one before you. Pretty, pretty boy of mine, just tell me you love me, too. Alors, le plus vieux se mit à rire avec son petit-ami.

« Je vais t'avouer un truc, confia-t-il en souriant. Cette chanson a été ma chanson fétiche pendant super longtemps – genre deux ans, je crois. J'avais un crush immense sur un gars, au milieu de ma primaire. Je me souviens même plus de son nom. Magnus, ou bien peut-être Marius... Je sais plus. Enfin, bref ; dans ma tête, c'était l'homme de ma vie, on était faits pour être ensemble, c'était le destin. (Even tourna la tête vers Isak qui le regardait en s'empêchant de rire puis se détourna de nouveau vers la route.) J'arrêtais pas de penser à lui, je le trouvais super beau, et moi, je comprenais pas trop au début. Ça a été la première fois que je suis tombé amoureux d'un garçon. Alors cette chanson... Je sais pas trop. J'avais besoin de m'identifier à quelque chose alors je suppose que c'est pour ça qu'elle est devenue aussi importante pour moi.

— Je sais pas si je dois trouver ça super mignon ou super triste, ricane Isak en faisant mine de fouiller dans le carton.

— Les deux ? Mais ça n'a plus vraiment d'importance, aujourd'hui, décréta Even. C'était juste une anecdote sans grand intérêt, la réponse au pourquoi c'était ma chanson préférée.

— C'était ? Elle l'est plus aujourd'hui ? »

Le blond se redressa pour regarder longuement son petit-ami dont le regard ne quittait pas l'autoroute qui s'étendait à l'infini devant eux. Les lignes blanches passaient et passaient et, comme une illusion d'optique, elles ne semblaient jamais s'arrêter et toutes collées ensemble. Even réfléchit un instant à sa réponse. Cette chanson était-elle toujours sa préférée, maintenant que ce Marius – Magnus, Mastus... bref – était parti aux oubliettes depuis belle lurette ? La chanson touchait à sa fin et le garçon se concentra sur la voix des chanteuses. Oh my pretty, pretty boy, I need you. Oh my pretty, pretty boy, I do. Let me inside, make me stay right beside you. Puis il répondit :

« Si, elle l'est toujours. »

Un sourire illumina le visage d'Isak qui se remit à farfouiller dans le carton, dévoilant parfois le nom de ses trouvailles.

****

La place était aussi magnifique qu'elle en avait l'air sur le web. Des dalles immenses colorées de différentes nuances de gris s'étalaient tout autour des deux garçons qui venaient d'arriver à Hamar. Even avait insisté pour qu'Isak la vît. L'ensemble renvoyait un air chaleureux qu'on ne voyait plus souvent ces derniers temps. Les immeubles commerciaux qui se dressaient devant eux étaient couverts de teintes chaudes rouge et jaune. Il y avait aussi une rangée de bancs surplombés d'arbres parfaitement bien taillés dans une forme cubique. Plus loin, les rues s'allongeaient dans une série de petits commerces où se baladaient quelques adultes. Derrière eux se tenait un petit restaurant d'où sortait un long rideau qui permettait d'abriter une terrasse. C'était par ailleurs par là qu'Even et Isak se dirigeaient. Le trajet en voiture leur avait donné faim, et l'heure du déjeuner était déjà dépassée.

Ce fut main dans la main qu'ils entrèrent dans le petit établissement. L'intérieur était sobre, mais magnifique. Des tableaux abstraits pendaient sur les murs blancs et Even surprit un regard émerveillé de la part d'Isak. Ils s'approchèrent du comptoir et commandèrent de quoi manger. Le serveur leur indiqua que leurs repas seraient prêts d'ici quelques minutes et ils partirent s'installer à une table proche de la fenêtre. D'ici, ils avaient vue sur l'ensemble de la place et de ses activités. Bien assez vite, leurs assiettes furent amenées par un serveur – un autre que celui qui avait pris leur commande – et commencées à être englouties.

L'après-midi s'écoula rapidement. Even avait emmené Isak dans des tonnes d'endroits différents. Les rues commerçantes, le marché, la bibliothèque (dont la taille avait fait brillé ses yeux) et, pour finir, ils entraient à présent vers un parc urbain qu'ils avaient croisé sur la route. Contrairement au petit toboggan ridicule du quartier d'Isak à Oslo, ce parc-ci semblait immense et regorgeait de promeneurs. En ce dernier jour de semaine, les enfants s'étaient empressés de venir profiter de leurs premiers instants du week-end ici, entre amis ou avec leur famille. La vue de dizaines de gamins courant partout donna le sourire à Even. Parfois, il aimerait bien redevenir un enfant, un être innocent et sans défense, mais surtout qui n'avait pas à connaître le mauvais côté du monde.

Les deux garçons s'installèrent dans un coin d'herbe, près d'un buisson, de manière à avoir vu sur l'ensemble de la clairière. Isak sortit immédiatement son carnet et se mit à griffonner un croquis du paysage, ne manquant pas de détailler les expressions joyeuses et souriantes des enfants. Even trouvait parfois qu'Isak n'avait pas de chance. Pas seulement pour son cœur, mais aussi pour sa vie en général. Il devrait être au lycée, avoir des amis, des disputes et des réconciliations ; et pourtant, il restait coincé dans sa ville natale à lire et dessiner ce qu'il n'aurait jamais l'occasion de vivre.

Une vibration sortit Even de ses rêveries. Un SMS de Mikael.

« Oh, merde, lâcha-t-il en se redressant en position du lotus.

— Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta Isak en redressant la tête, laissant alors son poignet en suspens.

— Mikael vient de revenir du ciné avec Sana, annonça Even d'un air grave.

— Alors ? »

Isak fut coupé par la sonnerie du téléphone portable du blond. Le prénom de Mikael s'afficha sur l'écran et Even s'empressa de décrocher, sans oublier de mettre le haut-parleur. Il approcha tout de même le téléphone de leurs oreilles afin de couvrir les cris et les rires.

« Allô ? commença-t-il.

— Even, j'suis qu'un idiot. Je savais que je lui plaisais pas, en plus, se lamenta-t-il d'une petite voix.

— Je suis désolé, Mik'...

— Elle m'a foutu une gifle quand je lui ai demandé si je pouvais l'embrasser !

— Ah ouais, t'es direct comme gars, tenta-t-il de plaisanter.

— D'habitude, ça marche ! Je crois que je vais être marqué pendant une semaine, au moins.

— Te laisse pas abattre ! C'est pas la première fois que tu te prends un râteau et peut-être qu'elle va finir par se rendre compte que tu lui plais – qui sait ?

— Moi, je sais : ça arrivera pas. Elle m'a clairement dit qu'elle espérait un truc avec Yousef. Je savais plus quoi dire alors... j'suis parti.

— T'es parti ?

— Ouais, je l'ai laissée en plan à l'arrêt de bus.

— Mais pourquoi t'as fait ça ?

— Elle venait de me foutre une gifle et de me sortir qu'elle aimait un autre gars, tu voudrais que je fasse quoi ? se défend Mikael.

— Vous pouvez toujours être amis. C'est pas parce que vous ressentez des choses différentes que vous devez totalement arrêter de traîner ensemble, expliqua calmement Even.

— T'es plus pote avec Sonja, que je sache, lâcha le basané à l'autre bout du fil.

— C'est... C'est différent, soupira-t-il. Il s'est passé des trucs qui font que je veux plus traîner avec elle.

— Eh bien, là, il s'est passé des trucs qui font que j'ai pas voulu rester avec elle. »

Even resta silencieux quelques secondes. Il ne savait pas vraiment comment réagir à ça. Mikael avait déjà vécu ce scénario plusieurs fois et s'en était toujours remis rapidement mais, aujourd'hui, il semblait vraiment détruit. Il pensait aussi à Sana, ce qu'elle avait pu ressentir. Elle faisait confiance à son meilleur ami, lui avait confié tellement de choses. Et le voilà parti. Even essayait de se mettre à la place des deux, mais il ne savait honnêtement pas quoi dire.

« Tu devrais t'excuser. » proposa Isak, d'une petite voix.

C'était la première fois qu'il osait parler ; Even se tourna vers lui, les lèvres séparées d'un air surpris – dans le bon sens du terme.

« M'excuser ? répéta Mikael, incrédule.

— Ouais, confirma le blond, avec un peu plus de confiance malgré le rouge qui lui montait aux joues sous la force du regard de son petit-ami. Pour être parti comme ça.

— Mais c'est elle qui m'a giflé... contredit-il.

— Parce que tu voulais l'embrasser ; c'est plutôt une bonne excuse.

— Donc je lui sors juste un « désolé de t'avoir laissé en plan » et ce sera réglé ?

— Non, bien sûr que non. Tu pourrais... je sais pas, moi... l'appeler et lui dire que tu te sens mal de l'avoir laissée sans rien dire, que tu aurais pas dû être aussi direct. Dis-lui que tu veux rester son ami. Elle te dira pas non, l'assura-t-il.

— Comment tu peux en être aussi sûr ? douta le brun.

— J'en suis pas sûr. Mais... ça pourrait être un bon commencement. »

Mikael ne répondit rien, mais sa respiration était toujours audible de l'autre côté. Even avait toujours les yeux fixés sur Isak, pleins d'admiration. C'était dans ce genre de moments qu'il regrettait que son petit-ami n'ouvrît pas la bouche plus souvent. Tout ce qu'il disait sonnait si... mature. Comme s'il avait vécu bien plus de choses qu'il ne le laissait entendre.

« Ouais, je crois que je vais faire ça. Merci, Isak.

— Pas de quoi. »

Isak leva la tête pour croiser le regard d'Even et un sourire timide s'installa sur ses lèvres, bientôt suivi par celui du blond.

****

La nuit était tombée depuis quelques temps déjà. Even et Isak avançaient main dans la main vers un bâtiment qui semblait dominer la ville entire de par sa hauteur. Une lignée de lampadaires les accueillit alors qu'Even ouvrait la grande porte, laissant l'honneur à son petit-ami d'entrer en premier. Derrière eux, le rectangle de bois ciré se referma en un claquement étouffé et ils se retrouvèrent surplombés par des lustres de verre. Une femme à la réception les invita à la rejoindre d'un sourire.

« Bonsoir, j'ai réservé au nom de Bech Næsheim, salua Even.

— Bien sûr, laissez-moi juste... (Elle glissa une mèche de cheveux bruns derrière son oreille et feuilleta un cahier.) Oui, vous y êtes ; chambre deux cent douze. Passez une bonne soirée. La clef est à restituer à onze heures maximum. »

Ses doigts foncés attrapèrent une clef ornée d'un porte-clef en carton plastifié marqué du nombre deux cent douze. Even hocha la tête en guise de remerciement et entraîna Isak par la main jusque l'ascenseur. Il donnait vue sur l'ensemble de la ville illuminée par ses lumières industrielles et par les phares des voitures. Le couloir où ils arrivèrent était entièrement tapissé de rouge. Que ce fût le sol, les murs ou le plafond ; tout était couvert d'une couche de moquette rouge qui chatouillait le bout des doigts d'Isak alors qu'il y laissait courir sa main. Even s'arrêta finalement devant une porte. Sa peinture bordeaux foncé contrastait avec le numéro doré qui y était fixé. À l'aide de la clef qui n'avait pas quitté sa poigne, il déverrouilla la porte et abaissa la poignée froide. L'entrée débouchait sur une chambre chaleureuse qu'Isak s'empressa d'éclairer en appuyant sur l'interrupteur. Un large lit se présenta à eux, couvert de coussins douillets et d'une couette qui avait l'air sacrément douce. Les tons gris et marrons de la pièce étaient bien différents de ceux chauds du corridor.

Even tournait doucement sur lui même, s'imprégnant de l'ambiance de la salle lorsqu'un courant d'air le surprit. Il se retourna juste à temps pour apercevoir Isak prendre son élan et sauter à plat ventre sur le matelas qui se mit alors à rebondir légèrement. Un son étouffé incompréhensible se fit entendre et le bond mit quelques instants pour comprendre qu'il s'agissait de son petit-ami qui avait tenté de lui dire quelque chose.

« T'as dit quoi ? » demanda-t-il.

Isak releva sa tête et prit une grande bouffée d'air avant de répéter :

« Viens voir, c'est super confortable ! »

Even rit doucement avant de s'élancer à son tour et de rejoindre le garçon face contre couette.

« Hé, c'est vrai que c'est confortable ! s'exclama-t-il, sans oublier de se redresser au préalable.

— Je te l'avais dit, se vanta Isak en s'étalant sur son dos.

— Mais on ne reste pas ici, décréta le plus vieux en se levant d'un air décidé.

— Hein ? »

À peine ce mot prononcé qu'Isak sentit la poigne de l'étudiant autour de sa cheville le tirer vers le bord du lit, puis autour de ses poignets le mettre debout.

« Mais on va où ?

— Tu verras. »

Étonnamment, le plus jeune ne posa aucune question sur le chemin inverse. Ce ne fut qu'une fois devant la destination qu'il prit la parole :

« La patinoire ?! »

Even haussa les sourcils d'un air qui se voulait mystérieux et se plaça devant les portes automatiques. En s'écartant, elles dévoilèrent un grand hall où s'étalait une bonne vingtaine de personnes au moins. Lorsque les deux garçons pénétrèrent le bâtiment, une vague de chaleur les submergea. Ils en profitèrent autant que possible car, une dizaine de minutes plus tard, ils étaient sur la glace, patins noués à leurs pieds gelés.

La musique rebondissait contre les coins de la salle à la manière d'un flipper pour résonner dans leurs oreilles. Isak n'avait jamais patiné auparavant et se ramassait au moins trois fois par chanson. Even prenait un plaisir malsain à le regarder et rire gentiment de lui, avant de voler à son secours, vaillant chevalier qu'il était.

Le blond s'améliorait doucement mais sûrement, sous les instructions de son petit ami, quand une chanson le fit s'arrêter en pleine phrase.

« Tu entends ça ? » demanda-t-il en se laissant ralentir, s'approchant alors du garçon.

Even tendit l'oreille, essaya de distinguer la mélodie entre le brouhaha des discussions et des rires. Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'un sourire s'installait sur ses lèvres d'où s'échappa alors un rire heureux – parce que, oui ; il était sincèrement heureux, ce soir.

« C'est le destin ! » s'exclama joyeusement l'étudiant.

En vérité, il ne saurait dire s'il s'agissait vraiment du destin. Mais peut-être que leur vie entière était vraiment écrite, après tout. Peut-être que quelque part, un auteur oubliait ses soucis en relatant leur histoire. Peut-être que personne à part cet auteur-là n'avait d'impact sur ce qui adviendrait de leur avenir. Ou peut-être pas.

En tout cas, ce soir-là, alors que les hauts-parleurs criaient les paroles de Pretty Boy de M2M, Even se disait que c'était certainement le destin. Ils étaient faits pour être ici, ce soir, ensemble.

Et c'était peut-être aussi un coup du destin si son téléphone, en sécurité dans le casier où logeaient leurs chaussures, venait d'afficher un SMS de ses parents. Enfin ; Even ne le découvrirait que plus tard...

Ce garçon allait rester dans ses pensées pendant un long moment, on dirait.

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