chapitre 7

-Ta garde ! 

je tendais la main devant moi, étalée par terre, signe de pause, en ayant légèrement marre de manger le sol sans arrêt. 

-Oui ! j'ai compris ! 

-Pourtant j'ai pas l'impression que tu m'écoutes. 

-j'ai dis que j'avais compris, Ilyana !

-Relève-toi. On continue.

Pourquoi toutes ces souffrances ? J'avais pourtant l'impression qu'on s'entendait beaucoup mieux qu'avant et que notre soirée d'hier s'était bien passée. Mais il semblerait qu'une fois sur un terrain d'entrainement, la gentille Ilyana se changeait brusquement en monstre remplit de haine en toute personne voulant la défier. j'aurais du me méfier ce matin quand elle avait déboulée chez moi en forçant presque la porte. Ça m'aurait évité bien des tourments.

Je me relevais et me replaçais tel qu'elle me l'avait expliqué: les deux bras devant moi, pliés et bloquant tous les coups pouvant venir et les jambes écartées, l'une plus devant que l'autre afin de m'équilibrer.

Elle tendit le poing vers mon visage tellement rapidement que le moment où je le vis fut celui où je m'écrasais par terre et où la douleur me broya la joue. Je posais la main sur celle-ci et me relevais le plus rapidement possible pendant qu'Ilyana me criait tous les autres défauts qu'elle avait pu me trouver et où elle aurait pu me faire vraiment mal. 

-... Concentre toi, bon sang ! Utilise ton envie de gagner comme arme. Trouve puis vise les points faibles ! N'importe quelle faiblesse de ma part peut devenir un moyen de gagner. 

Pile à la fin de sa phrase, elle se jeta sur moi et essaya de m'envoyer une main au niveau du cou. Cette fois, j'avais vu l'attaque arriver, je me décalais sur la droite. N'ayant pas prévu que j'éviterais son coup, elle bascula légèrement en avant dû à la force qu'elle avait mit dedans. Comme elle venait de le dire, je saisissais la faiblesse qu'elle avait eu et la faisais basculer derrière moi en poussant dans son dos. 

Elle s'écrasa par terre mais se releva rapidement, plus rapidement que la moyenne, mais cette fois j'arrivais à suivre: j'étais dans l'ambiance du combat. Elle aussi semblait avoir une étincelle dans le regard, comme si elle considérait finalement que je méritais son attention.  Elle sourit:

-Tu vois quand tu veux. Garde ce que tu viens de ressentir, je veux que tu continues comme ça. Et que tu ne baisses pas ta garde. 

Je souriais à mon tour:

-Je fais te foutre par terre.

Je sentais que par rapport à la première fois où je l'avais affrontée, j'avais des chances de ne pas être ridicule. Peut être pas de gagner mais au moins de lui mettre quelques bons coups. Surtout que le fait d'avoir une guérison hors normes permettait de ne pas retenir ses coups. 

-On verra ça...

***

les deux jambes totalement flagadas par l'effort, la main droite totalement détruite et du sang coulant de mes lèvres étaient mes blessures sans compter tous les bleus.  Ilyana m'avait fait courir à un point inimaginable et je ne sentais décidement plus mes jambes. Elle de son côté, n'avait pas grand chose: une épaule sans doute déboitée qui se remettait déjà et un futur bleu au niveau du genoux. 

J'avais été totalement ridicule. Elle m'avait fait courir comme une gamine voulant attraper quelque chose et le pire c'est qu'à certains moments, j'avais l'impression de l'emporter.

-Tu t'es bien battue, fit elle en m'observant reprendre mon souffle.

-Tu... Rigoles ? Dis-je difficilement en gardant le plus d'air possible dans mes poumons. Tu m'as... Fais... Courir... Dans tous... Les sens.

-Peut être mais à notre deuxième combat, Yaël m'a aplatie comme une crêpe. Il m'a cassé le bras et je l'ai à peine touché une fois. Tu m'as quand même mis quelques bons coups.

-Ça compte pas... C'est un mec... Je suis sûre qu'il peut m'aplatir aussi s'il veut.

-N'en sois pas si sûre, intervint une nouvelle voix. Tu es rapide. Plus qu'Ilyana. Mais elle a plus de force.

-Merci de souligner mon manque de vitesse, Yaël, bougonna-t'elle.

-J'énonce des vérités, rien d'autre.

Je me retournais vers lui et le saluais simplement d'un geste de la main tandis qu'Ilyana se jetait sur lui et le frappais à l'épaule en lui disant qu'il était méchant. Il sourit en arrêtant son geste puis la tira vers lui et la prit par la taille dans une câlin improvisé. Je voyais d'ici, Ilyana totalement paralysée par son geste, et il se rendit compte de ce qu'il faisait, il la relâcha et s'écarta brusquement. Il passa une main dans ses cheveux comme si c'était un tic nerveux et se racla la gorge avant de dire pour essayer de détendre l'atmosphère:

-J'aurais préféré avoir une autre odeur à sentir.

Semblant reprendre ses esprits, Ilyana eu l'air contente d'avoir un sujet de conversation au lieu que la conversation ne plane et ne devienne gênante:

-Rapproche toi un peu de Jerry et on en parle après...

-Eh ! protestais-je en allant vers eux. 

-Ah oui, confirma Yaël en se bouchant le nez. Effectivement... 

Il se recula en faisant mine de battre l'air pour écarter un mauvaise odeur.

Je lui jetais un regard noir avant avoir une idée. Un sourire se dessina sur mes lèvres et je m'approchais encore plus de lui, rapidement et lui sautais dessus.

-Ahh mais non, morue !

Ilyana, comprenant sans doute ce que je voulais faire, bloqua ses bras. Je souriais d'un air sadique:

-Tu vas tomber... Expliquais-je devant le regard sceptique qu'il me lança.

-C'est ça oui.

Il s'agita dans tous les sens, me faisant faire du rodéo deux point zéro. Je poussais un cri, voyant le sol se rapprocher rapidement.

Il glissa rapidement sur moi de manière à bloquer toute tentative de relèvement de ma part et chuchota ensuite:

-Tu disais ?

Je tortillais dans tous les sens lui criant de dégager de sur moi et à Ilyana de m'aider. Pour simple réponse, elle haussa les épaules et déclara:

-Tu avais l'avantage, j'étais avec toi. Tu l'as perdu, je suis avec lui.

-Lâcheuse !!!

-Non, j'ai juste un instinct de survie supérieur au tien.

Et elle alla s'assoir sur le bord du tapis.

Je poussais un autre cri et recommençais à me tortiller dans tous les sens. J'avais raison, il pouvait m'écraser comme il voulait. La preuve, je mettais toutes mes forces quand lui ne bougeait pas d'un iota. J'étais dépitée. 

-Utilise ta force, Jerry, et arrête de faire le ver de terre. 

-J'aimerais bien t'y voir toi, c'est pas du tout équilibré espèce de crétin ! Casse toi de sur moi !

-Non, il faut que tu te dégages. 

-Il craint les chatouilles, cria Ilyana depuis sa place. 

-Je croyais que t'étais avec moi, s'écria Yaël légèrement inquiété que je connaisse l'une de ses faiblesses. 

Je m'arrêtais avant de le saisir par les côtes et de le chatouiller. Il essaya de se contenir mais éclata de rire et desserra sa prise. 

Je renversais les positions et me retrouvais à mon tour sur lui. Quand il se rendit compte de ce qu'il se passait, il me prit par la taille et me souleva sans problème puis m'envoya valdinguer à plusieurs mètres. J'atterrissais sur le ventre telle une baleine et me relevais avant de retourner vers eux. 

-Mais t'es complètement malade espèce de pauvre type ! m'écriais-je en lui mettant un poing dans l'épaule après avoir courus vers lui. J'aurai pu crever ! t'imagines si j'étais arrivée sur le dos ! Ça me coupait la respiration ! 

-Tu crois vraiment qu'avec des capacités comme les nôtres on peut mourir aussi facilement ? 

Je croisais les bras sur ma poitrine, boudeuse. Non, je n'y avait pas pensé, mais il m'avait fait peur ce con. 

-je crois que bébé Jerry fait du boudin. Tu veux ta totote ? Intervint Ilyana. 

Je lui jetais un regard noir avant de lui tirer la langue et me dirigeais vers la sortie. 

-Mais où vas-tu ?

-Je rentre chez moi prendre une douche .

Ils me rejoignirent et Yaël me demanda:

-Tu m'en veux ? 

-Non mais comme tu l'as souligné, je pue, donc je vais prendre une douche, on se voit plus tard.

***

Assise sur la terrasse d'un café avec mes deux amis, nous nous racontions des anecdotes de notre vie d'avant. En y repensant bien, j'avais eu des moments où j'aurais pu être heureuse, malheureusement, je ne les avais pas vu parce que j'étais concentré sur mon mal-être. Comme cette fois où Josh avait essayé de faire cuire des pâtes en oubliant de mettre l'eau et où nous avions fait ensuite son enterrement. J'étais en train de leur raconter la crise que sa mère avait piqué quand elle avait découvert la terre retournée et sa casserole préférée enterrée à l'intérieur et sa consternation quand je lui avait dis que son fils, son "doudou", comme elle aimait l'appeler, ne savait pas faire cuire de pâtes. 

-Un jour, reprit Ilyana... 

Et ça continuais comme ça depuis des heures. Le café d'Ilyana, le thé de Yaël et mon chocolat chaud avaient refroidis depuis que la discussion avait commencé. 

-Au fait, j'aurai une question, m'exclamais-je. 

-Oui ? 

-Est-ce que y'a une salon de tatouage dans la zone ? J'ai toujours voulus m'en faire un mais mes parents n'ont jamais voulus. Alors autant en profiter. 

-Oh non ! Une Ilyana 2.0 !

-Quoi ? Pourquoi ?

Elle se mit à rire: 

-La première chose que je lui ai demandé après avoir repris mes esprits en arrivant, c'est s'il y avait un salon de tatouage. 

-Non, vraiment ? Et qu'est ce que tu lui a répondu ? 

-Qu'effectivement il y en avait un et que c'était l'un de mes amis qui le gérait. 

-Cool ! Et du coup t'en as combien ? 

-Trois, dit-elle fièrement. Une fleur sur la hanche droite, une goutte d'eau sur le pied, et titi dans le bas du dos. 

-Et depuis quand t'en a trois ? Demanda Yaël. J'ai raté le dernier... 

-Pas longtemps nigaud. 

-On peut y aller ? 

-hep hep hep ! Non, on va à l'école d'abord ! 

-Pourquoi l'école ?

-Jerry veut bosser dans l'enseignement donc y va ! 

Elle but son café froid en se relevant et grimaça au goût de celui-ci.

-Raghh ! c'est dégueulasse. Bon, on y va ? 

Je me levais à mon tour tout en buvant mon chocolat chaud froid, grimaçant à mon tour et Yaël fit de même. 

-Je suis désolé mais je vais vous laisser, nous dit-il ensuite. J'ai des trucs à faire. Salut !

***

-Bonjour.

La femme métisse d'une quarantaine d'années qui se tenait face à nous, nous fixa de ses yeux marrons avant de se lever du siège où elle était assise et de nous demander d'un air engageant:

-Oui ?

Ilyana parla la première:

-Mon amie est une nouvelle et elle voudrait travailler dans l'enseignement, est-ce que vous auriez une place pour elle ?

-Alléluia ! Elle se précipita vers moi et me prit par les épaules. Je suis ravie de t'accueillir ma petite !

Je souriais au petit bout de femme en face de moi. Elle ne me dépassait pas de grand chose niveau taille. Un mètre cinquante cinq tout au plus. On faisait la paire tiens ! Et on faisait gamines à côté d'Ilyana qui elle mesurait environ un mètre soixante quinze.

-Les jeunes voulant être professeur sont rares alors je suis vraiment contente que tu sois là !

-Avec plaisir, souriais-je.

-Je vais vous laisser, nous signala Ilyana. 

-Oui, merci de me l'avoir emmenée.

-Pas de problème.

Une fois qu'elle fut partie, elle me demanda:

-Comment t'appelles-tu ?

-Jerry, et vous ?

-Oh, je t'en pris, tutoie moi. Je prend dix ans dès que quelqu'un me vouvoie. Et je m'appelle Laïa. Elle me tendit la main.

Je la prenais:

-Enchanté.

-Suis moi, je vais te faire visiter.

Elle me fit visiter le bâtiment. Il était assez grand mais ne contenait qu'en réalité huit classes.  Chacune étaient néanmoins équipée d'une autre salle devant servir de remise ou de salle d'art plastique selon les salles. 

-Chaque professeur a une salle attitrée qu'il peut décorer comme bon lui semble, m'expliqua-t-elle. Nous ne sommes que sept en te comptant et une salle sert de remplacement si l'une d'elle a un quelconque problème. A chaque fois qu'un nouveau professeur arrive, une nouvelle salle apparaît.

-Donc tu savais que la prochaine personne serait ici.

-Non, je savais que quelqu'un allait arriver, pas quand... La dernière fois, c'était moi et celui qui m'a accueillit m'a dit que la salle était apparue depuis presque un an.  

-Ah oui... Mais comment vous répartissez vous les classes ?

-Chacun choisis ce qu'il veut et ensuite on voit ce qui reste et on se réparti équitablement le travail. Pour faire simple, ce sont des cours par niveau d'une heure durant toute la journée. Chacun donne les matières où ils ne sont pas mauvais et on choisit ensuite. Par exemple, je m'occupe de ce qui est technologie, entretien d'une maison pour les jeunes qui arrivent et qui veulent savoir et comme ce n'est pas à plein temps, de l'anglais. Et on a les classes de tout âge, donc il faut quand même être calée dans son truc. Et tu as quel âge ? Non parce que si tu te retrouve face à des adultes... Tu vas avoir du mal à te faire respecter.

-J'ai 20 ans, et ne t'inquiète pas, j'ai mes méthodes. S'il n'y a personne, j'aimerais m'occuper de la musique et... l'autre, je m'en fiche, on peut faire en fonction des besoin, mais soit français,soit les maths.

-Il y a déjà quelqu'un pour les deux mais un peu d'aide ne leur fera pas de mal... pour la musique, je pense que tu aura beaucoup d'élèves. Tu organises tes cours comme tu veux et tu marques les heures sur le tableau d'affichage dans l'accueil.

-Ok,merci beaucoup Laïa.

-De rien. Aller. va dans ta salle et organise tout ma belle. Mais ne te couche pas trop tard, tu commences après demain, le temps de t'organiser.

__________

Hello !

Comment allez vous ?

Alors, le chapitre ?
Le moment combat ?
La terrasse du café ?

Et Laïa ? Qu'est-ce que vous en pensez ?

Voilà, c'était le chapitre d'aujourd'hui ! En espérant qu'il vous ait plu...

À bientôt !

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