chapitre 6 (1)

-Donc il suffit simplement que je demande et ça apparaît ? Interrogeais-je, clairement à côté de mes pompes.

Assises depuis maintenant un dizaine de minutes dans mon salon, je regardais encore une fois autour de moi. Les meubles étaient simples, de couleurs neutres me permettant donc de changer ce que je voulais.

-Oui, c'est ça, rit Ilyana.

Elle m'avait accompagné et fait visiter après que nous soyons sorties du complexe sportif. Me battre contre elle m'avait détendue et j'avais donc été plus apte à l'écouter que si nous ne l'avions pas fais. Je la soupçonnais d'ailleurs de me l'avoir proposée exprès.

Le globe était vraiment un endroit spécial et elle avait raison. L'ambiance ici me plaisait mieux qu'avant. Mais tout de même, ce truc de "je demande, ça apparaît " me laissait légèrement sceptique.

-Je vais te laisser décorer à ta guise. Ma maison est celle à gauche de la tienne. Mais si tu me cherche, tu n'as qu'à m'appeler. Ici, nous pouvons parler par la pensée. Donc voilà, si tu as un problème, tu m'appelles. Dans ta tête bien sur, et je rapliquerai.

Je n'esquissais pas le moindre mouvement pour la raccompagner, trop abasourdie par ce qu'elle venait de dire. Des capacités physiques hors-norme, ça devrait aller. Le fait que l'on ai qu'à demander pour voir apparaître quelque chose par magie, déjà un peu plus compliqué à accepter mais je pouvais faire un effort. Mais la télépathie ? Sérieusement ?

Je pense que je mettrai un petit moment à l'accepter. Surtout qu'avoir quelqu'un dans ma tête ne me paraissait pas très judicieux. Si la personne se permettait de fouiller, elle pouvait tout découvrir de moi en quelques minutes. Alors je préférais éviter.

Après quelques minutes à tergiverser avec moi même, je décidais de me lever et de décorer. "Je demande, ça apparaît", aussi simple que ça ?

Je commençais par ma chambre. Chez mes parents, je n'avais jamais pu la décorer comme je le voulais, et cela m'avait toujours dérangé. Alors maintenant que je pouvais changer, je n'allais pas me gêner.

Je fermais les yeux, essayant de visualiser ce qui pourrait me faire plaisir. Le lit restait pareil, mais une couette bleue nuit apparaissait dessus. À côté une table de nuit bleu turquoise trônait, une armoire à l'apparence ancienne en bois ainsi qu'une commode du même genre en face. Des rideaux violets apparaissaient et deux des murs se peignaient d'un gris clair tandis que les deux autres d'un gris plus foncé. Je rouvrais les yeux. Surprise par ce qui se trouvait devant moi, je reculais de quelques pas. La chambre s'était métamorphosée à l'instar de l'image que j'avais dans la tête. Et je n'avais pas eu à demander.

Je souriais bêtement avant de me diriger vers les autres pièces.

Assise après avoir tout arrangé à ma sauce, je fixais le résultat. Les pièces impersonnelles s'étaient transformées en différentes touches de bleu, de gris, de noir, et de violet, et même si l'ensemble était plus sombre qu'au départ il correspondait plus à mes gouts personnels.

***

Plusieurs jours étaient passés depuis mon arrivée et je n'étais pas sortie de chez moi. Ilyana passait souvent en me demandant comment j'allais et je lui répondais toujours la même chose. Ce qui était bien ici, c'est que je n'avais pas à aller faire les courses... Je n'avais qu'à demander. Malheureusement, la forêt m'intriguait énormément et y aller me titillait de plus en plus. Je décidais finalement de m'y rendre tout de même. Même si Ilyana m'avait prévenue que je n'avais pas le droit d'y rentrer avant d'avoir acquis toutes mes capacités physiques je tenais à m'approcher.

En sortant, je me dirigeais donc vers celle-ci.

M'orientant comme je pouvais vers cette direction, je faisais de mon mieux pour repérer le chemin afin de rentrer chez moi sans encombre.

Chez moi...

C'était étrange d'appeler ce lieu "chez moi" aussi rapidement. Mais cela me paraissait étrangement naturel.

Arrivée devant depuis environ cinq minutes, je cherchais un arbre à escalader. Depuis petite, j'avais toujours aimé faire ça. Mais ne trouvant rien, je décidais, malgré l'ordre d'Ilyana, de rentrer dedans.

J'avançais, fixant derrière moi, afin de vérifier que personne ne me surveillait ou aller me sauter dessus et quand je fus assez loin, je me retournais et continuais mon chemin, observant, espérant je ne sais pas, trouver THE détail ?

Malgré mon amour pour la forêt, elle, ne semblait pas vouloir me rencontrer. Me faisant m'effondrer dans tous les trous possibles et imaginables. En à peine quelques minutes, je m'effondrais par terre un nombre incalculable de fois.

Après une énième chute, je me relevais, rageusement en essuyant mes paumes sur mon pantalon, quand un bruit me fit relever la tête.

Un loup gris se tenait à une trentaine de mètres, assis. J'écarquillais les yeux devant cette vision et reculais doucement afin de m'en aller. Mais dès que je commençais à m'éloigner un peu plus, il grogna, me faisant comprendre son désaccord. Il s'avança vers moi doucement, comme si j'étais un animal apeuré, ce qui était en réalité le cas. À ce moment là, je remarquais que ce n'était pas un loup normal. Il était grand. Très. Grand. Plus que moi en tout cas. Et je n'aimais pas ça. Comment un loup pouvait il être plus grand qu'un humain !? Il se rapprocha encore plus de moi et se rassit à quelques mètres. À tout hasard, je tentais de lui parler:

-Tu... Vas m'attaquer ?

J'eus comme l'impression que son regard s'adoucissait et qu'il secouait la tête. Mais ce n'était pas normal, si ? Non parce qu'avec tout ce qui se passait, une différence en plus ne me semblait pas si dingue que ça. Même si elle concernait des loup géants se promenant en forêt sans aucun garde.

-Je suis folle, marmonnais-je. Je parle à un loup. Normal, tout à fait normal.

Je soupirais, épuisée par ma propre dose de débilité. Ça n'avait absolument rien de normal. Et à moins d'être totalement domestiqué, ce loup se serait jeté sur moi sans aucune hésitation au lieu de rester planté là.

-Si... Si tu ne veux pas m'attaquer. Qu'est-ce que tu veux ? Et pourquoi tu ne l'as pas fais ? Tu es un loup, tu aurais du, non ?

Il grogna en plissant le nez et les paupières. Je me reculais, légèrement inquiète par rapport au fait qu'il avait l'air en colère et que s'il se décidait à me sauter dessus, je n'avais aucune chance de m'en sortir.

Une voix grave résonna dans mon esprit.

-Je ne suis pas un vulgaire loup. Je ne suis pas assoiffé de sang, non plus. Je ne vois pas pourquoi je t'aurai attaqué.

Je lui répondais à voix haute:

-Et bien... Parce que...

-Stop, me coupa-t-il. Tu es la nouvelle ?

Je hochais la tête comme simple réponse.

-Qu'est-ce que tu fous là dans ce cas !? Ton gardien n'a donc rien dit ?

Je la baissais:

-Si. Mais j'aime la forêt. Et je ne voyais pas pourquoi on me l'interdisait ! D'ailleurs, je ne comprend toujours pas. D'accord, il y a des loups. Mais je serai tombée dessus tôt ou tard.

-Tu aurais pu tomber sur pire que moi espèce d'inconsciente. Alors maintenant tu retournes de là où tu viens et tu écoutes ton gardien.

Je baissais la tête avant de me retourner et de partir dans la direction inverse d'où j'allais. Se faire engueuler par un loup. Il fallait le faire quand même. Il me semblait plus humain qu'autre chose et c'était ça le plus incroyable. À chaque fois que je me retournais, il me grognais dessus, me faisant savoir qu'il me suivait toujours.

Une fois sortie de la forêt, il m'adressa un dernier ordre:

-Ne reviens pas avant que ta transformation soit achevée. Et vas parler avec ton gardien. Il te doit plusieurs expliquations.

Je hochais à nouveau la tête, consciente que discuter ne servirait à rien et quittais définitivement le lieu.

N'ayant aucune envie d'aller parler de cette aventure à Ilyana, je me décidais à rentrer chez moi. Malheureusement, elle m'attendait devant la porte.

-Ilyana, Qu'est-ce que...

-JE VAIS T'ARRACHER LA TETE JERRY ! me coupa-t-elle. QU'EST-CE QUI T'AS PRIS D'ALLER DANS LA FORÊT !

-Je...

-Et pas de fausses excuses.

Ça me donnait légèrement l'impression d'avoir à nouveau cinq ans et de me faire gronder par ma mère parce que j'aurais volé des marchmalllows ( chamallow étant trop facile à dire et aimant le compliqué j'avais pris l'habitude de dire marchmalllows) dans la boîte à bonbons. Elle ne voulait pas de fausse excuse ? Soit, elle n'en aurait pas.

-Je voulais y aller. J'y ai été. Et je ne comprend pas pourquoi c'est interdit.

-Tu ne comprend pas pourquoi c'est interdit ! Je sais que tu as croisé Enaël alors ne nie pas !

-Enaël ?

Elle écarquilla les yeux, consciente qu'elle venait d'en dévoiler plus qu'elle ne le voulait. Puis elle soupira, se résignant à me donner des réponses:

-Le loup que tu as rencontré, il s'apelle Enaël. Il m'a prévenu qu'il t'avait vu et comme je suis l'ancienne nouvelle arrivée, il s'est douté que j'étais ta gardienne.

-C'est un vrai loup ?

Elle sourit légèrement :

-Tu as le chic pour poser les questions auxquelles je ne veux pas répondre. Mais tu ne vas pas me laisser m'en sortir comme ça n'est ce pas ?

Je souriais à mon tour:

-Effectivement.

-Je suis désolé mais je n'ai rien le droit de te dire tant que ta transformation n'est pas achevée... Entièrement.

-Comment cela, entièrement ? Interrogeais-je en plissant les yeux, légèrement énervée qu'on ne veuille pas me donner de réponses.

Elle soupira et secoua la tête en fermant les yeux:

-Je ne peux rien te dire. Je suis désolé, répéta-t-elle. Je vais te laisser...

Elle me salua une dernière fois puis s'éloigna, se dirigeant vers le centre me laissant seule avec des questions me remplissant la tête.

Je soupirais. Je venais d'arriver et on me cachait des choses. Et cela m'énervait atrocement. Je détestais ne pas savoir.

Je m'asseyais sur le palier et une image me vint en tête... Lily et Josh. Je me demandais comment ils allaient. Ils me manquaient vraiment tous les deux. Et j'avais envie de les revoir. Mais malheureusement, je ne pouvais pas... Même si elle n'en avait pas conscience, Lily m'avait beaucoup aidée. Elle me faisait toujours sourire. Mais je n'arrivais pas à croire qu'elle avait fait semblant de ne pas me voir ! J'avais du passer pour une débile un bon bout de temps. Je souriais toute seule à l'évocation de ce souvenir.

Et Josh, restait Josh. Mon ami de toujours, mon meilleur ami d'ailleurs. Même si le fait qu'il annonce être amoureux m'avait légèrement secouée. Mais il n'était pas amoureux de moi; j'en étais persuadée. Et lui aussi s'en rendrait vite compte. Nous avons passés tellement de temps ensemble que nous connaissons plus l'autre que nous même. Et puis, à présent, il avait Lily. Comme je ne pouvais plus l'informer de ses propres sentiments, il allait devoir se débrouiller tout seul, mais j'étais sûre que la jolie Lily lui avait tapé dans l'œil. Encore une fois, je souriais et me relevais, bien décidée à ne pas gâcher cette vie là. J'avais enfin trouvé un endroit extraordinaire où je n'avais pas tout le temps le cafard, et où je me sentais libre. Enfin, si on ne me cachait pas tout, bien sur. J'étais décidée à ne plus faire qu'exister, mais vivre. Vivre totalement.

J'époussetais mon jeans, enlevant de la poussière invisible, et me dirigeais vers le centre, bien décidée à enfin visiter. Si c'était ici que j'allais vivre désormais, autant connaître la zone.

Les maisons semblaient toutes semblables, avec leur seul étage, leur deux fenêtres, la porte en bois au milieu, et leurs pierres dessinant une magnifique façade, pourtant si différentes. Comme si un bout de chaque personne était imprégné dans ces habitations.

Le centre avait, quant à lui, un air moderne qui tranchait drastiquement avec l'air ancien des habitations.

Un immense centre commercial faisait office de centre total au globe, lui même formé en cercle. Comment le savais-je ? Une sorte de plot contenant des plans de haut de la ville m'avait à un moment donné fait face. Dans ce centre, il y avait à peu près tous les magasins possibles et imaginables, allant de la boutique de fringues, aux boulangeries, de la boutiques écolo, à la librairie.

Bien entendu, mon premier choix s'était porté sur une boutique de livres. Et me voilà maintenant entourée de dizaines de livres d'époques différentes. Tous plus vieux les uns que les autres. Certaines reliures manquaient presque à l'appel quand d'autres appartenaient à de nouveaux qui venaient juste de sortir.

Quelques livres que j'avais chez mes parents me faisaient dangereusement de l'oeil et je me disais à présent que je n'avais pensé à demander à Ilyana comment on se procurait de l'argent. Je me dirigeais donc vers un vendeur d'une quarantaine d'années:

-Bonjour, pourriez vous m'aider s'il vous plaît ?

Il se tourna vers moi, avec un sourire bienveillant:

-Oui, bien sur. Un renseignement ?

-À vrai dire, je suis nouvelle et je me demandais comment on pouvait se procurer de l'argent.

-Oh... Ah vrai dire, comme tout est créé par l'esprit, ça ne demande aucun travail, donc tout est gratuit. La plupart de nous travaillons dans les boutiques par plaisir, c'est du bénévolat. Bien qu'il y en ai quelques unes qui vendent leurs marchandises, c'est qu'ils les créent eux même, comme le musicien en face. Mais il n'y a toujours pas d'argent, et c'est du troc. Le vendeur peut demander un service en échange, ou bien un objet.

Pourquoi tout était si étrange ici !? Les gens travaillaient par plaisir au lieu de se la couler douce. On étaient libres, bien qu'enfermés dans le globe ce qui me gênait légèrement, mais libres, et certains trouvaient le moyen de s'attacher à quelque chose au lieu de profiter de la vie... Enfin, de la mort. De la vie... mort... Bref, on se comprenais.

Je le remerciais pour les renseignements et me dirigeais vers les rayons pour me servir.

________

Salut à tous !

J'espère que vous allez bien et que pour ceux qui sont à l'école vos vacances se passent bien ?!(oui oui, je suis en retard pour cette question hein ?)

Alors ce chapitre ?

La petite balade dans la forêt ?

Et surtout ! Le loup gris ! Qu'en avez vous pensé ? Je serai ravie de lire vos théories ?

Pensez vous qu'on le reverra ? Ou qu'il n'est pas important ?

Voilà, c'était cette partie du chapitre. La deuxième arrive demain ! (Il est actuellement 23:38.

Byzoux d'ours !

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