Chapitre 42

Pdv Galdaë

Mais qu'est-ce que je fais là...

La main dans celle de ma petite blonde, je ne cessais de me demander ce qui m'avait prit d'accepter de la suivre. Chômeur, ça m'allait très bien...

Nous nous trouvions devant un immense bâtiment, situé dans le centre tout près de l'école, où trônait la pancarte "Globe journal". Sans faire attention à mes protestations, elle m'entraîna à l'intérieur.

À peine la porte franchie, tous les regards se tournèrent dans notre direction. Je me raclais la gorge alors que Lilliputia, loin de se soucier de l'attention qu'elle attirait, s'avança jusqu'à l'accueil et accosta la femme derrière le comptoir.

Elle avait la peau noire et des yeux bleus clairs qui ressortaient de façon si saisissante que j'en restais subjuguée et ne pus détacher mes yeux d'elle.

Je ne suivais pas vraiment la conversation des deux femmes, perdu dans mes pensées et ne revenais à la réalité que lorsque Jerry me tira avec sa main.

Elle s'avança dans le couloir sans que je ne sache où nous allions.

Un escalier de précisément vingt trois marches nous fit face. Puis un virage à gauche, une marche d'environ cent mètres avant de se retrouver de nouveau devant un escalier.

-Jerry ? Galdaë ?

Nous nous retournâmes, comme un seul homme et firent face à Milo.

-Qu'est-ce que vous faites là ?

-Et toi ? Questionnais-je, lui renvoyant sa question.

Il se passa une main sur la nuque.

-Aux dernières nouvelles, je travaille ici.

Je le fixais, interloqué, tandis que Jerry elle, semblait aussi surprise qu'enjouée d'apprendre cette nouvelle.

-C'est vrai ?

-Bien sûr... Il laissa trainer quelques secondes. Donc, je répète : qu'est-ce que vous faites ici ?

Je reculais légèrement, m'adossant au mur derrière. Croisant les bras sur mon torse, je me maudissais d'avoir fini par confier à Lilliputia que le journalisme m'intéressait. Elle s'était empressée de se renseigner à propos d'un possible journal sur place et après l'avoir trouvé m'avait trainé derrière elle (bien qu'elle soit toujours aussi fatiguée).

-Il n'y aura pas besoin de le prévenir comme ça. Ça vous va ? Proposa Milo.

Hein ? Prévenir qui, de quoi ?

Cette fois, je m'engueulais mentalement de ne pas avoir suivi un mot de leur conversation. Jerry me lança un regard interrogateur avant de me demander ce que j'en pensais. Au vu des circonstances, un "heuu" magnifique fut ma seule réponse. Elle secoua la tête, l'air faussement atterrée, alors qu'un léger sourire éclaira son visage.

-Crétin, m'insulta ma gardienne, son sourire grandissant.

Sans savoir pourquoi, je fis de même.

-Dont ? Questionna Milo, intervenant dans notre amorce de conversation.

Jerry sourit d'un air malicieux avant de dire:

-Discute en avec lui, moi je vais rentrer, je suis crevée.

Sans plus de cérémonie, elle vint déposer un bisou sur ma joue, faisant au passage partir mon coeur au galop et alors qu'elle tournait les talons, Milo la rappela:

-Et moi ?

Je français les sourcils, ayant l'impression d'avoir manqué un truc qui ne me plaisait pas énormément. Sans se retourner, elle rit tandis qu'il souriait et lui lança un:

-Tu n'es toujours pas mon ami.

Avant de disparaître dans les marches pour descendre.

-J'ai manqué quelque chose ?

Il détourna le regard de l'endroit de disparition de ma gardienne avec un grand sourire de débile aux lèvres et se tourna vers moi:

-Si j'étais toi, je ne perdrais pas mon temps à être "ami" avec elle. Cette fille, c'est quelque chose.

Je serrais la mâchoire, sentant une poussée peu amicale grossir dans ma poitrine. Lilliputia avait raison, j'étais possessif, mais il n'y avait rien de possessif à avoir envie d'éclater les dents d'un mec juste parce qu'on sentait l'envie dans sa voix, si ?

-Tu n'es pas moi, répliquais-je simplement, tentant de maîtriser ma voix.

Et encore heureux !

Loin de se soucier de ma réponse et de mon état, Milo continua avec un sourire grivois aux lèvres:

-Si tu savais tout ce que j'ai envie...

-Si j'étais toi, je fermerais ma gueule.

Il me fixa, surpris, avant de sourire à nouveau. Les muscles bandés, je me retenais de ne pas lui sauter dessus.

-Tu n'es pas moi, répondit-il et j'eus encore plus envie de lui éclater la gueule. Je disais donc: si tu savais tout ce que j'ai envie de lui...

Brutalement et me maîtrisant à peine, j'attrapais le col de son t-shirt et le plaquais contre le mur, prenant la peine de faire taper l'arrière de sa tête dessus. Me retenant du mieux que je pouvais, je crachais tout de même:

-Qu'est-ce que t'as pas compris dans "ferme ta gueule" ?

Cet abruti souriait toujours. Mes mains sur le col de son t-shirt, j'aurais eu plaisir à les monter un peu afin de l'étrangler, mais il reprit la parole:

-Waouh mec. Je ne comprends pas pourquoi vous êtes "amis". Il rit avant d'étouffer un éclat de toux quand je serrais à nouveau. Sérieux, t'es à deux doigts de me sauter dessus alors que j'ai rien dit. Qu'est-ce que t'attends avec elle ?

Choqué, je le lâchais et me reculais pour l'observer. Il m'avait fait enrager pour connaître ma réaction !?

-M'appelle pas " mec". On n'est pas potes, ne réussis-je qu'à dire.

S'adossant au mur contre lequel je l'avais plaqué d'un air totalement décontracté, il me dit:

-C'est tout ce que t'es capable de répliquer mec ? Je serrais les dents. Plus sérieusement, pourquoi vous êtes pas ensemble ? Non parce que vous êtes tout sauf amis.

Le pourquoi on n'était pas ensemble ne tenait pas à grand chose de mon côté. Pas grand chose mais qui représentait beaucoup. Je ne savais pas ce qui, pour sa part l'avait fait accepter cette non-étiquette, mais de mon côté, ça tenait en mon passé: j'avais peur d'être trop près d'elle (bien que ce soir sans doute déjà trop tard) qu'elle ne s'attache trop à moi, qu'elle m'accuse ensuite d'avoir profité lorsqu'elle saurait tout, ou encore qu'elle m'accuse de simuler ou quelque chose comme ça.

De plus, on ne se connaissait que depuis quinze jours de son point de vue, il était trop tôt pour parler de couple et j'aimais la découvrir au fur et à mesure, sans avoir à me soucier de l'étiquette qu'on avait sur le dos.

-On ne se définit pas, c'est tout.

-Donc, tu admets que vous n'êtes pas amis ?

Je secouais la tête. Si, nous étions amis, mais nous étions aussi plus.

-Bon, j'écoutais pas tout à l'heure. Vous parliez de quoi ?

Il sourit légèrement mais ne fit pas de remarque sur mon changement de sujet plus que flagrant.

-Elle comptait aller voir Marius pour demander s'il y avait un boulot pour toi mais je lui ai dit à raison que c'était un gros con. J'ai ensuite proposé de t'expliquer tout pour que t'ai pas à te soucier trop de Marius.

-Marius ?

-Ouais. Le grand manitou du journal si tu préfères. Ça te dit qu'on aille dans mon bureau histoire que je t'explique tout ? Ensuite on ira voir Marius pour que tu le rencontre.

Je hochais la tête et le suivais ensuite dans un étal de marches et de couloirs, pour atterrir dans la pièce qui lui servait de bureau.

-Marius est peut être un gros con, plaisantais-je. Mais vos bureaux sont quand même sympas.

Et c'était vrai. Sans autant en faire trop, la pièce inspirait le calme et le travail. Les murs beiges et le bureau à l'allure ancienne en bois, donnaient une impression chaleureuse et accueillante.

-Chacun fait sa propre déco, Marius n'y est pour rien, donc c'est un gros con.

Un léger sourire se trouvait sur son visage. Il me proposa de m'asseoir puis commença à expliquer:

-Il y a huit étages, chacun réservé à quelque chose: le rez de chaussé contient l'accueil, la salle d'attente qui ne sert d'ailleurs pas à grand chose, le premier avec plusieurs salles de réunion, le deuxième est réservé à notre bien-être, je dois avouer que sur ce coup là Marius n'a pas été con, on peut aller s'y détendre quand on veut. Tu peux y trouver de la bouffe à toute heure et je peux te jurer que si j'avais pas besoin de calme pour bosser, j'y passerais ma vie.

J'avais hâte de visiter...

-Les troisième, quatrième et cinquième sont des bureaux. Ton premier bureau sera sans doute au cinquième donc prépare toi psychologiquement à monter les marches parce qu'il n'y a pas d'ascenseur. C'est une histoire d'échelons. Plus tu montes dans le journal, et plus tu descends dans les étages. Le sixième a le bureau de Marius et le septième c'est sa maison. Un conseil: ne va jamais au septième. Il serait capable de t'arracher la tête pour avoir osé entrer chez lui. Et enfin, le huitième a des chambres pour ceux qui ne veulent pas rentrer chez eux. Si un jour, il t'arrive de veiller tard, tu pourras en emprunter une. Sur ce coup aussi, Marius n'est pas trop con.

Je n'étais pas certain d'arriver à me repérer mais hochais tout de même la tête, signe que j'avais compris.

-Très bien. On passe maintenant au taff en lui même. Le truc qu'il faut retenir, c'est qu'il va sans doute d'arriver de bosser pour rien.

-Comment ça ? Questionnais-je, dépité qu'un travail que je pourrais fournir ne serve à rien.

-Chaque article se découpe en plusieurs étapes et parfois, tu vas te retrouver à devoir te battre pour présenter ton sujet. Pour faire simple, c'est "baiser ou être baisé". Quand tu as un sujet qui te plait mais que les autres seront capables de choisir aussi, il faut bosser rapidement, et en qualité. Dès que tu as une idée, tu informes Marius. À partir de ce moment là, il te donne les infos nécessaires et son accord. Une fois que tu as le premier jet, tu retournes le voir et c'est à ce moment qu'il te donne son vrai accord. S'il pense que tu écris de la merde, il te le dira. Il faut que ça plaise à Marius et que ce soit assez rapide pour ne pas être déjà passé de mode.

Je croisais les bras sur mon torse:

-C'est quand même assez spécial comme ambiance de boulot, bois vous détestée tous à force de vous voler mutuellement des articles, non ?

Il rit en secouant la tête:

-Non, au contraire, ça nous simule d'être constamment en compétition. Mais retiens bien une chose, rien n'est acquit. Une fois que ton article est terminé, il n'est pas forcément publié. Il laisse un léger délai et si quelqu'un apporte un truc meilleur, alors ce n'est plus toi qui est choisi. La salle de détente nous aide à relativiser et aussi à créer des liens.

-Il y a quoi dans la salle de détente ?

Il sourit.

-Oh, un peu de tout et n'importe quoi. Des canapés, des babyfoot, des télés... Bon, maintenant ce que je te propose c'est d'aller se détendre un peu au deuxième et d'ensuite parler avec Marius. Il te donnera sans doute une mission à remplir avant de t'engager.

Je n'avais pas spécialement envie d'aller me détendre, alors je dis:

-Je préfèrerais d'abord aller le voir.

-OK, je t'accompagne en haut. Tu n'auras qu'à descendre ensuite.

Je me levais de ma chaise en même temps que lui et nous nous dirigeâmes vers les escaliers. Chaque changement d'étage était composé de respectivement vingt-trois marches.

À notre arrivée au sixième, mes mollets me brûlaient légèrement et je me fis la remarque qu'au moins, je garderais la forme si je devais monter et descendre cinq étages tous les jours.

À peine remit de la montée, Milo tapa à la porte qui nous faisait face. Une voix d'homme, plus aiguë que la moyenne, informa que je pouvais rentrer. Alors que Milo me souhaita bonne chance et descendit, me laissant seul, un reniflement peu disgracieux traversa la porte massive et vint désagréablement chatouiller les oreilles. Je grimaçais puis rentrais timidement dans la pièce.

-C'est pour quoi ? Questionna cette voix aiguë d'un air presque agressif.

Surpris de faire face à un bureau vide, je me tournais en direction d'un canapé, où était allongé un homme blond d'une quarantaine d'années qui ne daignait même pas me regarder.

-Heu... Bonjour, bafouillais-je comme un gamin.

Intérieurement, je me doutais carrément de ma propre gueule.

Il tourna la tête et je restais bloqué sur ses yeux verts, presque translucides, et hypnotisants.

C'est quoi leur délire ici, à tous avoir des yeux de fous.

-Je pensais que c'était Edgar et Allan qui venaient m'apporter à bouffer. Tu es ...?

Il s'assit et je sursautais au moment où un serpent remonta de son poignet à son cou.

-Heu... Galdaë... Monsieur.

Je grimaçais presque de mon incompétence et du ridicule que je ressentais à appeler ce mec "monsieur".

Il eut un rire gras, semblant se foutre totalement de ma gueule.

-M'appelle pas monsieur Galdaë. Et tutoies moi. Je m'appelle Marius.

Marius n'avait pas vraiment l'air d'être un gros con.

-D'accord Marius. J'aimerais bosser ici, expliquais-je, immédiatement plus détendu.

-Et qu'est-ce qui te fait croire que tu peux ? Demanda-t-il d'un ton sec tout en plissant les yeux.

Ok, j'avais peut être pensé trop vite. Je décidais de jouer la franchise:

-Rien... À vrai dire, je n'ai aucune expérience dans le domaine. Ça devrait même vous pousser à ne pas me prendre.

Il rit, me surprenant grandement.

-Merde, gamin. Je tiquais au terme gamin, même si, à côté de lui, j'en étais un. Tu viens de voler la remarque que je voulais faire.

Il renifla, aussi disgracieusement que la première fois.

-C'est vrai que le fait de n'avoir aucune expérience te limite mais tout le monde peut apprendre.

Marius me déstabilisait. Tantôt avenant et tantôt tranchant.

-Tu es monté directement ?

Je secouais la tête:

-Non, j'ai croisé Milo et il m'a un peu expliqué.

-C'est un petit con, mais ses articles sont pas mauvais. Heureusement pour lui, autrement, ça ferait un moment que je l'aurais foutu à la porte.

Je me demandais ce qui avait pu se passer entre les deux pour qu'ils se qualifient respectivement de "petit" et "gros" cons, mais ce n'était pas ma priorité.

-Je te propose un truc: tu écris sur ce que tu veux, que ce soit centré sur le globe ou non, et une fois fini, tu me l'apportes. Je te dirai si tu es...

La porte s'ouvrit brusquement et un mec qui devait à peine être majeur entra dans la pièce, coupant Marius dans sa lancée.

-Marius, il y a un message ! S'exclama-t-il, sans remarquer qu'il interrompait une conversation.

-Bordel de... Où ça ?

Il ne se souciait déjà plus de moi et je n'avais aucune idée de ce qui se déroulait sous mes yeux.

-Au deuxième, écrit sur le tableau d'une des salles de babyfoot.

Marius se mit étonnamment vite debout, et d'un pas pressé se dirigea vers la porte. Je décidais de les suivre, intéressé par ce truc si important qu'il avait coupé court à notre discussion.

Des escaliers ne furent jamais descendus aussi vite par mes pieds, et pourtant, je les perdais presque de vue. Arrivé au deuxième et à présent seul, je me laissais guider par une voix aiguë qui criait de se calmer à plusieurs voix qui s'exclamaient avec vigueur.

Je rentrais dans la pièce bondée de monde et m'adossais au mur à côté de la porte, ne voulant pas bloquer les entrées et sorties. Un brouhaha infernal agressait mes oreilles et Marius, qui était monté sur une table tentait de calmer vainement les conversations pour se faire entendre.

Il hurlait d'une voix suraiguë et bien que sa voix surpassé toutes les autres, personne ne semblait y prêter attention. L'attention de tout le monde semblait dirigée vers le tableau. Tableau que je décidais d'aller voir.

Jouant des coudes pour arriver à mon but, je pu ensuite lire:

«c'etait la dernière. Faites circuler »

Et en dessous, il était inscrit "Memory". Surpris par ce message, je décidais d'aller m'adosser de nouveau à un mur pour réfléchir aussi tranquillement que possible aux questions qui me trottaient en tête. Je croisais Milo en chemin et l'apostrophais:

-Eh ! Il se passe quoi ?

-Oh tiens, Galdaë. Il y a un message du Memory sur le tableau.

-De qui ?

-Le Memory , c'est celui qui gère tout. C'est lui qui amène les nouveaux, qui gère le globe depuis le début, mais personne ne l'a jamais vu. C'est le seule à savoir où se situe le globe.

Alors il y avait quelqu'un derrière tout ça...

-Comment ça se fait que personne ne l'ait jamais vu ?

Il haussa les épaules.

-Je ne sais pas, il sait juste se montrer discret.

J'acquiesçais avant de le laisser et de reprendre mon chemin.

-Cessez de jacasser ! Hurlait Marius.

-Si c'est la dernière, il va cesser de s'occuper de nous ! Hurlait une autre en réponse.

-Elle doit savoir quelque chose ! Renchérit une troisième.

Les phrases s'enchaînaient sans que je n'en comprenne réellement le sens. Qu'est-ce qui était la dernière ? Et pourquoi tout le monde semblait si agité ?

C'est lui qui emmène les nouveaux.

Tout fut clair à mon esprit: c'était Azraël... Et elle était la dernière nouvelle à arriver.

____

Coucou !!!

Comment allez vous ?

La fin des vacances se passent bien ?😉

Est-ce que vous connaissez l'anatomocytopathologie ? 😉😊

😂😂😂 c'est avec ma soeur chloevolley03 si tu passes par là 😂 qu'on a trouvé ce mot bien trop compliqué dont on ne connaissait pas le sens 😂 finalement après l'avoir répété un nombre incalculable de fois en boucle on le connait maintenant par coeur 😂

Passons au chapitre 😉

Alors, vous voyez Galdaë journaliste ?😂

L'altercation avec Milo ? 😂😂😂 Galdaë possessif je trouve ça très drôle pour ma part 😂

Marius, comment vous le voyez ?

Et ce message ?!😨😱😱😱 on en parle ?

Azraël serait donc la dernière ! 😲😱 vous pensez que ça va apporter quoi ?

Je vous dis à bientôt !
Byzzz

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