chapitre 35
Pdv Jerry
Le réveil avait sonné depuis une dizaine de minutes et je tentais vainement de me détacher du corps de Galdaë sans le réveiller. Il avait besoin de sommeil et avait l'air tellement serein dans son repos que je ne pouvais que le laisser dormir.
Même si je dois avouer que ses lèvres me manquent déjà.
J'avais l'impression d'être une adolescence en pleine crise hormonale et je ne savais pas du tout comment je réagirais à son réveil. Sans doute était-ce là une deuxième raison de pourquoi je ne le réveillais pas. Je ricanais seule quelques secondes avant de tenter de nouveau un échappatoire. Nos jambes, qui s'étaient entremêlées durant la nuit étaient sans doute la partie qui était la plus difficile à détacher.
Alors que j'avais presque réussi, mon corps fut attiré en arrière à cause de quelque chose de merveilleux appelé la gravité et je m'étalais sur le dos, les jambes encore sur le matelas en étouffant un juron aussi classe que ma chute.
Je me relevais rapidement, vérifiant que mon protégé dorme encore et après avoir remit le réveil pour dix heure et m'être habillée d'un jean et d'un t-shirt jaune simple, je quittais la chambre.
Après avoir mangé, je laissais un mot sur la table pour expliquer à Galdaë qu'il fallait qu'il rejoigne Lily pour la rencontrer, devant chez elle à onze heure. J'enfilais rapidement mes chaussures et m'orientais ensuite vers chez lily pour lui laisser un mot similaire.
***
Pdv Galdaë
Mon esprit se réveillant à peine remarqua le manque de chaleur du petit corps qui devait être collé à moi. Lorsque j'émergeais un peu plus, récupérant ainsi mes sensations corporelles, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu'effectivement, aucun corps n'était pressé contre le mien.
J'ouvrais brusquement les yeux, paniqué à l'idée qu'elle se soit barrée et tournais la tête vers le réveil qui indiquait neuf heure cinquante-cinq. Je soupirais presque de soulagement en me rappelant que, bien évidemment, qu'elle n'était plus là, nous étions mardi et elle avait cours. Je m'étendais dans le lit en étoile de mer, assez mécontent qu'il doit vide.
Je ne savais pas où nous en étions avec Jerry... Caren. Étions nous amis ? De amis avec plus ? Ou n'était-ce qu'un moment qui ne se reproduirait pas ? Ou pire, ne m'avait elle pas laissé l'embrasser simplement pour me changer les idées ? J'espérais vraiment que ce ne soit pas ça. Parce que je devais l'avouer, le faire de nouveau ne me déplairait pas.
Je me levais, et m'apercevant que je portais le même t-shirt que la veille, en changeais puis me dirigeais vers la cuisine, ayant pour objectif de me prendre un bol de céréales et d'ensuite aller glander dans le canapé devant la télévision. Un papier laissé sur la table de la cuisine m'interpella et je le lus.
"Tu rencontres ta protégée à 11 heure ce matin devant chez elle. je vous rejoindrai ensuite,
bisous,
Jerry"
Je m'étouffais presque avec ma première bouchée de céréales en réalisant que je serai seul lors de ma rencontre avec Lily. Que Jerry ne serait pas présente pour me soutenir.
Mais après tout, Jerry n'avait elle pas été seule lors de sa rencontre avec moi ? Et n'y avait-il pas eu plus de problème que Lily semblait en poser ?
Je soufflais un coup avant d'aller m'installer dans le canapé comme je l'avais d'abord prévu. Après tout, j'avais le temps.
Après un petit déjeuner, j'allais dans ma chambre afin de chercher des vêtements puis à la douche. Une fois sous le jet, je laissais mes pensées défiler.
J'apréhendais beaucoup la première sortie, aussi bien pour la rencontre avec lily que pour la peur de croiser quelqu'un dans la rue et de me rendre compte que j'avais atterri dans un monde déjanté rempli de créatures en tous genres.
Et que quelque part, ça me plaisait.
Voir Jerry comme elle était réellement maintenant et non comme l'humaine qu'elle avait été était à la fois déstabilisant et très plaisant. Les changements opérés me plaisaient plus qu'ils me rebutaient, et j'appréciais d'avoir pour excuse si je fixais à l'avenir trop ses lèvres que c'était parce qu'elles semblaient presque fluorescentes.
J'étais aussi terrifié de ne pas trouver ma place -encore- bien que Jerry m'ait affirmé le contraire. Mais à quel moment une personne peut trouver sa place au milieu de créatures en tous genres.
À priori, tous ceux qui sont là y sont arrivés, alors pourquoi pas moi ...?
Le jet fut éteint par mes soins et je sortais ensuite de la douche.
***
Dans cinq minutes, il serait onze heures. Je levais mes fesses du sofa, prenais une grande inspiration, enfilais rapidement mes chaussures et ouvrais la porte d'entrée. Ne voyant personne dans la rue, je me pressais et allais à la porte de Lily. Je toquais et attendais quelques secondes.
Une adolescente qui semblait bien plus jeune que ce que Jerry avait annoncé dans mes souvenirs ouvrit la porte. Ses yeux d'un rouge foudroyant, a contrario, ne laissait pas place au doute.
-Tu dois être heu... Elle lut un papier qui était dans sa main. Galdaë.
J'étais gêné et si je l'avais pu, j'aurais été supplier Jerry de me prêter main forte.
-Oui, c'est moi. Et tu dois être Lily.
Lui adressant un sourire, j'essayais de faire bonne impression, malgré mon absence de la veille.
-Azraël, maintenant, me corrigea-t-elle, les yeux plissés. Caren t'as dit mon prénom ?
Je tiquais légèrement sur le prénom de ma gardienne puis me reprenais.
-Et bien, ravi de te rencontrer Azraël. Et non, ce n'est pas Jerry qui me l'a dit. Ou pas exactement, expliquais-je, ayant auparavant bien appuyé sur le nom de ma petite blonde. Elle m'a dit qu'elle te connaissait et m'avait parlé d'une certaine Lily. Le lien n'a pas été compliqué à faire.
Elle hocha la tête et m'invita à rentrer.
-Si tu as des questions à me poser, tu peux. Je suis désolé que Jerry ait eu à partir hier.
Elle me fixa et je n'arrivais pas à cerner quelle émotion lui traversait l'esprit. Était elle en colère de s'être retrouvée seule, joyeuse d'avoir eu la liberté d'aller ou bon lui semblait ?
-Elle m'a dit qu'elle allait voir une amie qui savait beaucoup de choses. Qu'à elle appris ?
-Laïa lui a parlé d'une espèce que l'on avait vu qu'à deux reprises en te comptant, les...
-Éclaireurs, me coupa-t-elle. Puis, devant mon regard interloqué. J'ai été à la bibliothèque hier, après que Jerry soit partie. C'était vraiment sympa et j'ai appris beaucoup de choses sur tout ce qui m'entoure. Je n'ai donc pas de questions. Où est Jerry ?
J'avais donc à faire avec une mademoiselle je sais tout aux allures de poupée de quinze ans ? Ça s'annonçait plus compliqué que prévu.
-Elle travaille mais elle devrait arriver vers midi. Où est-ce que tu as appris ton espèce ?
-J'ai trouvé le bestiaire et je l'ai lu. C'est fascinant tout ce qu'on peut trouver ici.
Je commençais réellement à me sentir mal, face à cette nouvelle qui semblait ne pas avoir le moindre besoin à tirer de moi. Aussi, je tentais de plaisanter:
-Tu dois savoir plus de choses que moi alors que je suis là depuis plus longtemps. Ça me vexerais presque.
En réalité, ça me vexait même carrément.
-Tu ne l'as pas lu ?
Alors que j'étais heureux de pouvoir répondre à une question, elle me coupa l'herbe sous le pied:
-Ah non ! C'est vrai que les nouveaux n'ont pas le droit de lire le livre ! Tu n'as pas encore eu le temps.
La condescendance qui transparaissait de ses mots écorchait ma fierté à vif.
-Si tu n'as pas de question, je pense que je vais retourner chez moi, décidais-je, ma fierté brisée en petits morceaux.
-Non, attend ! J'aimerais essayer de communiquer avec toi.
Un de mes sourcils se haussa.
-C'est ce qu'on est en train de faire.
-Non, tu ne comprends pas, je me suis mal exprimée. Ce que je veux dire, c'est de parler avec toi par la pensée. C'est écrit dans le bestiaire que tout le monde en est capable.
Encore une chose que je ne savais pas, et que j'aurais bien aimé savoir.
-Tu as lu comment on faisait ?
-Oui, il suffit de penser vouloir parler à la personne et se concentrer suffisamment.
Je hochais la tête en fermant les yeux et quelques secondes après, j'eus l'impression d'être enfermé dans une bulle. Je me concentrais plus sur Azraël et lançais de toutes mes forces un "tu m'entends ?". Elle sursauta et je sentis peser sur moi son regard noir.
Tu m'as vrillé le cerveau !
Ce test était une réussite.
Désolé.
Je rouvrais les yeux fier d'avoir réussi quelque chose avant elle.
-C'est une réussite.
-Comment tu as fais ? J'étais à peine concentrée que je te sentais déjà dans ma tête à me parler.
-Je suis là depuis plus longtemps, mon corps est peut être plus habitué à toutes ses bizarreries.
J'espérais de tout coeur qu'elle sentait le gros "je suis juste meilleur que toi" derrière ces paroles modestes.
On toqua à la porte et quelques secondes après, Jerry entra, comme chez elle et se dirigea vers nous. Je jetais un oeil à la pendule, onze heure quinze.
-J'ai fini à onze heure grâce à Laïa qui m'a demandé si elle pouvait prendre ma classe pour rattraper une heure. Je suis venue directement tout en traînant pour vous laissez le temps de vous rencontrer un peu.
Inconsciente du peu de réponse qu'elle obtenait d'un côté et de l'autre, elle s'approcha d'Azarël. J'étais totalement figé, ne sachant pas comment réagir à son apparition. Jerry, semblant dans le même état ne se préoccupa pas de moi.
-Je suis contente de te voir Lily, elle lui sourit. Tu as su retrouver ton chemin hier ?
-Sans problème. Elle lui sourit à son tour. J'ai été à la bibliothèque et j'ai rencontré une fille. Très sympa bien qu'un peu maladroite. Elle rit. Elle a fait apparaître du chocolat devant moi tout en se doutant que j'étais nouvelle.
J'étais scotché devant le changement brusque de comportement de la jeune fille en face. L'intello condescendante venait de se transformer en amie bavarde.
-Comment tu sais tout...
-J'ai lu le bestiaire.
Jerry coula un regard vers moi, semblant se rendre compte que dans ce cas là, je n'allais pas servir à grand chose. À part à être le boulet de service.
-Et je m'appelle Azraël maintenant.
Jerry accusa les coups d'une main de maître, le cerveau semblant carburer à mille à l'heure.
-Très bien... Azraël. Comme tu as lu le bestiaire, tu en sais même plus que Galdaë et moi sur le globe, annonça Jerry, visiblement très objective. Je pense que la seule chose que nous allons pouvoir faire, c'est trouver un moyen de t'entrainer à contrôler tes pouvoirs et t'accompagner dans la vie de tous les jours. Répondre aux possibles questions, ou t'aider à t'intégrer si tu le souhaites.
-C'est possible...
Azraël posa un regard sur moi puis ajouta:
-Pourquoi tu es là, Caren ? Ce n'est pas à lui de m'informer de tout ?
Je soufflais par le nez, essayant de conserver un minimum de fierté.
-Si c'est à moi normalement mais tu n'es pas arrivée au moment propice.
Jerry me lança un regard sévère.
-Ce que Galdaë essaie de dire, c'est que tu es arrivée avec une particularité et pile au moment de sa transformation. Ça ne se voulait pas méchant, je pense que monsieur ici présent n'a pas apprécié de voir que les deux femmes ici présentes en savaient plus que lui.
-Ce n'est pas ça du tout.
Jerry sourit et j'eus envie de la prendre dans mes bras. Elle me lançait un regard qui voulait dire "je sais que j'ai raison, tu n'as rien à dire".
-Tu es arrivé quand ? Me questionna Azraël.
-Il y a quinze jours.
Elle sembla réfléchir.
-Tu ne t'es transformé qu'hier ? Quelques problèmes d'adaptation ?
Sa voix narquoise ne m'échappa guère. Je ne savais pas vraiment quel problème elle avait avec moi mais son attitude condescendante de ne plaisait pas énormément. Après avoir soupiré, je rajoutais:
-On peut dire ça. Mon regard ne dévia pas de la nouvelle mais je m'adressais à Jerry. Je vais rentrer, rejoins moi quand tu peux.
Et sans un regard, je quittais cette maison qui ne m'accueillait pas chaleureusement. Jerry dit brièvement au revoir à son amie avant de me courir après.
-Qu'est-ce que tu lui as dis ?
-Pourquoi ce serait forcément de ma faute, demandais-je, sur la défensive.
-Ce... Je n'ai pas dis que... Bon d'accord je l'ai peut être sous-entendu, soupira-t-elle devant mon haussement de sourcil. Je reformule, pourquoi l'ambiance était aussi merdique ?
On passa la porte d'entrée et je m'orientais vers le salon, posant mon derrière sur le canapé et m'allongeant par la suite. Après quelques secondes d'hésitation, elle vint à côté, espérant que je lui ferais une place.
Chose que je ne fis pas.
Son regard s'illumina et elle se positionna au dessus de moi, penchant ensuite son corps sur le creux du canapé où mon squelette n'avait pas élu domicile. N'étant pas assez grand, la moitié de son corps s'écrasa sur mon côté gauche et son menton se posa sur mon épaule. Elle m'observa en silence, attendant une réponse. Vaincu, je lui répondis:
-Je ne sais pas vraiment. Dès que je suis arrivé j'ai eu l'impression d'être une sous merde.
Elle se mordit la lèvre inférieure et sa main caressa légèrement ma joue.
-Elle savait déjà tout ce que je lui ai dis. C'était atroce.
Jerry acquiesça, compréhensive.
-C'est compliqué. Elle est là depuis hier et sait déjà plus de choses que nous deux réunit.
-Donc tu n'as pas lu le bestiaire ?
-Non, avec toi non transformé toujours à côté, je ne pouvais pas me permettre de l'avoir près de moi.
-Mouais...
Elle sourit d'un coup, semblant réaliser quelque chose.
-Alors ? Cette première sortie ?
Je pris une mine boudeuse et voulu croiser les bras sur son torse mais une pression sur mon bras gauche m'en empêcha. Je le fis donc passer autour de sa taille et les croisais comme je le pouvais.
-Tu m'as laissé tout seul, donc je te boude.
-C'était si choquant que ça ?
-Absolument pas. Je n'ai croisé personne.
Une tape sur le torse aurait pu me faire grogner de douleur... Si Lilliputia avait eut un minimum de force. Un rire m'échappa et je resserrais la prise sur sa taille, la rapprochant encore un peu.
-Espèce de crétin ! Elle s'indigna. Je me suis réellement inquiétée !
Je déposais un bisou sur sa joue et elle me fixa ensuite, les yeux écarquillés et la bouche formant un o parfait.
-Je voulais te faire taire.
Se reprenant rapidement et se redressant légèrement, elle saisit mon menton et posa ses lèvres sur les miennes quelques secondes. Juste le temps que je réalise ce qui se passait.
-Moi aussi je peux te faire taire, murmura-t-elle à quelques centimètres de mes lèvres.
Oh oui, elle pouvait me faire taire quand elle voulait.
Je hochais la tête, comme un droguée en manque attendant sa dose quotidienne.
Putain, il se passe quoi là ?!
Je ne pouvais décemment pas faire ça. Pas avec ce que j'avais réalisé à ma transformation.
Mais lorsqu'elle posa à nouveau ses lèvres sur moi, toute raison m'échappa et je m'accrochais à elle comme à une bouée de sauvetage. Me tournant légèrement, je calais ma main libre dans ses cheveux et la faisais basculer entièrement au dessus de moi. Elle soupira et agrippa le col de mon t-shirt, gérant ainsi la distance qui nous séparait.
Soupirant à mon tour, je passais une main sous son t-shirt, caressant son dos et la faisant frissoner par la suite en glissant ma langue sur sa lèvre. Sa main caressa mes côtes, se dirigeant vers le bas de mon t-shirt et elle ouvrit la bouche, sa langue venant à la rencontre de la mienne. En un ballet esthétique, ma langue dansait en duo avec la sienne.
Les battement de mon cœur, rapides depuis tout à l'heure, ne cessaient d'augmenter, un osmose avec mon excitation.
Si en arrivant, on m'avait dit que je finirais dans un canapé avec la petite blonde contre laquelle j'étais si en colère sur moi. Si on m'avait dit que l'on s'embrassait, je pense que j'aurais mis un poing à cette personne. Et pourtant cette personne aurait eu raison. Je mordillais légèrement sa lèvre, tentant d'adoucir les frissons emplissant mon corps entier.
Elle s'éloigna légèrement, à bout de souffle et je me soulevais un peu pour de nouveau atteindre ses lèvres. Sa main sur le haut de mon t-shirt me stoppa dans mon élan et me força à m'allonger correctement.
Je maugréais de frustration, le souffle court et au bord de la tachycardie, mais avec la ferme intention de recommencer.
-Deux minutes de pause, souffla Lilliputia en positionnant son visage au niveau de mon cou, inconsciente de l'effet que son souffle -et oui, rien que son souffle- pouvait avoir sur moi.
Elle ignorait aussi le tas d'idées, plus malsaine les unes que les autres qui traversaient mon esprit alors que j'avais son petit corps collé au mien.
Si le mec du départ qui m'avait expliqué tout ça rajoutait en plus que la fille en question ne faisait qu'un mètre vingt les bras levés, je lui aurais sans doute mit quelques coups de pieds en plus de coups de poings.
Mes bras se resserrèrent autour de son corps et mes yeux se fermèrent alors que j'essayais à la fois de profiter du moment présent et de reprendre le contrôle de ma respiration.
-J'ai faim, murmura-t-elle alors que son souffle chaud transmettait des frisson tout le long de ma colonne vertébrale et que mon esprit mal tourné ne pouvait s'empêcher de trouver un autre sens à cette phrase. Ça te dit qu'on aille manger ?
-Manger quoi ? Ne pus-je m'empêcher de demander avec un sourire en coin.
Elle me mit une légère -très légère- claque alors qu'un éclat de rire la secouait. En se redressant, elle m'insulta de crétin et tendit une main pour m'aider à me relever.
Elle était rouge, échevelée, ses yeux me semblaient plus brillants que d'habitudes et ses lèvres étaient gonflées, mais j'appréciais énormément de la voir dans cet état.
Par ma faute.
Et j'étais prêt à parier que mon état se rapprochait dangereusement du sien. Elle rit et m'ébouriffa les cheveux avant de partir en direction de la cuisine. Sans pouvoir m'en empêcher, mon regard tomba sur ses fesses rebondies et je me traitais mentalement de pervers au moment où elle se retourna. Elle me traita de nouveau de crétin avant de reprendre son chemin et de disparaître dans la cuisine.
La suivant, je la trouvais, fouillant dans les placards.
-Tu veux t'emmerder à faire à manger tout en sachant que tu peux tout faire apparaître ?
Elle continua sa recherche, m'ignorant royalement. Je soupirais en m'approchant. Et la saisissais par la taille.
Elle sursauta et se tourna vers moi.
-Qu'est-ce que tu fais ?! Couina-t-elle.
Je souriais en la coinçant contre le meuble. Ses yeux écarquillés me fixaient avec appréhension, en attente de la prochaine manœuvre de ma part.
-Je te résonne. À quoi ça sert de cuisiner alors qu'on peut tout faire apparaître ?
-Ça sert... Elle s'arrêta et essaya de se libérer.
Je m'approchais encore et sa respiration s'accéléra. Elle se débattit quelques secondes entre mes bras avant de s'arrêter en voyant que je ne comptais pas la libérer. Ses petites mains vinrent se saisir de mes bras et je me surpris à me demander ce qu'elles pourraient faire si elles étaient autour d'autre chose.
Mon cou ! bien sûr...
Semblant lire dans mes pensées, elle fit glisser ses mains le long de mes bras, ne s'interrompant que lorsque elles eurent trouvées ma nuque.
-Alors, à quoi ça sert ? Chuchotais-je à quelques centimètres de sa bouche.
Ses mains se crispèrent, elle soupira et détourna la tête.
-Ça focalise mon esprit sur autre chose que... Que les questions que je me pause.
-Quelles questions ? Demandais-je aussitôt.
Je croyais savoir quelle était sa plus grosse question car elle était aussi présente dans ma tête et je m'engueulais intérieurement de l'avoir incité à la poser.
Parce que je n'ai aucune réponse.
Elle prit plusieurs grandes inspirations, semblant rassembler son courage et j'en profitais pour faire de même.
Quand elle ouvrit enfin la bouche, je retenais ma respiration, espérant que ce ne serait pas LA question.
-On est quoi tous les deux ?
Durant une demi seconde, je fus tenté de faire semblant de ne pas avoir compris ce qu'elle avait dit. Après tout, c'aurait été probable: elle n'avait pas parlé fort, rien qu'un murmure et j'avais un jeu d'acteur incroyable sans vouloir me vanter.
-Je ne sais pas... Ma voix s'éteignit à la fin de ma phrase.
Jerry sourit légèrement.
-On est avancés.
Sa tête se pencha sur le côté et ses bras se serrèrent autour de ma nuque.
-Pourquoi on devrait forcément définir ce que l'on est ?
Elle réfléchit quelques secondes.
-Parce que le définir, ça impose des règles. Ça nous impose les choses que l'on a droit ou non de faire.
-Et rester dans le flou n'est-il pas tout aussi bien ? Ne pas savoir rend toutes les choses interdites possibles.
Cette fois, elle m'adressa un franc sourire.
-Ton point de vue est correct, mais sentir des barrières, c'est bien des fois.
-On est déjà enfermés dans le globe, je ne vois pas pourquoi on imposerais des barrières entre nous. J'aime savoir que tu es à la fois mon amie, ma gardienne, et plus... Que j'ai le droit de t'embrasser si je le souhaite, ou de te faire la gueule comme un ami. Et c'est la même chose pour toi. Tu peux faire ce que tu veux à partir du moment où il n'y a pas de règles.
Ma longue réplique sembla l'avoir conquise mais elle bloqua néanmoins sur la fin.
-Je peux faire "ce que je veux" ? son sourcil droit se haussa. Ce qui sous entendrait avec...
-Moi, la coupais-je sèchement. Tu fais ce que tu veux... avec moi. Je collais mon corps au sien et la collais contre le meuble derrière, la surplombant de toute ma grande taille. Je t'interdit formellement d'aller voir ailleurs.
Ses pupilles se dilatèrent, preuve qu'elle appréciait un peu trop ma soudaine poussée de possessivité et elle me répliqua, narquoise:
-Jaloux ?
Ma bouche s'assécha.
-De quoi tu voudrais que je sois jaloux ?
-Je corrige: possessif ?
Je ne savais que lui répondre à ça.
-C'est donc une relation sans règle, mais quand même une hein parce qu'autrement c'est trop le bordel ?
J'acquiescais, conscient de me contredire. Elle ne m'en tint pas rigueur et accepta.
-Très bien, on ne catalogue pas ce qu'on est et c'est exclusif. Autre chose, mon petit monsieur ?
Je déposais un bisou sur sa joue avant de lui dire que toutes les conditions étaient bonnes pour moi.
-Et toi, ma petite dame ? des conditions à soumettre ?
Elle réfléchit et finit par dire:
-Non, mais une question. Qu'est-ce qu'on répond si on nous demande la nature de notre... relation ?
-On est... amis ?
Le mot m'écorchait la gorge. Autant que si j'avais avalé un bol d'acide.
Elle plissa les yeux avec une grimace, l'air de ressentir la même chose mais répliqua néanmoins:
-On est amis.
_______
Hello ! I'm back !
J'ai tellement de choses à raconter que si je le voulais ça prendrait un chapitre entier !😂😂😂 donc on va éviter.
Bon, commençons par ma petite vie, on passera au chapitre ensuite ?😏😏😏
J'ai donc eu mon brevet avec mention très bien, mon vœux d'affectation à été accepté et j'ai été prise en euro anglais. J'ai eu mon examen de solfège (je crois que je l'ai déjà dit, mais ça fait tellement longtemps ! Ça m'a manqué !) et je peux passer en 3eme cycle si je le souhaite avec mes notes (il faut avec 12 pour passer, 13 pour aller en second cycle... J'ai 13,05 😂 histoire de pouvoir passer, mais pas trop quand même).
Bref, que des trucs géniaux !
J'aurais d'ailleurs pu vous publier le chapitre 30 minutes plus tôt si je n'avais pas gardé le chien de ma voisine. 😅😂 c'est à lui qu'il faut en vouloir, et non à moi 😂😂
Passons maintenant à mes petites questions.
Qu'est-ce qu'on en pense, d'azraël tantôt gentille et tantôt condescendante ? Et du fait qu'en 24 heures elle en sache plus que nos deux héros ?
Et cette relation qui s'installe entre nos deux petits personnages principaux, on apprécie ou non ?
Vous auriez aimé qu'ils définissent mieux leur relation ? Ou au contraire vous appréciez qu'ils ne définissent pas ? D'ailleurs, "ami" on y croit ?😂😏😎
Comment voyez vous la suite de l'histoire ?
Voilà, je vais vous publier ce petit chapitre (enfin, petit, c'est le plus long que j'ai écris depuis un moment, presque 4000 mots !)
Byzzz
Et à bientôt !
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