chapitre 16
Pdv Galdaë
BOOM !
Je me réveillais en sursaut en entendant cet énorme bruit et tournais la tête vers son origine.
-Merde...
Lilliputia était étalée par terre et se frottait le dos en essayant de se relever. Il était onze heure.
-Alors, on a du mal à tenir sur ses jambes ? Demandais-je d'une voix taquine.
Elle tourna la tête vers moi.
-Non, sans blague. J'avais pas remarqué que je tenais pas debout... Elle soupira. J'avais totalement zappé et je me suis cassé la figure.
-J'adore ta manière de me réveiller les matins, c'est franchement génial.
Et c'était vrai. J'étais de mauvaise humeur le matin en me réveillant, normalement. Mais voir Lilliputia se casser la gueule valait bien le fait de perdre quelques heures. Bien que sa manie de me réveiller en pleine nuit me cassait un peu les couilles.
Un peu beaucoup même. Et je tiens à les garder en bon état.
Elle grogna en essayant de se repositionner sur le lit.
-Besoin d'aide ? Demandais-je en haussant un sourcil et me préparant à lui servir le sourire du connard et le bon vieux "non, en vrai je vais te laisser te débrouiller" si elle répondait par l'affirmative.
-Non, c'est bon. Ces crétines vont bien devoir m'obeir un jour. J'arrive déjà à bouger les orteils ! C'est pas mal non ?
Elle les désigna avec son menton et je jetais un coup d'œil. Effectivement, ils bougeaient.
-Ouais... Mais c'est pas en bougeant les orteils que tu vas arriver à te mettre debout.
Elle me regarda comme si j'étais le plus grand abruti que le monde ait porté et me répondit d'un ton supérieur:
-Je sais, patate.
Supérieur !? Franchement ? Je ne suis peut être pas le mec le plus intelligent de la terre mais pas besoin de me regarder comme ça.
Elle retenta de monter sur le lit et s'effondra comme un cachalot avant de se ramasser à nouveau par terre. Même si elle était chiante, cette fille était hilarante, elle s'obstinait à ne pas demander mon aide alors qu'on voyait clairement qu'elle en avait besoin.
Cette fille a une fierté encore pire que la mienne...
Je me levais avant de la saisir par les aisselles et la reposer sur le matelas sous ses protestations et ses injures.
-Bouge pas de là Lilliputia. Je reviens. Et arrête de m'insulter, Rajoutais-je.
Je quittais la chambre et m'orientais vers la cuisine en quête de quelque chose à bouffer. Non, je ne comptais pas faire tous ce qu'elle voulait, mais je n'allais pas la laisser crever de faim sur le lit.
Enfin, remarque.... Si elle me saoule.
Je prenais des céréales, deux bols ainsi que le lait et des cuillères et me réorientais vers la chambre. Mais en chemin, je rencontrais Lilliputia qui se traînait par terre afin de se rendre à la cuisine. Quelle crétine elle faisait: elle se battait jusqu'à n'avoir plus de force et ensuite faisait sa larve qui ne tient pas en place une fois qu'elle ne pouvait plus bouger.
Je l'attrapais et la mettais sur mon épaule, sans ménagement sous ses commentaires et renversais du lait et faisais tomber des trucs sur mon t-shirt et au sol parce qu'elle n'arrêtait pas de se dandiner dans tous les sens. Une fois dans le salon, je la déposais toujours aussi rapidement dans le canapé alors qu'elle me fusillait du regard:
-Putain, m'exclamais-je. T'es chiante à bouger là. Tu ne pouvais pas faire gaffe ! Je te promets qu'une fois que tu as récupéré tes jambes je ne fais plus rien.
-Je ne suis pas une femme de ménage ducon, alors même pas en rêve. Et en plus, je te rappelle que moi j'ai un boulot, donc on partage, et ce n'est pas discutable.
Je fixais mon haut, dégoutté et l'enlevais en le jetant à Lilliputia qui avait les yeux fixés sur mon torse.
-Je sais pas faire la lessive...
Elle raccrocha ses yeux au mien.
-Vraiment ?! Et comment t'as fais quand j'étais endormie ?
-J'ai fais disparaître quand c'était sale et réapparaître le même modèle.
Elle me regarda et me re-balança le haut:
-Je faire pareil. T'as qu'à continuer.
Je soupirais et me dirigeais vers la salle de bain en lui criant que j'allais prendre une douche et qu'elle devait se débrouiller toute seule puis rentrais dans la salle.
***
Lilliputia me fixait d'un air inquiet.
-Fais attention, n'oublie pas que tu as une force moins importante que les gens ici.
Et ça faisait une demi-heure qu'elle me servait ce discours. Mon ego en prenait un coup, même si je savais que c'était la vérité. Mais je n'aimais pas me sentir inférieur à tous ces crétins, ça me donnait l'impression qu'on pouvait faire ce que l'on voulait de moi.
Et je n'aime pas ça. Vraiment pas. Ça me donne l'impression que tout va recommencer.
-Je sais Lilliputia. Je ne compte pas m'entraîner avec une brute tu sais.
-Fais attention. Le physique compte très peu ici et une petite fille de quatre ans pourrait très bien t'aplatir totalement.
Je hochais la tête signe que j'allais suivre ses conseils. Je doutais tout de même qu'une petite fille puisse "m'aplatir" comme disait la jeune femme en face de moi mais je ne disais rien. Je lui promettais de faire attention encore une fois et quittais la maison.
J'avais envie de me défouler et ne tenais plus en place. Lilliputia avait insisté pour que j'attende le lendemain et qu'on y aille ensemble mais cela faisait une journée entière que je n'avais osé sortir de peur qu'elle se réveille seule et je n'en pouvais plus de rester enfermé entre quatre murs. Elle l'avait comprit et avait bien voulu seulement si je suivais ses conseils et que je rentrais avant la nuit. j'avais l'impression d'avoir une mère putain.
Je me précipitais dehors à la course et laissais l'air frais emplir mes narines.
Qu'est-ce que ça fais du bien bordel.
Je courrais pendant une dizaine de minutes, laissant mes pas me guider sans vraiment observer le chemin que je prenais.
J'avais toujours aimé courir, ça me vidait la tête. Et j'en avais clairement besoin. Besoin de vider mes pensées, durant un petit laps de temps. Toujours trop court à mon goût d'ailleurs.
Un mec d'à peu près mon âge et blond se positionna à côté de moi, me faisant retomber sur terre.
-Salut Galdaë.
Je m'arrêtais net. En plus de m'interrompre, il me mettait en position d'infériorité en signalant qu'il me connaissait alors que je ne savais rien de lui.
-Comment va Jerry ? Interrogea-t-il sans pour autant sembler se soucier vraiment d'elle.
-Mais t'es qui putain ?
-Enaël. Donc ?
Ça me disait vaguement quelque chose.
-D'où ça te regarde !?
Il me regarda, semblant voir à travers moi. J'avais vraiment l'impression que ce con pouvait lire toutes mes pensées et ça me faisait légèrement stresser. Il ne m'inspirait pas vraiment confiance et j'avais envie de m'éloigner de lui au plus vite. Aussi me remettais-je à courir. Il me suivit sans aucune difficulté.
-Oh petit con, dit-il d'un ton calme. T'essaierais pas de me semer là.
-D'où tu me traite de petit con ?!
-Je te traite comme je veux gamin. Donc, tu me files la réponse que je demande ou pas.
-Humm... Je crois pas, nan.
Je ne lui jetais pas un regard et continuais ma course. D'où il m'abordait comme un connard et me traitais de petit con et gamin juste parce que je ne voulais pas lui donner de réponse. Surtout que physiquement j'étais loin d'être un gosse, quoi !
Il se positionna devant moi, et m'arrêta, la main sur le torse. Je reculais légèrement pour rompre le contact et me retournais, plantant au passage mister lourd. Je reprenais la course et jetais un regard derrière. Il ne me suivait pas. Tant mieux.
J'essayais de me concentrer pour me souvenir d'où je venais. Mais impossible. J'étais clairement paumé. Génial.. Je n'étais déjà pas de bonne humeur mais avec ça c'était encore pire. C'était la cerise sur le gâteau. La chantilly sur la fraise. L'orgasme sur le sexe.
Je m'arrêtais immédiatement pour faire état des lieux. À droite: une rue. À gauche: une rue. J'avais l'impression qu'il y avait des rues partout ici. Et pire que tout, elles se ressemblaient toutes. Bon, je mentais légèrement en disant cela, mais ce qu'il fallait retenir, c'est qu'il n'y avait aucun panneau indiquant "t'inquiète mec. Ta piaule, c'est par là" avec une grosse flèche. Ce qui m'aurait bien arrangé.
Je me remettais en marche, faisant gaffe à ne pas retourner dans la direction de mister lourd et guettais tout type pouvant m'aider. Mais personne ne semblait avoir décidé de sortir pour aider l'adorable mec que j'étais: les rues étaient désertes. Franchement génial.
Quelques rues plus loin, je tombais sur un groupe de mecs un peu plus vieux que moi. Je me jetais limite sur eux avant qu'ils ne partent tandis qu'ils me regardaient tous l'air de dire "mec, tu vas nous faire le plaisir de bouger ton cul d'ici, ok ?"
-Salut les mecs. Je suis nouveau et je cherche le centre.
Un petit brun à lunette me toisa:
-Ouais. On sait.
Putain mais tout le monde me connaissait ici ou quoi ?!
-T'es le mec qu'habite avec la petite blonde sexy. Il sourit. C'est encore jamais arrivé, mais je peux te dire que t'as de la chance.
-Petite blonde sexy... Répétais-je en réfléchissant, essayant de comprendre de qui il parlait.
Puis j'assimilais. C'était de Lilliputia dont il était sujet.
-Elle est chaude cette meuf ! S'exclama un.
-Carrément bonne ouais, renchérit un autre.
Et se fut parti sur une effusion de "si elle était dans mon lit j'irai pas dans la baignoire". J'avais vraiment l'impression d'être avec des gosses de collèges qui avaient les hormones en ébullition.
-Dès qu'un nouveau arrive il est un peu épié par tout le monde, m'expliqua le mec à lunettes. Mais d'habitude, ils explorent tout dès les premiers jours et après ils adoptent un groupe de potes, souvent composé de leur gardien et hop, ils vivent heureux dans le meilleur des mondes. Mais ta coloc, elle s'est enfermée chez elle et n'est pas sortie durant les premiers jours et encore aujourd'hui, les seuls endroits où on peut la voir c'est dans ses cours et au combat. Et des fois à l'un des café du centre. Mais rarement.
-On à même été jusqu'à aller à ses cours pour la voir de plus près, m'expliqua un type. C'est là qu'on t'as vu.
-Vous faites psychopathe à la suivre, rétorquais-je
Et c'était vrai. Quelle genre de types suivaient une jeune femme ?! Si ce n'était des pervers psychopathes en manque.
-On fait comme on peut mon gars. Et puis, c'est de la curiosité !
-De la curiosité malsaine... Marmonnais-je.
-Peut être, mais de la curiosité quand même.
-Vous êtes malade.
Ils me jetèrent tous un regard l'air de dire "non, mec. On est chaud lapin".
-Donc... vous pouvez me dire où est le centre. Ou puisque vous semblez le savoir, où est chez moi.
-Tu vas pas partir maintenant ! S'exclama le blond qui avait dit que Lilliputia était chaude. On doit te faire visiter. Et puis, je pense que c'est pareil pour les autres mais je veux savoir, moi !
-Savoir quoi.
Il prit une mine sérieuse et posa la main sur mon épaule. Je faisais rouler celle-ci pour la dégager et reculais de quelques pas, faisant comprendre que je ne voulais aucun contact. Il haussa les épaules me montrant qu'il s'en foutait.
-Est-ce qu'elle est bonne au lit ?
Je lui jetais un regard sceptique. Il me demandais ça tranquille, lui. Au calme. Pour le faire chier, je répondais avec un sourire pervers:
-humm... Peut être ?
Je jouais des sourcils.
-Allez ! T'as pas le droit de ne pas nous dire ! Dit il en sortant la levre inférieure et me suppliant.
-D'où je dois le dire mec. Je te connais même pas et tu me demande ce que je fous au pieu.
Le brun à lunette se rapprocha et déclara posément:
-Te fatigues pas. Il te fait marcher, il l'a même pas sauté.
-Sérieux !? Mais vous avez fait quoi ? Des crêpes peut être ! On vous a pas vu sortir depuis hier midi et elle était dans tes bras à ce moment là... Ou alors t'es gay.
-Je suis cent pour cent hétéro.
-Pour habiter avec une femme aussi sexy et ne pas lui sauter dessus, excuse moi, mais tu es forcément gay.
-Je te l'ai dis mec, je suis hétéro putain.
-C'est ça...
-Elle dormait ! Ça te va ducon ! Tu t'es jamais dis que j'aurai pu la porter pour une autre raison que la sauter. Et puis, vous êtes flippant à la suivre partout. Vous avez tellement de mal à choper que vous en être réduis à poursuivre des jeunes femmes innocentes c'est ça ?
Le reste du groupe s'était éloigné et j'étais à présent seul avec lunette et blondie.
-Ramenez-moi chez moi les mecs. Reprenais-je.
-Même pas en rêve, puceau.
-Je suis loin d'être puceau, répondais-je. Toutes les filles que je connaissais me sont tombées dans les bras.
Faux. Archi faux même. Quand j'ai couché avec une fille la première fois, je devais avoir dix-huit ans. Jusqu'à maintenant j'ai du le faire environ une fois par an. Je l'ai donc fais huit fois en Vingt-six ans d'existence. Pas parce que j'étais vraiment difficile en matière de fille. Mais j'avais autre chose à faire que d'avoir une copine.
Et je n'ai toujours pas changé d'avis. Plus qu'une semaine et demi et tout sera fini. Je n'aurai plus jamais m'occuper de rien.
-Il est hors de question qu'on te ramène chez toi. Tu te rappelle ce qu'a dit Regan, fit lunettes en montrant blondie. On doit te faire visiter. Et je suis sûr que blondinette ne t'emmènera pas à certains endroits vu qu'elle ne les connait pas.
-Qui te le dis.
-Moi même, mon gars. On la suit depuis son arrivée et cet endroit là c'est un peu notre QG donc on y est toujours. C'est impossible qu'elle connaisse.
-Je ne vois pas pourquoi je suivrais de purs inconnus dans un endroit que je ne connais pas. Des inconnus qui suivent ma coloc partout qui plus est.
-Arrête ça on a très bien compris que tu voulais pas qu'on touche à la petite blonde.
Je soufflais d'agacement:
-j'ai jamais dis ça. Juste que c'était malsain de faire ce que vous faites.
-Ose me dire que tu n'as jamais suivi une meuf que tu trouvais bonne, me demanda le dénommé Regan.
Je ne prenais pas la peine de répondre et les laissais en plan, n'ayant pas envie de débattre sur ça. Parce qu'effectivement, je ne l'avais jamais fais.
Je ne suis pas un putain de psychopathe !
Mais si je l'avais dit, ils ne m'auraient pas cru. J'avais bien compris comment marchaient ces types : attrapant tous ce qu'ils pouvaient comme les psychopathes qu'ils étaient et croyant que tout le monde était pareil. Et à ce moment-là, ne me fichais d'être paumé si ça me permettait de m'éloigner au plus vite.
-Une fois à droite, trois à gauche et tu sera chez toi, cria lunette.
Faute de savoir où aller, je décidais de suivre ses indications. Le nuit était tombée depuis une dizaine de minutes et j'avais passé plus de temps que je ne le pensais dehors.
______
Hellou !
Comment allez vous ?
Alors, le chapitre qu'en avez vous pensé ?
Les deux mecs, vous les sentez ? Vous pensez quoi d'eux ?
Et la rencontre Enaël/Galdaë ?
Voilà, c'était le chapitre d'aujourd'hui. Je vous dis à vendredi ou samedi prochain pour le prochain
Byzzz
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