chapitre 12
Pdv Jerry
Lorsque je rejoignais Galdaë, il était dans ma... notre chambre, et observait le lit double d'un air consterné.
Ilyana et Yaël étaient repartis vers vingt et une heure, après le dîner en nous souhaitant bonne chance et Galdaë fixait sans doute le lit depuis.
Il était vingt et une heure trente.
Je m'appuyais contre la porte.
-Ça me plaît autant qu'à toi. Mais je doute qu'on ait le choix.
Il se tourna vers moi et répondit:
-T'as bien dis qu'on pouvait faire apparaître des trucs non ?
C'est vrai que je n'y avais pas pensé ! Je fermais les yeux et visualisais un lit, le même que celui que j'avais avant, mais lorsque je rouvris les yeux rien n'avait changé.
-Je n'y arrive pas, soupirais-je. Essaye toi. Il te suffit de visualiser la chose que tu veux voir apparaître.
Il se concentra à son tour, et rouvrit les yeux quelques secondes plus tard, en fronçant les sourcils.
-Bordel de merde.
Il n'y arrivait pas non plus. Il s'assit vers le bord gauche du lit et je m'approchais vivement:
-Si on doit cohabiter, je te préfère te prévenir que tu dors à droite. Le côté gauche est à moi.
-Même pas en rêve petites fesses. Je dors à gauche.
-Eh ! Je te rappelle juste qu'à la base on est chez moi, donc, mes règles.
Il soupira:
-Peut être, mais comme aux dernières nouvelles c'est aussi chez moi, je dors à gauche.
-Au pire, je dors sur toi. Comme ça pas de jaloux. Mes "petites fesses" dis-je en mimant des guillemets, ne devraient pas te déranger.
-Si ça me dérangerait d'avoir une double couverture. Y'a pas à discuter petites fesses. Tu dors à droite.
S'il le prenait comme ça je n'allais pas me gêner pour imposer mes règles. On était chez moi après tout.
Je prenais le parti de m'allonger sur lui et au dernier moment il se décala, laissant la place libre. Je m'allongeais en lui jetant un regard vainqueur.
Amateur, va.
-Tu me saoule putain.
-C'est qu'une place mec, dis-je en lui tapotant le bras d'un air satisfait. Pas besoin de faire la gueule.
-Dictatrice.
Il se mit sur le dos et couvrit son visage avec son coude comme s'il voulait dormir.
Je me levais sur le lit et me mettais à sauter dessus, telle une gamine:
-Aller ! Tu vas pas dormir tout de suite ! Réveilles toi !
Il enleva son bras et me lança un regard comme pour me dire "toi t'es morte, ma vieille".
Je continuais de crier comme une gamine durant une dizaine de secondes, jusqu'à ce que Galdaë me tire par le pied et que je m'effondre sur lui.
Ma tête reposait sur son torse qui se soulevait à vitesse régulière, sa main tenait toujours mon pied qui était sur le côté droit de son corps,et l'autre jambe était à gauche. On pouvait donc clairement dire que j'étais assise à califourchon sur un mec que je connaissais à peine.
Si ça se trouve, c'était un psychopathe quand il était vivant et moi je l'invite à rentrer chez moi. Pas que j'ai eu le choix, mais tout de même.
Ou alors c'est un tueur.
Un voleur.
Un voyeur.
Un terroriste.
Je me relevais vivement et retournais de mon côté du lit en brandissais ma... Lampe de poche.
Peu crédible pour me défendre mais c'était déjà ça.
-Qu'est-ce qui te prends.
-Tu étais en année sabbatique.
Il haussa un sourcil:
-Oui, et ?
-Pourquoi tu ne bossais pas. T'as Vingt-six ans.
Ou alors, il était en fuite et c'est pour cela qu'il n'avait pas d'emploi. Parce qu'il avait braqué une banque. Après tout, je ne savais rien de ce type à part le fait qu'il m'avait donné un faux prénom et qu'il passait sous silence la cause de sa mort.
-Rien ne m'intéressait.
-C'est pas une réponse ça, soufflais-je.
-Si, et je ne vois pas pourquoi je te raconterai toute ma vie.
-Qui me dit que t'es pas un psychopathe qui veut me tuer dans mon sommeil ?
-Si je voulais te tuer, je ne le ferais pas ici. Si on tue quelqu'un, y'a pleins de trucs à faire. Faut se débarrasser du corps. Et je n'ai aucune envie de un, de tâcher mon lit et de devoir dormir dans le canapé qui ne m'a pas l'air très confortable, et de deux, de sortir d'ici à presque vingt-deux heure. Et puis, on est tous enfermés ici, alors les flics me courraient après et je ne m'en sortirai pas, donc je t'informe que ce n'est pas dans mes projets du moments, bien que tu sois chiante.
-Ou un quelconque pervers qui me materait sous la douche.
Il fit courir son regard sur mon corps quelques secondes, me mettant mal à l'aise, avant de remonter celui-ci vers mes yeux.
-Mater quoi, je te pris ? Non parce que y'a pas grand chose à regarder si tu veux mon avis. Je ne prendrais pas le risque de finir à la rue pour ça.
-Connard, marmonnais-je.
Même si d'un côté ça me rassurait de savoir que je ne l'attirais pas.
-Fais pas style d'être vexée. Je sais qu'au fond t'es contente.
Je le fixais, surprise qu'il ait su deviner mon soulagement.
-Et toi, reprit-il. Qui me dit que t'es pas une voleuse ou un truc comme.
-C'est pas mon genre.
Il me jeta un regard sceptique:
-Oui mais ça, c'est toi qui me le dis. Pourquoi je devrais te croire ?
-Est-ce que j'ai l'air d'une voleuse franchement ?
-Bah je te connais à peine et tu es très rapide. Tu pourrais parfaitement en être une.
-Et bien moi je te dis que non. Quel intérêt j'aurai à le faire ? On peut tout faire apparaître.
-C'est pas faux, soupira-t-il. Bon, t'as gagné, tu n'es pas une voleuse. Mais je vais dormir maintenant.
Il se leva et se rendit dans la salle de bain sans doute pour se mettre en pyjama. Je fis de même, restant dans la chambre, et lorsqu'il revint, j'étais emmitouflée dans la couette. Il n'était vêtu que d'un bas de jogging qu'il avait sans doute fait apparaître. Je ne pus empêcher mes yeux de courir sur son corps. Tout était finement dessiné sans pour autant faire monsieur muscle dans toute sa splendeur. J'avais raison tout à l'heure en disant qu'il avait l'air musclé et je prenais maintenant conscience qu'une fois la transformation achevée, il aurait sans doute une grande force.
-On dirait que c'est toi la perverse à me fixer comme ça. Arrête, tu fais un peu flipper.
Je relevais les yeux vers les siens et remarquais son petit sourire fier. C'était bien un mec tiens, toujours près à montrer son corps pour une fille.
-Aller. Maintenant que tu t'es rincé l'oeil, c'est mon tour. Sors de ce lit pour que je vois comment ma très chère colocataire dort.
-Je ne vois pas pourquoi je sortirais vu que tu as si bien souligné tout à l'heure que je je t'intéressais pas.
Il s'approcha légèrement:
-C'est donnant donnant petites fesses.
Je soupirais, faisant mine de réfléchir:
-Tu t'en remettrais jamais grande perche.
Il haussa un sourcil en souriant.
-C'est à moi d'en juger.
-Hum... Non.
Je m'emmitouflais et arrêtais de le regarder, fermant les yeux.
Il se coucha à côté de moi.
-T'es pas drôle...
-Je sais, en plus mon pyjama est tellement beau. Tu ne sais pas ce que tu rate.
Il tira vivement la couette, me l'arrachant des main et écarquilla en voyant ce qui me recouvrait. C'était un simple t-shirt trop grand et un short.
-T'es sérieuse ? Non, parce que ton pyjama n'a rien de sexy ou quoi que ce soit d'autre.
-Je n'ai jamais dis qu'il l'était. J'ai dis qu'il était beau, rien de plus.
-Méchante.
-Bon, dodo maintenant. Par contre, c'est toi qui va éteindre la lumière, tu es le dernier couché.
-Oui mais on est chez toi.
Ah, il voulait jouer à ça.
-Au dernière nouvelles, c'est aussi chez toi.
Il soupira et se leva. Il était tellement facile à convaincre...
Quand il revint vers moi, il me dit simplement:
-Chacun sa partie, tu ne rentre pas dans la mienne au risque de te prendre un coup de pied et tu ne me piques pas la couette. Pour me réveiller, si tu le fais, il faut me secouer dans tous les sens parce qu'autrement, je dors. Bonne nuit petites fesses.
Je me tournais dos à lui et m'emmitouflais à nouveau.
-Tu ne me piques pas ma partie ni la couette. Je ne serai pas là demain à ton réveil parce que j'ai mes cours à assurer. Mon réveil sonnera à sept heures donc je suis désolé s'il te réveille. Bonne nuit grande perche.
***
Il était cinq heure et je n'arrivais pas à dormir. Le clignotement d'une barre signifiant les secondes m'apaisaient mais je ne parvenais pas à m'endormir. Sans doute parce que je n'avais pas l'habitude de dormir quelqu'un d'autre. En particulier un homme. À part Josh. Lui et moi avons dormi un nombre incalculable de fois.
J'espèrais que lui et Lily allaient bien. Que Josh ne passait pas son temps à se morfondre et qu'il avait fait une croix sur moi. Que Lily l'aidait à avancer et qu'il ne la lâchait pas. J'espérais vraiment que mes deux amis soient restés soudés.
Je reçu un coup de pied dans la jambe.
-Hé ! M'exclamais-je en me tournant vers Galdaë qui dormait toujours mais bougeait dans tous les sens.
Il donnait l'impression de se battre avec quelqu'un et ça m'inquiètait. Parce qu'il me foutait des coups de pied et semblait vraiment mal. Je m'asseyais sur les genoux et me penchais vers lui lui attrapant une épaule.
-Galdaë, appelais-je. Galdaë.
Il bougeait dans tous les sens et me mettais des coups. J'hésitais entre le laisser et aller dormir dans le canapé ou le forcer à se réveiller. Je choisissais finalement la deuxième option et le secouais dans tous les sens, évitant au mieux ses pieds. Je dus finalement me mettre sur lui pour le stabiliser et il daigna enfin arrêter de me frapper. Après quelques minutes à batailler, il se réveilla en sursaut, les sourcils froncés et me fixa, semblant ne pas se souvenir de qui j'étais. Il attrapa rapidement mon bras et renversa nos position, la respiration sifflante, appuyant la main sur ma gorge.
Je la saisissais vivement et essayais de l'éloigner, sans succès. Voyant qu'il ne serrait pas vraiment, j'abandonnais mais laissais tout de même la main sur la sienne.
Juste au cas où.
-Galdaë, soufflais-je alors qu'il resserrait sa prise.
Il était encore dans son rêve. Ça m'était arrivé lorsque j'étais petite. De mes huit à onze ans je dirai. L'impression d'étouffer à cause d'un cauchemar alors même d'être réveillé et de le savoir. Ne pas arriver à se détacher de ces visions d'horreur qui s'imposent à l'esprit. Ne plus savoir ce qui est réel ou non. Et encore pire. Se réveiller à côté d'une personne qu'on ne connait pas, et ne pas savoir ce qu'on fait ici.
Les fois où j'avais dormi avec Josh durant cette période, il se réveillait le lendemain avec des bleus ou en pleine nuit et devait me gérer. Lorsqu'il arrivait à me réveiller, je criais, croyant voir la personne de mes cauchemars, et je pleurais, voulant que ça s'arrête. Il fallait alors plusieurs heures pour me calmer.
La première chose qu'il faisaient était:
-Galdaë, écoute moi. Je suffoquais de part sa prise mais continuais tout de même. Tu n'es plus dans ce cauchemar, ça va aller... Tu es... dans le globe depuis tout à l'heure et... je suis ta gardienne. Je... M'appelle Jerry. Il desserra un peu la pression sur mon cou me permettant de respirer à nouveau normalement. Tu m'appelles petites fesses et dictatrice depuis que tu es ici parce que je voulais que tu me réponde et toi tu ne voulais pas alors on s'est disputés. On est obligé de cohabiter parce que tu es apparu sur mon palier, rappelle toi.
Sa respiration ralenti légèrement et je sus que je l'avais récupéré, qu'il était de nouveau avec moi.
-Enlève ta main de ma gorge, s'il te plaît.
Il obtempéra immédiatement. Je le prenais pas l'épaule et le faisais basculer sur le côté pour qu'il retrouve sa place initiale. Son corps relâchait peu à peu la pression que le cauchemar avait eu sur lui et sa respiration revenait à la normale.
-Je suis désolé de t'avoir réveillée, chuchota-t-il.
Je souriais légèrement.
-Ce n'est pas grave. Je ne dormais pas.
Il haussa un sourcil.
-Tu ne dormais pas ?
-Oui. Je n'y arrive pas. Peut être parce que j'ai un mec que je ne connais pas vraiment dans mon lit.
Il sourit à son tour:
-C'est vrai que ce n'est pas très rassurant. Ce mec doit être horrible pour faire ça.
-Oh oui, soupirais-je en souriant. Surtout qu'il me fout son corps sous le nez.
-Ça doit être une tentation de tous les instants.
-Non, t'inquiète pas. Il a une sale gueule et en plus, il est chiant.
-Ah bon ? Pourtant je l'ai déjà rencontré et il a l'air absolument adorable !
-Tu as dis le mot parfait. Il a "l'air". Mais juste l'air. En réalité, c'est un connard.
Il fit mine de s'offusquer:
-À ce point là ?
-Et oui, soupirais-je en hochant la tête. À ce point là.
Il sourit à nouveau et se mit sur le dos.
-Ça te dérange vraiment que je dorme torse nu ? Non parce que si tu veux je vais enfiler un t-shirt.
-Franchement, fais comme tu veux. Avoir un mec torse nu ou un mec en t-shirt ne changera pas le fait d'avoir un mec dans mon lit.
-Pas faux. Tu es fatiguée ?
-Pas vraiment. Et toi ?
-Oui, mais je n'ai pas envie de me rendormir.
Je hochais la tête. Je comprenais.
-On peut parler du coup ? Demandais-je.
Il sembla réfléchir quelques instants. Que voulait-il faire d'autre à part ça ? On n'allait pas se fixer dans le blanc des yeux jusqu'à ce que mon réveil sonne, si ?
-On se fait une question chacun nôtre tour, qui peut porter sur tout. Si on refuse de répondre à une question on n'a pas le droit de refuser les deux d'après. Ça te va ?
-Ok. Mais je commence !
Il esquissa un sourire.
-Comment es-tu mort ?
Qui s'abaissa aussitôt.
-Je refuse de répondre à cette question. Ça reviendrai à t'expliquer toute ma vie. Et toi, comment t'es morte ?
-Cette question est glauque tu ne trouves pas ? Demandais-je en riant. On m'a tiré dessus et grâce à une certaine aide j'ai réussi à me laisser mourir.
-Joyeux tout ça.
-C'est l'histoire de ma vie ! Commençais-je à chanter.
-Le cycle des mortels ! Continua-t-il.
Puis nous éclations de rire.
-À mon tour, M'exclamais-je. Alors mon cher Galdaë, donne moi un peu ta situation familiale.
Il tressaillit à l'entente de ces mots mais répondit tout de même:
-J'habitais avec mon père, ma mère est partie quand j'étais petit. Sans doute a t'elle comprit que son mari était un connard et qu'elle s'est barrée, mais elle juste oubliée qu'elle avait un fils.
Je posais la main sur son bras. Je ne comprenais pas comment une mère pouvait faire ça à son enfant.
-Pourquoi dis-tu que c'est un connard ?
-Je ne crois pas que ça te regarde et en plus, on avait pas dis une question chacun ?
-Si...
-Alors, petites fesses, ta situation familiale ?
-J'ai deux parents ensembles depuis... Je ne sais même pas depuis combien de temps ils sont ensemble à vrai dire. Je suis fille unique mais j'ai un meilleur ami qui est comme un frère pour moi. Il s'appelle Josh. Et durant mon séjour à l'hôpital j'ai fais la rencontre d'une fille plutôt sympa qui s'appelle Lily.
Il hocha la tête, emmagasinant ce que je lui disais.
-Ta couleur préférée ?
-Ça, je peux te répondre, s'exclama-t-il. C'est le gris !
Je souriais.
-Que voulait dire grande perche par "ça va à part la griffure" ?
Grande perche ? Yaël sans doute.
-Je refuse de répondre à cette question.
-Donc tu t'envois en l'air avec lui.
-Quoi ? Non ! Putain ça serait dégueulasse. Pourquoi tu dis ça ?!
Ça serait vraiment horrible. Et puis, Yaël était réservé à Ilyana. Je ne voyais pas pourquoi il pensait ça.
-Alors pourquoi tu ne veux pas répondre ?
Je soupirais:
-Ce n'est pas une question de ne pas vouloir te répondre. C'est de ne pas en avoir le droit le droit. Tout ce que je peux dire, c'est que c'est par rapport à la transformation.
Je savais déjà que j'en disais trop mais je n'avais pas envie de lui servir un mensonge. Les arguments pour ne rien dire étaient valables mais n'avaient pas non plus la valeur que je lui mente.
Mon réveil sonna, interrompant nôtre échange. Je l'éteignais et me levais.
-Je dois me lever mais ça ne t'oblige à rien, tu peux te rendormir.
Il se leva aussi.
-Je crois que je vais te suivre.
______
Hellou !
Comment allez vous aujourd'hui ?
Comme je n'ai pas beaucoup de temps, je vais faire vite.
Alors cette petite soirée entre les deux ?
Les questions que Jerry pose à Galdaë, justifié or not justifié ?
Et le cauchemar de Galdaë ? Vous en pensez quoi ? Et sur quoi portait il ? J'attends toutes vos théories.
Voilà c'était le chapitre d'aujourd'hui ! J'espère qu'il vous a plu ?
Bonne journée à tous.
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