tic tac
Le temps est passé
            j'ai grandi
mais pas avancé
troqué mes baskets pour des talons
mon silence pour un cri de rébellion

sauf que tic tac
l'enfant reste solide en moi
couverte de mes cicatrices
chair d'esprit et d'effroi
marques
                      de mes propres
                                                  griffes

Alors
Je bataille
Contre les autres
Les adultes
Les adolescents
Les incultes
Les savants
Les professeurs
Et leurs élèves
La société
Et leurs rêves
Leur crie dessus
Les déteste

mais tic tac
la plus grande guerre
celle que je gagne jamais
quelques soient mes armes
   dans un vivarium de larmes et
  sans l'abri d'une bouée
   est contre toutes ces filles
        toutes celles que j'ai été.

tic tac,
Et l'heure qui crie, qui crisse
Qui se déploie en une constellation de doutes
Un océan de chemins et de détours
Et moi qui pleure, qui glisse.

qui tic tac,
regarde la vie d'une inconnue
   car en matière de perte je n'ai        aucune lacune
car la gravité ne touchent pas mes satellites
et je préfère quitter la lune

Et tic tac,
l'angoisse de ce que je sais et ne sais pas
l'entre deux de douleur que je déploie
l'automne l'hiver le printemps l'été
mais je suis seule dans l'abîme
mais il fait toujours nuit
quand l'illusion du jour se défait

Tic tac,
Je suis mon propre astre
Mais c'est une nébuleuse
si le chaos est enclenché, si le désastre
si le vide toujours se creuse

Si tic tac
Je suis ma propre destruction
Compte à rebours incrusté en moi
autour les flammes d'autres bombes
Mais aucun feu ne comble ce froid

Alors tic tac,
si je suis ma vraie nature
a quoi bon la remplir d'artifices
et couvrir d'un bleu une déchirure
parce que putain je commence à                      grandir
      putain je voudrais vivre
          je voudrais reconstruire
    les illusions fébriles
ma réalité narcissique.
Mais je n'y arriverai pas.

tic tac.