Autrefois j'étais une lumière, mais il y a bien longtemps que j'ai arrêté de briller.
J'ai passé le flambeau, ou plutôt on me l'a arraché des mains.
Avant, je brillais de mille feux, dans ma robe à paillettes ridicule-mais-je m'en-fous, et dansais, la lumière de mon âme se reflétant dans les ombres des projecteurs.

Sauf que maintenant, je suis dans une pièce sombre, celle au fond de mon esprit où je m'étais jurée de ne jamais aller. L'endroit interdit, qui recueille les doutes, les peurs, les regrets. Et même ma lumière n'est pas assez forte pour briser cette forteresse de qui je n'ai pas été.

Je suis enfermée à présent dans ce qui était censé être une phase, un coup de mou passager, et les fenêtres de mon âme, de qui je suis, sont barrées et liées de chaînes pesantes.

J'ai rencontré quelqu'un. Une fille qui danse même quand j'en n'ai pas envie, qui s'en fout de tout même des ténèbres, qui sourit sans forcer, qui n'a pas de lumière en elle mais qui fera tout pour allumer celle des autres.

Je l'aime. Je l'aime et la flamme de mon amour a brûlé les chaînes, a fondu les barrières et maintenant je suis emplie de lumière, une lumière douce et calme qui porte son prénom.

Peut-être qu'un jour elle baissera sa garde et me laissera lui donner de ma lumière, parce que j'en ai assez pour deux. Peut-être qu'elle me laissera toucher ses cheveux, ses lèvres, peut être qu'elle me laissera toucher sa peau pour effacer ses cicatrices.
Peut-être. Peut-être qu'un jour, avec le temps, le courage, et l'amour que j'ai pour elle...
Peut-être que la lumière renaîtra.