e s r d é d o

D
É
S
O
R
D
E

Il l'entourait, la couvrait d'une couverture. L'étouffait.

Elle marchait dans son âme, de pas inégaux et pitoyables, traînant a peine sa carcasse immonde sur le néant froid.
Le monde de son esprit n'était que sacs d'école, visages méconnaissables, téléphones allumés.

Elle se couvrit les yeux de larmes, mais rien n'y faisait, le désordre allait jaillir, elle le savait avant qu'il vienne à son monde, comme un haut de cœur de début de chute, la surprise d'un coup de poignard.
Son souffle s'arrêtait, ses yeux virevolaient comme pour sortir d'un rêve, tout était flou et coloré, trop de bruits, trop de riens, trop de cris.
Elle était perdue. Le monde tournait, son existence ignorante faisait vomir, ses cordes vocales se contracterent faiblement, mais l'envie s'échappa par les yeux avant que le moindre souffle puisse sortir, et elle n'avait qu'à mourir à coup de sourires.

Il ne restait que le sentiment infaillible que le temps passait, inlassablement, sans se fatiguer mais la fatiguant.

Tout devint noir, mais le désordre restait, il était permanent, il était elle, ses cheveux, ses larmes, son invité constant dans la nuit ou dans le jour, parce qu'elle n'arriverait jamais à tirer sens de quoi que ce soit.
Il n'y avait pas le néant, il n'y avait pas les sacs, les rires, les claques, il n'y avait que l'obscurité qu'elle désirait tant mais qui n'existait qu'à moitié.

Elle hurla, s'époumona à gorge détruite, pleura un océan de sang et de bile, tant elle était perdue qu'elle se serait creusée un refuge dedans.

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