Sur la rive d'un bateau
L'observation me surpris
M'attira dans une danse avec mon imagination à peine travaillée
Alors je vis, je veux, j'ai.

Je veux nager parmi les torrents
Parmi les maelstroms minuscules
Dessinant des rondes d'air
Parmi la palette de l'eau des mille vécus.
Et des centaines de teintes.

Il y a une certaine beauté
Inattendue comme le premier jour d'un printemps
Dans les courants inachevés
Dans l'eau qui court pendant des ans.

Soudain j'aperçois le début
D'un visage
D'un mot
D'un souvenir
De quelque chose
Qui me dit
De rester
De revenir
D'arrêter.

Mais ce bateau doit avancer
Je dois oublier
Il a quelque chose plus loin que j'ignore.
Je ne vais pas attendre de vivre la mort.

Et même si ce bateau va vers elle
Il m'apporte des choses plus belles
Des choses tangibles
Des non-dits invisibles.

Je dois dire adieu aux courants
Et former les miens
Dire adieu aux vieux amants
Qui n'existent que dans des bouquins.

Je dois descendre du bateau.