Sorcière
J'avais eu le temps de rejoindre le petit placard qui me servait de cachette, réveillée par d'étranges bruits. Plusieurs villageois, pour la plupart de costauds bûcheron, étaient entrés dans la maison, et s'avançaient vers ma mère, hébétée. "Sorcière" criaient-ils, "sorcière" répétaient-ils, "sorcière" riaient-ils.
Ils l'attrapèrent et essayèrent de l'emmener vers l'extérieur. Elle criait, elle se débattait mais elle ne pouvait rien faire, fragile qu'elle était. Sorcière. Sorcière. Sorcière.
J'avais peur. Peur pour elle, peur pour moi. Je faisais pourtant comme on avait dit. Elle se doutait que quelque chose aller arriver. Quelque chose que je ne comprenait pas. Et qui me faisait peur. Sorcière. Sorcière. Sorcière.
Je voulais me cacher, m'enfuir, me boucher les oreilles. Mais je ne pouvais pas. Je n'avais même pas la force de fermer les yeux. Je ne pouvais que la voir, de mon petit trou, pleurer, tenter de s'échapper de leur horrible emprise, jeter des coups d'oeil vers moi, pour vérifier, toujours et encore, que je lui survivrais. Que l'entendre crier. Que voir rire ces gens "saints". Sorcière. Sorcière. Sorcière.
Je reconnu un des hommes qui la martyrisait. Il était venu quelques temps plus tôt pour la prier de sauver sa fille de sa maladie. Bien sûr, maman l'avait fait, grâce à son "don" et à sa connaissance des plantes. Sorcière. Sorcière. Sorcière.
Et il était là, se délectant de la souffrance qu'il causait à celle qui avait sauvé la chaire de sa chaire. Sorcière. Sorcière. Sorcière.
Par la force de leurs bras, la traînant presque à terre, les hommes finirent par la faire sortir de la maison.
Dehors, une foule de villageois huaient la pauvre femme. Sorcière. Sorcière. Sorcière. Au loin, j'entendis un grand feu brûler le bois sec et les cris de ma mère déchirant le rire des maudits paysans.
Sorcière. Sorcière. Sorcière.
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