Notebook

 Je me levai péniblement de mon lit. Mon esprit était rattaché à un rêve et ne voulait plus s'en éloigner. Cette impression était étrange. Je savais que j'avais rêvé à quelque chose. Mais à quoi ? Je n'arrivais pas à m'en rappeler. Et pourtant, j'avais extrêmement envie de me recoucher -ce qui est normale- et de le continuer.

 D'un geste de la main, j'attrapai un carnet que je savais pertinemment vide. Il traînait là depuis des semaines, cadeau inutilisé de ma grande tante. Il était bleu, avec des bateaux de pirates et marqué en gros "Notebook". Je ne pus tout de même m'empêcher de l'ouvrir, sans réellement savoir pourquoi. Une intuition venue tout droit de mon rêve ou quelques autres signes du destin. Mais, au lieu de trouver des pages vierges, plusieurs feuilles étaient gribouillées de mon écriture. Comment était-ce possible ? Si j'avais passé tant de temps à écrire dans ce carnet, j'en aurais, au moins, le souvenir ! Poussé par la curiosité, je ne pouvais, comme tout autre personne normale, que lire ce que j'avais écris.

1 février 2018

Attends, comment ça premier février ?!? C'est impossible, c'est aujourd'hui ! Alors, déjà, un carnet qui se rempli seul, et maintenant, des jours qui passent sans que je sois au courant ! Y a pas un problème quelque part, là ? Allez, Arthur, réveille toi, il est l'heure d'arrêter de t'imaginer des histoires ! Chassant toutes mes questions dans un coin de ma tête, je recommence à lire.

C'est vrai que j'avais une impression bizarre ce matin. Rhaa, mais pourquoi je parle de ça moi ?  Bon, venons en aux faits. J'avais  décidé de parler à Valentine, lorsqu'on serait sur le chemin du retour de l'école.

 Je restais cois devant le Notebook. Tout cela, c'était des choses que j'avais décidé de faire aujourd'hui. Je voulais lui dire que... J'étais fou amoureux d'elle. Je n'y comprenais plus rien. Je ne pouvais que continuer à lire, c'était la seule solution.

 Mais... C'est trop difficile à écrire... Je n'arrive  même pas à y croire... Bon... Nous étions en train de rentrer. J'avais fait tout un détour pour me retrouver seul avec elle. Alors que je rassemblais tout mon courage pour faire ma déclaration, elle m'a pris mon bonnet et s'est élancée sur le trottoir. Elle m'a regardé, avec son immense sourire, ses yeux en amande plissés tellement elle riait. Je me suis donc approché, d'abord doucement, puis de plus en plus vite. Elle reculait en se calant à mon rythme... Jusqu'à... Jusqu'à... Jusqu'à ce qu'elle tombe en arrière  et qu'une voiture qui passait en trombe ne lui roule dessus. Elle est morte sur le coup.

 Je m'assois sur le siège, manquant de défaillir. Valentine. Morte. Impossible. Impensable. Non, ce n'est pas vrai, ce n'est qu'une triste blague. Et pourtant... J'essaye de me calmer. Le cœur battant à mille à l'heure, je continue de lire.

1 février 2018 #2

 Je n'y crois pas. J'ai lu ce matin le texte juste au-dessus et, même si ça m'a un peu retourné dans tous les sens au début, je ne m'en suis pas inquiété outre mesure. Quelle erreur. Tout s'est passé comme c'était écrit. Je me déteste. C'est de ma faute. Tout est de ma faute. Je ne comprends pas le pourquoi du comment, mais je sais que si j'ai pu avoir ce notebook,  c'est pour sauver Valentine. Et j'ai laissé passer cette chance. Alors j'espère de tout mon cœur, que, comme il y a eu un Arthur avant moi, il y en aura un après, qui lira ces mots et qui, lui, sauvera Valentine.

 Alors... Ce serait vrai ? Tout ça... Pour sauver Valentine? L'esprit en pleine cogitation, je recommençai à lire.

 1 février 2018 #3

 Aujourd'hui, j'ai sauvé Valentine. Je ne devrai pas, mais je suis tout de même un peu déçu. Reprenons. Quand elle pris mon bonnet, au lieu de jouer à le rattraper comme d'habitude, je lui ai dit de me le rendre et qu'elle était vraiment une gamine. En même temps, je ne pouvais pas lui dire que c'était pour lui sauver la vie. Elle l'a mal pris et on a commencé à se disputer. Je lui ai dit des choses que je ne pensais pas. Et maintenant, elle me déteste. Moi aussi, je me déteste un peu. Mais au moins, je l'ai sauvée. C'est peut-être un peu égoïste, mais j'aimerais bien qu'un autre moi la sauve sans se fâcher avec elle.

Je me levai, un peu chamboulé par ce que je venais de lire. Je me préparai et allai en cours.

Lorsque je revins chez moi, je pris le Notebook et écrivis :

 1 février 2018 #4

Aujourd'hui, j'ai embrassé Valentine.

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