Lettre au roi

Bonjour !
J'ai écrit ce texte l'année dernière, comme les derniers, mais cette fois seule et pour mon cours de français.
Comme vous l'avez lu dans le titre, cette lettre s'adresse à un roi, et plus précisément à un roi imaginaire.
Ce travail d'écriture est basé sur Candide de Voltaire, mais vous n'avez pas besoin d'avoir lu le livre pour comprendre ! (Sachez juste que les exemples évoqués dans la lettre sont tirés du livre)
J'espère que vous apprécierez ! (Même si on ne va pas se mentir, j'ai écrit des textes plus gais...)
Et en bonus je vous mettrais en fin de partie cette même lettre que j'ai écrite à la plume (je ne parle pas ici d'un stylo plume mais bien d'une vrai plume !)

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Votre Majesté,

          Je me permets de vous écrire en cette journée du 18 juin pour vous faire part de mes inquiétudes concernant le sort réservé aux femmes dans votre royaume, en espérant vous convaincre de faire quelque chose pour elles.

          Avant tout, j’aimerais vous parler du rôle essentiel qu’ont les femmes dans notre société. Car ni vous, ni moi, ni vos sujets ne devons oublier que sans une femme pour nous porter dans son ventre neuf mois durant, nous ne serions jamais venus au monde. Les femmes sont les seules à pouvoir nous donner la vie, avant de nous élever et de nous couvrir d’un amour qu’elles seules sont en mesure de nous apporter. C’est en gardant ce fait en tête que j’aimerais que vous finissiez de lire cette lettre.

          Je vais maintenant vous parlez des horreurs que subissent les femmes en temps de paix. En effet, malgré la part importante de la guerre dans les violences faites aux femmes, ces dernières ne sont pas plus épargnées en temps de paix. Je vais pour plaider cette cause prendre l’exemple de deux femmes qui ont chacune été victimes du sort qui leur est réservé.

          La première est une simple roturière. Il y a encore quelques années, elle était femme de chambre pour une influente baronne. Après avoir été congédiée pour une raison aberrante, elle fut contrainte de devenir la maîtresse d’un médecin pour survivre, tout en étant battue chaque jour par la femme de ce médecin, jalouse. Après que le médecin eût tué sa femme, l’ancienne femme de chambre fut accusée à sa place et ne s’en sortit qu’en devenant la maîtresse du juge en charge de l’affaire. Elle fut rapidement supplantée par une autre et fut contrainte de continuer à satisfaire différents hommes pour gagner assez d’argent pour vivre. Qu’une femme qui n’a jamais fait le moindre mal ait à subir tout cela vous semble-t-il normal, mon roi ?

          Ensuite, la seconde fille dont je vais vous parler est née fille du pape Urbain X et de la princesse de Palestrine. Après que son promis, feu le prince de Massa-Carrara soit mort, elle fut enlevée par des pirates et violée lorsque ces derniers l’emmenèrent avec sa mère et ses femmes de compagnie à Maroc. Là-bas, alors que la guerre battait son plein, elle fut laissée pour morte au milieu d’un tas de cadavres constitué entre autres de sa mère et de ses femmes de compagnie. Elle eût toutefois la chance d’être sauvée par un homme qu’elle avait déjà rencontré. Mais alors qu’il lui avait promis de la ramener chez elle, il l’emmena à Alger où il l’a vendue sans aucun scrupule. Elle fut atteinte là-bas de la peste, et, survivante miraculée, elle fut revendue de marchand en marchand jusqu’à Constantinople où elle devint la propriété d’un soldat turque. Elle dut l’accompagner à Azof avec plusieurs autres femmes, et, là-bas, assiégé par les russes, les soldats décidèrent de couper une fesse à chaque femme pour se nourrir. Après toutes ces tragédies, et une fois sauvée par les russes, la jeune fille devint la propriété d’un seigneur russe qui la fouettait chaque jour. Elle réussit finalement à s’enfuir et devint servante de cabaret en cabaret. Qu’une femme de son rang qui n’a jamais rien fait pour mériter de tels traitements ait dû subir tout cela vous semble-t-il normal, mon roi ?

          Les épreuves qu’ont dû affronter ces deux femmes dont je viens de vous conter l’histoire ont dû être affrontées par de nombreuses femmes avant elles, et devront être affrontées par encore de nombreuses femmes si nous fermons simplement les yeux sur leur situation. Mais nous y reviendrons plus tard. Je m’apprête maintenant à vous parler du sort réservé aux femmes pendant la guerre, que j’ai déjà vaguement abordé il y a quelques instants.

          Afin d’illustrer au mieux mes propos, je vais à présent vous conter l’histoire de la fille d’un baron dont le château a été mis à feu et à sang durant la guerre. La pauvre enfant a ainsi vu son père et son frère se faire égorger puis sa mère se faire découper en morceaux avant d’être elle-même violée et poignardée. Un officier la fit prisonnière de guerre dans son quartier, avant de la vendre à un israélite trois mois plus tard. Ce dernier l’emmena dans son château pour obtenir ses faveurs. Là-bas, le juif conclut un marché avec un inquisiteur pour se partager la jeune fille. Elle devint donc simultanément la propriété d’un israélite et d’un inquisiteur. Qu’une fille de baron soit traitée de cette manière alors même qu’elle apportait la joie autour d’elle vous semble-t-il normal, mon roi ?

          Pour en finir sur ce sujet, j’aimerais prendre le cas plus général des femmes des villages conquis par votre armée. Car apprenez, votre Seigneurie, que ces villages déjà conquis sont mis à feu et à sang par vos soldats, que les vieillards et les enfants qui y habitent sont tués par vos soldats, et que les femmes sont violées, torturées et tuées, quand elles ont de la chance, par vos soldats. Mais laissez-moi vous poser une question, votre Altesse. Les habitants de ces villages conquis par votre armée ne deviennent-ils pas automatiquement vos sujets ? Dans ce cas, ai-je tord d’avancer que vos soldats, lorsqu’ils ravagent ces villages et s’en prennent aux villageois, ravagent en réalité vos villages et s’en prennent à vos sujets ? Pouvez-vous vraiment laisser faire ça, mon roi ?

          Enfin, comprenez, votre Majesté, que je vous écris aujourd’hui car je ne suis qu’un simple seigneur dont l’autorité est moindre et j’aurais beaucoup de peine à améliorer la condition des femmes, et à faire cesser les infamies qu’elles supportent. Vous seul pouvez agir. Vous seul pouvez sensibiliser vos sujets sur le sort des femmes. Vous seul pouvez arrêter les massacres perpétrés par vos soldats. Et enfin, vous seul pouvez sauver toutes ces femmes, qu’elles soient jeunes ou vieilles, et vous seul pouvez créer un meilleur monde dans lequel grandiront vos enfants et toutes les filles à naître, sans jamais craindre que les horreurs dont je vous ai parlé dans ma lettre ne leur arrive.

Veuillez accepter mes salutations les plus distinguées,
Votre fidèle serviteur,
Seigneur de Normandie.

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À jeudi pour cette fois-ci un article basé sur Thérèse Raquin d'Émile Zola !

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