Saint-Valentin

Gagnants de l'activité spéciale Saint-Valentin.

Les participants devaient écrire une lettre d'amitié.

Nous remercions tous.tes les participant.es et applaudissons le top 3 :

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En première position, une lettre touchante de GetHighAndImagine.

Philia

Il y a, dans la vie, des moments qui bouleversent l'existence.
Le destin te secoue et t'offre un cadeau chaudement estimé.
Il te gracie sans réserve d'un être de connivence. 
Une personne qui soulagera ce qui te paraît abimé. 
*Philia*, un concept d'amour, de partage et d'absolution.
Un sentiment profond qui lie respect et acceptation.
Où l'ami devient un soutien, un confident légitime.
Il partage tes joies, tes peines, tes secrets intimes.
À toi, qui m'aimes malgré mes nombreuses excentricités.
Qui comprends ce que je tais et apaises mes combats conflictuels.
À toi, qui effaces mes craintes, dissous les jugements cruels.
Qui chasses l'obscurité avec tes gestes emprunts de complicité.
Comment décrire à quel point tu m'es précieux, mon allié.
Quand, avec charité, tu me livres toute ta tolérance.
Je chéris ta présence et notre relation de confiance.
J'admire ta force et ton esprit, éternellement dévoués.
Il y a, dans mon cœur, une place qui t'es destinée.
Une source inépuisable de bienveillance et d'affection.
Que je te donne et entretiens avec mes diverses émotions.
Compréhension, attention, loyauté, solidarité, sincérité.

J'aurais aimé faire mieux pour exprimer ce que je ressens. Pour t'expliquer combien je tiens à ton amitié. Combien t'avoir dans ma vie m'aide au quotidien.

J'aurais aimé être plus facile à vivre, avoir moins de défauts et davantage de qualités à te fournir. Mais je ne suis que moi et parfois je doute. L'amitié me semble être un échange de bons procédés, un lien qui unit deux personnes à la personnalité compatible. Et en y pensant, tout ce que je vois, c'est à quel point tu es lumière et moi, obscurité. Qu'apprends-tu de moi ? Que t'apportais-je pour que tu sois si bienveillant, compréhensif, si intègre et aimant ?
Je reçois de toi une infinie tolérance, tu me comprends, même lorsque ce n'est pas vraiment le cas, parce que tu essaies. Sans cesse, tu me soutiens, tu t'efforces de m'épauler et me valoriser. Tu gommes mes défauts pour mettre en avant mes qualités, que tu dis nombreuses. Grâce à toi, j'y crois un peu.

 
Tes mots, tes compliments et tes coups de gueule m'aident à m'accepter. Parce que toi, tu m'acceptes, même si tu connais mes côtés sombres. Ils ne sont pas ce que je suis et tu vois de moi, bien plus que ce qu'il ne paraît. Comment fais-tu cela ? Comment peux-tu être aussi indulgent ?


Avec le temps, et en grandissant, la notion d'amitié s'est déliée. Elle semblait incroyable dans la jeunesse, source de rires, de joies et de partage. Mais elles étaient toutes superficielles, insignifiantes. Un coup de vent, un an de plus et l'amitié s'étiolait. J'ai fini par croire que ce concept était taché par la jalousie, l'égoïsme, l'hypocrisie.
Tu n'es rien de tout ça. Tu es l'éclaircie, apparue sans que je ne m'y attende afin de me guider dans le brouillard. Sans rien attendre en retour, sans arrière-pensées. Au coin d'un hasard, délivré par les anges eux-mêmes, tu m'as touchée de ta bonté. L'esprit alerte, érudit, avide de connaissances. Ton cœur est rempli d'amour, il déborde et étincelle. Je vois les petites cicatrices que tu camoufles, celles qui t'ont rendu méfiant. Et pourtant, elles sont toi, te rendent unique et peut-être même meilleur.

Ta générosité n'a aucune limite, tu brilles par ta dévotion et ton empathie. Tu es ce genre d'ami qui ne se soucie pas de ce que je possède, de comment je vis, de qui j'aime ou qui je déteste. Tu représentes l'amitié. La vraie, pure et innocente. Tu ne t'intéresses qu'à mon esprit, à mes sentiments, à mes valeurs, et cela, peu importe si tu les partages ou non. Tu es la personne qui voit en moi quelque chose que je ne distingue pas. Et tu le fais sans jamais rien demander car, pour toi, ce que je t'offre est suffisant. Je suis tellement reconnaissante de t'avoir dans ma vie à présent, de pouvoir compter sur toi. Sache que chaque jour, mes pensées se tournent toujours vers toi dans l'espoir que tu ailles bien, que tu trouves le bonheur et l'épanouissement. Sache qu'à mon humble niveau, je m'efforcerai de délivrer autant d'amitié que tu n'en montres. Et tu le sais, même si notre relation ne perdure pas à travers le temps et les épreuves de la vie, tu resteras une personne qui m'aura marquée. Qui aura su toucher une part de moi pour me rendre meilleure. Et ça, c'est le plus beau cadeau que tu puisses me faire.


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En deuxième place, il y a eu égalité entre Mayarahnee et alam-al-mithal qui ont tous deux offerts des lettres charmantes.

Lettre n°247 par Mayarahnee

Mon cher Axel,

(C'est drôle, je commence toujours mes lettres par « mon cher Axel », mais à la réflexion, tu dois détester cette formule).
Après Madagascar, mon périple vers l'Indonésie se poursuit par une escale à La Réunion. Je suis arrivée à Saint-Pierre il y a deux jours et suis déjà mordue de cette île ! Crois-le ou pas, j'ai fait de la plongée sous-marine pas plus tard que ce matin. Oui, monsieur, de la plongée, avec la tête sous l'eau, comme les grandes personnes ! Ah ah, j'imagine ton air moqueur en lisant ça ! Tu aurais raison, d'ailleurs, j'ai une dégaine pas possible en palmes, masque et tuba...
En parlant de grande personne, Gaspard sera papa à l'automne. Inutile de préciser que son comportement frôle l'outrage au bon sens. (Plus que d'habitude, je veux dire). Il s'est mis à la cuisine, la sophrologie, a appris dix-huit berceuses et redécoré tout l'appartement pour une ambiance plus « zen ». M'est avis qu'il est mort de trouille, mais bien sûr, il n'avouera jamais un truc pareil à sa petite sœur...
Clara et Léo se plaisent beaucoup à Londres. Nous nous parlons souvent au téléphone, mais je ne les ai pas vues depuis longtemps. J'avoue que leur folie me manque. Nous avons passé tellement de bons moments ensemble, autrefois ! Les années filent trop vite. Nous aurons bientôt trente ans, tu te rends compte !
Et toi ? Es-tu heureux dans ce pays mystère ? Que fais-tu pour vivre ? Tu as des amis ? Une amie, peut-être ? J'ai bien tenté de cuisiner ton père, mais il n'a rien voulu me dire. Au passage, permets-moi de juger ta méthode discutable. Moins j'en sais à ton sujet, plus je pense à toi. Pour contrer la frustration, j'imagine tout et n'importe quoi, même en rêve, et cela donne des résultats affligeants...

Je pense beaucoup à l'Elfe, aussi. (Tu ne seras pas étonné d'apprendre que j'ai conservé ton vieux carnet. Avec le temps, ce pan de notre histoire est devenu plus précieux qu'une relique). Quand il fait beau, il m'arrive souvent de passer par le champ des Loiseau en rentrant du travail. Je m'installe sous le vieux chêne, me récite mentalement ta question rituelle, ma réponse immuable, puis j'ouvre ton carnet et me délecte des deux cent quatre-vingt-trois pages noircies de ton écriture soignée. Tu as toujours eu une belle calligraphie, même au cours préparatoire. Peut-être qu'inconsciemment, tu savais déjà que tu passerais ton adolescence à écrire la nuit les aventures rêvées le jour.
L'Elfe a vraiment évolué au fil des pages. Je souris toujours en songeant qu'au tout début, l'héroïne de notre imagination était une fée... Heureusement, tu t'adaptais à mes caprices sans trop rechigner, et si tu as tenu à garder le côté folklo, mon alter ego est tout de même devenu plus badass qu'un pin's ailé. Toi, tu t'en moquais un peu, il s'agissait surtout d'atténuer la frustration d'une gamine plâtrée et incapable de disputer le dernier match de la saison. Mais les semaines passant, tu as fini par te prendre au jeu, aussi contaminé par mon enthousiasme que l'univers incroyable que tu créais pour nous deux. Mince, Axel, je ne pouvais imaginer de plus beau cadeau, de plus grande preuve d'amitié, que celle renfermée sous cette épaisse couverture en cuir...
Je relis tes mots, et c'est comme si je te voyais grandir à travers eux. Tu en as fait du chemin, durant ces années. Ton style s'est affirmé, les péripéties vécues par l'Elfe ont gagné en maturité. Je raffole tout particulièrement de tes descriptions, peut-être parce que je te revois, assis en tailleur au milieu des hautes herbes, remuer les bras dans tous les sens pour me décrire la vallée des Roches Tremblantes, la crique des Lucioles ou le repaire des Trolls à deux têtes, ou plus simplement car tu es bourré de talent.

Tu n'as jamais voulu me croire, convaincu de n'être qu'un rêveur parmi des millions d'autres. Pourtant, je ne désespère pas de voir un jour ton nom sur le présentoir des nouveautés de notre librairie favorite. Bien sûr, il ne s'agirait pas du Voyage de l'Elfe (même si j'aimerais que tu m'en écrives la fin), mais une de ces innombrables histoires qui hantent ton esprit. Tu mérites tellement d'être reconnu à ta vraie valeur, mon Axel... Et puis, te lire à nouveau, ce serait presque comme te serrer contre moi.
Tu me manques, tu sais. Le temps passe, mais je n'oublie rien de toi. Rien de nous. Nos jeux, nos rires, nos nuits, nos fêlures, nos secrets... J'en suis incapable. De toute manière, tu as réussi à t'incruster si loin dans mon âme que j'aurais peur de mourir de chagrin si je tentais de t'en déloger. Et puisque je n'ai jamais voulu que ton bonheur, j'espère que ce n'est pas réciproque.
Je crois néanmoins que si tu restes dans l'ombre, c'est parce que notre complémentarité s'observe aussi dans la souffrance. On avait beau se comprendre mieux que personne, nous n'étions pas à l'abri de commettre des erreurs. J'ai toujours été impulsive et maladroite, toi cérébral et d'une sensibilité exacerbée. Tu m'as blessée, autant que je t'ai blessé, et si ton départ a manqué de m'achever, j'ai fini par admettre que nous avions besoin de cet éloignement pour nous reconstruire. Cela fait désormais huit ans depuis ce fichu "accident". En ce qui me concerne, la page est tournée depuis longtemps. Et de ton côté ? Nous as-tu pardonnés ? Me permettras-tu de reprendre un jour cette place spéciale dans ton cœur ?



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Lettre par alam-al-mithal


Ce serait plus facile de t'écrire si tu avais déserté ma vie.
Je suis l'auteur des fantômes, de ceux qui nous quittent.
Ma plume n'écrit qu'à l'encre des larmes, elle ne connaît pas le bonheur.
Ce domaine-là, elle le laisse à mon cœur. Je n'ai pas de mots pour aimer, seulement pour mes regrets.
Il va bien falloir que je fasse avec, que je force ma plume à être heureuse.

Je le fais pour toi, parce que je te dois tellement, qu'une vie ne suffirait pas à te rendre ce que tu m'apportes.
Pourtant, pour ton bonheur,
je capturerais toutes les colombes du ciel pour te montrer que la liberté est à portée de main.
Pour ton rire,
je me ridiculiserais, je monterais sur un bar et danserais comme s'il n'y avait que moi. Oui, pour toi, je serais prêt à me mettre dans n'importe quelle situation qui pourrait faire chanter ta joie.
Pour te protéger,
je me dresserais devant plus grand que moi, je libérerais mes démons, à cage grande ouverte s'il faut rattraper ta vie.
Pour te voir,
je traverserais les montagnes et les océans, je deviendrais Poséidon et ferais du charme à Gaïa.
Pour sécher tes larmes,
je déchirerais les pages de mon propre roman, pour qu'elles disparaissent.
Pour réaliser tes rêves,
je sillonnerais le désert, à la recherche du génie qui m'accorderait ces trois vœux qui pourraient t'apporter tout ce que ton cœur d'enfant a toujours souhaité.
Pour t'aider,
je donnerais tout ce que je ne pourrais jamais rattraper ; mon temps.
Pour vaincre tes idées noires,
je passerais une corde autour de mon cou et grimperait vers le haut, je te sortirais des puits dans lesquels tu tombes, quitte à chuter et à finir pendu.
Pour notre amitié,
je risquerais de déchirer des morceaux de moi que j'ai déjà recousus à plusieurs reprises.

Un jour viendra, où nous serons réunis, prit dans un nuage de colombe.
Un jour viendra, où nous danserons ivres sur un bar, comme si le soleil n'avait pas prévu de se lever.
Un jour viendra, où je frapperais l'ami de quelqu'un d'autre pour toi.
Un jour viendra, où je prendrais ce train, l'impatience au ventre.
Un jour viendra, où mon tee-shirt te servira de mouchoir.
Un jour viendra, où mes prières seront pour tes rêves.
Un jour viendra, où je repenserais à tout ce temps bien utilisé.
Un jour viendra, où je sauterais avant toi, pour te pousser vers le haut. Je n'ai pas peur de tomber, tant qu'il ne s'agit que de moi.

Peu importe les dimensions que contient l'univers, je sais que nous sommes toujours ensemble, que ton âme est liée à la mienne, telle une famille. Ici, des kilomètres nous séparent, dans une autre, on réinvente peut-être nos vies sous les étoiles, et dans une autre, peut-être que nous chantons à tue-tête dans un karaoké médiocre.
Nous ne pouvons pas savoir, mais, ce que je sais avec certitude, c'est que peu importe où se trouve mon corps, mon cœur est constamment avec le tien.

Il me tarde de vivre ces jours avec toi.

Un coup dans ton épaule et une bise.
À bientôt, morue.

Post-scriptum : prépare les cookies.


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En troisième et dernière place, lAbyssel nous offre un petit bijou.

Tu es apparu derrière le brouillard du hasard, un simple rayon de lumière, caché par cette fumée épaisse qui, une fois traversée, m'a offert la plus grande des tendresses. Aussi brûlant que le feu et éblouissant que le Soleil, il m'était impossible de m'approcher. Comme hypnotisé face à ta splendeur, je me devais d'être l'ombre qui te mettrais en valeur. Je te dédis alors cette lettre.

À toi,

Ma très chère fée aux poussières des merveilles, à ton regard qui me fait croire aux rêves impossibles, aux malins inaudibles et à l'infinité des mille et une nuit que je passerai près de toi avec envie. Comme le chant d'un oiseau sur une branche, comme le chant des feuilles frémissants dans le vent, comme le chant du ruisseau déferlant, mon âme se libère de ses tourments rien qu'en t'écoutant. Tu déracines toute incertitude agrippée dans mes pensées. Tu fais voltiger mes peurs dans une brise de chaleur d'été. Tu me fais découvrir le monde comme il ne l'a jamais été. Ta seule pluie rend magnifique même le déluge. De quel magie est-tu pourvu ? Par quel stratagème m'as-tu vaincu ? En réalité, il n'en est rien car ce qui m'a piégé n'est autre que ce qu'on appelle les liens de l'amitié. Ils se sont enracinés dans mon coeur, tenant fermement chaque battement, comme si il était leur. Ma raison chavire et maîtres sont mes sentiments, bien que pourtant cela ne m'en est pas le moins déplaisant si c'est la seule condition que je dois subir.

Pour voir ton si radieux sourire. Et lorsque le jour tombait au profit de la nuit, le Soleil que tu ne montrais qu'aux inconnus se transformait en une lune dont je ne doutais la venue. Et bien que tu ne penses le contraire, cette Lune que tu cherches tant à faire disparaitre, est si belle lorsque tu la laisses être. Et même si tu doutes toujours peut-être de ces louanges que je te fais, laisse-moi t'idolâtrer encore un peu sur les dernières roses de mon bouquet. Tu es une luciole qui éclaire l'obscurité, une perle précieuse qui se cache des commodités, un joyaux brute qui ne désire être taillé, un volatile qui tient à sa liberté, une étoile filante qui rêve de voyager, une si belle personne que je ne mériterais jamais assez. Tu représentes tellement que je ne pourrai tous les citer. Alors je m'en tiens à ces mots, en espérant que mes sentiments en soient partagés.

Ton admirateur secret.

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