En pensant à toi, je revois d'abord tes yeux. Si profonds, si ardents, si vivants. J'étais alors capable de lire en toi et savoir chacune de tes pensées. Je me voyais lorsque je t'observais. Je t'admirais, aussi.

Après tes yeux, chose étrange, c'est ta bouche qui s'impose à moi. Tes lèvres fines, si bien dessinées. Tes fossettes, ton sourire en coin. Tes dents blanches et en désordre quand tu riais. Ce contact si doux quand tu m'embrassais.

Ensuite viennent tes cheveux. Tes cheveux longs qui te démarquaient des autres. Mes doigts s'enroulant autour. Leur couleur claire, qui me faisait penser à de la cendre.

Ton étreinte suit le reste. Si forte, je me sentais protégée de tout, une fois dans tes bras. Le monde pouvait s'écrouler, tout pouvait exploser, je n'avais pas peur. Tu étais là.

Puis, ton odeur. Un parfum de pluie et d'épices. J'ai encore ton foulard, que tu adorais. Il est imprégné de ta présence. Ton odeur m'enivrait, elle réveillait en moi tout cet amour que j'avais pour toi.

Suivent après tes mains. Tes longs doigts de pianiste, qui s'enroulaient autour des miens, qui se savaient si agiles, qui venaient souvent me chatouiller dans le cou. Tes paumes douces, que j'adorais sentir contre mes mains. La douceur de tes caresses contre mon corps.

Je vis encore. Quand je te regarde, quand je sens mon amour gonfler mon cœur, je vis encore. Je vivrai pour toujours. À jamais dans tes yeux.