Comment as-tu pu me faire ça ?
J'étais si petite,
Ça a duré tellement longtemps.
Cela etait-il normal pour toi ?

Le soir, lorsque je rentrais de l'école,
Le plus souvent tu étais vautré sur le canapé,
Encore ivre à cause de ta dernière bouteille,
Tu ne me remarquais presque pas, c'est ce que je souhaitais.

Je me mettais alors à faire mes devoirs,
Le plus vite que je pouvais,
Pour effectuer les corvées dont tu me soumetais.
Biensur, je faisais tout cela sans me plaindre.

Lorsque tu te levais du pied gauche,
Tu étais moins transparent,
Tu te faisais même beaucoup remarqué,
Pour des raisons plus ou moins différentes.

Tu te plaignais alors de moi,
Que je n'étais pas assez gentille,
Ou que je n'étais pas une bonne petite fille.
Tu te mettais alors à me frapper.

Tu te mettais à me frapper,
Encore et encore,
Des coups de poings, de pieds,
Sans jamais t'arrêter.

Tu ne t'es jamais vraiment occupé de moi,
Depuis le décès de Maman,
Tu t'es mis à boire, tu t'es mis à me frapper,
Sans jamais t'arrêter.

Il a suffit, d'une seule visite médicale à l'école,
Pour te démasquer.
Les hématomes qui couvraient mon corps étaient alors très visibles.
Et faciles à voir pour l'infirmière qui a inverti d'autres adultes.

À seulement huit ans,
J'ai perdu ma mère dans un accident,
Puis à treize ans,
On m'a éloigné de toi pour me mettre en foyer, en sécurité.

J'ai toujours souhaité avoir une vie heureuse,
Mais je n'ai eu que des épreuves à affronter.
Une vie malheureuse,
Et à présent, un passé traumatisant.