Conscience・Principe premier
Conscience
Tu ne feras de nul bien ta propriété exclusive
Tu ne feras de nulle pensée ta propriété exclusive
Tu feras entrer ton âme en résonance
Avec le flux de l'univers
Tu te sentiras toujours infini
Tu deviendras éternellement pur
La conscience est l'instinct commun à tous les êtres humains qui est le plus essentiel, celui par lequel tous les instincts se maîtrisent mutuellement, par lequel soi-même et autrui entrent en résonance complète, celui qui l'évolution de l'humanité vers son point culminant vient guider, guide progressivement, ne guide plus.
Elle est l'agrégat des instincts.
Principe premier
Les pensées humaines sont toutes des chimères
Philosophie, religion, choses ordinaires, quoi que ce soit
Toute la culture humaine n'est qu'une culture chimérique
Aujourd'hui la culture est une culture secondaire
Ce texte également... l'est
Alors que les éléments naturels tous font éclore des fleurs fondamentales
Et portent des fruits fondamentaux
Seuls les hommes s'enorgueillissent de fleurs et de fruits secondaires
C'est pour cela qu'ils sacrifient la vérité et la beauté fondamentales
Et les dédaignent
Quand tu te domines
Tu deviens une chose morte
Quand tu ne te domines pas
Quand tu n'es pas dominé
Tu es ton toi qui a vécu
Tu es ton toi naturel.
***
INTERPRETATIONS
Yumeno annonce clairement qu'il ne faut pas faire confiance à ce qui est écrit. Dès lors, faut-il le croire quand il écrit de ne pas avoir confiance ? Comme dans d'autres de ses textes, le lecteur se retrouve une fois de plus piégé dans les paradoxes. Pour s'en défaire, le seul moyen est d'abandonner ses vains raisonnements, c'est-à-dire sa conscience humaine. Selon la vision qu'offre Yumeno, l'humain est seul responsable de sa souffrance et sa pensée ne fait que l'éloigner des principes fondamentaux de la création, de la vérité et de la vraie beauté. Néanmoins, tous ces concepts ne sont-ils pas essentiellement humains ? Est-il seulement possible et souhaitable pour l'homme de ne vivre que selon ses instincts premiers ? En écrivant des expressions telles que "ne guide plus" ou "ton toi qui a vécu", qui ne sont pas si différentes de la "chose morte", annonçant finalement bien un accomplissement, une mort, une fin, Yumeno nous permet de continuer de douter.
Première publication en 1936 (à titre posthume) dans la revue Purofiru sous le titre 良心・第一義 (Ryôshin・Daiichigi).
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