Partie sans titre 9


Je soupire. Dire que je viens seulement de quitter le collège... Je sors de mes pensées pour regarder autour de moi. Quelque chose ne va pas, j'en suis sûre. Et soudain je comprends. Mon regard ne s'arrête que sur le vide. Personne. Dans ces rues toujours bondés, pas un chat. Pourtant ils devraient être là. Ils sont toujours là le soir! Les hommes et les femmes épuisés qui sortent du travail, ceux qui y vont, les gens qui ne font que passer et ceux dont le regard s'attarde sur ce qu'ils regrettent de ne pouvoir acheter. Mais ce soir ils ne sont pas là. Les rues me semblent soudain trop grandes, trop sombres. Les maisons, serrées les unes contre les autres se dressent. Les boutiques sont éteintes, vides. J'ai peur. C'est idiot n'est-ce pas? Mais je me sens soudain seule. Seule au monde. Toutes ces personnes je les tenais en quelque sorte pour acquis. J'ai froid. Un frisson me parcourt. Ma respiration se bloque dans ma poitrine. J'halète. Alors ces stupides larmes me montent aux yeux. Il n'y a rien que je connaisse mieux que ces chemins et ces personnes à qui je n'ai jamais parlé. C'est un point de repère. Je pivote sur moi même et je me rends compte que nos vies ne sont basées que sur des détails. Des petites choses quotidiennes qui nous rassurent, qui ne changent jamais. Même lorsque tout va mal ces choses sont immuables et nous maintiennent debout en nous certifiant que dans le brouillard et l'incertitude de demain, il y a une lumière, un éclat, un roc, une certitude. L'angoisse monte et je me mets à courir.Enfin ma maison se dresse devant mes yeux et elle est illuminée. Lorsque je pénètre dans ce lieu familier, il ne chasse pourtant ni l'obscurité ni la solitude. Seuls les bras de ma mère qui me souhaite la bienvenue m'apaise enfin. Voilà mon autre roc. Mon phare. Je ne suis plus seule.

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