"Je m'appelle Maêve, j'avais alors 13 ans et j'ai déjà persécuté quelqu'un. Laissez-moi m'expliquer. C'était ma deuxième année dans ce collège et j'avais quitté l'ancien pour cause de persécution. Cela vous surprend? Vous n'êtes pas les seuls. Je sens déjà vos regards hautains peser sur moi. Même si rien de ce que je pourrais dire ne me feras passer dans le camps des "gentils", je quémande votre attention.
Elle est arrivée dans notre classe en Octobre et elle ne parlait pas. Jamais et à personne.
Ce jeudi-là, il pleuvait. Nous étions en français lorsque la principale frappa à notre porte. Nous nous levâmes de concert pour saluer son entrée. Près d'elle une fille de notre âge d'un physique classique avec ses yeux marrons et ses cheveux châtains. Pas très grande, plutôt fine. Madame Harourt fit les présentation; elle s'appelait Marie, elle avait 13 ans et c'était notre nouvelle camarades de classe. Madame Floriâme, notre professeure de français la fit asseoir à côté de... Moi. Pendant la demi-heure j'eu beau tenter de lier connaissance mes efforts restaient vains. Elle me snobait. Littéralement. La cloche annonça la fin des cours et, pour moi, le début du calvaire. A pieds, je fis la demi-heure de trajet nécessaire pour rentrer cher moi. Mon père m'accueillit de la sorte:
"-Petite sotte tu es en retard! Tu mérite une punition!
-Mais, papa... pleurnichai-je
-Tu proteste en plus!"
Et il se saisit de la branche souple qui ornait la cheminée. Un coup, deux, trois... Il m'obligeait à les compter à haute voix. Une fois que ce fût finit, le dos douloureux je vaquai à mes corvées. Je quittai enfin la table vers 20h30, et, dans la douce pénombre de cette pièce familière me laissai aller à pleurer. Cela faisait deux ans, six mois et trois jours que mon père avait commencé à me battre pour diverse raison: un retard, une note en dessous de 16, ma ressemblance avec ma mère... Tout était sujet à me faire subir sa fureur. Le lendemain, le réveil fut douloureux. J'avais cédé au sommeil à 3h00 du matin. En franchissant les grille du collège, je soupirai. Déjà je me demandai qui serait la cible des moqueries de ses empotés pré pubères. Je le sus très vite. Oh ça oui!
"-Et t'as vu la nouvelle? Paraît qu'elle snobe tout le monde!
-Mais non, elle est trop stupide pour faire des phrases c'est tout! "
J'aurais dû réagir, je sais. Mais cela faisait deux ans que j'étais enfin débarrassée de leurs moqueries. Alors je me tu. Pire, je me mis à l'insulter, moi aussi. Sans vraiment m'en rendre compte je franchis une limite flou pour passer du côté des "méchants". Je voulais juste être entourée, ne plus être la bête noire. Le rayon de soleil de ma vie c'était mon petit ami, Liam. Il avait 15 ans et c'était mon meilleur ami. Le soir venu quand je lui racontai ma journée, il se contenta de m'interroger du regard. J'ignore ce qu'il lu dans mes yeux mais, à la moue réprobatrice qui tordait ses adorables lèvres je su que ça ne lui plaisait pas. Je connais par cœur son visage. La semaine passait laissant jouer les même scènes à l'infini. Un vendredi, le deuxième qu'elle passait parmi nous une de celle qui l'avait accueillit, Julie, lui posa la question qui excitait notre curiosité:
"-Pourquoi ne parles-tu pas?"
Les Autres la dévisagèrent lorsque ses mains s'agitèrent telle deux papillons survoltés. Les yeux rivés sur son moyen de communication, j'échappais un pâle sourire. La langue des signes. Je compris très bien ce qu'elle signa. Personne n'osa lui dire qu'il ne comprenait pas, aussi ignorèrent-ils pendant longtemps ce qu'elle avait. Les insultes empirèrent et la classe se divisa en trois: Les "gentils" qui lui avaient ouvert les bras, les "indifférents" une bande de lâches qui n'assumaient pas leurs avis et les "méchants" qui l'insultaient, la poussaient dans les escaliers, en un mot comme en cent: la harcelait. Chaque soir Liam me jetait son regard noir mais un jour... Cela faisait six mois qu' elle était arrivée et le comportement de ses "petits camardes" ne s'améliorait en rien se détériorant au contraire. Ce jour-là, Jeremy la poussa au milieu de la cours. Jusque là rien qui ne changeai vraiment de d'habitude. Il prit son sac l'ouvrit et éparpilla ses affaires sur le sol humide. Il déchira son tee-shirt noir et lui coupa une grosse mèche de cheveux:
"Ce que l'on devrait faire de toi, hurla-t-il en jetant les cheveux dans la poubelle la plus proche."
Je n'avais pas bronché. Je pourrais essayer de me venter de ne pas avoir applaudit contrairement à la foule mais je ne le ferais pas: je n'ai pas agit non plus. Je me haït violemment. Le soir, Liam secoua la tête et me dit d'un ton calme:
"Tu as perdu le droit de dire que tes harceleurs sont des s*****. Maêve je ne te reconnais plus."
Ces mots furent un électrochoc. Le mardi qui suivit, lors de la pause de midi, je ne la quittais pas des yeux. Lorsque Sia lui fit un croche pied, pour la première fois je réagis. Je m'approchais calmement, me tournait et la giflai. Je m'agenouillai auprès de Marie et, devant tout le monde, lui signai
"-Ça va? Tu n'as rien?
-Non
-Je suis soulagée!"
Les Autres me regardait fixement, réveillant mes souvenirs. L'accident. Si j'ai appris la langue des signes c'est pour ma mère devenue sourde il y a quatre ans suite à un accident de voiture. Pour elle qui aimait parler, chanter, qui était passionnée de musique se fût le drame. Un an et quatre jour plus tard elle se jetait du haut d'un pont. C'est à partir de là que mon père devint violent. Soupir. Je me souvenais de la réponse à la question de Julie. Je suis dysphasique. J'aidai Marie à se lever et l'assit dans la cours. Là, sur ses genoux, je fondis en larmes la suppliant de me pardonner. D'un geste doux elle me caressa les cheveux jusqu'à ce que mes sanglots se soit éteints. Elle me sourit.
"Je ne t'en ai jamais voulu"
Je me levai, me dirigeai vers ma trousse, souhaitant réparer un minimum le tord que je lui avait causé. Paire de ciseau en main, je fis ce que je savais faire de mieux; je lui coupai les cheveux. Pleine de confiance elle me laissa faire. Je coupai sa chevelure en un carré plongeant ravissant sur elle.Je lui tendis un miroir, elle se regarda, se tourna vers moi et déposa un léger bisou sur ma joue. C'est ainsi que nous devînmes amies. Lorsque j'eu seize ans Liam partit à l'étranger et, depuis, soutenue par Marie, Je l'attends chaque Noël.
Nouvelle autobiographique de Maêve Sphalérite"
Je soupire et enregistre. Ça y est, j'ai tout dit. J'ai creusé dans mes souvenirs, j'ai déterré mon passé, je me suis mise à nue. Mon père est mort il y a quelques années, Marie et moi sommes colocataires et meilleures amies, il ne manque personne. Ou presque. Je regarde l'heure et prends mon manteau...
La neige recouvre tout. Ainsi par ce froid soir de décembre tout est blanc, des arbres aux voitures, du toit des maisons aux jardins, des trottoirs à mes cheveux. Alors que tous festoie, en ce joyeux jour de Noël, j'attends. En soupirant je jette un coup d'oeil à ma montre. 22h00. Je suis ici depuis 18h00. Un pâle sourire apparaît sur mon visage. Il ne viendra pas cette année non plus. Je récupère mon sac et me lève. Nouveau soupire. Un nuage de condensation s'envole dans l'obscurité. J'aimerais tellement l'imiter... Je fixe une dernière fois l'horizon. Et là, je le vois. Ce n'est encore qu'une vague silhouette mais je sais que c'est lui. Lorsqu'il arrive devant moi il ne dit rien et m'ouvre les bras. Enfin!
"-Je t'ai attendu. Durant toutes ces années.
-Je sais.
-Mais tu n'es jamais venu, sangloté-je
-Là, chut... Maintenant je suis là.
-Tu ne me quitteras plus?
-Non
-Jamais?
-Jamais.
-Tu me le promets?
-Oui, promis."
Et soudain, je n'envie plus la condensation. Je suis à ma place. Au chaud. Cette année, pour Noël, nous serons au complet. Et les larmes. Oui, elles coulent. Mais cette année, contrairement à ses quatorze autres, se sont des larmes de joies.
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