ville
J'étais au plus haut de la plus grande tour, à la périphérie de la ville. Une simple barrière en bois me séparait du vide. Le vent fouettait mon dos avec un tel acharnement que si je ne me tenais pas fermement à cette dernière, j'aurais pu tomber. J'avais dû gravir des centaines de marches pour parvenir au sommet. Je contemplais avec une certaine attention les points lumineux en contre-bas. Cette danse de lumière était magnifique. Et dire que ma chambre brillait du même éclat quelques heures auparavant.
Seule, comme d'habitude, mes pensées m'avaient submergée. Des pensées aussi sombres que l'était le ciel actuellement surgissaient de toutes les parts de mon esprit. Mes problèmes revenaient tous en même temps. Suffoquant, j'étais sortie en trombe et m'étais retrouvée devant ma porte. J'avais besoin d'air, j'avais agis impulsivement mais je n'avais pas envie de refranchir cette porte.
Alors j'avais marché dans les rues sombres, à travers la ville endormie.
Mes jambes m'avaient guidée là naturellement. Et c'était ainsi que je m'étais retrouvée à admirer la ville que je venais de quitter, y laissant mes problèmes. J'espérais ne jamais y retourner. Là bas se trouvait mon enfer, en y retournant mes ombres me suivraient pour toujours.
Je baissai mon regard vers le pied de la tour. Mes mains se crispèrent. Elles m'avaient suivie finalement. Mes ombres, mes cauchemars, dansaient au sol, me regardant, m'invitant à les rejoindre. J'avais déjà envisagé cette solution mais j'avais résisté. Mais le vent me poussait lui aussi. Le ciel était à présent recouvert de nuage. Je ne pouvais plus l'admirer, je ne pouvais qu'abaisser la tête, les fixer.
Au final, je ne crois pas m'être jetée. Non, j'avais simplement lâché prise. Détendu mes muscles et... Oui, j'avais chuté. Mais la seule force qui m'avait poussé à l'acte était celle du vent. Son doux sifflement me berçait et murmurait à mon oreille, la tentation était trop forte. J'ai succombé.
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