Toi.

Je marche, mes pieds libérés de tout vêtements. Je les laisse glisser sur la terre molle. Les brins d'herbes, encore mouillées par la rosée du matin, me carressent la peau.

Je lève la tête, mes cheveux se soulèvent à la force du doux vent qui lèche mon visage. Mes yeux se ferment et mes bras se lèvent, se laissant entraîner par l'atmosphère.

Je laisse les souvenirs refaire surface, mes pensées m'envouter. Je me perds dans leur courant, me noie dans leur flot. Je les laisse me porter au loin, m'emmener dans les nuances orangées du ciel.
Une chaleur naît en mon être, elle se propage et fait fondre toutes traces de préoccupations. Je sens tout mes poids s'alléger avant de s'envoler. Je les regarde partir en ondulant au rythme du souffle de l'air.

Peu à peu, mes paupières se soulèvent. Mon regard fixe le lointain, s'y égard.

Je viens ici tout les jours. J'ai vu le décors changer des dizaines de fois, suivant le cours du temps qu'on ne peut arrêter.
Aujourd'hui, il est animé d'un brasier de couleurs, mais demain, déjà, il sera blanc.

Mes iris ne se détournent pas de la boule de feu. J'espère peut-être te voir courir sur la ligne d'horizon, te voir cacher le soleil tout en remplaçant son éclat rien qu'en souriant. J'ai trop essayé de te préserver que j'ai oublié de profiter de ta présence avant qu'elle ne s'efface. Mais j'ai compris grâce à toi que ça ne servirait à rien d'essayer de conserver cet endroit, les fleurs finiront par faner.

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