sans titre 3 (je crois)
Parfois, j'ai envie de tout lâcher, d'abonder. Il y a ces moments où j'ai l'impression que plus rien n'a d'importance. Que je n'ai plus d'importance, pour personne. Que je suis toute seule et que seule je ne suis capable de rien, que je n'ai plus aucune raison de continuer. Plus rien en vaut la peine. Mon combat n'a plus de sens si je ne sais même plus pourquoi je me bats. Oui, il y a des jours où j'ai envie de tout laisser tomber. Mais tout laisser tomber voudrais aussi dire te laisser tomber. Oui, ces jours-là c'est ton visage qui me vient, c'est lui qui me prouve que j'ai une raison de m'accrocher. Et cette raison me suffit.
Il y a des jours où il m'arrive de penser que personne ne tient à moi que je pourrais bien disparaître de ce foutu monde... Si tu savais comme je me déteste... je me déteste de croire ça car je sais que jamais tu ne me laisseras. Tu me l'as dit, tu seras toujours là et je te crois. Mais des fois, c'est compliqué de me raisonner. Des fois il fait tellement sombre... si sombre que je n'arrive plus à te voir. Toutes les images de toi s'envolent. Et c'est elles qui me résonnent d'habitude. Je t'assure que j'essaie, oui, j'essaie de voir ton visage, tes yeux, et j'essaie d'entendre ta si jolie voix et tes mots si doux, tes paroles si vraies. La vérité blesse, alors que le mensonge, lui, peux nous noyer en douceur. Nous noyer dans une réalité où tout est beau et dont on pourra jamais sortir si on s'y laisse bercer trop longtemps. Je suis lâche, oui, et je serais du genre à me tourner vers le mensonge mais j'assume la vérité quand elle sort de ta bouche. Elle reste tranchante mais rien ne paraît brutal quand c'est toi qui le prononce. Rien est agressif quand c'est si joliment dit. Quand c'est soufflé par de si belles lèvres.
Parfois, j'ai envie de tout casser. De frapper dans tous les murs. De tout fracasser. Le monde pourrait bien s'écrouler, je n'en aurais rien à foutre. J'ai envie de cogner dans tout ce que je pourrais cogner. Ma main pourrait bien se fracturer tous les doigts un par un mais je n'en aurait rien a foutre. Mes plaies sont déjà ouvertes. Et bien trop profondes pour être recousue. Mon sang coule en continue mais personne le voit. Mes cicatrices ne sont fermées qu'en apparence. J'ai envie de tout briser, mais je me rappelle que c'est toi que j'avais brisé. Et quand ce souvenir revient ce n'est plus mon sang qui coule... Ce sont mes larmes. Je t'ai fait souffrir alors que tu soignes chacune de mes blessures. Quand je regarde en arrière, tu es là. Tu as toujours été là. Et le plus dur c'est que tu n'es pas parti, non, malgré ce que je t'ai fait, ce que je t'ai craché, quand je tourne la tête, tu es à mes côtés, tu tiens ma mains et tu t'y accroche. Tu fais un sorte que je ne me perde pas dans la foule. Lorsque je regarde nos mains, c'est la tienne qui saigne. Mais tu souris. Alors que la mains que tu enlace, que tu chéris, c'est celle qui tiens le couteau. Ce même couteau qui prend plaisir à te transpercer le cœur.
Pourquoi fais-tu ça ?
Je t'en supplie, lâche-moi. Tu continues d'entourer mon corps tremblant dans tes bras rassurant. Tu continues de me bercer quand mes sanglots se font trop lourds. Pourtant, chaque parcelle de ma peau est tranchante. À chaque fois que tu me caresse ou me câline, tu te coupes. Je pourrais bien t'arracher les entrailles, jamais tu ne t'opposeras à moi. La seule chose que je veux t'arracher, en réalité, c'est ce maudit et éternel sourire. Ce sourire qui me donne tant de force, ce sourire qui démontre toute ta souffrance.
On dit que les yeux sont les miroirs de l'âme, pourtant, dans les tiens, tout ce que j'aperçois c'est moi. Tu ne cesse de me regarder. Ça me torture. Tes yeux forment un paysage que je ne mérite pas.
Je suis divisé en deux. Je redoute tellement le moment où tu détournera ton regard ainsi que tes talons, ce moment où tu iras respirer un air plus pur que le miens. Mais je le sais, je sais que je suis une fumée toxique. Je vais finir par t'empoisonner. Pour ton bien, il faut que tu partes. Mais je te connais et, les yeux baignés de larmes, je ne peux qu'abandonner l'idée de te faire entendre raison. Je suis un poids lourd qu'on a jeté dans les profondeurs des eaux et toi tu t'es délibérément enchainé à moi à l'aide de chaines dont toi seul possède la clef.
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