Texte Éphémère 33



La couleur est une nécessité vitale, c’est une matière 1ère indispensable à la vie comme l'eau et le feu.
On ne peut concevoir l'existence des hommes sans une ambiance colorée. Les plantes et les animaux se colorent naturellement, l'homme s'habille en couleur.
Son action n'est pas que décorative, elle est psychologique et liée à la lumière, elle devient intensité elle devient un besoin social et humain.

Le bar, lieu de rencontre, on y croise des gens de toutes sortes, de jeunes hommes barbus qui parlent bien trop fort aux femmes tout aussi brillantes, elles aussi poilues, mais un peu plus bas, des couples, un homme avec une femme, une femme avec des hommes, des hommes avec une femme, des femmes avec des femmes, un homme avec un homme et des hommes seuls.

Le bar, théâtre de la vie ou plusieurs scènes cohabitent, se croisent et se créent, parfois s'entremêlent puis se croisent encore et créent de nouvelles situations.

Du serveur qui accepte les avances d'une jeune femme, au groupe d'hommes qui enchaîne les verres pour montrer leur virilité, de la demoiselle assise seule à une table qui se demande quand est-ce qu'il arrivera, au garçon de bar qui se demande si elle reviendra.
Et cet homme ivre qui tente de draguer, son haleine de trahi mais il reste toujours digne et c’est difficilement qu’il de forme ses phrases.
Et cet femme couchée à même le sol, le ventre gros, criant en pleur, mon bébé, on pourrait presque s'y Méprendre.

Le bar, le fameux bar on y va avec des amis pour discuter rigoler et passer du bon temps ,avec la famille on boit peu repensant la dernière fois qu'on était venu, on ressasse le passé puis arrive en rire puis un deuxième, avec son âme sœur on se regarde dans les yeux puis on cherche ceux des autres car c'est aussi ça le bar : un prétexte ; les tables et les chaises ne sont que décoratifs et les serveurs des passeurs, la boisson sert à combler le vide.

Ce que les gens recherchent c'est son ambiance colorée on y vient pour le vert le bleu le rose le jaune et même le rouge ; je ne parle pas de la bouteille il y a celui qui comble le vide et le sensuel .

Les gens viennent au bar pour s'habiller en couleur, s’ habiller d'émotion, l'ambiance colorée leur confère une immersion totale le lâcher-prise est instantané ; dorénavant ils ne sont plus maîtres de leur sentiment, les couleurs arrivent à eux et les anesthésient d'émotion.


Une table, une femme et partout autour des cris.
Une table, une bouteille, pour combler le vide des verres, celle-ci se doit d'être toujours pleine.
Une table, deux chaises, les gens s'en servent parfois lorsqu'ils perdent l'équilibre.
Une table, deux verres, l’un à moitié plein, l'autre à moitié vide.
Deux postures, deux attitudes différentes.
Une table, une femme et un homme, lui  parle beaucoup ,elle écoute; lui, envoie à chaque mots des émotions qui se lisent aussi sur son visage, à chaque verres, des signes que ne peut percevoir la femme.
Elle écoute sans entendre, l'observe sans le voir, elle boit sans la bouche et parle sans son. Elle est présente sans être là.
Les mots de l'homme ne l'atteignent ; elle a le regard fixe, inanimé, ce genre de regard vide qui vous attrape et vous plonge dans les abîmes d'un trou ; pour sa défense elle n'est pas colorée.
Ses gestes maladroits sont imprégnés d’aucune volonté, d’aucune une lueur de vie, on ne perçoit rien de métaphysique.
Rien !
Elle ne dégage absolument rien, seul son enveloppe corporelle et bien là, mais à quoi bon ? Si elle pouvait parler, si un son pouvait sortir de sa bouche, elle se justifierait probablement en affirmant qu'elle n'est pas colorée ; la faute à pas de couleur.

Lui ne voit pas tout cela, non, pas qu'il n'ait pas pu voir la femme mais il s'agirait plutôt d’ambiance colorée, lui est pris dans une matrice euphorique qui le laisse insensible à son environnement, il n'est au final pas très différent de la femme et lui non plus n'interagit pas avec les autres et partout autour, se passe le même phénomène dans le bar les gens sont plongés dans une bulle d’émotion, elle peut-être individuelle ou collective ; encore une fois il ne faut pas se méprendre, dans ce lieu, l'alcool est un prétexte et les rencontres des dégâts collatéraux si ce n'est l'action des couleurs.

Longtemps sans couleur et sans lumière la femme reçoit soudainement une lumière orange et son regard change instantanément.

L'orange parait par la lumière, elle aussi un prétexte pour autre chose, elle devient visible vivante, animée d'émotion enfin elle voit avec les yeux écoute par ses oreilles enfin elle est là présente ouvert à lui. Ils se regardent dans les yeux longuement ils semble s'être enfin retrouvé ; plus rien autour d’eux n'existe il n'y a plus que lui et elle, elle et lui, là, assis face-à-face à penser leur passé, quelques battements de cils pour mieux voir l'autre ; parfois des sourires complices apparaissent et créent des fous rires souvent interrompus par d'intenses moments de tristesse.

Leur geste leur posture et leur faciès nous content une histoire : elle et lui marchant main dans la main un après-midi d'automne .
et nul besoin de mots pour communiquer ces deux-là l'ont bien compris, l'ambiance colorée leur confère des pouvoirs magiques : la communication sans parole.

Nul besoin de mots pour parler, il suffit de les observer il suffit de prendre le temps de bien regarder la femme ,,la position de sa tête, son inclinaison, ses mains, leur positionnement, l'agencement de son buste avec la table et sa disponibilité à l'homme, tout ceci nous informe quant à la pensée de la femme, mieux, la femme parle et aucun mot ne sort de sa bouche.

Je me souviens toi et moi, ensemble, main dans la main nous marchions cheveux au vent nous parlions de la vie, je me souviens les feuilles tombaient de partout, c'était la saison et avec le vent quelques-unes venaient se perdre dans mes cheveux, j'étais gênée confuse et toi oui toi sans lâcher ma main, tu les enlevais, et laissais le reste, tu disais que ça faisait beau ; je me souviens encore comme si c'était hier tu me souriais alors et on reprenait la marche ; dans ces instants et j'étais ce qu'il y avait de plus précieux pour toi ; nous marchions, nous avons marché, marché ,encore et encore je me souviens j'avais l'impression que nous avions marché toute notre vie, oui la nôtre, elle se résumais en une marche, une quête perpétuelle vers l'ailleurs.
Main dans la main, toi et moi, ensemble, on marchait ; parfois je pensais que l'on fuyait quelque chose mais lorsque, main dans la main et cheveux au vent, ton regard croisait le mien, dans ces instants de grâce où le temps semblait s’arrêter, tous mes doutes se dissipaient.

Et on a marché main dans la main, les miennes dans les tiennes, ou les tiennes dans les miennes, je n'ai jamais vraiment su, mais nous étions ensemble et j'étais heureuse et nous voilà maintenant face-à-face dans ce bar, assis toi et moi les yeux dans les yeux à penser notre passé, comment sommes-nous arrivés là ?

Le bar théâtre de rencontres où le passé devient présent dès lors qu'on y songe ,dès lors qu'on est plongé dans une bulle, dans une ambiance colorée ; le curseur du temps amène parfois de drôles de situations, présent ,passé, futur tous les 3 ensemble et en même temps.

Le bar nous conte aussi une histoire qui remonte à très longtemps, une histoire ancienne qui supplante toutes choses, même le temps :

l'histoire de la lumière la voici. 

Je vais vous raconter une histoire la 1ère que l'on m’a raconté la 1ère que je vais vous conter.

Au commencement il n'y avait rien, rien sinon le silence et les ténèbres sans fin

Mais le souffle du créateur dit à la face du vide, qu'il y ait de la lumière, et la lumière fut et la lumière était bonne

Le premier jour

Et la lumière sans forme commença à prendre de la substance et de la forme.

Deuxième jour

Ainsi naquit notre monde, un univers fragile et magnifique et une immense et chaude lumière baignait les jours et une lumière plus faible régnait la nuit.
Il eut un soir, il y eut un matin, un autre jour

Et toutes les eaux du monde se rassemblèrent et au milieu d'elles émergea la terre ferme.

Un autre jour passa.

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