Texte Éphémère 20

Pour ceux qui ne sont pas au courant, c'est à dire tout le monde, (😂😂) je fais des études théâtrales.
Et bien souvent, quasiment toutes les deux semaines, je dois aller voir un spectacle, une mise en scène donc une pièce de théâtre. Et tout l'enjeu ensuite est d'être capable de faire un papier dessus, faire une critique.

Au mois de Février, je venais de reprendre les cours, c'était le début du seconde semestre.
Je suis allé voir une pièce de théâtre au théâtre du Vieux Colombier dans Paris.
Je n'étais pas seul, mes camarades de cours étaient eux aussi présent.

La pièce ce nommait '' J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne ''

Voici les premières paroles :

<< J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne. Je regardais la route et je songeais encore aux années que nous avions vécues là, aux années que nous avions perdues à ne plus bouger et le temps que j'aurais pu passer loin d'ici, déjà, dans une autre vie, à ne pas attendre, à bouger de moi-même [...] >>

Cinq femmes attendent le retour du fils. Ou du frère , parti il y a longtemps, chassé par le père aujourd'hui décédé.
Cette pièce est un envoûtant mélange de réalité et de fantasmes. Les paroles des femmes se complètent et se contredisent. Chacunes d'elles ont leurs propres ressenti sur les évènements.
Le personnage du fils n'est pas présent sur scène.
Mais il accapare toutes les conversations, elles ne parlent que de lui. Il cristallise les émotions, la colère, l'attente, l'amour, la violence.
Est-il vivant, est-il mort, chacun s'en fera sa propre idée, mais je pense que la mise en scène ne solutionne pas cette question. Au fond, il n'y a pas grand intérêt à savoir cela.
Ce qui est intéressant c'est la manière dont est mise en scène l'absence, c'est la manière dont est représenté le non-present.
Elles parlent de lui et à travers leurs discutions , parfois violentes, on en apprend beaucoup sur le fils.
On en arrive même le voir comme un personnage à part entière de la pièce, présent sur scène. La parole lui donne vie.

Il y a un détail qui m'a interpellé durant le spectacle.
L'une des femmes, la sœur aînée, porte un manteau.
C'est la seule, personne d'autre ne porte de manteau.
Elles se trouvent toutes dans la maison, comme le laisse penser le titre de la pièce. Et pourtant, elle, elle porte un manteau ! Dans une maison !
Durant toute la représentation, ce manteau n'arrêtait pas de m'intriguer.
Je n'ai cessé de le regarder.
Je me suis dis qu'elle allait tôt ou tard finir par le retirer,mais non !
Absolument pas, elle l'a porter pendant tout le spectacle.
Je ne voyais plus la comédienne qui le portrait, mais juste l'objet en lui même.
Je le voyais alors avancer sur le plateau, évoluant ainsi dans une sorte de chorégraphie macabre qui viendrait me narguer.
Je ne cessais de le regarder, lorsque j'ai finis par comprendre une chose capital :
Il ne s'agissait pas d'un manteau mais d'un cahouet. Oui un cahouet !

Alors j'ai repensé au titre de la pièce, puis j'ai ris. Seul...
J'ai pris une grande inspiration et j'ai levé les yeux vers le haut mais aucune goute n'est tombée...

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