Le Petit Prince
Pendant mon déménagement, j'ai perdu ta chaîne. Ça m'a fait mal parce que c'est le derniersouvenir que j'ai de toi... je suis sincèrement désolée maman...
Voilà le mot que j'ai griffonné avant d'y mettre le feu pour que mon mot te parvienne. Unefois le petit morceau de papier totalement brûlé, je rentre de nouveau dans mon salon et jem'installe par terre pour continuer de trier mes livres que je dois ranger dans ma toutenouvelle bibliothèque.Mes doigts glissent avec douceur sur chacune des reliures et je te revois manipuler tes livresde la même manière. Tes doigts glissaient tel une caresse sur la reliure et la couverture.Pourtant tu ne m'as jamais lu tes livres, tu disais que tu ne savais pas raconter les histoires.Alors le jour où j'ai su lire, j'ai attrapé ce livre que tu regardais avec tant de nostalgie, Le PetitPrince. Tes yeux ce sont écarquillés d'horreur pourtant tu m'as laissé manipuler le livre. J'aieu exactement les mêmes gestes que toi, j'ai d'abord effleurer la reliure puis la couverture etenfin j'ai ouvert le livre. Je t'ai lu les trois premières pages mais quand j'ai levé les yeux verstoi, tu pleurais. J'ai cessé ma lecture et j'ai rangé le livre en pensant que je t'avais blessé en leprenant.
C'est bien des années plus tard que j'ai compris pourquoi tu avais pleurer. Alors j'ai repris lelivre. J'ai effleuré la reliure pour vérifier que l'usure ne m'empêcherait pas de l'ouvrir commetu l'as tant de fois fait. J'ai passé mes doigts sur ma couverture pour sentir le temps qui estpassé comme toi tu te remémorais avec le toucher ces longues heures installé sur les genouxde ta grand-mère qui te le lisait. Puis j'ai ouvert le livre. Je me suis installée à côté de toi dansce lit d'hôpital si impersonnel et j'ai commencé la lecture. Je t'ai lu l'intégralité du livre cetaprès-midi la. Je voulais que tu savoure cet instant pour te replonger dans tes souvenirs quit'avaient fait pleurer la première fois. Quand j'eu fini ma lecture, j'ai levé les yeux vers toi, ettu avais un sourire nostalgique sur les lèvres alors que tes yeux laissaient s'échapper deslarmes de bonheur.J'ai retenu les miennes pour ne pas te rendre triste, je t'ai embrassé le front et je t'ai laissé à tessouvenirs.
Puis les semaines sont passées, ta maladie s'aggravait et je ne pouvais que t'accorder cesaprès-midi de répit en te lisant ton livre. Puis un jour tu m'as demandé de te lire une desmiennes, tu as gardé Le Petit Prince fermement serré contre ton cœur et je t'ai lu le début demon histoire De mots en mots jusqu'à un cœur. Tu m'as écouté te lire mes 10 chapitres avecce même sourire sincère. Quand enfin je t'ai lu la dernière phrase, tu m'as sourit et tu m'asfélicité avant de me souhaiter une bonne nuit.
Ce jour-là je suis partie avec le sourire parce que je savais que tu étais fière de moi.Cette nuit-là quand mon téléphone à sonner je n'ai pas compris. Les mots du médecin nevoulaient pas percuté dans mon esprit. Ça ne pouvait pas être possible.
À 03h49 tu nous avais quitté.
Le lendemain je devais me rendre à l'hôpital pour récupérer tes affaires et commencer lesdémarches pour ton enterrement.J'ai d'abord gérer toute la partie administrative, je n'étais pas prête à rassembler tes affaires.Puis il a fallu que je m'occupe de ça. J'ai réuni tes affaires dans ta valise, arrivé à ta table denuit je suis tombée sur tes bijoux que les aides-soignantes t'avaient enlevés, le livre et unelettre.
Je n'ai pas eu le cran de l'ouvrir de suite mais le soir même je l'ai lu. Dedans tu me demandaisde garder Le Petit Prince et la chaîne de ta grand-mère.
J'ai gardé le tout ainsi que cette lettre, cependant j'ai perdu ta chaîne.
Alors que mes doigts glissent inconsciemment sur un énième livre, je laisse un sourirenostalgique glisser sur mes lèvres en reconnaissant la couverture, Le Petit Prince, je laissemes yeux sur le livre et je suis étonnée de voir une étincelle dorée. Je l'attrape avec douceur etje ne peux empêcher mes larmes de rouler sur mes joues en reconnaissant ta chaîne.
Décidément ce livre est unique, ne puis-je m'empêcher de penser.
Mes doigts glissent sur la reliure me faisant remarquer pour la centième fois la fragilité de celivre mais je sais que je peux encore l'ouvrir. Je le lis alors que de nouvelles larmes remplit denostalgie glissent sur mes joues.
Quand j'arrive enfin à la dernière page, je suis étonnée de trouver une enveloppe. Je m'ensaisi avec étonnement et précautions avant de l'ouvrir et dans découvrir le contenu.
"Ma chérie,
Mon adorable petite princesse, tu n'imagines pas combien je peux t'être reconnaissante pources après-midi ou tu m'as fait revivre ces moments si précieux avec ma grand-mère.Ta voix était aussi douce que la sienne quand elle me lisait ce livre.Merci pour ces moments remplis de bonheur et de nostalgie.
Je t'aime mon précieux bébé.
Ta maman pour toujours"
Ces mots me font un bien fou et c'est naturellement que je porte ma main à mon ventre ou je pose une douce caresse.
Toi aussi un jour tu me refera vivre ces moments si précieux mon bébé.
C'est à ce moment que j'ai compris que nostalgie ne s'accompagnait pas que de douleur parceque à cet instant précis j'étais heureuse. Nostalgique mais heureuse.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top