- 3 000 mots ce n'est pas dur pourtant à écrire ! je m'énerve alors que la page blanche de mon traiteur de texte me nargue.

Je relis pour la millième fois le chapitre précédent avec l'espoir fou que cette fois sera la bonne. Que cette fois je vais trouver ce que je vais écrire. Que je vais réussir à écrire ces 3 000 mots qu'il me faut. Je relis mais rien ne vient, je reprends mon plan, je le relis et je me demande comment j'ai fait pour me retrouver dans cette impasse. Le plan est clair et conscrits, je n'ai qu'à le suivre pour suivre le cours de cette histoire mais rien ne vient.

Je repose les yeux sur l'écran de mon ordinateur ou la page blanche est toujours présente. Impossible de trouver le début d'une phrase, mon esprit est trop embrouillé pour cela. J'ouvre la page de musique et cherche un titre, quelques choses qui pourraient me donner l'inspiration qui me manque. Tout y passe, de Vivaldi à AC DC mais rien n'y fait alors que d'habitude ça fonctionne.

Je prends ma tête entre mes mains et tire légèrement sur mes cheveux. Je reprends le plan dans ma tête, les derniers événements que j'ai écrit mais je reste bloqué. Je ferme mes yeux et masse doucement mes tempes. J'en peux plus, je suis fatiguée de cette situation. 4 jours que je coince sur ce chapitre et impossible d'avancer sur autre chose.

Ma tête heurte mon bureau alors que j'en ai à peine conscience. C'est pas si dur comme passage à écrire, l'idée est pourtant simple et facile à faire. Ce n'est pas la première fois que j'ai à écrire ce genre de scène, pourtant ça coince. Un énième soupir franchi la barrière de mes lèvres et je peux sentir le regard de mon compagnon sur moi.

- C'est pas en te tapant la tête que ça va te venir. Me dit-il dans un soupir rendu lassé par la situation.
- Je sais... je soupire de frustration en quittant le bureau pour m'installer contre lui sur le canapé.

Je pose mon regard sur la série qu'il regarde, The Walking Dead, évidemment.

Mes pensées se reposent sur ses 3 000 mots à écrire et je sens la migraine me gagner. Je ferme les yeux et je tente d'apaiser mon esprit. J'ai besoin de me le vider le temps d'une soirée et peut-être que demain l'idée qu'il me faut sera là.

Je vais y arriver, je n'ai pas le choix... je pense alors que le bras de mon compagnon passe autour de mes épaules pour m'attirer plus contre lui. Entouré de son parfum et les battements de son cœur me berce. Je m'endors en moins de temps qu'il m'en faut pour dire que j'y arriverai.

Je suis réveillée dans la nuit par mon compagnon qui me porte au lit mais dans mon état d'épuisement je me rendors aussi vite. J'ignore où mon rêve me porte mais ce dont je suis sûre, c'est qu'au réveil je me sens reposée et de bonne humeur. Je déjeune calmement, gardant loin de moi ces 3 000 mots qui m'ont miné le morale. Et alors que je débarrasse pour faire la vaisselle, une idée me vient. Les mots coulent de source, ils viennent seuls et la page de mon mémo ce noirci aussi vite que j'ai l'habitude de remplir les pages de mon traiteur de texte. Une fois l'idée de base écrite, je reprends ma corvée. Je m'occupe durant toute la matinée, à midi je mange avec mon compagnon et deux amis. L'après-midi en leurs compagnie passe vite et je m'amuse, j'oublie le temps d'un après-midi cette histoire ou je sais que l'idée m'attends et que je n'ai plus qu'à la mettre en forme. Quand nos amis quittent l'appartement et que j'ai pris ma douche, je m'assois de nouveau devant mon ordinateur, j'entends les canons du jeu de guerre auquel joue ma moitié et je souris. J'ouvre mon traiteur de texte, je récupère l'idée qui m'est venue le matin et je tape de façon régulière mon chapitre.

Et enfin, enfin, je vois au bas de mon logiciel le chiffre 3 000.

J'ai réussi !