Un. Deux. Trois.

Secondes.

C'est le temps qui m'a fallu pour me rendre compte que je t'aimais.

Bien sûr, le sentiment était là depuis longtemps.
Il s'est glissé en moi, en silence, tout doucement, trop doucement, pour que je ne puisse le remarquer.
Il est allé se mettre dans mon cœur, comme un serpent se nichant dans un nid. Je ne le sentais pas. Il était petit au début. Puis il a commencé à prendre de la place. Tout doucement. Les changements sont arrivés au même moment, mais je n'ai pas compris. Je n'avais plus que ton nom en tête. Quand tu me prenais la main, ou me parlais, le sentiment grossissait, bougeait, gonflait mon coeur de cet amour que je ne voulais pas expliquer, ni même comprendre. Quand je plongeais dans tes yeux, plus rien n'existait. Les soucis, les peines, les douleurs, les remords de choses que je n'avais pas faites. Tu me faisais vivre, plus rien ne comptait. Et le sentiment grossissait, prenait de plus en plus de place, remplissait mon coeur. Mais je n'ai jamais étais rapide à comprendre. Je m'inventais des amours, des sentiments pour des gens qui avaient bien moins importance que toi. J'étais l'un de ces amoureux aveugles qui ne voient pas leurs sentiments, dans les livres. Ceux auxquelles on a juste envie de leurs hurler l'évidence. Je m'en suis rendu compte que bien plus tard, quand le sentiments était trop incruster en moi pour être délogé. Je m'en suis rendu compte quand il a débordé de mon coeur pour couler à l'intérieur de mon corps, pour m'envelopper de cette chaleur indescriptible. 

Je m'en suis rendu compte, comme ça, un jour. Tu m'as regardasse et j'ai explosé. Ça m'est tomber dessus, l'évidence que je ne voyais pas. 

Je t'aime, toi qui ne m'aime pas