Chapitre VIII : L'univers de chacun
Le chemin de retour fut tout aussi agréable que l'allée, et Serena se sentait plus apaisée à présent, sans doute parce qu'elle n'avait plus à cacher quoi que ce soit à Edmund, et que cela leur permettrait enfin de pouvoir agir sans filtre. Il fut même plutôt difficile pour les deux amis de se séparer, lorsqu'ils étaient arrivés au niveau du portail du couvent.
La jeune femme était descendue la première, après qu'Edmund se soit arrêté. Au départ, il hésitait s'il devait faire de même ou bien seulement la saluer et partir. Mais une force en lui ne voulait pas la laisser, pas maintenant qu'il savait qui elle était réellement. Le sentiment qui le submergeait de toutes parts, le poussait à vouloir découvrir chaque parcelle de celle qui se tenait devant lui. Il avait beau se dire qu'elle lui en dirait davantage lors de leur prochaine rencontre, hélas, le jeune homme était trop impatient et c'était plus fort que lui, il voulait tout savoir aujourd'hui.
- Tu vois la fenêtre qui se trouve là-bas ? lança Serena, en coupant le brun dans ses pensées.
- Celle-ci ? demanda le roi ébène, en la pointant du doigt.
- Oui, c'est là qu'est mon dortoir.
- Pourquoi tu me la montre, exactement ? Tu dois bien savoir que dans ce genre d'établissement, je n'ai pas le droit de pénétrer... s'insurgeait le brun en grimaçant.
- En effet, je suis au courant. C'est même l'une des premières choses que l'on m'a dites lorsqu'on m'a admise ici. Je t'en parlais pour lancer la conversation, car depuis que nous sommes partis de la rivière, nous ne disions plus rien, et je dois t'avouer que ça me stressait un peu.
- Oh, hum, excuse-moi, déclara le jeune homme d'un air gêné. Ce que je peux être bête, parfois. (Son regard dévia sur le côté) Cet endroit dans lequel tu vis, c'est... hum, atypique, dit-il en se raclant la gorge.
- Menteur ! Moi, je trouve que c'est sinistre, déclara-t-elle sans aucun souci. Il n'y a pas photo, je préfère cent fois mieux le château de Cair Paravel !
- Waouh, quelle franchise ! riait Edmund. Et sur ce coup, c'est difficile de rivaliser avec un château aussi resplendissant que celui-ci. J'ignorais qu'il avait été reconstruit, depuis l'époque où Miraz régnait.
La brune lui répondit d'abord avec un sourire, tout en remettant une mèche rebelle derrière son oreille, avant de lui affirmer que ce fut l'un des souhaits de son grand-père, le roi Caspian, de le faire reconstruire comme cadeau de mariage à son fil Rilian. Ensuite, elle posa à nouveau son regard azur sur le bâtiment.
- Parfois, mon ancienne vie me manque, souffla-t-elle avec nostalgie. Non pas que je déteste ce monde, mais les choses sont bien différentes, et je pense que je me sentirai toujours comme une étrangère ici. Je ne reconnais pas grand-chose de similaire à mon monde, c'est assez perturbant. Et j'ai beau avoir la capacité de m'adapter facilement à toutes situations, ça n'en reste pas moins dur pour moi.
- C'est sûr, je te comprends sur ce point. C'était pareil pour moi, au début. J'aimais vivre là-bas, je me sentais plus libre et heureux à Narnia, contrairement à Finchley, et même si je ne suis pas né à Narnia, je m'y suis toujours senti chez moi. (Il lâcha un petit soupir) Tous les deux, on n'aime pas trop les règles, je pense, surtout toi. Même si tu avais certaines contraintes là-bas, ce devait être moins embêtant qu'ici, puisque tu ne peux pas vraiment décider ici.
- Oh, tu sais, que ce soit ici ou à Narnia, j'ai toujours été douée pour les enfreindre, donc ce n'est pas ce qui me pose le plus de problème, reconnut Serena. Pour moi, la grande différence entre Finchley et Narnia, c'est que j'ai beau faire des écarts, les conséquences de mes actes ne sont pas aussi impactantees que celles qu'il peut y avoir à Narnia. Je veux dire, je suis une princesse, et je suis destinée à reprendre le trône, donc je ne suis pas censée faire le moindre faux pas, et pourtant je suis la championne dans cette catégorie. Jusqu'à ce que je ne débarque en Angleterre, j'avais énormément de mal à réaliser à quel point je pouvais négliger mon peuple en ne pensant qu'à mes propres intérêts. À présent, le fait de vivre comme une personne normale, je pense avoir un peu mûri, et savoir quoi améliorer. Je fais ça pour mon peuple, ils comptent tous sur moi.
Le visage d'Edmund avait, pendant quelques secondes, éviter le regard de Serena. Sans doute parce qu'il avait connaissance de quelque chose que la brune ne semblait pas savoir. Le temps ne s'écoule pas de la même manière dans les deux mondes, et en l'occurrence, peut-être une centaine d'années avaient déjà eu le temps de passer depuis qu'elle se trouvait là. Il se pinça les lèvres en y songeant, et se demandait s'il était judicieux d'en parler à Serena. Mais après réflexion, le jeune homme s'était dit qu'il allait attendre un peu avant de lui le dire, car il ne tenait pas à la perdre d'aussi tôt. Il savait que c'était égoïste de penser ainsi, mais il ne pouvait se résoudre à la laisser filer entre ses doigts, car les sentiments qu'il éprouvait pour elle ne faisaient que grandir, depuis qu'il était au courant de son secret.
- Donc ce voyage en Angleterre te permet de devenir une meilleure personne, finalement ce n'est pas plus mal et tu me ressemble beaucoup là-dessus ! s'exclama-t-il. Je suppose que tu as dû également lire dans les recueils qui parlaient de moi, que j'étais le traître repenti. (Il leva les yeux au ciel) J'avoue que cette partie de ma vie ne fut pas la plus glorieuse, mais c'est surtout ce qui m'a permis de faire mon ascension.
- Bien sûr que j'étais au courant. Ça fait partie des légendes de Narnia. Mais que veux-tu dire par-là ?
- Et bien, si tu veux tout savoir, j'étais un garçon assez mal dans ma peau, à mes dix ans. J'étais méchant, surtout avec Lucy, et Peter se prenait beaucoup plus la tête avec moi. Je pense que je m'en prenais involontairement à Lucy car je lui en voulais d'être la dernière, mais surtout celle qui avait toute l'attention que je n'eusse pas, de mes parents. Moi, j'étais au milieu, et j'avais juste l'impression d'être l'enfant non voulu. Lorsque j'ai trahi ma famille, c'était parce que la sorcière blanche me faisait croire que j'étais prodigieux, elle me disait ce que je voulais entendre et m'avait gâté de sucreries qui m'ont ensorcelé, et après ça je suis devenu obsédé par elle. Mais j'ai rapidement compris mon erreur en l'ayant rejoint, et je me suis surtout rendu compte de ce que j'étais, et je ne voulais pas continuer ainsi. Finalement, cette chose dont je ne suis pas très fière est ce qui m'a permis de devenir quelqu'un de meilleur. Tout comme toi, j'ai dû voyager dans un autre monde pour faire sortir ce qu'il y avait de bon en moi. Tout comme moi, tu as des défauts, et tu veux changer.
Serena demeurait silencieuse pendant plusieurs secondes, après que le brun avait terminé de parler. Elle ne s'était sûrement pas attendue à ce qu'il s'ouvre à elle de cette façon, et surtout, pas aussi vite. Mais elle relativisait en se disant qu'à présent, ils n'avaient plus aucune raison de se restreindre. Elle se disait aussi que s'il se confiait, c'est qu'il lui faisait entièrement confiance.
Ses yeux se fermèrent un instant, et un sourire était apparu sur son visage. Elle se sentait soulagée. Soulagée d'un poids. Sûrement parce qu'Edmund venait d'énoncer les raisons qui faisaient qu'elle était amoureuse de lui. Et il avait raison, tous les deux avaient pas mal de points en communs, et notamment cette volonté à vouloir devenir quelqu'un de mieux.
- Je ne savais pas que tu avais été méchant avec ta famille, avant de devenir roi. Même si tu ne te comportais pas comme ça par hasard, ça prouve aussi que les bonnes personnes peuvent faire de mauvais choix. À vrai dire, ce que tu viens d'avouer m'a vraiment rassuré, car je commençais à croire que tout ce que je faisais ici ne servait pas forcément à grand-chose. Je te remercie, Edmund.
- C'est normal, Serena, sourit-il. Ayant déjà eu de l'expérience dans le domaine, il fallait bien que je te guide sur ça, au moins.
Serena posa sa main dans celle du jeune homme, ce qui l'avait grandement surpris, au départ. Leurs pupilles se croisèrent, et sans que le moindre mot ne sortent de leur bouche, il y eut comme une conversation télépathique qui se créait entre eux, avant qu'elle ne finisse par reprendre la parole, sans doute parce que le garçon la mettait dans tous ses états :
- Tu penses que c'était le destin, notre rencontre ?
- Il faut croire. Après tout, nous ne sommes pas nés dans le même monde. Pourtant, nos deux âmes ont toutes deux traversées le portail afin d'entrer dans l'univers de chacun. Cela rend notre rencontre encore plus unique.
- C'est si poétique, ce que tu dis ! rougissait la brune.
- Merci, répondit le roi ébène en lui offrant un sourire qui la fit devenir pivoine.
Ils partagèrent un sourire complice, tout en ne se lâchant pas la main. Elle lorgna sur la montre, qui se trouvait au poignet d'Edmund, pour y voir l'heure affiché, et cela la fit faire de gros yeux.
- Bon, il se fait tard, soupira-t-elle, en n'ayant toujours pas lâché sa main, je serai encore restée avec joie, mais ça ne dépend pas de moi, malheureusement. Et comme toute future reine qui se doit de respecter les règles, même si je n'en n'ai pas l'envie, je me dois de reporter la suite de notre entrevue à samedi prochain.
- Pourquoi, c'est toujours lorsque nous avons des tas de choses à se dire, que nous devons mettre un terme à nos discussions ? fit remarquer le brun en faisant la moue, après qu'elle eut détachée sa main de la sienne.
- C'est sûrement parce que nous avons encore assez de temps devant nous pour se dire tout ce que nous voulons, supposait Serena en haussant les épaules.
- Impossible, pas avec toi, continuait-il en s'approchant d'elle légèrement, ce qui la fit instinctivement reculer jusqu'au muret de pierre.
La jeune femme se trouvait coller contre ce dernier, et Edmund n'avait pas tout de suite remarqué que la distance entre eux se réduisait.
- Ça ne sera jamais suffisant pour parler ensemble, et j'imagine qu'un jour, tu partiras à nouveau à Narnia, enchaînait-il avec une légère once de tristesse dans sa voix.
- Je suis obligée de te dire que oui, car c'est mon devoir... Mais ça ne veut en rien dire que l'on ne peut pas rester amis.
- Si ça ne tenait qu'à moi, je mettrais le temps en pause pour pouvoir profiter plus longtemps de ces instants que nous partageons. Ou mieux encore, je te suivrais jusqu'à là-bas, avouait-il.
- Mais tu as ta famille qui est ici, tu ne veux quand même pas l'abandonner ?
- Non, bien sûr. J'aime ma famille, mais j'aime aussi Narnia.
- Cruel dilemme, alors, grimaça Serena.
- Eh oui... soupira Edmund. Et parfois je me demande s'il ne serait pas judicieux de penser à moi avant tout le reste, afin d'être heureux. C'est bien d'aimer sa famille, mais si ce n'est pas à leurs côtés que tu y trouveras ce qui te fait vibrer, comment veux-tu être complètement satisfait de ta courte existence ?
- Donc, si je comprends bien, tu serais prêt à tout quitter pour y vivre à nouveau ? Pour toi, habiter à Narnia est ta route vers le bonheur ?
- Oui, et crois-moi sur ce sujet-là, j'ai eu le temps d'y réfléchir posément, et comparer le pour et le contre à plusieurs reprises, au cours des années qui ont suivies. J'y ai vécu durant quinze années en tant que roi, et j'y suis allé à trois reprises, en tout. Je pense savoir ce que je veux, affirmait le roi ébène en la regardant d'un air sérieux.
Serena avait le souffle court, tandis qu'elle l'écoutait se confier. Elle ne devait peut-être pas se sentir ainsi, car ce qu'il lui disait la rendait joyeuse. Sûrement, parce qu'au départ elle pensait fortement qu'il était préférable de ne rien démarrer de trop ambitieux avec le jeune homme, mais maintenant qu'elle savait ça, il lui était impossible de songer autrement.
Leurs yeux ne parvinrent à se lâcher véritablement, et Edmund se perdit dans le regard de son amie, cherchant inlassablement une quelconque réaction de la part de la brune. En son for intérieur, il aurait aimé qu'elle réponde en allant dans son sens, ou pire encore, il craignait qu'elle n'accepte pas de l'emmener avec elle.
Et la raison avait fini par prendre le dessus sur tout le reste, et Serena avait baissé le regard, en se mordant les lèvres. Elle se doutait que s'ils allaient plus loin, ils allaient finir par braver ses propres règles. Nous ne devons aller plus loin.
Au fond d'elle, une petite voix lui hurlait que cette discussion était seulement idéaliste, et que même si Edmund disait y avoir réfléchi, il allait sans l'ombre d'un doute vouloir changer d'avis un jour ou l'autre, car sa famille était tout de même très importante à ses yeux. Alors qu'elle, elle n'était que de passage dans ce monde, dans sa vie, et bientôt, elle repartirait seule. Il ne fallait pas qu'elle s'attache trop à lui, et inversement, en partie maintenant qu'il était au courant de son secret. Elle savait déjà que s'ils franchissaient le pas, c'était vers un échec assuré, avec de la souffrance en bonus.
- Je ne pense pas être celle qui doit influencer tes choix, et en l'occurrence tu l'as déjà fait. Je te propose d'en reparler lorsque je prendrai la décision de quitter Finchley, ce qui n'est pas pour tout de suite, donc profitons d'être ensemble, tout simplement, déclara-t-elle en n'osant affronter le regard d'Edmund, qui se tenait toujours proche d'elle.
- Si tu le dis, en tout cas je te remercie, souffla le roi ébène, en s'écartant à contrecœur de la princesse. Bon, je ne vais pas te retenir encore plus. De toute façon, je dois être à la maison pour le souper, et toi tu devrais être à l'intérieur depuis des heures. On se revoie bientôt, Serena ! dit-il en attrapant son vélo qui était posé contre un muret.
- À samedi, et merci encore, Edmund ! Fais attention sur la route !
- Promis, sourit-il par-dessus son épaule, après être monté sur sa bicyclette et avoir commencé à pédaler.
Serena resta plantée devant le portail jusqu'à ce qu'elle ne voie plus du tout le jeune homme dans son champ de vision. La jeune femme ne pouvait retirer le sourire qui habitait son visage, et ce dernier demeurait présent jusqu'à ce qu'elle n'arrive dans un couloir désert du couvent.
- Psst, fit soudain une voix dans le dos de Serena.
Immédiatement, cela avait interpellé la brune, qui fit volte-face pour découvrir qui était l'auteur de cela. Il s'agissait d'Abigail, qui semblait avoir laissé de côté sa colère. Elle se trouvait à croupit, cachée derrière un meuble en bois. La princesse imita la blonde et murmura :
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Chut !
Serena n'avait pas directement fait attention, mais elles étaient cachées près de la porte d'un dortoir voisin à celui qu'elles occupaient. Abigail regardait de manière furtive autour d'elle, avant de s'approcher de la porte pour y coller son oreille. Les sourcils de la brune se levèrent, ne comprenant pas les manœuvres de son amie. La blonde lui fit signe de la suivre, et elles entrèrent à l'intérieur de la pièce. Abigail inspecta une dernière fois aux alentours, et revint vers Serena.
- Bon, tout d'abord, je tenais à m'excuser pour l'autre fois. Je n'étais pas très bien depuis quelques temps, car dans ma famille nous avons quelques soucis, mais ce n'est pas le moment d'en parler. Si nous sommes ici, c'est parce qu'il y a quelques jours, tout comme toi, je me suis fait voler de l'argent. Étant donné que je suis plutôt douée pour la discrétion, j'ai mené mon enquête et j'ai réussi à trouver la responsable. Il s'agit de l'une des filles de ce dortoir.
Serena fit de gros yeux. Elle ne s'était pas vraiment attendue à ce que son amie ait des soucis de famille. À vrai dire, elle ne lui avait jamais posé la question et elle s'en voulait. Néanmoins, comme l'avait dit la blonde, ce n'était pas le moment d'en parler. C'est pourquoi, elle lui avait seulement sourit pour lui faire comprendre que ce malentendu était oublié.
- Tu as une idée de l'endroit où elle aurait pu cacher l'argent ? demanda-t-elle en murmurant.
- Non, pas vraiment, en revanche, je sais laquelle fille est la voleuse. Pour moi, il n'y a pas trente-six solutions, l'une fera le guet, tandis que l'autre fouillera tout, suggérait Abigail.
Serena avait proposé de fouiller, et Abigail se chargea de faire le guet. Malheureusement, après plus d'un quart d'heure à fouiller, elle ne trouva rien, mais cela ne la fit point renoncer pour autant. Elle avait soulevé chaque matelas, vidé chaque placard, regardé sous chaque pile de vêtements dans les tiroirs des commodes, et même essayé de soulever chaque planches du parquet, mais rien ne bougeait. Sa mâchoire se resserrait, tandis que ses idées commençaient à se diminuer. Elle se redressa, fit un tour complet de la pièce en ayant ses poings contre ses hanches. Elle balayait du regard les moindres détails, et soudain, elle leva la tête. L'un de ses sourcils se leva en un accent circonflexe.
- Mais bien sûr, le lustre, s'exclama-t-elle. Abby, fais-moi la courte échelle.
- Euh, tu es sûre que c'est judicieux de faire ça ? Et si quelqu'un venait entre-temps ?
- Hm, oui tu n'as pas tort. Hm... Dans ce cas, je n'ai pas trop le choix, dit la brune. Je vais devoir prendre quelque chose d'autre pour monter.
- Pourquoi pas ce coffre qui se trouve au pied de ce lit ?
- Bonne idée ! sourit Serena en se pressant de le tirer afin de l'amener sous le lustre.
Sans tarder davantage, elle monta sur le coffre en bois et se mis sur la pointe des pieds pour l'atteindre. Elle n'était quand même pas assez grande pour pouvoir observer dessus, en revanche, son bras était assez long, et c'est pourquoi elle cherchait à l'aveugle.
- Bingo ! fit-elle en attrapant une petite boîte pleine de billets.
Abigail s'était seulement tournée pour observer son amie remettre toutes les choses en place, sauf le coffre. Ensuite, Serena s'approcha de la blonde.
- Y a plus que ce que nous avions, s'étonnait Abigail.
- Ça c'est sûrement parce que nous ne sommes pas ses seules victimes. Peut-être même qu'elle en a chipé aux bonnes sœurs.
- Quoi qu'il en soit, je vais prendre seulement la somme qui m'appartiens, et le reste on va l'apporter à Sœur Catherine, ajouta la blonde.
- Non, surtout pas ! l'averti Serena. C'est considéré comme du vol, ce que nous faisons. Si tu veux tu peux prendre ton argent, en revanche, nous allons remettre cette boîte où elle était.
- Ok, et ensuite ?
- On dénonce cette fille, tout simplement. Y a rien de plus compliqué. Retourne faire le guet, je vais la remettre en place.
La blonde s'exécuta et Serena avait réussi à tout remettre exactement comme avant. Ensuite, les deux amies sortirent discrètement du dortoir et se rendirent au réfectoire, pour y manger, comme si de rien n'était. Évidemment, elles mangèrent chacune de leur côté, ce qui était devenu leur quotidien.
Le lendemain, ces dernières avaient appliqué leurs paroles en allant parler à Sœur Catherine, et la voleuse en question fût gravement sanctionnée.
***
Serena traînait les pieds, et son visage était baissé. Elle venait d'avoir sa première note en dessous de la moyenne, alors qu'elle travaillait d'arrache-pied pour obtenir les meilleurs résultats possibles. Évidemment, cela la décevait car elle avait l'impression de se tuer à la tâche pour rien.
- Ce n'est pas ta faute, tentait de la rassurer Lucy.
- C'est compréhensible, avec ton travail, c'était obligé que tu allais finir par perdre le fil, constatait Abigail. Et puis, le prof n'est vraiment qu'un gros idiot ! T'enlever des points pour des détails aussi insignifiants, c'est vraiment scandaleux.
- Je sais, vous avez raison... Je ne devrais pas m'en faire pour si peu, et en vrai, la note en question ne me dérange pas, souffla Serena. C'est le fait d'avoir consacré des heures entières aux révisions de ce stupide examen, qui plus est m'ont épuisée davantage, que je trouve horrible.
- Eh, Serena. Ce n'est pas le premier, ni le dernier. Tu devrais plutôt voir cet échec comme une leçon ? Dis-toi que pour le prochain tu bosseras deux fois plus !
- Oui, c'est vrai... Je devrais penser positif, répondit-elle en relevant la tête, affrontant enfin les visages souriants de ses deux amies.
Le trio s'arrêta au niveau des escaliers du fond, du bâtiment, pour y prendre leur déjeuner.
- Mince ! fit Abigail. J'ai oublié de prendre ma boisson dans la salle de classe. Je vais vite la chercher, m'attendez pas pour manger !
Serena et Lucy n'avaient eu le temps de réagir car la blonde fonçait déjà à toute allure à l'autre bout du couloir. Les deux amies avaient tout d'abord ri aux éclats, avant de laisser s'atténuer ces derniers pour laisser place au silence. Elles sortirent leurs panier repas de leur sac, avant que la princesse ne se décide enfin à aborder le sujet qui lui torturait l'esprit depuis plusieurs jours. C'était également, à cause de cela qu'elle avait eu énormément de difficulté à se concentrer pendant ses révisions, mais elle ne pouvait le révéler à Lucy. Elle ne tenait pas à ce qu'elle culpabilise.
- Est-ce que je peux te confier quelque chose d'important ? lança-t-elle subitement, rompant ainsi le blanc qui régnait entre elles.
- Oui, bien sûr, lui affirma la brune en lâchant des yeux son sandwich.
- Tu te rappelles, lorsque tu m'avais parlé de Narnia ? commença-t-elle, avant de prendre une grande inspiration. Eh bien, il faut que tu saches que j'ai des choses à te révéler sur ce monde, quelque chose que tu ignorais.
Lucy la regarda avec plus d'intérêt, se demandant bien comment Serena allait bien pouvoir lui parler de Narnia sans y avoir mis les pieds, mais peut-être qu'elle avait tort de croire cela.
- En fait, je suis originaire de là-bas, plus précisément, je suis une princesse, avoua-t-elle. Oui, je sais, tu dois te dire que c'est complètement tirer par les cheveux. Pourquoi je te révèle cela seulement maintenant ?
- Attends... Quoi !? avait glapit l'ancienne reine, coupant la brune dans ses dires. Depuis tout ce temps, tu veux dire que tu me cachais ta véritable identité ?
- Et oui, reconnut la brune. J'espère que tu ne m'en veux pas. Il faut que tu saches que je ne t'ai pas menti par hasard. J'avais mes raisons, la prévint-elle.
Lucy avait la bouche grande ouverte, comme si elle voulait dire quelque chose, mais aucun son ne voulut sortir. Sans doute, parce qu'elle était sous le choc, à tel point qu'elle abandonnait son repas de côté pour attraper les mains de Serena.
- Mais c'est génial ! Tu n'imagines pas à quel point cette nouvelle me ravie ! s'excitait Lucy, en ayant le visage rayonnant de joie. Non seulement tu es ma meilleure amie, mais en plus de ça tu viens du monde le plus merveilleux que je connaisse ! Rien ne peut être plus parfait, soufflait-elle.
Serena s'apprêtait à lui répondre avec la même joie que pouvait éprouver Lucy, mais elle ne put poursuivre cette conversation car Abigail était de retour. Les deux jeunes femmes avaient néanmoins réussi à se susurrer qu'elles en parleraient plus en détails le samedi qui allait venir, avant de se lâcher les mains et agir comme si de rien n'était. Par chance, la blonde n'avait rien remarqué, et s'était simplement assise à leurs côtés.
***
- Non, regarde, il faut faire comme ça, disait d'une voix douce Lisbeth en s'adressant à Serena, qui était actuellement en train d'apprendre à coudre pour la première fois. Là, oui ! Comme ça, c'est ça ! Tu te débrouille bien, l'encourageait sa patronne.
Un sourire indélébile était dessiné sur le visage de la jeune femme, qui se sentait fière d'elle. Cela faisait déjà pas mal de temps qu'elle travaillait dans ce magasin, et sa relation avec Lisbeth était devenue plus amicale qu'elle ne voulait l'admettre au départ, ce qui rendait l'ambiance de travail fort agréable.
Après un peu plus de heures de couture, les deux femmes prirent la décision de faire une pause dans la salle qui était dédiée à ça.
- Ah, si seulement tu n'étais pas étudiante, s'enquit Lisbeth en se laissant tomber dans sa chaise, je t'aurais embauchée sur le champ.
Serena était apparu avec deux bouteilles en verre, contenant du soda. Elle en posa une devant sa patronne avant de s'asseoir en face d'elle.
- Voyons, vous me flatter, rougissait la brunette en ne sachant plus où se mettre.
- Eh ! Je dis le vérité, Serena, formulait sa patronne tout en ouvrant sa bouteille. De toutes les employées que j'ai pu avoir, tu es de loin la moins empoté ! Des comme toi, j'en voudrais bien une dizaine ! plaisantait la femme aux cheveux grisonnants.
- Oh croyez-moi, des comme moi en dix exemplaires, qui sont incapables de suivre des règles, vous vous arracheriez vite les cheveux de la tête ! Vraiment, une comme moi est amplement suffisante, l'informait Serena d'un air plaisantin.
Lisbeth s'était mise à rire de plus belle, et son rire fut si contagieux que la brune en fit autant. Ensuite, elles parlèrent de choses plus sérieuses. Cela avait même amené Lisbeth à s'ouvrir plus à brunette, en parlant de choses plus personnelles. Elle lui confia vivre seule, depuis la mort de son mari, et le départ de son fils car il s'était marié. Elle lui confiait qu'elle souffrait de cette solitude et ses mots touchèrent Serena. Cela l'avait fait énormément réfléchir sur l'importance que cela pouvait être d'avoir des proches, en partie le fait qu'il faille profiter de chaque instant à leurs côtés avant tout. Elle n'arrivait à chasser cela de son esprit jusqu'à ce qu'elle n'arrive chez les Pevensie.
- Coucou ! s'exclamait Lucy en ouvrant la porte à son amie.
- Salut ! Comment vas-tu ?
- À merveilles ! Viens, entre, l'invita-t-elle, en se poussant sur le côté.
La jeune femme s'installa par automatisme dans le canapé du salon, et l'ancienne reine n'avait pas perdu de temps à apporter des biscuits et du thé. Ces dernières étaient habituées à se voir, et c'est sans l'ombre d'un doute, pour ça qu'elles n'avaient pas mis bien longtemps à trouver des sujets de conversation. Elle fut rapidement saluée par la mère de famille, avant qu'elle ne disparaisse à l'étage car elle était prise dans une session de repassage extrême.
- Son fer à repasser avait récemment lâché, résultat, elle doit rattraper trois semaines de repassage, la galère... avait précisé Lucy en ayant remarqué que Serena regardait Hélène d'un air incrédule.
- Oh, je vois... J'espère qu'elle s'en sortira, prononça-t-elle avant d'approcher sa tasse au bout de ses lèvres pour en ingurgiter le contenu.
Lucy lança un regard circulaire autour d'elle, avant de se lever de son fauteuil pour s'asseoir à côté de sa meilleure amie. Sans vraiment avoir besoin de réfléchir, la princesse savait ce dont la brune voulait discuter, c'est pourquoi elle se pencha et déposa sa tasse sur la table basse.
- Mis à part ma mère, personne n'est là, murmurait-elle. Edmund est à son entrainement de rugby, Peter a dû partir en urgence pour le travail, mon père travaille également, et Susan a été invitée, par un homme, à sortir.
- Que veux-tu savoir, au juste ? lui avait souri Serena en la regardant droit dans les yeux.
- Hm, fit-elle en glissant un doigt sous son menton. Ta vraie date de naissance.
- Je suis née le 9 mai 2361.
- Tu es princesse de quel royaume ?
- Telmar, principalement, je suis la petite fille du roi Caspian, que tu avais connu, il me semble. Je réside au château de Cair Paravel.
- Celui où nous avions vécu, mes frères, Susan et moi ? C'est incroyable, il fut reconstruit ? Il avait pourtant été détruit lors du règne de Miraz...
- Eh oui ! Mais mon grand-père l'a fait reconstruire, comme cadeau de mariage pour mes parents. (Un soupir s'échappa des lèvres de la brune, et son visage devint plus sombre) À l'heure actuelle, ni l'un ni l'autre n'est encore en vie. Ils ont rejoint le pays d'Aslan, tous les deux.
- Oh, je suis désolée, n'avait pu s'empêcher de dire Lucy en posant sa main sur celle de la brunette.
- Ce n'est rien, ça fait longtemps, maintenant.
Une larme luttait pour sortir de l'œil de Serena, et Lucy l'avait directement vue. Sans crier gare, elle entoura de ses bras son amie et la berçait lentement tout en la laissant parler de son passé, de ses chagrins, et de ses craintes. La jeune femme avait pu se lâcher, dire tout ce qu'elle avait sur le cœur, et raconter son histoire, toute sa vie, à Lucy. La brune ne la coupait que très peu de fois, pour lui demander plus de précisions sur ce qu'elle disait, mais sans plus, car elle était tellement imprégnée des paroles de Serena, que l'empathie qu'elle ressentait envers elle avait dupliquée. À présent, Lucy savait une chose, c'est qu'elle ne voulait pour rien au monde briser son amitié avec Serena. Non pas parce qu'elle venait de Narnia, ou parce qu'elle était une princesse, mais parce que toute son histoire la touchait profondément, et que cela la poussait davantage à aimer Serena comme une membre de sa famille plutôt qu'une simple amie.
Elles n'avaient arrêté de parler que lorsque Edmund rentrait de son entraînement. Ce dernier semblait de bonne humeur, sûrement parce qu'il savait qui l'attendrait chez lui. En revanche, il ne s'était pas attendu à voir la belle de son cœur avec le visage bouffi et en larmes. Il ne perdit pas de temps à s'approcher d'elle et lui demander si tout allait bien.
- Quelque chose t'est arrivé ? s'inquiétait le brun en s'agenouillant devant elle tout en lui attrapant la main.
- Non, ne t'en fais pas, ce n'est rien de grave, tentait de le rassurer Serena en se frottant les yeux avec son mouchoir humide. Je suis simplement émotive.
Lucy eu un petit sourire en coin en ayant remarqué la manière dont se comportait son grand frère vis-à-vis de Serena. L'ancienne reine se rappelait soudain la fois où elle les avait vu, tous les deux, à la gare, et elle n'avait pu cesser de songer au fait qu'il y avait sûrement quelque chose entre les deux. C'est sans doute pour ça qu'elle s'était levée, en prétextant aller aux toilettes, afin de leur laisser un peu d'intimité. Tout en marchant en direction de l'escalier, la jeune femme les regardait dans le coin de l'œil, car elle les enviait profondément.
- Tu veux aller prendre l'air, un peu ? lui suggéra Edmund, en lui caressant la main avec son pouce.
- Oui, je pense que prendre l'air me fera le plus grand bien. Je te remercie, répondit Serena.
- Oh, tiens, dit Edmund en lui tendant son mouchoir.
Elle lui offrit un mince sourire en guise de remerciement, avant de s'essuyer les yeux et se moucher.
- Tu vas arriver à te lever ?
- Je pense, oui.
Sur ces mots, ils avaient enfilé leurs chaussures et marchèrent, sur le trottoir qui longeait la rue.
- Si ce n'est pas indiscret, avait commencé Edmund, pourquoi est-ce que tu pleurais ? Ai-je le droit de le savoir ?
- Oui, je pense que tu peux. En fait, il s'agit de tout ce qui me concerne. Lucy, elle est aussi au courant, avouait-elle. Elle m'a demandé de lui raconter toute ma vie, et forcément, j'ai aussi parler de la mort de mes parents. Et j'ai craqué. Je crois que j'en avais bien besoin...
- Oh... Je comprends mieux, souffla le roi ébène en se pinçant les lèvres. Je suis sincèrement navré pour toi.
- Je pense que j'ai mis du temps à le reconnaître, mais oui, la mort de mon père m'a profondément touchée. Celle de ma mère aussi, mais c'était lorsque j'étais encore une enfant. Forcément, quand nous sommes plus jeunes, les grandes personnes édulcorent les choses afin de ne pas nous choquer. De ce fait, je me sens plus atteinte par le décès de mon père qui est encore récent, et dont je connais les raisons. Sa mort est dû à des séquelles qu'il a eu lors d'un combat contre une goule. Ce fut terrible, je vois encore les images de ce fameux soir, j'en ai des frissons ! Et cette vie de future reine... Je suffoque, rien qu'en y pensant ! J'ai si peur de ne pas réussir à assurer comme mon père... Peur de ne jamais parvenir à satisfaire mon peuple. Je ne cesse de répéter que je veux changer, que je sais ce que je veux, mais il m'arrive de penser le contraire... se confiait-elle en regardant droit devant elle.
Elle secoua frénétiquement la tête pour essayer de chasser ses souvenirs et ses pensées de son esprit. Sans s'en rendre compte, elle avait arrêté de marcher, et Edmund fit de même en se mettant face à elle pour la prendre par les épaules.
- Serena, je suis là. Ces horribles choses que tu as dû supporter, et que tu subis encore, nous allons les surmonter ensemble, d'accord ? Je suis là. Je ne te lâche pas.
Ses yeux s'étaient plantés dans ceux du roi ébène, et elle ne sut pourquoi, elle sentit une certaine douceur émaner du garçon. Cela l'avait apaisée, et son visage devint moins crispé.
- Je suis là, soufflait-il en la tirant contre son torse, afin de la consoler.
La jeune femme se sentait vraiment bien, enlacée dans les bras robustes d'Edmund. Il passa une main dans sa chevelure, lui caressant la tête affectueusement, tout en lui murmurant des tas de mots rassurants.
- Merci, Edmund, susurra-t-elle, en se détachant légèrement de lui pour le regarder dans les yeux. Sans toi et Lucy, je ne sais pas si j'y arriverai. J'ai gardé tant de choses en moi, depuis tout ce temps. J'ai toujours essayé d'être forte, de garder le sourire, de garder ça en moi et essayer d'oublier... Mais il faut se rendre à l'évidence, je n'y arriverai pas seule.
- Jamais je ne te laisserai, ni Lucy d'ailleurs. C'est promis. Nous ferons notre possible pour t'aider à surpasser cette idée que tu as de toi.
Ils s'écartaient l'un de l'autre, laissant au jeune homme la vision de Serena qui le regardait d'un air déterminé avec un sourire sur le visage. Tout ce qu'il venait de lui dire lui redonnait la force, la force d'être celle qu'elle a toujours souhaité être.
- Merci beaucoup, je sais que je vais y arriver. Et pour commencer, je vais déjà tout te raconter, déclara-t-elle avant de reprendre la marche, Edmund sur ses pas.
Ils discutèrent pendant bien deux heures, perdant ainsi la notion du temps, tandis qu'ils s'aventuraient sur un sentier, dans la forêt. Les deux jeunes adultes se retrouvèrent en tête à tête au milieu du calme forestier, et cela avait vraiment eu l'air de changer les idées de la jeune femme, qui avait cessé de pleurer, et Edmund avait même réussit à lui redonner le sourire à plusieurs reprises.
- C'est toi le chat ! riait soudainement Serena en le touchant au torse, avant de s'enfoncer un peu plus loin dans la forêt.
- Hey ! Ce n'est pas du jeu, se marrait Edmund en la pourchassant. Viens ici, Saleté !
Les deux jeunes adultes s'étaient courus après pendant de longues minutes, avant de se sentir épuisés par leurs rires et le manque d'air dans leurs poumons. Serena avait pris appui contre un arbre, et s'était penchée en reprenant sa respiration. Edmund, lui, marchait lentement, et zigzaguait entre les arbres, en veillant à ne pas se faire repérer par la demoiselle, tout en ayant un sourire malicieux scotché sur son visage rempli de taches de rousseur.
- C'est toi le chat ! s'écria-t-il en attrapant la brune par les épaules, ce qui l'avait surprise.
La jeune femme s'était retournée pour affronter celui qui avait osé l'effrayer, et elle le plaqua, contre toute attente, contre l'arbre qui était juste à côté d'elle. Edmund haussa les sourcils, il ne s'était sûrement pas attendu à une telle force de sa part, et ça lui plaisait.
- C'est toi, maintenant, le corrigeait-elle en souriant d'un air amusé, tout en se collant un peu plus contre le jeune homme.
Leurs yeux ne se quittèrent, et l'une des mains d'Edmund se glissa dans celle de la brune, tandis que de l'autre, il lui caressait la joue avant de poser sa main dessus. Sans véritablement se rendre compte de ce qu'ils étaient en train de faire, ils se laissaient guider par leurs pulsions et leurs visages ne se trouvaient plus très loin l'un de l'autre. Ils partagèrent leur souffle, et leurs deux fronts entrèrent en contact. Ensuite, leurs yeux se fermèrent d'eux même et pour finir, ce furent leurs lèvres qui s'étaient enfin décidées à se découvrir. Que ce soit pour Edmund, ou bien Serena, ni l'un ni l'autre ne savait vraiment comment s'y prendre pour embrasser, c'est sûrement pour ça que, dès l'instant où leurs lèvres s'étaient touchées, ils se laissèrent guider par leur instinct. Ce premier baiser n'avait rien de torride, rien de technique ou quoi que ce soit d'autre. Non, c'était seulement deux paires de lèvres qui se cherchaient, et qui se trouvèrent. Et ce ne fut que lorsqu'ils manquaient d'air qu'ils se séparèrent.
- Waouh, c'était...
- Je n'ai pas de mots, pour décrire ce qui vient de se passer entre nous, là, soulignait Edmund en ne parvenant à faire disparaître le sourire glorieux qui trônait sur sa bouche.
Ils ne dirent rien de plus, se prenant seulement par la main en traversant la forêt en empruntant le chemin inverse. Il n'y avait aucun mot qui puisse exprimer ce qu'ils ressentaient en cet instant ; la seule chose que l'on puisse dire est qu'ils ne voulaient pas que ça s'arrête.
Quand ils furent arrivés dans le jardin de la famille Pevensie, Edmund lui somma de l'attendre, et était revenu quelques instants plus tard, avec sa bicyclette.
- Je te ramène, Princesse ? lança-t-il, après être monté sur son vélo.
- Avec plaisir, votre majesté, sourit-elle en grimpant sur leur destrier de fer.
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Et voilà mes ami(e)s ! Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Vous ne vous attendiez sûrement pas à ce que Serena souffre en réalité de tous ses maux, non ? Et si, en réalité elle paraît tout le temps forte, mais de temps à autres, comme n'importe qui, ses démons intérieurs remontent à la surface, et elle se sent oppresser, suffoquant face à ce qu'elle pense ne jamais pouvoir faire face, car la réalité est trop dure.
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Vos commentaires me font énormément plaisir ! N'hésitez surtout pas à continuer, ça m'aidera pour l'écriture de la suite 😊
Sur ce, je vous souhaite de la patience, avant la suite qui n'arrivera pas avant la semaine prochaine 🙃
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