Chapitre IV : Lucy la Vaillante

Immédiatement, après avoir entendu les mots de Lucy, Serena eut un léger moment d'absence. Plusieurs images vinrent se frayer un passage dans son esprit, et soudain : l'illumination !
Elle n'en croyait pas ses oreilles, ni ses yeux, d'ailleurs. Elle était en train de converser avec une ancienne reine de Narnia, et par n'importe laquelle. Lucy la Vaillante !
Le visage de la jeune femme, qu'elle soupçonnait d'avoir déjà vu quelque part, ne lui paraissait plus étrangement familier, puisque ça l'était.
Elle observait de toute part la brune qui se tenait devant elle, en se rappelant que Lucy n'avait pas du tout la moindre idée de qui elle pouvait bien être, et d'où elle venait. Pour Serena, il était d'ailleurs préférable de lui cacher la vérité, pour l'instant du moins. Alors, elle sortit de sa léthargie, retira sa main de celle de Lucy, et porta à nouveau son attention sur la conversation qu'elle avait débutée avec l'ancienne reine. Elles discutèrent vaguement, se demandant par exemple quel âge elles pouvaient bien avoir, tout en se mettant en route pour l'institut.

- Tu es nouvelle ici ? Je ne t'avais jamais vue auparavant, lança Lucy, qui tentait d'arranger sa tenue tout en marchant (afin d'essayer d'enlever la saleté qui s'y était déposée à cause de son agression).

- Oui, je vivais dans une autre ville, répondit du tac au tac la princesse. Mes parents sont décédés depuis peu, donc je réside au couvent.

- Oh, je vois. J'imagine que ce n'est pas facile tous les jours ?

- Non, en effet, confirma-t-elle en poussant le portail de l'institut. Ma vie a complètement basculé depuis ce tragique événement, mais je fais avec. Il le faut de toute façon, je n'ai pas le choix...

Les deux jeunes femmes échangèrent un regard, comme si utiliser des mots ne suffisaient pas à continuer cette discussion, avant de s'aventurer davantage dans l'école en laissant le silence prendre place durant au moins trois minutes.
Serena profitait de ce moment pour parcourir du regard les moindres détails de l'établissement.

- Tu penses qu'elles vont raconter ce qui s'est passé ? enchaîna Lucy d'un air craintif, coupant Serena dans ses contemplations.

- Vu les menaces que j'ai faites à celle qui t'a agressée, y a peu de chance, la rassurait Serena, confiante.

- Et la fille qui était avec toi, était-ce ton amie ? Si non, j'espère que tu n'auras pas d'ennuis si elle en parlait à quelqu'un...

Aïe, pensa Serena en ayant son visage crispé. Elle n'avait pas songé à Abigail.

- C'est ma camarade de chambre, au couvent. Je ne sais pas où elle est allée, depuis que je suis venue t'aider, répondit-elle en cherchant du regard son amie parmi les troupeaux d'élèves, mais rien. J'espère qu'elle a gardé ça pour elle, s'inquiétait la brune (Elle se mordit les lèvres de façon nerveuse, avant de chasser sa recherche de son esprit pour poser une question qui lui brûlait les lèvres) Je reviens à ces filles, mais je me demandais... Pourquoi elles s'en prenaient à toi, au juste ?

Le visage de Lucy devint plus sombre, elle baissa le regard sur son manteau dont une manche était légèrement déchirée et tachée par la boue, comme si elle se refaisait les images dans sa tête avant de pouvoir donner une explication plausible à sa nouvelle amie.

- Et bien, pour être honnête, je n'en n'ai pas la moindre idée. Sûrement parce que ma tête ne leur convient pas, ou que ma solitude les amuse... Ça dure depuis deux ou trois mois, et tu es bien la seule qui me soit venue en aide. En fait, tu es même l'unique personne qui semble te soucier de mon cas.

Serena posa sa main sur l'épaule de Lucy d'un air compatissant en tentant de lui offrir un sourire, bien qu'il soit faible.
Serena essayait tant bien que mal à comprendre ce que cela pouvait faire d'être harcelé, mais elle devait bien reconnaître qu'elle n'avait jamais connu cela. Et de toute façon, les choses étaient bien différentes à Narnia, donc ceci était difficile de comparer les deux mondes, à ce moment précis.

- Quoi qu'il en soit, merci encore, Serena, reprit-elle, comme pour éviter de parler davantage de ce souci.

- Mais non, ce n'est rien voyons. Et puis pourquoi personne ne veut être ton ami ? Qu'as-tu donc fait pour arriver à te retrouver dans cette situation ? l'interrogea-t-elle avec beaucoup d'intérêt.

- Nous devrions aller aux toilettes, pour nettoyer nos vêtements, ils sont vraiment sales ! fit Lucy d'un air évasif, comme si elle n'avait pas entendu ce que venait de lui dire sa nouvelle amie.

Pour Serena, il n'y avait aucun doute là-dessus, Lucy ne tenait pas à en parler, du moins pas ici. Elle l'avait remarqué, en partie parce que plusieurs groupes de filles avaient tendance à les juger lorsqu'elles passaient devant eux, et surtout parce que Lucy essayait de parler le moins possible.

- Oui, tu as raison, il serait mieux d'essayer de retirer le plus gros avec de l'eau, avait décidé de répondre Serena en se disant qu'il ne servirait à rien d'insister sur les questions.

Par la suite, les deux brunes empruntèrent l'escalier central pour monter au premier étage, et atteindre leur destination. Lucy et Serena s'empressèrent d'attraper des serviettes afin de les mouiller et les tamponner sur leurs vêtements, mais sans succès. Le manteau de Serena résistait, et celle-ci abandonna au bout de quelques minutes à s'acharner dessus.

- Bon sang, grogna-t-elle en frottant le vêtement sans aucune délicatesse. Allez, allez ! Partez maudites tâches !

- Voyons Serena, tu n'y arriveras pas comme ça, tu es en train d'abîmer ton manteau en t'y prenant de cette façon, fit remarquer Lucy. Tant pis si ça ne part pas, ça partira sûrement avec de la lessive, tu t'en occuperas quand tu seras chez toi.

- Oui, tant pis... soupira-t-elle, avant de poursuivre. Pourquoi tu ne m'as pas répondu, tout à l'heure ? n'avait pu s'empêcher de demander la princesse.

- De quoi tu parles ? mentit Lucy en faisant mine de ne pas comprendre.

- Lorsque je t'ai demandé pourquoi tu n'avais pas d'ami... Est-ce parce que tu as honte de me confier les raisons ? Ou bien c'est parce que tu ne me fais pas confiance ?

Un son de cloche se laissait entendre, annonçant que les cours allaient commencer, et qu'il faille se rendre dans les salles de classes.

- Mince, on doit aller en classe, tu es dans laquelle ? demanda Lucy, espérant une fois de plus éviter le sujet.

- Je ne sais pas... En fait, je suis censée aller au secrétariat pour donner mon dossier d'inscription. Mais là n'est pas la question... J'aimerais que tu me donne une réponse, s'il te plaît. Tout ce mystère émoustille ma curiosité, je dois t'avouer.

Lucy laissa s'échapper un léger soupir, tout en remettant une mèche rebelle derrière son oreille. Elle ne sembla pas à son aise, et regardait avec méfiance autour d'elle et Serena, avant de parler plus bas.

- Je suis seule parce que j'ai accordé trop rapidement ma confiance à certaines personnes qui prétendaient vouloir être ami avec moi, mais il s'avérait que j'ai été trahie. Donc je préfère être seule que mal accompagnée.

- Oh, je vois... souffla Serena. Maintenant, je comprends mieux ta méfiance. Et si tu veux être rassurée, sache que ce n'est pas mon intention de te trahir, ou te faire quoi que ce soit d'autre qui soit malveillant. Tu sais, finalement je n'ai pas de véritable ami, moi non plus. Cette fille, Abigail, je ne la connais que depuis quelques jours, donc je ne peux pas vraiment prétendre être sa grande amie. En revanche, avec toi cela semble être bien différent, c'est pourquoi je te promets que mes intentions sont tout à fait pures à ton sujet.

- Que veux dire par « cela semble être bien différent » ?

- Et bien, j'ai l'intime conviction que nous étions faites pour nous rencontrer toutes les deux, fit la brune en lui faisant un sourire plein de sous-entendus, tout en poussant la porte des toilettes qui lui faisait obstacle.

Lucy trouvait cette réponse assez mystérieuse, mais ne sachant pas vraiment quoi lui rétorquer, elle avait simplement suivi les pas de Serena, qui retrouvait à nouveau les couloirs.

- Au fait, où se situe le secrétariat ? reprit la brune.

- Oh, euh... Viens, je vais t'emmener, répondit l'ancienne reine, tout en s'avançant dans les escaliers.

Elles prirent le chemin inverse et se retrouvaient à nouveau dans le hall, de là elles prirent un chemin qui se dirigeait vers le fond, et là-bas il y avait divers bureaux, tous occupés par des adultes responsables et sûrement stricts.

- C'est ici, indiqua la brunette. J'aurais aimé rester avec toi, mais je suis probablement en retard, je suis désolée. Peut-être à plus tard, acheva Lucy avant de tourner les talons.

- Ah, euh... d'accord, souffla Serena en la regardant quitter les lieux. Bon, et bien quand il faut y aller... se murmurait-elle à elle-même, en frappant à la porte.

- Entrer ! s'écria une voix derrière la porte.

Serena s'exécuta, et fut accueillie par une femme qui semblait absorbée par son travail. Elle avait une tasse de café entamé sur son bureau, un vase contenant des tulipes qui se trouvait à l'extrémité, et une pile de dossiers trônaient sur ce dernier, posés de manière ordonnée face à la secrétaire. Ceci troubla Serena, qui referma derrière elle, avant de s'avancer en direction du bureau.

- Bonjour, assey... dit-elle avant de lever les yeux sur la jeune femme. Oh mon Dieu ! Qu'est-ce donc que ces manières ? maugréa-t-elle en plissant le front d'un air sévère.

Les sourcils de la brune se soulevèrent d'eux-mêmes. Elle ne comprenait pas la remarque de son interlocutrice, et ce ne fut que lorsqu'elle poursuivit que cela eut été plus clair :

- Vos vêtements et chaussures sont dégoûtants, n'avez-vous pas honte de vous présenter ainsi ?

Serena baissa les yeux sur son accoutrement. Elle n'avait pas fait attention à la tâche de boue qui s'était faite sur le bas de sa jupe, et surtout elle n'avait pas pensé à nettoyer ses chaussures, quand elle était aux toilettes.

- Je suis tombée en glissant dans la neige, prétextait-elle en relevant le visage. J'espère que ceci ne sera pas contraignant pour ma première journée de cours ?

Le visage de la secrétaire s'était adouci à la suite de cette révélation (qui n'était pas la vérité) et invita à nouveau la brune à s'asseoir, ce qu'elle fit cette fois-ci.

- Je me présente, Serena Smith, je suis...

- Vous êtes la nouvelle pensionnaire du couvent, je suppose ? l'interrogea la secrétaire, coupant ainsi la brune dans sa présentation.

- En effet, c'est bien moi.

- J'ai eu un appel de la part de Madame Catherine Bauvoir, la directrice du couvent, il y a de ça quelques jours. Elle m'a bien spécifié que vous étiez une fille assez particulière. Et si elle le dit, je ne peux que la croire, dit-elle en attrapant le dossier que lui tendait Serena.

- Qu'entendez-vous par « particulière » ?

- Et bien, par exemple, on peut dire que votre entrée dans mon bureau est loin d'être commune, encore moins pour un premier jour de cours, riait la secrétaire, qui feuilletait le dossier.

Elles discutèrent durant bien dix minutes encore, avant que la secrétaire ne se lève et ne propose à Serena de la suivre jusqu'à la classe dans laquelle elle allait être admise. Elles avaient alors gravi les marches d'escaliers, les menant à l'étage supérieur. Elles empruntèrent l'aile droite, avant de bifurquer encore une fois à droite.
La secrétaire s'arrêtait devant une porte en bois et toqua sur celle-ci. Le professeur répondit, l'instant d'après. Les deux femmes entrèrent dans la pièce, sous le regard perçant de toutes les élèves qui étaient installées à leur pupitre, et la première chose qui avait ravie Serena ce fut lorsqu'elle remarquait la présence de son amie Lucy, assise au centre de la pièce. La brune se sentait rassurée de pouvoir au moins être soutenue lors de cette nouvelle découverte.

La secrétaire quitta les lieux, après avoir rapidement expliqué la situation au professeur, qui s'approcha de la brunette afin de l'inviter à dire quelques mots à son propos.
S'il y a bien une chose à laquelle Serena était préparée depuis son plus jeune âge, c'était bien de parler en public afin de faire des discours. Mais parler d'elle n'était pas une mince affaire, quand bien même elle avait déjà dû y avoir recours à plusieurs reprises depuis qu'elle se trouvait en Angleterre. Mentir à une personne à la fois, était devenu un jeu d'enfant, en revanche, le faire devant plus d'une quinzaine de personnes était bien plus compliqué. Cependant, elle le fit en dépit de tout ce à quoi elle pouvait penser en cet instant. Elle s'était avancée sur l'estrade, en ayant ses mains (qui au passage étaient légèrement moites) cachées dans son dos, et essaya de se présenter sans trop bafouiller. À la suite de cela, le professeur lui indiqua de prendre place à l'un des pupitres qui était libre. L'un des pupitres en question se trouvait derrière Lucy, et cela avait une fois de plus enchanté la princesse, qui n'avait pas réfléchi davantage et avait sélectionné ce dernier. Les regards des deux jeunes femmes se croisèrent, elles s'adressèrent un sourire complice, avant que Serena ne s'installe et sorte ses affaires de son sac, avant que le professeur ne reprenne sa leçon. Serena avait, durant les premières minutes, quelques difficultés à suivre les explications du professeur, mais comme tout, il lui fallut un temps d'adaptation, et rien qu'en ayant vu les manuels, elle comprit qu'il s'agissait d'une leçon d'histoire. Par chance, Lucy s'était tournée, l'informa de la page à laquelle elle devait se rendre, et Serena la remercia avant de commencer à griffonner dans un cahier ce que dictait le professeur.

***

La matinée s'était écoulée à une vitesse folle, et à présent il était l'heure de manger. Serena et Lucy se penchaient sur leur sac pour y ranger leurs affaires, avant de quitter leur salle de classe. Lucy s'approcha enfin de la princesse et demanda :

- Alors, ça va tu n'as pas eu trop de mal pour cette première matinée ?

- C'était assez spécial, avoua Serena en mettant son sac sur son épaule, mais j'imagine que c'est partout la même chose... Néanmoins, ça me plaît bien, parce que ça n'a rien à voir avec la manière dont mon autre professeur m'apprenait à étudier.

- Dans ce cas ça me rassure, répondit Lucy. Ah bon ? Dans ton autre école, les profs ont une façon d'apprendre qui n'est pas identique ?

- Oui... Est-ce que je peux déjeuner avec toi ? Ça ne te dérange pas, j'espère ?

- Oui, évidemment que tu peux, accepta avec joie l'ancienne reine. Mais tu es sûre de ne pas préférer retrouver ton amie Abigail ?

Serena fit mine de réfléchir, elle avait justement songé à sa camarade de chambre, et avait pensé qu'il serait judicieux de ne pas l'oublier aussi vite. Elle se leva de sa chaise, suivit de Lucy, et elles sortirent de la pièce en s'avançant en direction des escaliers.

- Nous pouvons essayer de la trouver, si tu veux, proposa Serena. Je refuse de te laisser, tout comme je n'accepte pas le fait de la laisser elle aussi. Finalement, vous êtes mes deux seules amies, ici. Tu es d'accord pour qu'on mange toutes les trois, ensemble ?

- Pourquoi pas, après tout, de la compagnie ne me ferait pas de mal.

Sur ces mots, les deux brunes se mirent en tête de retrouver Abigail, et fort heureusement, elles l'avaient repérée facilement. La blonde se situait au niveau de l'entrée principale de l'établissement, et celle-ci était sur le point de sortir à l'extérieur.

- Abigail ! l'appelait Serena, qui descendait la dernière marche d'escalier.

La concernée fit volte-face pour découvrir qui était la personne qui venait de l'appeler au loin, et aussi étonnant soit-il, elle ne répondit même pas et avait simplement poursuivit son chemin. Serena, qui pensa qu'elle n'avait pas été entendue, accéléra le pas, et était parvenue à agripper le poignet de sa camarade de chambre. La blonde tenta tant bien que mal à l'extirper de l'emprise de la princesse, mais il était évident qu'elle possédait plus de force.

- Qu'est-ce que tu me veux ? s'était renfrognée Abigail. Lâche-moi ! Je ne veux pas te voir !

Serena, assez surprise de la réaction d'Abigail, haussa les sourcils tout en relâchant le poignet de cette dernière.

- Est-ce que c'est à cause de ce qui s'est passé ce matin ?

- Ah parce que tu oses en plus me demander si c'est à cause de ça ? Tu en as du culot ! Évidemment que c'est pour cette raison !

Lucy était enfin arrivée à leur hauteur, et Abigail avait porté son attention sur la nouvelle venue.

- Je sais bien ce que tu subis, depuis pas mal de temps, prononça-t-elle en s'adressant à Lucy, et je suis navrée que cela t'arrive... Toutefois, la violence ne résout rien, acheva-t-elle en disant cela à Serena sur un ton réprobateur.

Les yeux de la princesse s'étaient baissés. Elle n'avait pas imaginé une telle réaction de sa part.

- Je suis vraiment désolée...

- La discussion ne mène pas forcément à quelque chose, tu sais... la coupa l'ancienne reine, en répondant à Abigail. Ces filles se moquaient éperdument de ce que je pensais et ce que j'ai tenté maintes fois de leur faire comprendre. S'il y a eu une guerre mondiale, il n'y a pas si longtemps, c'est parce que les mots n'ont pas suffi, et qu'il a fallu des batailles pour que la paix soit enfin présente. Les guerres sont des choses horribles, mais parfois c'est la seule manière de régler les problèmes.

Elle se passa une main dans les cheveux en soupirant, avant de reprendre :

- Je ne sais pas encore si pour moi ça signifiera que je serai en paix, mais en tout cas l'intervention de Serena est sûrement ce qui m'est arrivé de mieux depuis pas mal de temps. J'ai essayé d'en parler à des gens, ça n'a jamais abouti à quelque chose de concret... Donc ne nous donne pas de leçon alors que tu n'es pas à notre place.

Ce que venait de révéler Lucy avait rapidement changé l'opinion de la blonde, qui à présent se sentait plutôt embarrassée. Quant à Serena, celle-ci avait su déceler une partie du message qui se dissimulait parmi les mots de Lucy. Cette dernière avait en effet participé à plusieurs reprises à des batailles, dans le monde de Narnia, donc cela était tout à fait logique que la jeune femme parle ainsi, même si Serena était grandement étonnée de savoir que Lucy n'osait pas se défendre dans ce monde ci.

- Veuillez m'excuser, les filles... Je n'avais pas pensé à ça. Pour moi, il était impensable que la violence soit la solution à ce genre de conflits...

- Disons plutôt que c'est le dernier recours, et non LA solution, reprit Serena. Mais, cela ne sert à rien d'en discuter davantage, j'espère seulement que tu n'en n'as parlé à personne.

Par chance, la blonde lui affirma qu'elle ne l'avait pas fait, et que ça avait été justement son intention de le faire au courant de la journée, mais au vu de ce qu'elles lui avaient dit, cela était à présent impensable qu'elle ne mette à exécution ses plans.

- Tu veux venir manger avec nous ? proposa Serena à la blonde.

Abigail sentit ses joues devenir roses, et elle n'avait pu s'empêcher de se mordiller d'un air gêné la lèvre inférieure.

- Vous voulez quand même de moi malgré tout ?

- Mais bien sûr, voyons ! avait répondu la princesse en l'invitant à retourner à l'intérieur du bâtiment.

Les trois jeunes femmes se trouvèrent un endroit où s'asseoir pour déguster leur déjeuner, et elles abordèrent plusieurs sujets de discussion, qui fit passer le temps très vite avant qu'elles ne doivent retourner à leurs cours de l'après-midi.

Et quand la soirée avait pointé le bout de son nez, et que la cloche retentissait dans l'établissement, annonçant la fin des cours, toutes les filles refermait à grande vitesse leurs cahiers qu'elles glissèrent dans leur cartable, avant de sortir de la classe en trombe pour retrouver au plus vite l'extérieur enneigé. Le petit trio s'était retrouvé dans le hall, et aussi drôle soit-il, elles croisèrent le duo de filles qui avait embêté Lucy plus tôt dans la journée. À peine avaient-elles croisé le regard menaçant de Serena, qu'elles se mirent à accélérer le pas. Ceci avait évidemment fait rire les jeunes femmes, qui s'étaient élancées à leur tour dehors. Elles empruntèrent le même chemin, et tout au long de celui-ci, les trois filles ne cessaient d'apprendre à se connaître en approfondissant leurs sujets de conversation. Cela faisait grandement plaisir à Lucy, qui se sentait enfin soulagée de ce mal. Elle qui, depuis le début de l'année scolaire, n'était arrivée à se faire d'amie, le problème s'était arrangé en même pas une journée. Tout ça grâce à Serena. Et quand bien même, elles ne se connaissaient que depuis quelques heures, Lucy n'a jamais été aussi certaine d'une chose : Serena est sa véritable amie. Pour elle, finalement, la durée ne signifierait en rien la qualité de son amitié avec Serena. Au contraire, en moins d'une journée, elle avait déjà rempli un tas de cases qui pouvaient justifier une amitié forte avec Lucy. Concernant Abigail, cette fille était très gentille aussi, mais elle ne lui avait pas fait autant d'effet que Serena.

Ce fut, par ailleurs, aussi difficile qu'un adieu, lorsque le trio avait dû se séparer pour prendre des chemins différents. Lucy les prit dans ses bras, et leur offrit un baiser à chacune sur leurs joues rosies par le froid, et elle les remercia à plusieurs reprises avant de se détacher d'elles. La situation avait quelque peu embarrassé Abigail, qui n'avait pas vraiment l'habitude qu'on fasse ça avec elle, et Serena, qui d'habitude n'était pas très tactile avec les gens, avait apprécié ce geste de sa nouvelle amie. Elles s'étaient dit encore quelques mots, avant que le duo n'entre dans la gare et ne laisse derrière une Lucy qui ne voulait pas les lâcher. Elles avaient trop de choses à se raconter ! Et c'était presque impossible pour le trio de pouvoir déblatérer tout ce qu'elles souhaitaient dire, tant elles avaient des choses à se raconter.
Lorsque Serena et Abigail furent rentrée au couvent, la brune fût réprimandée sur sa tenue vestimentaire, et elle était de corvée pour le restant de la soirée, ce qui obligea donc Serena à faire ses devoirs tard dans la nuit. Par chance, ses camarades de chambre dormaient à poing fermé. Et sans grand étonnement, le lendemain, elle était épuisée car elle n'avait pas énormément dormi.

Les jours qui suivirent, furent exactement identique à celui que le trio venait de vivre. Et bientôt, cela allait faire un mois que les jeunes filles se voyaient à l'école, et seulement à cet endroit pour l'instant. Jusqu'à ce qu'un beau vendredi, à la pause de midi, Lucy ne propose aux deux filles qui étaient à présent ses meilleures amies, de venir boire le thé chez elle le samedi prochain.

- Oh, ce serait avec joie ! répondit Abigail en ayant ses yeux qui pétillent. Mais je doute fort que les Sœurs soient d'accord. Nous avons des règles à suivre...

- Mais Abby, voyons ! la coupa Serena. Les règles ne sont-elles pas faites pour qu'on les enfreigne ? Et puis moi, j'ai pas envie de passer mon week-end à nettoyer les carreaux, alors que nous pouvons passer du bon temps chez Lucy. D'ailleurs, j'aimerai beaucoup voir le quartier dans lequel tu vis, finit-elle en s'adressant à la concernée.

Abigail ne semblait pas de l'avis de son amie, mais malgré ça, elle ne parla pas plus du règlement, car elle savait pertinemment qu'elle n'allait pas pouvoir changer le point de vue de la brune, et poursuivit :

- C'est vrai que pour une fois j'aimerai bien profiter de mon week-end pour faire des choses... Comme voir mes amies, justement.

Le visage de Lucy s'était illuminé au possible.

- C'est parfait, alors. Je préviendrai ma famille que vous viendrez demain après-midi. Mes parents et Susan seront sûrement ravis.

- Et pas tes frères ? s'étonnait Abigail.

- Hm, mon grand frère Peter est absent pour quelques temps. Il est en voyage chez un ami de la famille. Quant à Edmund, soupira Lucy, c'est plus délicat. Il n'est pas friand des visites, en particulier lorsque ça concerne des gens qu'il ne connait pas. Ne le prenez pas pour argent comptant, s'il file comme une flèche, dès qu'il vous verra. On ne dirait pas comme ça, mais Ed' est plutôt timide, sourit-elle.

Les deux jeunes femmes, ne sachant pas vraiment quoi lui répondre, avaient simplement demandé à l'organisatrice si elles devaient apporter quelque chose pour la mère de famille.

Durant les trois dernières semaines, Serena fut sûrement la personne qui était la plus intéressée par la famille Pevensie. Il pouvait lui arriver de questionner son amie à ce propos, et Lucy n'avait pas vraiment réaliser, parfois, qu'elle pouvait lui révéler quelques informations un peu trop importantes au sujet de ses frères et sa sœur, mais surtout Narnia, sans être dans le détail non plus. Par chance, Abigail ne se posait pas trop de questions à ce propos et se contentait de penser que Lucy était une grande fantaisiste, et qu'elle aimait inventer des histoires pour se rendre intéressante.

- Je dois vous avouer que je n'y aie pas songé, mais à mon avis ce ne sera pas nécessaire. Vous êtes mes invitées, tout de même, leur fit-elle remarquer.

Les jeunes femmes n'avaient pu davantage discuter, car la cloche vint tout interrompre.

***

Le stress s'était emparée d'Abigail, alors que Serena tentait pour la troisième fois de nouer ses cheveux en une magnifique tresse, sans qu'elle n'ait de bosses sur la tête. Abigail ne cessait de faire les cent pas dans la petite chambre, en murmurant à répétions des « On va se faire prendre ! ».

- Tu veux bien arrêter de te mettre la pression ? maugréa la brune, toujours face au miroir. Ça va marcher, je te dis.

- Tu dis ça seulement parce que tu t'en fiche si on se fait attraper...

- Loin de là cette idée. Moi aussi je n'apprécierais pas être prise la main dans le sac, mais... (Si tu savais le nombre de fois où j'ai réussi à faire le mur à Narnia, pensa-t-elle) fais-moi confiance, je m'y connais dans ce genre de combine.

Abigail attrapa un sac en papier, qui avait servi à transporter des sucreries que ses camarades de chambre avaient déjà engloutis, qui se trouvait sur sa table de chevet, et souffla à plusieurs reprises à l'intérieur.

- Eh, calme-toi, souffla Serena en lui tapotant l'épaule. Tout va bien se passer. Nous avons terminé nos corvées, et Sœur Glenda pense que nous étudions, donc tu n'as pas à t'en faire. Ce ne sera que l'histoire de quelques heures... Et nous rentrions pour le souper.

- Tu me le promet ?

Serena savait bien que tenir des promesses n'était pas son fort, encore moins quand il s'agissait de promettre une chose dont elle n'avait aucune certitude, et pourtant elle le fit.

À la suite de cela, les deux jeunes femmes finirent de se préparer, et sortirent de leur chambre pour se rendre à l'extérieur, avec discrétion. Elles passèrent par l'arrière-cour, afin de prendre deux bicyclettes (Serena avait appris à en faire le week-end d'avant), qui se situaient dans un grand garage dans lequel il y en avait un tas d'autres. Le garage en question était fermé avec un cadenas, mais Serena avait, plus tôt dans la journée, réussi à piquer la clef à l'une des bonnes sœurs. Quand Abigail avait appris ça, elle failli s'évanouir. Elles partirent à toute allure en direction de la route principale, en espérant ne pas s'être faites repérée.
La route avait été dégagée par du sel, fort heureusement d'ailleurs car en ce mois de février il faisait très froid, et il ne neigeait plus, pour l'instant. Ceci arrangeait vraiment les deux filles, qui avaient mis un peu moins de deux heures, pour arriver à l'adresse que leur avait communiquée Lucy.

- C'est ici ? s'étonnait Abigail, en faisant de gros yeux.

- On dirait bien, répondit Serena, qui s'arrêtait de pédaler pour regarder le nom de famille sur la boîte aux lettres.

- Tu penses que nous devrions déposer nos bicyclettes dans leur cour, ou bien nous les laissons contre leur clôture ?

- Honnêtement, je ne sais pas, Abby.

Les deux jeunes femmes avaient opté pour la deuxième option, avant de descendre de leur vélo pour s'avancer en direction de la porte d'entrée et sonner.
Il y eut un petit temps d'attente, avant que Lucy n'apparaisse dans l'encadrement, toute sourire.

- Bonjour Serena, bonjour Abby ! Entrez, je vous prie. Ne faites pas les timides, les salua-t-elle en étant toute rayonnante.

Lucy était vêtue d'une jolie robe verte qui descendait au niveau de ses tibias, elle portait une paire de babies noires, son visage était légèrement maquillé pour l'occasion, et un serre-tête trônait sur sa chevelure d'un brun caramel. Serena la trouvait plutôt élégante, et elle avait vraiment le sentiment d'être mal habillée avec sa tenue du dimanche, qui lui servait pour la messe. Ses vêtements n'avaient rien d'aussi distingué que ne l'étaient ses deux amies, et ça lui donnait simplement l'impression qu'elle avait l'apparence d'une religieuse trop prude pour faire la moindre chose déplacée. Néanmoins, elle ne s'attardait pas longtemps sur ce détail, surtout qu'en général elle se fichait de l'aspect qu'elle pouvait avoir, et entra à l'intérieur de la maison. Une chaleur agréable en émanait, et cela lui fit du bien.

Elles furent accueillies par deux beaux sourires, qui appartenaient à deux femmes resplendissantes. Il s'agissait de la mère de famille et de Susan.

- Bien le bonjour, c'est un plaisir de faire votre connaissance, Mesdemoiselles, s'exclama la mère de famille. Je me représente, Hélène.

- Et moi je suis Susan, je suis également ravie de vous rencontrer. Lucy m'a tant parlé de vous deux.

Serena avait perdu ses mots, pendant quelques secondes. Elle était subjuguée par la beauté de Susan, et elle était semblable aux descriptions qu'elle avait pu lire à son sujet. Susan La Douce était resplendissante, et sa voix était agréable à entendre. Susan incarnait la grâce tout en étant habile, et Serena l'admirait beaucoup pour ça.

- Merci beaucoup, je suis Abigail, avait simplement dit la blonde.

- C'est un honneur de vous rencontrer, je m'appelle Serena Smith, enchaîna la princesse, en faisant par inadvertance une révérence.

Lucy et Susan se lancèrent un regard étonné, tandis que Madame Pevensie et Abigail se contentaient de l'observer d'un air interrogateur sans trop quoi dire.

- Voyons Serena, une poignée de main aurait largement suffit, riait nerveusement Susan, qui se passait ensuite une main dans sa chevelure brillante.

Sur ces mots, le malaise s'estompait, et Lucy les invita à retirer leur manteau, et se déchausser. Par la suite, Lucy fit le tour du propriétaire avec ses deux amies, avant de redescendre l'escalier pour se trouver dans le salon. Susan et Hélène les attendaient, assises dans des fauteuils. Le trio s'était installé dans le grand canapé.

- Votre maison est vraiment très belle, lança Serena en ne cessant de lorgner les détails de la pièce. J'adore vos rideaux.

- C'est drôle, que tu dises cela, c'est moi qui les ai faits, rougissait la mère de famille.

Au premier abord, Serena avait pensé qu'elle ne se sentirait pas à son aise dans cette maison, se disant que bavarder sur elle-ne-sait-quoi avec des gens de ce monde, n'était pas facile, mais par chance Lucy et Abigail étaient assez réactives.
Elles avaient papoté pendant bien une heure, avant de se rendre compte qu'elles n'avaient toujours pas pris ce pourquoi elles étaient assises là. Madame Pevensie sortie du salon et était réapparut, quelques minutes plus tard, avec un plateau où trônait une théière et des tasses, qu'elle posa sur la table basse du salon, avant de tourner les talons et revenir avec un autre plateau garni de biscuits. Les filles avaient littéralement sauté dessus tant ils étaient délicieux, et Hélène fut flattée de recevoir autant de compliments visuels.
Le temps semblait s'être arrêté pour Serena, qui avait fini par se sentir tellement bien dans cette maison très chaleureuse, et elle ne regrettait pas du tout d'avoir enfreins le règlement pour venir ici. Même Abigail avait oublié ses tracas, et s'entendait assez bien avec Susan, avec laquelle elle discutait de choses que Serena et Lucy jugeaient de trop superficiel.

- Est-ce que ça ne serait pas trop tard, si vous restiez dîner avec nous ? lança subitement Hélène, qui semblait réellement ravie de la présence des deux amies de sa fille.

En un rien de temps, les craintes d'Abigail étaient à nouveau revenues, et quand bien même elle ne connaissait pas Serena depuis longtemps, elle savait un peu anticiper ses réactions. Et dans ce cas de figure, elle avait bien raison de s'inquiéter.

- Avec grand plaisir, répondit la brune avec entrain, faisant rouler des yeux la blonde.

À la suite de cela, la mère de famille, suivit de Susan, quittèrent le salon, un air enthousiaste sur le visage, en annonçant qu'elles allaient préparer le dîner. Les trois jeunes femmes, quant à elles, avaient su trouver des sujets de conversation qui leur était plus approprié, jusqu'à ce que ce ne soit l'heure.

Aux alentours de dix-huit heures, le bruit de la porte d'entrée se fit entendre, avertissant ainsi les personnes présentes dans la maison, que quelqu'un venait d'entrer.

- Ce doit être mon père, ou mon frère, suggéra Lucy, qui se levait. Venez, je vais vous présenter.

Les deux femmes la suivirent dans le hall d'entrée, sans décocher le moindre mot. À peine avaient-elles pénétré dans l'entrée, que Serena posa regard sur celui qui se trouvait ici, à seulement quelques mètres d'elle et ses amies. En un instant, une drôle de sensation s'était emparée d'elle. La même sensation que lorsqu'elle avait vue Lucy et Susan pour la première fois.
Il s'agissait bien du roi Edmund le Juste. Elle l'avait directement reconnu, malgré qu'il soit de dos. Sa carrure, sa chevelure, son timbre de voix, alors qu'il annonçait qu'il était rentré... Et quand il tourna la tête, durant une seconde, Serena avait pu constater qu'il avait une meilleure tête que sur les dessins qu'elle avait pu voir dans les nombreux bouquins parlants des Pevensie.
Le jeune homme, qui était de dos, en train de retirer ses chaussures pour enfiler des pantoufles, fit volte-face et affronta enfin les regards des trois filles.

- Bonsoir, Edmund, le salua Lucy. Je te présente mes deux amies, Serena, et Abigail.

- Euh... Salut, Lucy. Bien le bonsoir, Mesdemoiselles, je suis enchanté de vous rencontrer. Lucy m'a beaucoup parlé de vous, répondit-il, tout en retirant son pardessus qu'il posa sur le porte manteau.

Edmund semblait quelque peu gêné de la présence de ces deux jeunes femmes, et elles l'avaient rapidement compris. Toutefois, il leur avait quand même serré la main. Et lorsque les yeux du roi ébène croisèrent ceux de la princesse, ils sentirent tous les deux une drôle de sensation qu'ils ne connaissaient pas. Serena s'était plongée dans l'océan obscure et malicieux qu'étaient les yeux de l'homme qui lui tenait la main. Edmund, lui, ne pouvait se détacher des lèvres charnues de son interlocutrice, avant de se ressaisir et lâcher la main de cette dernière d'un geste rapide, avant de poursuivre son chemin dans l'escalier à une vitesse remarquable, comme s'il tentait de s'enfuir.

- Je vous avais prévenues, s'exprima Lucy, en ayant les yeux rivés sur ses mains. Edmund a un peu de mal avec les inconnus.

- Ce n'est rien, ne t'en fait pas pour ça, la rassurait Abigail.

- Ton frère a l'air gentil, mais on dirait qu'il a seulement besoin de temps pour s'ouvrir aux autres, fit Serena.

- Tu as tout compris, sourit l'ancienne reine. Une fois qu'il se sentira à l'aise, il sera plus agréable, leur assura-t-elle.

Monsieur Pevensie rentra tout juste à temps pour le repas, et tandis que les femmes préparaient la table, elles furent saluées par ce dernier qui avait l'air très heureux de recevoir des invitées. Il embrassa sa femme sur la joue, ainsi que ses filles, en les remerciant pour ce superbe dîner, et alla se laver les mains à la salle de bain avant de s'asseoir à table. Edmund fut bien le dernier à venir, alors que Susan l'appelait depuis le bas de l'escalier. Le roi ébène entra dans la salle à manger, un air dubitatif dessiné sur le visage, lorsqu'il remarquait qu'il devait s'installer à côté de cette fille étrange. Et cette fille, c'était Serena.

Les femmes... Edmund ne s'y intéressait guère. Pour lui, elles n'étaient rien de plus que des pipelettes qui n'avait de cesse d'être bruyantes. Pour lui, les seules femmes importantes et intéressantes à ses yeux étaient sa mère et ses sœurs. Mais cette fille, Serena. Il ne savait pas pourquoi, elle le mettait dans l'embarras. Du moins, elle lui procurait un ressenti qui lui était inconnu, et ça le faisait vraisemblablement flipper.
Pourtant, elle ne lui avait rien dit de spécial, d'ailleurs elle n'avait rien d'authentique. Les détails qu'il avait pu retenir à son égard, pour l'instant, était qu'elle était mal vêtue, que sa coiffure était négligée, ou bien encore le fait qu'elle n'ait pas de maquillage sur le visage. Mais quelle femme ose sortir démaquillée, de nos jours ?
Alors pourquoi le mettait-elle dans un état pareil ? Était-ce au moins ce dont il tentait de se persuader ? Lui-même ignorait la réponse, et à vrai dire il ne savait pas s'il voulait sérieusement le savoir.
Quoi qu'il en soit, pendant la première moitié du repas, Edmund demeurait silencieux, ne se reposant que sur ses questions internes, tout en lorgnant du coin de l'œil cette fille étrange.

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Et voilà mes ami(e)s ! Qu'en avez-vous pensé ?
J'avais vraiment hâte d'introduire Edmund dans cette fiction, en même temps il est quand même LE personnage qui fait que vous vous trouvez ici 😅 Et il était temps que Monsieur montre le bout de son nez, vous ne croyez pas ? 😂

N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaire, voter et vous abonner si ce n'est pas encore fait.

Je vous souhaite de la patience, avant la suite qui n'arrivera pas avant la semaine prochaine 🙃

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