Chapitre III : Serena découvre l'autre monde

Le regard de Serena se posa sur le ciel, il était identique à celui de son monde.
Et la première chose qui l'interpella fut sûrement les bâtiments, qu'elle lorgnait à l'aide de sa longue vue qu'elle avait rapidement sortie de son sac. Ils étaient pour la plupart, dans une architecture tout à fait fascinante et bien différente de ce dont elle avait l'habitude, malgré le fait que ce soit tapis sous une couche de neige. Après plusieurs minutes à contempler le paysage enneigé, et la ville qui s'étendait à perte de vue, à plusieurs kilomètres de ça, elle rangea sa longue vue et s'éloigna de la fenêtre qui se situait dans une pièce délabrée d'une vieille maison abandonnée. Il y régnait un froid de canard, une odeur d'humidité, et la tapisserie des murs était noire comme du charbon, comme si cette maison avait en fait été victime d'un incendie. Et elle avait fini par se dire que ce fut bien le cas, alors qu'elle regardait à ses pieds, il ne restait que des affaires en lambeau, ainsi que quelques restes de meubles qui furent sûrement épargnés durant ce drame. La jeune femme eut un pincement au cœur en imaginait ce qui avait pu se produire dans cet endroit. Et espérait que les propriétaires de ce domaine avaient pu s'en sortir vivant et avoir à nouveau une vie paisible. (Mais ce qu'elle ignorait c'est que ces gens ne s'en étaient pas sortis, malheureusement, et leur maison avait été touchée par une bombe qui avait atterri non loin d'ici).
Elle avait descendu un escalier qui se situait dans le couloir, et arriva dans la salle à manger. Un énorme trou béant se trouvait à l'autre bout de la cuisine, et au milieu de la pièce se situaient encore plusieurs débris du missile qui fut envoyé il y a de ça quelques années. Évidemment, la princesse n'avait pas connaissance de ce type d'armes, et tant mieux pour elle car il était préférable de ne pas connaître les horreurs de la guerre, surtout pour un esprit rêveur comme l'était le sien, mais elle n'était pas non plus idiote au point de pas comprendre que d'horribles choses s'étaient passées ici. La brune ferma les yeux un instant, offrant une minute de silence à ces pauvres personnes, et pris enfin la décision de sortir de là.

Immédiatement, lorsqu'elle mit le pied dehors, les rayons du soleil l'avaient aveuglée, et elle mit sa main sur son front en guise de visière, afin de pouvoir guetter plus loin. La neige était si haute qu'elle allait jusqu'à ses genoux, et automatiquement, elle se couvrait les bras pour essayer de se réchauffer. Elle n'avait pas directement vu qu'il y avait des tas de vestiges de bâtiments qui se suivaient les uns derrière les autres, car elle se trouvait de l'autre côté de la maison, et quand elle les vit, un frisson parcourait son échine car ces images étaient plutôt effrayantes à regarder. Le terrain était désertique, et pas même un animal ne traînait dans le coin, comme si tout était vraiment mort. Il n'y avait que des décombres, qui s'étendaient sur plusieurs kilomètres, et le peu de verdures qui était censé être là était calciné. Il était clair que cet endroit était inhabité depuis longtemps.

Elle ne comprenait rien. De l'autre côté, pourtant, à une dizaine, voire quinzaine de bornes, il se trouvait toute une ville habitée, animée par le peuple, elle l'avait vu, mais là, c'est comme si tout avait été laissé à l'abandon, et ça faisait froid dans le dos. Serena avait fini par se remettre en question et se dire que ce n'était qu'un léger aperçu de ce monde, et qu'il y avait sûrement une raison qui pouvait expliquer ce lieu chaotique. Elle fit le tour du jardin, et pu remarquer un chemin qui menait à une route principale, cette dernière se dirigeait justement vers la ville qu'elle avait pu observer plus tôt. Serena s'était mise en route de ce côté plus urbain, afin de mieux comprendre l'environnement dans lequel elle venait de pénétrer.

Il y eut bien deux ou trois heures qui s'écoulèrent avant qu'elle n'arrive enfin à destination. C'était d'ailleurs plutôt bruyant, et animé, comme elle avait pu le voir plus tôt. Ses sourcils s'étaient froncés quand elle vit un tas de véhicules motorisés, ou bien encore le fait que les routes étaient faites de façon différente, contrairement à ce dont elle avait l'habitude. Elle faillit se faire écraser à deux ou trois reprises, avant de finalement se rendre sur un trottoir bondé. Beaucoup de gens étaient présents, car en même temps c'était une heure à laquelle les écoliers rentraient chez eux, et où les parents sortaient du travail. À plusieurs reprises, elle fut dévisagée par les passants, sûrement parce qu'elle était vêtue d'une façon plutôt étrange contrairement à eux, surtout pour un temps hivernal. Les hommes, pour la plupart, portaient des costumes distingués, d'autres de longs manteaux accompagnés de bérets, les femmes étaient habillées de manteaux et robes longues ou de jupes repassées, et les enfants avaient des uniformes. Au milieu de tout ça, il y avait cette jeune femme qui avait ses cheveux en une queue de cheval négligée, qui portait une chemise bleu clair, entouré par un holster qui contenait une épée dans son dos, un pantalon brun et des bottes en cuir qui allaient jusqu'à ses genoux. Forcément, cet accoutrement n'avait rien de banal à leurs yeux, et c'était sans l'ombre d'un doute ce qui avait provoqué ce qui allait s'en suivre. Pourtant, Serena ne fit rien, elle s'était seulement contentée de regarder d'un air émerveillé ces choses qui l'entouraient, car la plupart de tout cela lui était inconnu. Même une chose aussi insignifiante qu'une boulangerie l'avait impressionnée. Un homme avec un chapeau melon et une moustache fine avait abordé un policier qui venait d'arriver à dos de cheval, pour y faire sa ronde. Il n'avait pas perdu de temps dans des explications et avait simplement pointé du doigt la brune qui se situait un peu plus loin, en train de lire un journal qui se trouvait sur un petit stand en coin de rue. Elle y avait lu les actualités, et surtout la date. Dans cette ville dont elle ignorait le nom exact, car il y avait tout un tas de panneaux, le journal quotidien stipulait qu'on était le vendredi 9 janvier 1948.

- Eh ! Vous là ! s'écria le policier, tout en s'approchant de Serena. Restez où vous êtes.

Serena n'avait pas directement compris que celui-ci s'adressait à elle, et ce furent plus le son des sabots du cheval, contre les pavés gelés, qui l'avaient interpellée qu'autre chose. Elle avait alors rangé le journal à sa place, s'était tournée face à lui, pour l'observer d'un air interrogateur, avant que le policier ne lui ordonne de retirer son attirail.

- Quoi ? Mais c'est impossible ! C'est une épée très importante et j'en ai besoin, affirma-t-elle en refusant de coopérer.

- Jeune fille, donnez-moi cette épée, ce n'est pas un jouet ! insista le policier qui était descendu de son cheval, et tendit sa main pour qu'elle s'exécute.

Serena avait rapidement réfléchi et soupira en se disant que c'était peine perdue d'essayer de convaincre cet homme. Elle retira à contrecœur son holster, sortit l'épée et la donna à l'homme en face d'elle.

- Vous avez intérêt à en prendre soin, grogna-t-elle en lui la donnant.

L'homme la saisit, la sortie de son fourreau et fut relativement étonné du poids tout en la regardant avec de grands yeux. Cette épée n'avait rien de comparable à celles qu'il avait déjà pu voir dans sa vie.

- Pourquoi devrais-je en prendre soin, au juste ? C'est une arme dangereuse, il est interdit de se promener avec de telles choses. Elle va simplement finir dans les pièces à conviction, ou pire, nous la détruirons ! objecta le policier.

- Pardon ?! s'exclama la brunette en écarquillant les yeux. Mais cette épée a appartenu à mon père ! C'était un valeureux guerrier, vous savez ! Et il est hors de question que je vous la laisse, j'y tiens comme la prunelle de mes yeux.

- Je ne veux rien savoir. Vous n'avez pas le droit de vous promener avec ce genre de chose, insista le policier. Bon, maintenant, si vous voulez bien me suivre au poste, suggéra-t-il sur un ton autoritaire.

Sur ces mots, la jeune femme s'était dit qu'elle n'avait plus trop le choix, et qu'il était préférable de faire comme lui indiquait cet homme car elle ne pouvait pas faire grand-chose, puisqu'elle ne savait strictement rien de ce monde, si ce n'est que cet endroit était peuplé d'humains.
Le policier tenait par les rênes le cheval et marchait droit devant lui en veillant bien à surveiller la demoiselle afin qu'elle reste bien à ses côtés durant tout le trajet.

Quand ils eurent enfin pénétré dans l'enceinte du commissariat, la première chose à laquelle avait eu droit la jeune femme c'était une fouille complète, avant même qu'on ne lui propose un café pour se réchauffer. Les policiers lui prirent son sac, dans lequel ils furent étonnamment surpris de ne découvrir que quelques vivres, une couverture, une lampe torche électrique, une boussole, lampe à huile, une dague, des allumettes, une longue vue, mais aucun papier d'identité. Ils lui avaient, à la suite de ça, ordonné d'attendre dans un bureau plutôt étroit, avec pour seuls meubles un bureau muni de deux chaises. Il y avait des tas de dossiers empilés qui occupaient les moindres recoins de la pièce, le bureau était sûrement la seule chose qui était rangé, avec une machine à écrire en son centre, si ce n'est qu'il y trônait aussi dans un angle un cendrier plein de mégots, et justement il y vagabondait une odeur de tabac qui avait imprégné les murs, ce qui avait par ailleurs donné la migraine à la brune.

Serena jouait nerveusement avec ses ongles, en se demandant ce qui allait bien se passer pour elle. Allait-elle un jour retrouver son épée ? Est-ce qu'elle allait pouvoir rentrer chez elle ?
Les minutes semblaient durer des heures, et chaque seconde assise à cette chaise, en attendant elle ne savait quoi, elle se sentait perdre patience.
Soudain, elle entendit la porte derrière elle s'ouvrir en un coup de vent, elle se tourna pour voir un policier apparaître, une cigarette entre les lèvres, et il s'installa à son bureau.

- Alors, commença-t-il. Vous allez me dire qui vous êtes, d'où vous venez, et surtout, les raisons qui font que vous êtes vêtue de la sorte.

Serena eut du mal à avaler sa salive. Elle ne pouvait en rien révéler la vérité, et en vue du regard que lui lançait l'homme imposant face à elle, mentir n'allait sûrement pas être une mince affaire. À ce moment précis, elle aurait donné cher de sa peau pour avoir recours à la magie afin de se sortir de ce pétrin. Néanmoins, elle s'était tout de même mise à réfléchir durant un court instant, afin de paraître crédible face à l'agent de police, qui venait déjà d'entamer sa cigarette, qu'il écrasa frénétiquement dans le cendrier. Elle avait rapidement eu l'idée de s'inspirer de ses nombreuses lectures sur les rois et reines de l'âge d'or, qui allaient sûrement pouvoir la sortir d'affaire.

- Je m'appelle Serena, je suis originaire de... Finch... Oh, je l'ai sur le bout de la langue... c'est une ville en Angleterre, déclara-t-elle en essayant en vain de chercher au fin fond de sa mémoire le nom de la ville dont étaient originaires les Pevensie. Fin...

- Vous voulez dire « Finchley » ? fit le policier en arquant un sourcil.

- Oui Finchley ! C'est là d'où je viens ! s'écria-t-elle.

- Hm, d'accord, et pourriez-vous m'en dire plus à votre propos ? demanda le policier qui commença à tapoter sur les touches de la machine.

- Hum... Eh bien, je ne sais pas quoi vous dire de plus, Monsieur.

- Bon, très bien... Dans ce cas, je vais vous poser des questions... Quel âge avez-vous ?

- Seize ans et demi, Monsieur.

- Où sont vos parents, Jeune fille ?

Il y eut un court moment de silence. Ce sujet était sensible, et le décès de son père était encore trop frais dans sa mémoire.

- Ils sont décédés, Monsieur, avoua-t-elle en baissant les yeux d'un air triste.

Le son des touches se stoppa, et le policier lança un regard à Serena. Un nouveau silence s'était emparé de la pièce, avant qu'il ne lui demande comment ça s'était passé. Sans grand étonnement, Serena pensa à son réel vécu, ce qui la fit fondre en larmes. Le policier fit un bruit avec sa bouche, montrant son embarras face à la situation, et se leva de sa chaise pour la saisir par les épaules d'un air dur et stricte.

- Seraient-ils morts durant les bombardements de la guerre ? Est-ce la raison pour laquelle vous êtes seule et vêtue de cette façon ?

Serena eut du mal à retrouver ses mots, avant d'hocher la tête en guise de réponse. Elle ignorait en quoi s'agissait cette histoire de bombardements, et s'en moquait éperdument en cet instant, car elle devait paraître la plus crédible.

- Oh, je suis navrée, ma petite. Je comprends mieux la raison qui faisait que vous ne vouliez-vous séparer de l'épée que mon collègue vous a confisquée tout à l'heure. Il s'agit là d'un des seuls objets que vous avez sûrement sauvés des décombres ?

Encore une fois, elle répondit avec un hochement de tête, et l'homme s'était alors redressé, s'approcha de la porte et indiqua à la jeune femme qu'il reviendrait d'ici quelques minutes. Serena, pendant ce temps, essuya son visage avec la manche de sa chemise, tout en reniflant de temps à autres. Ensuite, elle parcourait une fois de plus la pièce du regard, se demandant bien ce qui allait se passer pour elle. L'avait-il véritablement cru, au moins ?

- Me revoilà, annonça subitement le policier en refermant la porte derrière lui. J'étais partie vous chercher un verre d'eau et un mouchoir.

- Oh, merci, souffla la brune en saisissant ce qu'il lui tendait.

Elle s'empressa de boire le liquide rafraîchissant, qui lui fit un bien fou dans tout son corps, avant de prendre le bout de tissus afin de se moucher.

- Vous pouvez le garder, affirma le policier, avant de se rallumer une cigarette. Bon alors, reprenons.

- Hm...

- Vos parents sont morts quand, exactement ?

Serena avait dû fouiller dans sa mémoire. Elle ne devait pas se foirer, elle ne pouvait pas se le permettre, en tout cas. Et elle s'était alors souvenue d'un paragraphe intéressant, qui se trouvait dans le journal qu'elle avait lu tout à l'heure, relatant des événements de la guerre.

- 1945, Monsieur. Je ne me souviens plus le jour exact, mais ils sont décédés dans d'affreuses souffrances...

- Hm, très bien. Et vous vivez toute seule depuis ce jour ? poursuivit l'agent de police en levant un œil sur elle.

La jeune femme déglutit. Ce regard, il en disait plus long qu'il n'en n'avait l'air, et elle avait intérêt à ne pas se tromper.

- Je... j'ai vécu chez des amis, pendant quelques temps... Mais ils sont partis, ça doit faire un ou deux jours, mentit-elle.

- Donc vous êtes en train de me dire que vous êtes livrée à vous-même, depuis ce temps ? demanda-t-il, pantois.

- Oui, je n'ai aucun lieu où résider, plus aucun proche... Mes soi-disant amis m'ont dépouillée jusqu'au dernier sous, et ils ont même vendu tous les biens qui me restaient de ma famille. Il ne me reste que mon épée, et les affaires que vous avez trouvées dans mon sac. C'est d'ailleurs pour cela que je suis vêtue de la sorte, et que je n'ai rien de plus sur le dos. J'étais venue ici avec l'intention de demander de l'aide à quelqu'un, et par chance votre collègue est venu à ma rencontre.

Le policier fut subjugué par les mots que prononçait la brunette. Il avait même cessé d'écrire son rapport, pour la laisser encore et encore le bercer de mensonges qu'il ne parvint à déceler.
À la fin du monologue de la demoiselle, le policier se leva, écrasa le mégot de sa cigarette dans son cendrier, et indiqua à la jeune femme de le suivre. Elle le suivit sans prononcer un mot de plus.

L'agent de police l'invitait à l'attendre, assise sur un banc en face du secrétariat, et avant de quitter la pièce, il informa cette dernière de veiller au confort de la brunette. Ce qu'elle fit avec un grand sourire, et elle était même arriver à mettre à l'aise Serena pendant plusieurs heures. Celles-ci avaient rapidement sympathisé, autour d'une tasse de café bien chaud. La secrétaire ne s'était pas rendu compte qu'elle subissait un interrogatoire de la princesse, comme le fait qu'elle lui pose des questions sur le lieu où elles se situaient exactement, qui se trouvait être Cambridge.

Le soir venu, le policier était enfin réapparu, accompagné d'une religieuse. Les yeux de Serena croisèrent ceux de la grosse dame vêtue en noir et blanc, de la tête aux pieds, et n'avait pu s'empêcher de se demander ce qui allait bien lui arriver à partir de maintenant, en particulier si elle était toujours privée de son épée.
Mais son regard s'était soudainement illuminé à nouveau, quand elle vit le policier lui restituer toutes ses affaires.

- Merci beaucoup, Monsieur, dit-elle souriante.

- Et que je n'apprenne jamais que vous l'utilisez sur quelqu'un, la prévint-il en levant l'index.

- Entendu, Monsieur.

Le policier se tourna ensuite pour présenter la dame qui était avec lui. Elle se présentait comme étant une bonne sœur, et se nommait Sœur Catherine Bauvoir, du couvent pour jeunes filles de Finchley. En quelques phrases, Serena avait alors compris que cette femme allait être sa tutrice, et qu'elle allait l'héberger au sein de son couvent.
À la suite de cela, elle fit ses au revoir au personnel du commissariat, et suivit la grosse dame dans son véhicule.

- Au fait, tu ne m'as pas dit ton nom, lança la bonne sœur, en démarrant le moteur.

- Je m'appelle Serena, M'dame.

- C'est Sœur Catherine, je te prie de ne pas utiliser de familiarité avec moi, ceci me mettrait en rogne.

- Euh... d'accord, veuillez m'excuser.

La neige s'était mise à tomber à flot, et Serena fut étonnée de voir les essuie-glaces se mouvoir sur le pare-brise, la première fois, alors que Sœur Catherine pestait sur les chauffards qui étaient devant elle, avant de poser à nouveau son attention sur Serena.

- J'allais oublier, dans notre couvent, il y a quelques règles que tu devras appliquer, et ça sans discuter.

Serena avait dégluti bruyamment. Elle était loin d'imaginer qu'elle allait se retrouver entourée à nouveau de règlements stupides qu'elle allait sûrement enfreindre à la première occasion. Mais malgré ça, elle s'était convaincue de rester positive, et avait fini par se dire qu'il ne servait à rien de s'arrêter sur ce genre de détail, et qu'il était préférable qu'elle se concentre sur le reste qu'elle allait découvrir prochainement.

- La première, et la plus importante, je veux le respect, car je ne tolère pas que l'on parle mal dans mes murs. La deuxième, il est judicieux d'aller à l'école pour parfaire ton éducation et ton apprentissage. La troisième et sûrement la plus évidente, il est interdit de faire venir des hommes dans l'enceinte de ce bâtiment sacré. La quatrième, nous avons un couvre-feu qu'il sera impératif de respecter. Et la dernière règle que tu devras respecter sera celle d'assister à la messe chaque dimanche.

Génial, pensa Serena avec hargne en regardant par la vitre la neige se déposer sur la route, formant un beau tapis blanc.

- Jeune fille ? Je ne t'ai pas entendue. Ai-je été claire ?

La princesse se retint profondément de lui rugir dessus, et tourna la tête doucement en se forçant à sourire.

- Très claire, répondit-elle, enfin.

La bonne sœur alluma la radio, et de la musique, qui avait d'abord grésiller, avant qu'elle ne trouve la bonne fréquence, en ressortit, et les yeux de Serena s'écarquillèrent. C'était bien la première fois qu'elle entendait une telle chose, mais elle tenta tant bien que mal à cacher sa surprise, en regardant fixement la neige par la vitre.
Bien une heure s'était écoulée, avant que Serena ne voie un panneau indiquant « Finchley », et quelques minutes plus tard, Sœur Catherine empruntait une route les menant dans une grande cour faite de graviers. Il y avait deux grands bâtiments qui étaient collés l'un à côté de l'autre. L'un étant l'église, qui se démarquait par son clocher se situant haut sur le toit, de l'autre, c'était un bâtiment qui était sur plusieurs étages, et qui s'étendait sur plusieurs mètres de largeur. La bonne sœur se stationna au niveau de la porte d'entrée, et invita la brunette à la suivre à l'intérieur.

Elles frottaient et tapaient leurs bottes pleines de neige sur le paillasson, et entrèrent dans le couvent. Sœur Catherine l'emmena, en premier lieu, dans une pièce plutôt vaste, dans laquelle elle lui indiqua de laisser son épée, car il était pour elle hors de question qu'elle possède un tel objet ici. En particulier dans la maison de Dieu, disait-elle sur un ton effarant. Serena s'était attendue à devoir la confier une nouvelle fois à quelqu'un qui représentait l'autorité, c'est pourquoi, elle la donnait sans faire d'histoire, même si cela était à contrecœur. Par chance, elle n'eut pas l'obligation de déposer le restant de ses affaires, après que la bonne sœur eut jeté un œil dans son sac. Toutefois, après que Sœur Catherine et elle quittèrent la pièce, qu'elle referma à double tours, elles se rendirent dans une autre salle, cette fois à l'étage, afin que Serena ne troque ses vêtements confortables pour une robe grise et chiffonnée, qui était laide, mais qui finalement était plus confortable qu'elle ne voulait l'admettre. La bonne sœur l'informa que ses vêtements iraient au même endroit que l'épée, et qu'elle ne les récupérait qu'une fois majeure ou lorsqu'elle quitterait cet endroit. Serena se contenta d'acquiescer, tout en enfilant des chaussures qui lui étaient imposées. Elle regarda ses bottes et tout le reste de ses vêtements, partir dans un sac en tissus, avec une lingère qui s'était empressée de les prendre avant de disparaître en un coup de vent. Sœur Catherine lui donna également une pile de vêtements de rechange, ainsi qu'un pyjama, que Serena devait prendre dans ses bras.

- Bon, maintenant, il ne reste plus qu'à t'emmener dans ton dortoir, Jeune fille. Mais avant, je souhaiterai te présenter quelques pièces, histoire de ne pas te perdre demain matin.

Serena demeura silencieuse et avait simplement incliné la tête.
Durant toute la visite qui lui sembla durer une éternité, elle avait imaginé une meilleure vie, et un meilleur accueil, pour son premier jour, mais elle avait dû s'y faire, elle était actuellement en train de le vivre son premier jour, et il n'avait rien de glorieux.
Elle écoutait à peine ce que lui expliquait la bonne sœur, et elles enchaînaient les pièces les unes après les autres, jusqu'à enfin arriver au fameux dortoir.

- Ce dortoir est occupé par trois autres filles, qui ont à peu près ton âge. Ce seront tes camarades de chambre, mais également tes amies, si tu t'en donne la peine, lança Sœur Catherine. Bon entrons, je vais te présenter à elles.

Dès l'instant où l'imposante dame ouvrit la porte, Serena pu voir une petite lumière éclairer la pièce, provenant d'une lampe de chevet.

- Bien le bonsoir, les filles ! annonça Sœur Catherine. Je vous présente un quatrième membre dans votre confrérie ! Elle s'appelle Serena, et je vous prie de lui faire un peu de place et de l'accueillir comme il se doit.

- Enchanté, fit-elle timidement en remettant une mèche rebelle derrière son oreille.

Les autres filles, qui étaient toutes les trois installées dans leur lit, un roman entre les mains, la jugeaient du regard, avant de s'asseoir au bord de leur matelas et se lever pour se présenter.

- Bonsoir, je m'appelle Célia.

Ladite Célia avait des yeux verts, une chevelure rousse et des taches de rousseur plein le visage. Elle avait un regard qui au premier abord semblait amical, mais qui n'inspirait que de la méfiance auprès de Serena.

- Moi c'est Amélia, dit la deuxième qui avait une chevelure noire qui descendait en cascade jusque ses épaules. Ses yeux avaient beau être bleu, ils dégageaient de la malice.

- Et moi je suis Abigail, c'est un plaisir de faire ta connaissance Serena, se présenta la dernière en s'approchant de la princesse, en ayant un gigantesque sourire scotché sur les lèvres. Elle était bien la seule qui était ravie d'avoir de la compagnie, et ça se sentait au niveau de l'ambiance.

Elle était blonde et avait de magnifiques yeux bruns, qui laissaient transparaître de la joie et confiance. Serena et elle se prirent les mains pour se saluer, et sur ces mots, Sœur Catherine quitta la pièce en laissant les jeunes filles faire connaissance.

Abigail aida volontiers Serena à faire son lit, et à ranger ses affaires. Durant tout ce temps, elles avaient papoté, ce qui fit plaisir à la princesse. Serena avait ainsi appris qu'Abigail avait quinze ans, et était ici parce que ses parents étaient à l'étranger pour le travail. Amélia et Célia, quant à elles, s'étaient juste contentées de dire qu'elles avaient treize et seize ans, et retournèrent à leur lecture comme si de rien n'était. Il était clair que les deux adolescentes n'aimaient pas trop les nouvelles, et tant mieux, car Serena ne les appréciait pas beaucoup.

Elles n'eurent le temps de discuter davantage, car quelqu'un vint frapper à leur porte en leur indiquant que c'était l'heure du couvre-feu, et sans plus tarder, les filles allèrent se brosser les dents avant de se coucher dans leur lit respectif et éteindre la lumière.
Serena avait au premier abord eu du mal à trouver le sommeil, car elle ne cessait de repenser à tout ce qui avait bien pu se passer. Et surtout, elle se posait enfin des questions importantes. Qu'est-ce que je fais là, franchement ? Quel est mon but ? Pourquoi suis-je ici, si c'est pour vivre comme ça ?
Ce n'était en rien ce qu'elle avait espéré, en venant ici. Elle s'imaginait pouvoir parcourir les terres anglaises sans pépin, sans qu'elle ne soit encore sujette à une quelconque autorité, mais pour l'instant, rien de véritablement marquant n'était gravé dans son esprit. Et elle avait beau tenter de se convaincre le contraire, il était évident que ce monde n'avait rien de bien différent contrairement au sien, si ce n'était la magie en moins.

Ce ne fut qu'en essayant de trouver des réponses, durant plusieurs minutes, qu'elle tomba dans les bras de Morphée. Et elle en fût arrachée, quelques heures plus tard, alors que deux réveils matin faisaient un bruit assourdissant dans toute la pièce, réveillant toutes les filles dans leur lit. Évidemment, Serena ne connaissant pas ce genre d'objet, elle regardait la scène qui se produisait devant ses yeux encore à moitié endormie, tandis que le trio sortait du lit, en ayant éteint leur réveil au passage, avant de filer à la salle de bain.

- Tu ne te lèves pas, Serena ? l'interrogea Abigail, qui était en train de coiffer ses cheveux blonds.

- Hum... Si, si, répondit-elle d'un air perdu.

Serena enfila ses vêtements et fit un brin de toilette, avant que les trois filles ne se hâtent à sortir en trombe de la chambre. La brunette sur leurs talons.
Elles arrivèrent dans le réfectoire, qui était plutôt animé en ce bon matin hivernale, et encore une fois, Serena imita ses camarades de chambre durant tout le trajet pour aller chercher leur plateau repas, jusqu'à la table à laquelle elle s'était assise avec Abigail, qui avait remarqué qu'elle avait eu des difficultés à suivre le rythme.
Serena fut ravie d'avoir de l'aide de la part de son amie, et ce durant le restant du week-end entier qui se présentait à elle, alors que des tas de taches lui étaient confiées par les autres bonnes sœurs présentent dans le couvent, que Serena avait rapidement appris à connaître de par leur sévérité comparable à celle de Sœur Catherine.

Serena fut étonnement surprise de voir que ses camarades de chambre, ainsi que les autres pensionnaires, le lundi matin qui avait suivi le week-end, ne s'étaient attelées aux tâches auxquelles elle avait fini à s'habituer, et ce fut Abigail qui lui expliqua, le soir venu, qu'elle et les autres filles étaient scolarisés dans un institut. Évidemment, la princesse voulait aussi se faire sa propre idée de ce qu'était l'école, et c'est sûrement pour cette raison qu'elle se rendit au bureau de Sœur Catherine, ses vêtements recouverts de poussière.

- Oh, bonjour Serena. Tu tombes très bien, j'allais justement venir à ta rencontre, s'exclama la bonne sœur, qui lâchait du regard les documents qu'elle tenait entre ses doigts. Assieds-toi, je te prie.

Serena s'exécuta, et se demandait si elle devait être la première à poser sa question, ou si elle devait attendre que la grosse dame ne termine ce qu'elle avait à lui dire.

- Tout d'abord, je voulais te faire part de ce que je pensais de toi, depuis que tu es ici. Je suis plutôt étonnée de l'énergie que tu fournis, et la rapidité avec laquelle tu parviens à remplir les tâches qui te sont confiées. De toute ma carrière, c'est bien la première fois que je ne me heurte pas à une feignante, et je me dois de te féliciter pour ça !

La jeune femme ne savait pas vraiment comment réagir. Elle se passa une main dans ses cheveux désordonnés, d'un air gêné, et s'était résolue à répondre avec un simple sourire suivit d'un « merci ».

- Mais si je tiens à te parler, c'est avant tout pour te dire qu'à partir de demain, tu seras, tout comme tes camarades, scolarisée. J'espère que tu seras assidue. J'attends de toi de bons résultats scolaires, car cela décevrait sûrement notre bon seigneur que tu ne travailles pas aussi bien tes mathématiques que tu ne sais passer la serpillère.

- Je vous remercie, Sœur Catherine. Je voulais justement vous faire la demande, et je vous suis profondément reconnaissante de m'avoir inscrite à l'institut. Je ferai de mon mieux, affirma-t-elle.

- Hm, si tu le dis, j'espère seulement que tu respecteras tes paroles, dit-elle avant de présenter les documents qu'elle tenait entre les mains, à la brunette. Voici les papiers d'inscription à l'institut, il te suffira de les donner au secrétariat demain matin. Demande à Abigail de t'accompagner, j'ai cru comprendre que vous vous entendiez très bien toutes les deux, sourit-elle en prenant un stylo, avant de commencer à griffonner sur les feuilles.

Il y eut quelques secondes de silence avant que la bonne sœur ne reprenne :

- Il va me falloir quelques informations à ton propos.

- Quoi comme ?

- Je te laisse remplir, ça sera moins embêtant, et au moins il n'y aura pas de faute de ma part.

Serena ne dit rien de plus et attrapa sa chaise pour l'avancer un peu plus près du bureau, afin de saisir le stylo que lui avait posé la bonne sœur, et elle lut alors les mots inscrits sur les feuilles. Lesdites choses qu'elle devait remplir furent son identité au complet, ou bien encore sa date et son lieu de naissance.
Elle se pinça les lèvres nerveusement, il était clair que beaucoup des informations qu'elle allait mettre dans ces documents allaient devoir sortir tout droit de son imaginaire. Elle se rappela soudainement une lecture qu'elle avait faite, durant le week-end, avant de dormir. Le personnage principal portait comme nom de famille Smith, et c'est ce qu'elle avait alors mis dans le champs libre, précédé par son prénom. Concernant sa date de naissance, elle avait fait un rapide calcul pour convertir sa date de naissance avec celle de ce monde, et au lieu de mettre le « 9 mai 2361 », elle écrivit le « 9 mai 1931 ». Pour le lieu de naissance, elle avait simplement mis « Finchley » qui était bien sa seule référence en termes de ville.

***

Serena sentit une boule se loger au niveau de son estomac, tandis qu'elle tentait en vain de nouer sa cravate face au miroir. Quel drôle d'accoutrement pour aller à l'école, songea-t-elle en abandonnant cette chose qu'elle considérait comme inutile. Elle ferma correctement son chemisier, enfila son veston de couleur rouge, passa ses mains sur sa jupe grise qui s'arrêtait au niveau de ses genoux et soupira en regardant les mocassins qui occupaient ses pieds. Elle ne savait pas trop si elle devait aimer ce nouveau look, qui selon elle ne lui ressemblait guère, ou si elle devait faire comme si elle l'aimait. Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage, parce qu'Abigail vint la couper dans ses pensées, en lui disant qu'elle devait se dépêcher de descendre, sans quoi il n'y aurait plus assez de tartines grillées pour elle. La jeune femme offrit un sourire à son amie, attrapa son sac avec ses affaires scolaires à l'intérieur, et descendit au réfectoire.
À peine eut-elle avalé une tartine et un verre de jus d'orange, qu'Abigail l'informait qu'elles allaient être en retard en cours si elles ne partaient pas tout de suite. Évidemment, Serena roula des yeux car elle avait horreur d'être déranger pendant un repas, quand bien même elle était habituée à manger en vitesse lors de ses expéditions dans le monde de Narnia. Elle attrapa une deuxième tartine, qu'elle emporta et qu'elle avala avant d'enfiler un manteau bien chaud, un bonnet qui recouvrait ses oreilles, une écharpe épaisse et des gants. Ensuite, elles sortirent du bâtiment et s'étaient enfoncées dans la forêt, des lampes torches électriques à la main pour éclairer devant elles, en direction d'une gare qui se situait non loin du domaine, à quatre kilomètres.

Serena essaya tant bien que mal à se rappeler le chemin, mais avec la neige qui tombait à flot, et le fait que tous les arbres se ressemblaient, il lui fallut du temps avant de prendre ses repères.

- Nous y voilà, lança la blonde à Serena, alors qu'elles débarquaient sur le quai.

Les autres pensionnaires du couvent étaient déjà là, et la plupart était en meute et discutaient d'un tas de sujets variés qui ne faisaient pas envie à Serena, qui préférait de loin rester avec Abigail. Les minutes semblaient s'étirer, et le vent s'était levé. Et bientôt, le train était enfin apparu devant elles. Ces dernières entraient en file indienne dans les wagons du train à vapeur.

Le voyage avait duré une quinzaine de minutes, et quand elles descendirent du train pour sortir de la gare, Serena fut étonnée de voir que l'école pour filles se situait à seulement deux kilomètres à pied. Plusieurs bâtiments, collés les uns aux autres, se succédaient sur tout le chemin qu'avait parcourus les jeunes filles jusqu'à l'institut pour jeunes filles de Finchley. Serena fut évidemment subjuguée par la beauté du paysage, et les lampadaires qui illuminaient le peu de clarté qui émanait de la lune lui faisaient évidemment penser à la Lande du Réverbère, et un soupir s'échappa de ses lèvres. Elle posa les yeux sur une horloge qui était non loin d'elle, et vit qu'il était à peine sept heures et demie du matin, et l'Aube se levait à peine. Soudain, elle fut extirpée de ses contemplations par des voix, des cris, provenant du bout de la rue, et plus précisément une ruelle isolée. Cela ressemblait à une bagarre. Le côté impulsif et audacieux était alors ressorti du fin fond de l'être de Serena.
Abigail, qui se contentait de marcher droit devant elle sans réagir à ce qui se passait, fut surprise lorsqu'elle vit sa compagne de chambre s'élancer en direction des voix. Elle eut un moment d'hésitation, avant de se mettre à courir derrière la jeune femme, qui avait repéré l'endroit où se passait l'événement.

- Vas-y, plonge-lui le visage dans la flaque ! ricanait une fille à une autre, qui se trouvait sur le dos de sa victime.

Serena sentit sa colère monter en elle en un fragment de seconde. Elle retira son sac de son dos et le posa contre un lampadaire, tout en observant les deux filles qui martyrisaient une autre fille. Serena examina du regard la première, celle qui avait prononcé les mots. Celle-ci était plutôt fine, elle portait un long manteau brun et un bonnet noir qui recouvrait sa chevelure blonde. La seconde, qui maintenait sa victime sous elle, était plus grande et donc plus lourde, et était vêtue d'une façon plus modeste que sa compagne, et son bonnet cachait l'entièreté de ses cheveux.

- Eh toi ! Lâche cette fille ! s'écria très fort Serena, en serrant ses poings si forts que ses jointures viraient au blanc.

S'il y avait bien une chose dont elle avait horreur, c'étaient bien les personnes qui s'attaquaient à plus faibles qu'eux. Et s'il y a bien une chose que Serena savait par-dessus tout, c'est que dans ce monde, comme dans le sien, dans ce genre de situation, ça ne servait à rien de discuter.

La grande fille tourna la tête, dévisagea Serena d'un air méchant, et tandis que la brunette s'approchait avec un air menaçant sur le visage, l'harceleuse délaissait sa victime pour s'avancer vers Serena. La victime ne fut cependant pas sauvée pour autant, car la blonde attrapa la victime par le bras et l'obligea à regarder ce qui se passait.

- C'est quoi ton problème, à toi ?! On t'a pas sonnée ! Dégage de là, Paysanne ! pesta-t-elle.

- Hors de question ! Je refuse de laisser cette pauvre fille avec vous ! Laissez-là tranquille !

- Serena ! Laisse tomber, tenta Abigail qui tenait malgré tout à garder ses distances, derrière un lampadaire.

- Ouais, écoute ta copine, et casse-toi d'ici, persiffla-t-elle.

Abigail, qui sentait que cette situation allait dégénérer, avait préféré se réfugier au plus vite dans l'enceinte de l'institut scolaire.

- Regarde donc la défaite de cette idiote, riait l'autre fille en s'adressant à la victime. Cette imbécile n'a pas idée de ce que Rose va lui mettre ! Ah, ah !

Ladite Rose fit craquer sa nuque et était prête à se battre avec Serena. Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres de la brunette, et avant même que Rose ne lui mette son poing dans la figure, Serena esquivait l'attaque et lui fit une balayette, avant de lui asséner plusieurs coups au niveau du ventre, puis un autre dans les côtes, ce qui fit hurler de douleur Rose, qui se trouvait au sol, gesticulant de douleur avant de déclarer forfait face à Serena. À la suite de cela, Serena approcha simplement son visage au niveau de l'oreille de Rose, afin de fortement lui suggérer de ne rien dire à personne, sans quoi elle lui réglerait encore son compte, et elle lui ordonna de laisser tranquille la fille qu'elle venait de sauver. Rose avait plusieurs fois hoché la tête en guise de réponse, et ses yeux semblaient apeurés. Ensuite Serena se releva, s'approcha des deux filles qui étaient un peu plus loin, et la blonde prit peur, et lâcha la jeune fille, qui fut enfin soulagée. Elle alla aider Rose à se relever, et elles prirent la poudre d'escampette, sous les yeux de Serena et la victime.

- Je te remercie, et te suis reconnaissante de m'avoir aidée, fit la brune qui se tenait face à la princesse. Que puis-je bien te donner en retour ? Serena, c'est bien ça ?

La jeune femme n'avait pu se détacher du regard azur de son interlocutrice, durant plusieurs secondes. Elle ne savait pas pourquoi, mais son visage lui semblait familier, comme si elle avait déjà rencontré cette personne. Mais ce n'est pas possible, essayait de se convaincre Serena, avant de se centrer sur ce que venait de lui dire la fille face à elle.

- Oui, je m'appelle Serena, sourit-elle tout en faisant passer son sac par-dessus sa tête. Hm, je ne demande jamais rien en retour, mais si tu y tiens, la seule chose que j'aimerais savoir c'est ton nom.

- Je m'appelle Lucy, Lucy Pevensie, s'était hâté de répondre la brunette en tendant une main amicale à Serena, qui la saisit directement.

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C'est ainsi que s'achève ce troisième chapitre, les ami(e)s !
Alors, impression ? J'ai hâte de savoir ce que vous en avez penser, en commentaire.

Ça y est ! J'attendais avec impatience de pouvoir vous faire lire la rencontre entre Serena et Lucy ! Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Sur ce, je vous dis à la semaine prochaine pour le chapitre suivant 😉

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