L'homme avait un visage effrayant, des yeux sombres, les traits marqués. Il se tenait dans ce couloir car il venait d'être ramené d'Afghanistan par l'armée américaine. Pendant le voyage, il leur avait avoué toutes les horreurs qu'il avait commises au nom de l'idéal qu'il portait.

Il leur avait raconté comment il avait torturé des dizaines d'hommes, comment il en avait tué des centaines d'autres avec une simple rafale de fusil, précise, nette, chirurgicale. Il s'était souvenu de cette fois où il avait assassiné une jeune fille alors qu'il avait voulu se réfugier dans sa maison. Il avait dû lui forcer la main pour y pénétrer et s'y mettre à couvert. « Tatata », trois balles avaient suffi pour tuer la jeune fille qui avait pourtant tenté de lui résister, lassée de cette guerre sans fin.

Le plus horrible dans tout cela n'était même pas qu'il eut commis des centaines de meurtres, mais plutôt qu'il eut avoué aux soldats qui l'avaient embarqué qu'il ne regrettait aucune de ses actions meurtrières commanditées par l'ordre supérieur.

Aujourd'hui, dans ce couloir, il était face à son destin, seul à devoir répondre de la barbarie dont il avait fait preuve. Il allait être finalement jugé par l'état américain. Il se disait que ce couloir le mènerait vers une autre vie, c'est du moins ce qu'on lui avait promis.

C'était maintenant l'heure. Il s'avança dans ce couloir, marchant vers la lumière vive qu'il y avait au bout. Il sortit du sombre couloir, un homme grand s'approcha de lui, et lui ordonna de s'avancer. L'homme imposant approcha alors sa bouche d'un microphone et dit solennellement : « Commandant John Smith, l'état Américain vous remercie pour le brillant service que vous avez rendu à la nation et vous décerne la médaille du Mérite. Félicitations Commandant. »