Chapitre 30 ✨
🐞 Camp des Ailes
De nombreuses lunes s'étaient écoulées depuis que Poil Cendré et Croc de Flamme avaient tentés de se battre contre un Aile. Aucun mal — ni vert, ni blanc — n'était venu rendre visite aux habitants du camp.
Les chatons allaient bientôt devenir apprentis. Malheureusement pour les quatre clans, il manquait de chatons ces temps-ci ; la saison des feuilles vertes venait seulement de commencer.
— Petit Reflet ! Viens ici ou je t'arrache la fourrure ! plaisanta un mâle gris aux pattes blanches.
— Dans tes rêves Petite Grisaille ! C'est moi qui vais te mettre en pièces !
La petite femelle grise se jeta sur son frère en riant. Celui-ci se débattait comme il le pouvait mais remuait les pattes avec maladresse. Petit Gland s'ajouta dans la mêlée tandis que Petite Aiguille restait en dehors de tout ça et les regardait avec envie.
— Aïe ! couina Petit Gland en tentant de cracher au visage de sœur. La prochaine fois Petit Reflet, évite de me mordre la queue avec une telle force.
Un large sourire s'afficha sur le visage de la jeune femelle. Elle venait encore une fois de vaincre ses frères. Ils se battent comme des chatons n'ayant même pas ouverts les yeux ! pensa-t-elle en silence.
Au même moment, Aile de Colibri apparut devant la petit troupe encore en train de se bagarrer. Il s'assit aux côtés de Petite Aiguille et les contempla jouer. L'Aile émit un petit rire amusé en voyant Petite Grisaille sauter sur le dos de son frère.
Il distinguait un sentiment d'abandon dans le regard de Petit Aiguille.
Probablement parce qu'il n'est pas l'un de leur frère, se dit-il avec pitié.
— Tu les envies ? osa l'Aile.
— Non, mentit le chaton. Je voudrais être apprenti, pas en compagnie de trois petits chats qui ne s'arrêtent jamais de jouer.
Aile de Colibri réfléchit un moment avant de lui répondre d'une voix calme et posée:
— Tu sais, quand tu es chaton ce sont les seules lunes où tu as la chance de pouvoir t'amuser sans cesse. Le reste du temps, tu devras te soucier de tes camarades et veiller à leur sécurité et leur santé.
Petite Aiguille hocha la tête lentement avant de se lever et rejoindre la tanière d'Aile d'Aurore, une des seules à lui parler comme si c'était un véritable apprenti.
Il se posta à l'entrée de la tanière et attendit la permission de l'Aile pour entrer. Elle soignait Aile du Crépuscule d'une infection avec du cerfeuil. Elle disait souvent que le cerfeuil était l'une des meilleure plantes pour soigner les infections.
Il entra en silence et la regarda attentivement. Aile du Crépuscule ne rechignait pas. Il semblait plutôt content qu'on le soigne et apaise sa blessure. Petite Aiguille lui, s'assit tranquillement et commença à scruter des yeux les petites cavités où se trouvaient les remèdes d'Aile d'Aurore. Il y en a tellement ! Comment fait-elle pour se souvenir de toutes leurs utilisations ? se demanda-t-il.
Quand elle eu finit, Aile d'Aurore s'approcha du jeune chaton au pelage écaille avec douceur. Elle lui donna amicalement une tape sur le museau.
— Tu ne joues pas avec les autres ? l'interrogea-t-elle.
Il lui répondit par un silence en secouant la tête. Le petit mâle se dirigea vers les cavités et en tira une feuille verte un peu rugueuse.
— C'est de la menthe, fit la guérisseuse.
— Je le savais déjà.
[...]
— Ton pelage Petit Reflet... il est magnifique ! s'émerveilla Petit Gland.
La jeune femelle regarda sa robe qui devenait presque bleue sous la lune de minuit. Elle s'extasia elle-même.
Elle afficha un sourire et se coucha sur son nid de mousse avant de donner un dernier coup de langue à ses frères.
Au réveil, les rayons chauds du soleil tapait sur le pelage de Petite Grisaille. Lui, n'avait pas les poils qui scintillaient sous le clair de lune mais il s'en fichait. Il aimait bien ses chaussettes.
Il se leva doucement en prenant soin de ne pas heurter de ses pattes blanches les autres chatons et les Ailes qui dormaient encore profondément.
Il dirigea son museau vers un buisson. Il s'approcha et flaira l'odeur d'un chat inconnu. Il avait laissé une touffe de poils couleur écaille de tortue derrière lui. Tout près se trouvait une feuille rousse. Ça fait des lunes que la saison des feuilles mortes est terminée alors que fait cette feuille ici ? se questionna-t-il pour lui même.
Il prit délicatement la touffe de poils entre ses petits crocs et alla prévenir Aile de l'Aube qui faisait le guet à l'entrée du camp.
— Aile de l'Aube ! Regarde ce que j'ai flairé, c'est une touffe de poils d'un inconnu !
— Comment peux-tu en être certain ? Tu n'as jamais senti l'odeur des clans, ricanna-t-elle avant de s'approcher du pelage en question.
Après avoir senti l'odeur que contenait les poils, elle prit un air sérieux et pourtant, rempli d'anxiété.
— Amène-moi à l'endroit où tu l'as trouvée, ordonna-t-elle.
Sans demander son reste, elle se leva et commença à marcher tandis que Petite Grisaille lui montrait le chemin. Il lui indiqua du museau le buisson où se trouvait encore la feuille rousse. Elle s'en approcha à grands pas et l'examina, concentrée.
Plus rien ne sortit de la bouche de l'Aile. Elle restait sans voix, médusée.
La femelle au dos tigré repartit dans sa tanière en un éclair.
[...]
Une femelle rousse apparut en une étincelle d'étoiles. Bien que son sourire paraissait confiant, une lueur de peur se dissimulait dans ses yeux verts.
— Salutations Aile d'Étoiles, fit Aile du Matin. Que me veux-tu ce soir ?
— C'est sur un arbre innocent que se déposera un destin. Mais la braise anéantira tout espoir, récita la femelle du Clan de l'Astre.
Aile du Matin railla après son ancêtre. Il en avait marre d'entendre toujours la même prophétie sans savoir ce qu'elle signifiait.
— ...mais la feuille de l'arbre brûlé laissera place à la brume de l'aube d'un matin, continua-t-elle sans faire attention à l'Aile. Réfléchis y. Demande à Aile de l'Aube ce qu'elle a vu.
Et elle disparut. Comme si elle n'avait prononcé aucun mot. Mais, Aile du Matin restait toujours sur la plaine étoilée du Clan de l'Astre. Puis, un petit mâle blanc apparu aux côtés de l'Aile. Il fut surpris qu'un chat qu'il ne connaissait pas lui rende visite.
Ce petit chat avait l'air songeur et préoccupé. Les traits de son visage se durcirent et étaient visibles à travers son pelage immaculé.
— Fis-toi à ton instinct Aile du Matin... En quel chaton as-tu senti un grand potentiel ?
— C'est un chaton ?! s'exclama-t-il.
— Je t'en ai déjà trop dit... souffla le mâle blanc en disparaissant à travers les étoiles.
Aile du Matin souffla et sombra dans un sommeil léger.
[...]
— Aile du Matin ! cria Petit Gland en sautillant. Qui c'est Nuage de Coquelicot ?
L'Aile ouvrit les paupières lentement avant de répondre d'un ton las:
— Pourquoi me demandes-tu ça ?
— Parce que tu n'arrêtais pas de prononcer ce nom pendant la nuit...
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