Chapitre 13 ✨

— Écoute Petit Coquelicot..., commença doucement Petite Feuille.

— Petite Feuille ! Je viens de dire qu'elle avait le droit de savoir ! la coupa son frère en essayant de prendre de l'autorité. Alors arrête de parler que je lui explique !

— Ne me donne pas d'ordres !

— Arrêtez vous deux ! s'offusqua Petit Coquelicot. Si je suis la cause de votre querelle, je préfère m'en aller.

Aussitôt dit, aussitôt fait, elle retourna de ce pas dans la petite clairière où elle vivra pour encore quelques lunes. Petit Fauve, Petit Givre et Petit Sapin les fusillèrent du regard, puis leur tournèrent le dos.

— Je vais chercher Petit Coquelicot, marmonna Petite Feuille entre ses dents.

En réalité, elle n'avait aucunement envie de se déplacer une seconde fois.
Mais elle rejoignit la petite chatte dans la pouponnière où elle avait dû se rendre. Elle arriva en trombe, mais ne la voyant pas, elle demanda à Aile de l'Aube où elle était passée.

— Aile de l'Aube, saurais-tu où est Petit Coquelicot ?

— Elle est partie ?! Quel chaton insolent, je lui avais dit de ne pas bouger de la pouponnière ! rugit-elle. Elle est bien trop jeune pour s'éloigner autant que vous !

— Aile de l'Aube, elle a bientôt quatre lunes, elle a le droit de sortir un peu non ?

— Non, justement ! Retrouve la ! lui ordonna-t-elle

Petite Feuille fut étonnée qu'on donne à un chaton la mission d'en retrouver un autre, c'était peu habituel. Souvent, on les prenait pour des irresponsables et on ne les quittait pas des yeux. Pour eux, c'était différent.

Sans lui répondre, la femelle rousse partit dans une direction quelconque avant d'entendre de petits reniflements près d'un buisson. Elle n'est pas partie bien loin, pensa Petite Feuille.

— Petit Coquelicot, c'est toi ?

— Petite Feuille ? balbutia-t-elle. Comment m'as-tu retrouvée ?!

— J'ai un odorat, tu sais...

— Tu mens ! Tu m'as suivi ! se récria-t-elle.

— On voit que ton ouïe ne fonctionne pas très bien, ricana la chatte au poitrail blanc.

C'est vrai qu'elle peut être insolente quand elle s'y met.

— D'accord, je te crois, déclara-t-elle inutilement.

— Bien. Tu voulais savoir quelque chose, non ?

— Oui ! Quelle est cette chose ?

— Eh bien... Comme nous serons apprentis dans moins d'une demi lune, nous avons décidé de nous entraîner un peu...

— C'est tout ? Mais je peux m'entraîner avec vous ? lui demanda-t-elle.

Petite Feuille attendit un moment, faisant mine de réfléchir même si elle connaissait déjà sa réponse. Elle profitait que l'air frais de la saison des feuilles nouvelles lui cingle le corps. Ses poils dansaient au rythme du vent.

— D'accord, céda-t-elle.

— Merci !

Avec tout ça, j'ai oublié de la ramener à Aile de l'Aube ! pensa la chatte rousse et blanche.

— Par contre..., recommença Petite Feuille. Aile de l'Aube m'a demandé de te ramener dans la pouponnière.

— Non ! Je ne veux pas y retourner !

— Tu ne seras pas punie si tu reviens... Et tu pourras commencer l'entraînement demain, lui chuchota-t-elle dans sa minuscule oreille.

Elle la regarda, les yeux écarquillés et se dirigea à grands pas vers la clairière où la femelle tigrée et blanche l'attendait.

— Aile de l'Aube, susurra Petit Coquelicot. Je suis désolée, je n'aurai pas dû partir sans te prévenir.

L'Aile l'ignora et se dirigea vers la tanière de la guérisseuse, Aile d'Aurore.





[...]






Les rayons du soleil filtraient à travers les fines branches qui constituaient la grande pouponnière secondaire, ce qui réveilla Petit Coquelicot. Cette dernière rentra en silence dans la tanière principale afin de secouer ses amis.

— Petite Feuille, lui murmura-t-elle à l'oreille. Réveille toi, je veux m'entraîner !

La femelle en question grogna pour lui intimer le silence mais elle ne voulait aucunement tenir sa langue.

— Allez ! Je veux m'entraî...

— Chut ! fit Petit Sapin. Elle veut dormir ! En plus, les Ailes peuvent t'entendre !

La petite chatte parut outrée et s'en retourna. Petit Sapin adressa un clin d'oeil et Petite Feuille se rendormi paisiblement.

Quand ils furent tous réunis dans la clairière, prêts à s'entraîner, Petit Coquelicot batifolait dans les quelques hautes herbes présentes dans un recoin de la petite plaine et n'avait plus l'air intéressée par l'entraînement secret que les autres chatons lui réservaient.

— Petit Coquelicot, préviens ton frère que nous partons, recommanda Petit Fauve. Ou alors invite-le à nous rejoindre.

Elle fit une tête remplie de dégoût.

À mons avis, elle ne veut pas que son frère devienne meilleur qu'elle... J'aurai réagi exactement de la même façon, pensa Petit Fauve.

La jeune chatte brune fit mine de partir prévenir son frère mais le regard des futurs novices témoignaient de l'agacement car ils savaient qu'elle ne le préviendrait pas

— Je suis là ! J'ai prévenu Petite Braise mais il n'a pas voulu lever une griffe de sa mousse.

— Alors partons sans lui.

— Hum hum, interrompit une fois de plus Petite Feuille. Ne vous croyez pas guerrier avant l'heure, demandons d'abord à un Aile si nous pouvons sortir.

Ils soufflèrent comme si elle venait de leur rappeler qu'ils n'étaient ni apprenti ni guerrier, pourtant ils le savaient.

— J'y vais ! annonça Petit Givre.

— J'espère qu'Aile du Matin voudra bien, appréhendait Petit Coquelicot.

Quelques minutes plus tard, Petit Givre revint, grise mine avec un petit sourire en coin qui cachait quelque chose...

— Les Ailes ne veulent pas que l'on sorte ?! s'étrangla Petit Coquelicot en voyant sa tête.

La chatte blanche secoua la tête.

— Je voulais m'entraîner moi..., se lamenta la plus jeune des chatons.

— Aile du Matin m'a crié dessus et m'a formellement interdit de sortir tout en me rappelant les règles, se lamenta Petit Givre. Tant pis, allons quand même nous entraîner. Rien que pour la dernière demi-lune ensemble...

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