Chapitre 18
Après plusieurs explications des husky et de ses amis, Flocon avait fini par comprendre. La fameuse fleur blanche qui pouvait soigner Anémone était possiblement connu des chiens de traîneau. Les huksy étaient connu pour voyager et c'est pourquoi ils leur avaient demandé de réfléchir vers quelle direction se diriger.
- D'après vos descriptions, j'ai bien réfléchi et il me semble en avoir aperçu vers la montagne de l'Ours.
Flocon écouta attentivement Yankee. Il en coûtait de la vie d'Anémone.
- Il y en avait partout sur les parois dans mes souvenirs, ajouta Nanook en opinant du chef.
- Le seul problème c'est que cette montagne se trouve derrière les glaciers... fit Aurore alors que son visage s'assombrissait.
- Et c'est impossible de les contourner, ça prend minimum une dizaine de lunes, renchérit Crépuscule.
Le Guérisseur hocha la tête pour montrer qu'il prenait connaissance de l'information.
- Très bien...
- Et il n'y a pas que ça, lança Spike, qui agitait toujours la queue.
Il va finir par avoir une crampe celui-là, songea Flocon.
- La montagne de l'Ours porte bien son nom...
- De nombreux ours y vivent, compléta Aube de sa voix douce. Dont des grizzlis.
Le loup blanc tiqua sur cette dernière information. Les glaciers ne lui faisaient pas peur, les traverser sera compliqué mais pas impossible. Alors que faire face à des ours, surtout aux grizzlis était pratiquement du suicide.
- Il n'y en a pas à d'autres endroits ? s'enquit-il, le cœur serrer à l'idée de devoir renoncer.
Yankee secoua la tête, l'air désolé.
- Pas à ma connaissance, non.
Le loup blanc sentit les larmes monter alors que le désespoir l'envahissait. S'ils renonçaient alors Anémone n'aurait plus aucune chance... Il ne pouvait pas se faire à cette idée, il devait y aller coûte que coûte. Alors qu'il s'apprêtait à prendre la parole, Topaze fut plus rapide.
- Merci pour votre aide, les remercia sincèrement le Guérisseur. Nous allons y réfléchir tous les cinq.
Les six husky les saluèrent et s'en allèrent en jappant, en direction de la tanière du Sans-griffe.
- Alors on fait quoi ? lâcha Ouragan, une voix qu'ils furent partis.
Le cœur du loup blanc battait la chamade, attendant sa réponse. Topaze soupira longuement avant de sourire.
- On continue bien sur, il n'y a pas de doute.
Immédiatement, un poids disparut de ses épaules.
- Cependant, reprit le Guérisseur avec un air plus grave sur le visage. Il faudra être encore plus prudent à l'avenir.
Il se tourna vers Flocon et lui lança un regard entendu.
- Plus de blessure, plus de chute. Tout accident sera mortel.
Le loup blanc déglutit.
- Nous partirons quand ? demanda Edelweiss, l'air sereine, comme si l'annonce du vieux loup ne l'avait pas touchée.
- Demain, à l'aube. Prenez des forces en attendant.
Mimosa hocha la tête et en compagnie d'Edelweiss, elle partit rejoindre la tanière du Sans-griffes. Alors que les deux amis allèrent faire de même, Topaze l'interpella. Flocon se retourna inquiet.
- Je veux juste voir ta patte, le rassura le Guérisseur en jetant un coup d'œil à son moignon.
Le loup blanc laissa Topaze la regarder tandis qu'Ouragan lui lançait un regard interrogateur.
- Il a fait du bon travail, soupira enfin le vieux loup en se rapprochant d'eux. Elle sera comme neuve dans les prochaines lunes.
Il lui fit un sourire rassurant. Flocon acquiesça doucement. Son calvaire était fini.
- Vous le connaissiez avant ? demanda tout à coup Ouragan intrigué.
Topaze plissa le museau.
- Qui ça ?
- Le Sans-griffe.
Son visage s'éclaira et il hocha vivement la tête.
- Il m'a recueilli quand j'étais tout petit, leur confia-t-il alors. On a beaucoup voyagé et je l'ai quitté à votre âge à peu près, c'est comme ça que je me suis retrouvé dans la meute de Typhon.
Flocon dévisagea le vieux loup surpris. Son histoire n'était pas vraiment ordinaire.
- Et ils vous ont accepté dans la meute ? l'interrogea son ami étonné.
- Oui, c'était compliqué à l'époque, expliqua Topaze, un peu embarrassé. L'Alpha avait délaissé sa fonction et sa fille s'est retrouvé sans famille...
- Rivière, lâcha Ouragan, la gorge nouée.
Topaze acquiesça doucement.
- Tout est logique en fait... murmura son ami, comme à lui même.
Flocon l'interrogea du regard.
- Tu te souviens d'Eclipse ?
A la mention de la mère de Rivière, des souvenirs resurgirent dans son esprit. Les Sans-griffes, eux qui avaient été capturés, Merlin... Le loup blanc hocha vigoureusement la tête.
- Oui, évidemment.
- Et son histoire ? L'Alpha c'est Cendre et c'est pour ça que Topaze s'est retrouvé le père adoptif de... Rivière...
Sa voix se brisa sur le nom de sa bien-aimée. Flocon lui jeta un coup d'œil compatissant avant qu'il ne réfléchisse intérieurement. Le raisonnement de son ami était logique. Il sourit, Ouragan avait raison. Tout s'expliquait. Il se tourna tout à coup vers le Guérisseur, inquiet à l'idée qu'il ait pu les entendre, mais il avait disparu.
***
Le Soleil n'était pas encore levé lorsque la petite troupe quitta la tanière du Sans-griffe. Il les avait logé dans la tanière remplie de paille pour la nuit, au chaud. L'impression de Flocon sur les Sans-griffes avait un peu changé, celui-ci était particulièrement gentil. Après avoir bien mangé et que les husky les aient salués amicalement, ils étaient donc partis.
Flocon suivit la trace de ses camarades dans la neige. Les faibles rayons de Soleil lui suffisaient à distinguer les traces de pas. Chacun marchait dans les pas du précédent. Plus ils avançaient plus la neige se faisait plus profonde. La poudreuse blanche lui collait à la fourrure mais étrangement il n'avait pas froid. Il commençait déjà à s'habituer. Le loup blanc regarda devant lui. Ses amis se camouflaient dans la poudreuse. Seul Ouragan restait visible avec sa fourrure noire, ce qui lui fit sourire. Il est né en montagne et pourtant il ne semble pas fait pour ça.
Et c'est ainsi que le petit groupe progressa tranquillement parmi les montagnes enneigées, avec un seul but en tête : trouver cette fleur blanche. Flocon sentit les rayons du Soleil l'atteindre au fur et à mesure. L'air se réchauffa, la brume matinale s'éleva et le ciel se teignit en bleu, sans aucun nuage à l'horizon. Le loup sourit. Leur quête continuait.
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