chapitre 16 ︱✦

SEIZE

N O T E S :
en espérant avoir enfin des réactions sur ce chapitre, et non pas que des lecteurs fantômes... ça me manque l'époque où j'avais énormément de réaction sur chaque chapitres, cela me motivait bien plus

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"Vous êtes bien sur le répondeur de Min Yoongi, veuillez laisser un message après le bip."

"Yoongi , c'est Namjoon. Écoute, je dois te parler de quelque chose de vraiment important et j'espérais pouvoir te voir dans les prochains jours. Je sais que tu es très occupé mais... C'est. Vraiment chose qui me tient à cœur alors s'il te plais, au moindre moment de répit dans ton emploi du temps, rappelle moi. Je-"

Clic.

D'un geste impatient, une main venait d'appuyer sur le bouton du téléphone fix et la voix de Namjoon cessa de raisonner la pièce. A présent, l'on entendait plus que des grognements rauques et une respiration hachée.

"Jimin c'est... Putain..."

Ses doigts tiraient parfois les cheveux blonds de son vis à vis, alors que de graves soupirs traversaient ses lèvres. Yoongi se sentait euphorique, autant à cause de la substance qui coulait dans ses veines qu'à cause du sexe. Les lèvres pulpeuses de Jimin se mouvaient délicieusement sur son bâton de chair dressé, et cette simple action lui procuraient un plaisir incommensurable.

Leur relation était si étrange. Qu'étaient-ils au final ? De simples travailleurs qui tentaient de trouver un arrangement ? Des amis ? Ou tout bêtement des amants ?

Nul ne pouvait donner de nom à leur relation des plus complexes. Ils ne s'appréciaient pas mais passaient du temps ensemble, ils ne s'aimaient pas et pourtant de nombreuses choses des plus intimes semblaient se produire entre ces deux jeunes hommes.

Jimin procurait du plaisir à son vis à vis, et cela le rendait euphorique. Il était vrai que tout deux étaient en vérité peu conscients de leurs actes. En effet, Jimin n'avait pas refusé une petite dose de cocaïne et ainsi, tout deux se retrouvaient dans un autre monde. Un monde qu'ils trouvaient meilleurs, un monde qui les rendaient heureux. Mais lorsque les effets euphorisants de la drogue retomberaient, ni Jimin ni Yoongi ne pourraient combattre le sentiment d'impuissance qui prendrait possession de leur tout petit corps. Leurs corps frêles, leurs corps brisés. Car au final, il n'était que de petits humains sur un monde trop complexe pour eux. Des humains perdus, voués à vivre une vie toute tracée, une vie basée sur les jugements et les étiquettes qu'autrui leur attribuaient. Ils devaient vivre, trouver un travail, vivre une vie d'une banalité déprimante, mais pourtant une vie qui d'après les dires, les rendraient heureux.

Ainsi était leur histoire. Le destin existait ou non, et peut-être qu'au final, leurs actes n'étaient que des phrases écrites dans le livre de la vie. Ils n'étaient que des pantins.

Des pantins égarés.

"Tu reviens bientôt ?"

Tandis qu'il renfilait son pantalon à la va vite, Yoongi posa son regard sur son jeune amant. Et ce dernier ne lui donna qu'un haussement d'épaules comme réponse. Il n'en savait rien. Si son plan fonctionnait, alors oui, il repasserait sans doute le voir dans son atelier.

"Je suis pas mal occupé ces derniers temps, tu le sais bien. Mais j'essayerai sans doute de passer demain ou bien la semaine prochaine. J'espère que... Que tu auras encore un peu de coke."

"Evidemment que j'en aurai. Elle est bien, hm ? La meilleure qualité."

Trop bien même.

Jimin savait pertinemment qu'il prenait énormément de risques. Si son addiction revenait... Il perdrait tout. Son travail et sa réputation. Et après cela, qui voudrait l'embaucher ? Qui voudrait d'un camé comme critique d'art, qui souhaiterait perdre sa précieuse réputation pour une personne aussi insignifiante que Park Jimin ?

Même si c'était le Park Jimin, nul ne ruinerait son musée pour un simple junky.

Tandis que l'air frais de la nuit frappait son visage sans douceur et lui picotait les joues, le blondinet sortit son téléphone de sa poche et s'aperçut avec surprise que Kim Seokjin lui avait envoyé un nombre un peu trop important de message. Jimin les lu un à un, sans en manquer un seul.

Écoutez, j'ai réfléchis et... Je ne sais pas si je peux faire ce qu'on a dit.

Après tout, Yoongi sous ses airs de connard est assez gentil, et je me vois mal le priver de ses livraisons quotidiennes.

Il gagne sa vie grâce à ses peintures, vous comprenez ? Et il me fait confiance pour lui livrer donc...

Je suis désolé, mais ça sera sans moi.

✉  Je vois que vous faites parti de cette catégorie de personnes qui abandonnent vite les autres.

✉  C'est lâche mais très bien, je respecterai votre décision et je me débrouillerai seul.

Il ne fallut que quelques minutes avant que son téléphone ne sonne. Il s'agissait d'un appel de Seokjin qui, sans doute outré par ses paroles, souhaitait lui parler directement plutôt que par messages. Mais Jimin déclina l'appel. Il n'avait pas le temps pour ses sottises car, maintenant que Kim avait abandonné leur plan, il devait trouver d'autres idées.

Nous étions aujourd'hui le premier février. Autant dire qu'il ne restait plus que un mois à Jimin pour convaincre Yoongi d'exposer ses œuvres au Terminus. Un mois, c'était ridicule comme délai.

Jimin n'y arriverait jamais.

Un soupir s'échappa des lèvres ourlées du blondinet lorsqu'il entra dans sa maison et retira ses chaussures. Habituellement, sa maison dégageait une ambiance chaleureuse qui le détendait et lui donnait la motivation de tout continuer. Mais pas aujourd'hui.

Toute la bâtisse était plongée dans l'obscurité et le cœur de Jimin se serra. Il n'avait pas envie de travailler ce soir. Car malgré tout ses efforts, le blondinet savait qu'il n'arriverait pas à tenir sa promesse envers Hwan. Il n'arriverait jamais à convaincre Yoongi. Et l'ambiance sinistre de son chez-lui lui faisait perdre contenance.

D'habitude, Jimin se plaisait à vivre seul dans cette immense maison, sans personne pour l'ennuyer et déconcentrer dans son travail. Mais Jimin ressentait dans sa bouche le goût âcre de la solitude. Jimin était triste dans cette cette soirée pluvieuse de février. Jimin avait perdu toute motivation de travailler.

Il était seul et le resterait probablement toute sa vie. Il mourrait dans ce lit froid et vide, et personne ne se tiendrait à ses côtés pour saisir sa petite main et lui dire que tout irait bien.

Une larme, puis deux, puis trois...
Jimin ne savait pourquoi il tenait des pensées si sombres. La raison de cette soudaine perte de joie lui glissait entre les doigts. Toutes pensées positives s'échappaient de son corps et s'envolaient loin de lui.

Jimin se sentait terriblement seul, et ce fut un étrange sentiment de mélancolie qui lui tint compagnie ce soir-là, lors qu'enfin il parvint à tomber dans les bras de Morphée.

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