Nous sommes samedi. Harrison a passé la nuit chez ses grands-parents encore une fois car, j'ai commencé le boulot de bonne heure. J'évite de le laisser seul, même si ça m'arrive souvent. Je suis loin d'être une bon mère, mais je fais de mon mieu. J'aime mon fils plus que tout et je ne veux que son bonheur, chose que je n'arrive pas à réaliser. Comme il me le dit l'argent ne fait pas tout, mais il en fait une grande partie. Enfin, je mets mes problèmes familiaux de côté pendant que je sers mes clients. Je dois être souriante et agréable ! Ces pauvres gens n'y sont pour rien.

''Tu as une petite mine toi.'' me lança Penny en remplissant deux verres de bière.

''Je dors mal ces temps-ci, c'est tout.''

Je ne vais pas lui mentir, ça se lit sur mon visage que je ne dors pas assez. Je ne vais pas entrer dans les détails par contre. Elle a posé les verres sur mon plateau et j'ai pris la note. Les clients laissent peu de pourboire en général, c'est assez rare. Les clients arrivent vers 12h30 pour manger et ils repartent après 14h. Je me courrais de partout pour prendre les commandes quand mon téléphone à sonné. Je le laisse branché, même si je n'ai pas le droit, au cas ou s'il y ai un problème avec mon fils. J'ai décroché avec ma seule main libre sans regarder qui c'était.

''Mlle Fisher ? Ici l'hôpital. Je vous appelle pour vous annoncer que Harrison Ford sait réveillé.''

J'ai lâché le plateau.
Tout sait fracassé par terre et tout les regards se sont braqués sur moi. Les larmes me montaient aux yeux et j'ai hurlé au téléphone comme quoi j'arrivais immédiatement. J'ai tout laissé par terre et je suis allée chercher mes affaires. Je suis sortie en vitesse sous les regards interrogateurs des clients et de mes collègues. Je n'ai même pas prit le temps de me changer, j'ai simplement pris mon sac et surtout, mes clés. J'ai courru jusqu'à ma voiture la vision floue et j'ai démarré. Pour une fois, je n'ai pas respecté les limitations de vitesse, les feux, les priorités,... J'étais vraiment pressée. Il sait réveillé, j'en reviens pas...
Quand je suis arrivée à l'hôpital, je me suis présentée à l'accueil en doublant tout le monde.

''Calmez-vous ! Asseyez-vous, je vais chercher un quelqu'un.''

Elle m'a fait asseoir sur une chaise non loin. Je tremblais tellement que j'étais à bout. J'ai sortis un mouchoir de mon sac pour être un peu plus présentable. Je ne me maquille pas beaucoup, mais mon mascara a un peu coulé. Un infirmier que je connais très bien est arrivé. Il est là depuis que Harrison est dans le coma, c'est lui qui est responsable de mon chéri. Quand je l'ai vue, je me suis levée et il m'a acceuilli avec un grand sourire.

''Je savais que vous alliez arriver. Je n'ai pas appellé vos beaux-parents par contre, vue que vous êtes la personne de confiance.''

''Comment il va ?!"

"Difficile à dire. Nous sommes sûrs que sa vision est bonne et que sa capacité auditive est correcte, mais pour le reste c'est plus complexe. Nous lui parlons, mais il ne répond pas. Pour ses muscles ça va prendre du temps, il pourra sans doute remarcher grâce aux injections qu'il a eu toutes ces années. Mais, n'oubliez pas qu'en médecine, rien n'est sûr à 100%."

J'ai craqué.
Je me suis mise à pleurer. Il m'a prise dans ses bras en me disant que ses jours n'étaient plus en danger, qu'Harrison était de retour. Je me suis calmée et j'ai demandé à le voir. Il ne voulait pas, mais j'ai insisté. Il me connaît tellement qu'il a cédé. Il m'a seulement demandé d'être douce, de ne pas lui sauter au cou par exemple. Pendant ce temps, il va appeler M. et Mme Ford pour leur annoncer que leur fils sait réveillé. Je sais qu'ils vont rappliquer comme moi, mais il ne pourront pas voir Harry. Trois personnes c'est trop. Déjà que pour moi, ce n'était pas recommandé. Il m'a conduit à la  chambre, j'étais paniquée intérieurement. Je tremblais beaucoup. Plus on approché, plus mon cœur battait plus fort. Une fois devant, il m'a dit que je pouvais sortir quand je voulais. Il m'a également prévenue : ce n'est pas le Harrison que j'ai connu il y a 12 ans. Ça, je m'en doutais. Il a ouvert la porte, je suis entrée et il a refermé derrière moi en me souriant. J'ai avancé timidement. Je m'attendais à le voir réveillé, le lit un peu relevé. Mais non, il dormait. Sur le coup, j'ai eu peur. Je pensais qu'il était retombé dans le coma. J'ai abaissé la barrière de son lit pour poser mes fesses et être face à lui. J'ai passé mes doigts sur sa joue, puis il a ouvert les yeux. Il a eu un petit sursaut, je lui ai fait peur. Les larmes coulaient sur mes joues.

''Harrison... Il me regardait bizarrement, il ne doit pas me reconnaître. En même temps, j'ai changé en 12 ans. C'est moi, c'est Carrie mon amour.''

Il semblait vraiment perdu. J'ai pris le cadre avec la photo de nous deux qu'il y avait sur sa table de nuit, mon cadeau pour notre premier et unique Noël. Je lui ai montré en lui disant que c'était moi, mais ça n'a servit à rien. Il semblait encore plus perdu désormais. J'ai passé ma main dans ses cheveux puis j'ai essuyé mes larmes. Il me regardait toujours avec méfiance. J'ai enlevé les draps pour saisir sa main. Il n'a pas bougé, il se demandait ce que je foutais. J'ai serré sa main puis je l'ai regardé dans les yeux. Je voulais être sûre d'une chose.

''Harrison, si tu te souviens de moi, serre moi la main. S'il te plaît.''

Nous ne nous sommes pas quitté des yeux, puis j'ai attendus de longues minutes. Je ne sais pas combien de temps sait écoulé, mais il a fini par serrer ma main. Il me serrait fort, il ne me lâchait plus. Mes larmes ont encore coulé sur mes joues et je me suis jetée sur lui. Je sais que je n'avais pas le droit, mais il se souvient de moi. Ce n'est pas comme si j'étais une inconnue. J'ai enfoui mon visage sur son torse, ma main toujours dans la sienne.