41. Où est Carrie ?

J'en ai marre. Marre de tout ça, de cette situation. Je me suis faite engueuler par Harrison à cause de mon attitude envers Clarisse, il m'a pourrie. Je me suis excusée, excusée et encore excusée, mais ça n'a servie à rien bien sûr. D'après lui, je ne suis qu'une gamine immature, jalouse et possessive, qui envoit balader tout le monde. Je suis incompréhensible.

''Tu me dis de dégager de la maison et ensuite tu fais quoi ? Tu t'en prends à Clarisse ! Elle a eu raison de te faire la morale, tu es enceinte Carrie !"

Il criait, je me taisais. J'avais la tête baissé, mes yeux regardaient mes pieds. J'étais très mal à l'aise, vraiment. J'étais désolée, mais d'un côté non. Je ne supporte pas l'idée de perdre Harrison, même si c'est entrain de se produire. Je ne veux pas le perdre.
Il m'a hurlé dessus pendant ce qui me semblait des heures ! Je retenais mes larmes. Je suis consciente que quelque chose cloche chez moi, je me le suis toujours dit. Depuis toute petite, j'ai compris que je n'étais pas comme les autres enfants de mon âge. Je l'ai toujours su. J'aimerais en parler à quelqu'un, recevoir une aide. Cependant, c'est trop tard maintenant.
Quand il a quitté la pièce, je suis restée seule quelques instants. Je ne sais pas combien de temps, mais quand je suis sortie c'était pour partir de cette maison. À pied, forcément.

''M'man, me demanda Junior en chemin. le jour où je ramène une copine, évite de lui faire le même accueil qu'avec Clarisse...''

Je n'ai pas répondu.
Bien sûr que j'agirai normalement avec une copine de Junior ! Du moins, je ferai de mon mieux... J'essaierai. Malgré mon silence, il n'a pas insisté. Quand nous sommes rentrés à la maison, rien que nous deux, il est parti dans sa chambre. J'avais l'impression de revenir quelques temps en arrière, quand je l'élevais seule et que nous ne nous parlions pas. Je me suis laissée tomber sur le canapé. J'en avais vraiment marre de tout ça ! Enfin. Pour me changer les idées, j'ai allumé la télévision pour me détendre. Je l'ai regardé très tard, je ne me souviens plus l'heure. Je sais aussi que Junior et moi n'avions pas dîner. Il a sûrement dû manger des sucreries qu'il avait dans sa chambre. Ce n'ai pas très nourrissant, mais je comprends tout à fait qu'il ne veuille pas partager un dîner avec moi. A cause de mon attitude. Je n'ai pas eu la force de me lever pour me coucher dans mon lit, dans ma chambre. J'ai donc terminé ma nuit sur le canapé, la télévision allumée.

Le lendemain matin, Junior est parti au collège. Il m'a réveillé quand il allait partir. Je me suis donc levée pour manger un bout et me préparer. Je n'irais pas travailler aujourd'hui. Je vais prendre ma voiture et partir loin. J'ai besoin de m'évader.

-------------/!\ CHANGEMENT DE NARRATEUR /!\------------

Comme à mon habitude, j'ai fais la grasse mâtiné. Je me suis levé, j'ai déjeuné et je me suis préparé. En fin de matiné, j'ai accompagné ma mère faire les courses puis nous sommes rentrés pour manger. J'ai aidé mon père à bricoler toute l'après-midi, puis quand je me suis accordé un moment de pause, après 17h, j'ai reçu un appel. Comme à mon habitude, j'ai décroché sans savoir qui c'était.

''C'est moi. Maman est avec toi ?" me demanda une petite voix.

''Non elle n'est pas là. Répondis-je. Elle n'est pas à la maison ?!"

"Tout est fermé, elle répond pas au téléphone puis sa voiture n'est plus là. Il a marqué une pause. Je suis enfermé dehors.''

''Ne t'inquiète pas bonhomme, j'arrive ! Bouge pas.''

J'ai raccroché puis je suis partie sans expliquer la situation à mes parents. Bordel elle est partie où encore ?! Je ne comprendrais jamais les femmes, mais surtout celle là en particulier. J'ai tiré le pompom ! Enfin. J'ai conduits à toute vitesse, je n'aimais pas que Junior soit tout seul dehors. Il est peut être grand et autonome, mais je m'inquiète quand même. On ne sait jamais !
Quand je suis arrivé, il était assis par terre. Il sait relevé et j'ai pu constater que Carrie n'était vraiment pas là. Étrange... J'ai essayé de faire bonne figure même si je m'inquiétais. Grâce aux doubles des clés, j'ai ouvrir et nous faire entrer. J'ai vite compris qu'il y avait un problème, les affaires de Carrie n'était pas là. Elle avait pris ses papiers personnels, son portable et donc, son sac à main. J'ai pris mon téléphone pour l'appeler, mais elle n'a pas répondu. Je lui ai laissé un message. A voir si elle l'écoute et surtout, si elle me répond. Je commence sérieusement à m'inquiéter.

''Elle travaille pas ?" demandais-je à mon fils.

"Non, elle sait pas levé ce matin. J'ai du la réveiller. J'aurais peut être pas du...'' sur ce, il a baissé la tête.

''Hé. Dis-je en lui soulevant le menton. Elle se serait réveillée tôt ou tard. Elle serait quand même parti. Tu n'y est pour rien Junior !"

Il m'a fait un signe de tête, puis je l'ai invité à faire ses devoirs en lui expliquant que je restais là jusqu'à l'arrivée de sa mère. Il sait installé sur la table du salon puis j'ai rappelé Carrie. Pas de réponse. Je réessayerais plus tard.
Le temps passait, pas de nouvelles. Ma mère m'a appelé pour savoir où j'étais, je lui ai répondu ''avec mon fils'' j'ai pas détaillé le problème. Elle n'a pas insisté. J'ai préparé le repas, puis Junior et moi avons dîné. Je lui ai demandé comment c'était passé la fin de soirée hier. Quand ils sont rentrés après la dispute avec Clarisse.

''On sait pas parlé. Je suis allé dans ma chambre et elle, elle a fait sa vie.''

Bon. Je ne vois aucune raison à son départ ! Elle a intérêt à m'expliquer. Après avoir mangé et après avoir pris sa douche, il est parti dans sa chambre. Cependant, je lui ai ordonné de ne pas se coucher tard. Il a école demain.
Quant à moi, j'ai regardé la télévision avant d'aller me coucher. La porte de la chambre de Junior était fermée, mais on pouvait voir la lumière allumée. J'ai soupiré avant de toquer. Quand j'ai ouvert, il m'a regardé sans rien dire. Je suis allé près de lui pour lui demander pouquoi il ne dormait pas encore. Forcément, il pensait à sa mère. Il était près de 23h, Carrie n'était toujours pas là.

''J'ai peur qu'il lui arrive quelque chose. M'a-t-il avoué en jouant avec ses doigts. Je veux pas qu'elle ai un accident ! Je veux pas qu'elle meure...'' sur ce, il a éclaté en sanglot.

Je ne pensais jamais voir mon fils pleurer, jamais. Mais j'ai vraiment eu mal au coeur pour lui. Je l'ai pris dans mes bras pour le consoler. Une fois calmé, et après un moment d'hésitation, j'ai pris mon courage à deux mains pour l'embrasser sur la tempe. Ensuite, je lui ai donné un mouchoir en l'aidant à se recoucher.

''Je te promet que demain elle sera là, en chair et en os. Lui dis-je avant de lui ébouriffer les cheveux. Aller, bonne nuit fiston. Essaye de dormir.''

''Bonne nuit papa.''

J'ai eu un moment d'arrêt avant de sourire tout seul. J'ai secoué la tête avant d'éteindre la lumière et de fermer la porte. C'est la première fois qu'il m'appelle comme ça.

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