4. Harrison.

Je me suis réveillée vers 10h. Alain n'était plus dans le lit donc je me suis levée pour le rejoindre, après m'être habillée. Il était dans la cuisine. Il m'a servis un café avant de me proposer quelque chose à manger, mais j'ai refusé. Après avoir bu, je suis allée me coiffer vite fait, j'ai préparé mes affaires et je suis rentrée chez moi. Une fois arrivée, je suis allée prendre une douche. Je préfère me laver chez moi que chez les autres. Je me suis habillée avec de nouvelles affaires, je me suis un peu mieux coiffée puis je suis repartie. J'ai du temps devant moi, donc je vais rendre une petite visite à Harrison à l'hôpital. Je me suis dirigée instinctivement à l'étage n°4, chambre 203. Le personnel me connais, du moins ils connaissent la famille Ford. Nous venons assez souvent, sauf mon fils. Une fois devant la chambre, je suis entrée sans toquer. Comme je m'y attendais, Harrison était toujours là, allongé avec ses nombreux tuyaux. Je me suis approchée en l'embrassant sur le front et lui disant que c'était Carrie. Je sais qu'il ne m'entends pas, mais je suis obligée de lui parler. Enfin, j'ai avancé le fauteuil et j'ai pris sa main en le regardant. Il devrait avoir 40 ans pour arrondir, mais on dirait qu'il a la cinquantaine. Il a également une barde de quelques jours, les aides-soignantes n'ont pas dû le raser. Je vais le faire moi-même, comme ça il rajeunira un peu. Je me suis levée pour fouiller dans ses affaires et sortir un rasoir et de la mousse à raser. J'ai également pris la bassine qu'il y a dans la salle de bain, pour sa toilette. Enfin, je ne vais pas le laver, c'est juste pour rincer le rasoir ! Je ne suis pas habille pour faire ça. Tout en le rasant, je lui parlais de tout et de rien. Mais particulièrement de son fils ! Comme quoi il avait eu les félicitations de tous ses professeurs et surtout, de son diplôme. Ensuite, je me suis mise à rire.

"Tu imagines si j'aurais eu ce diplôme ? La tu n'aurais pas pu me dire non pour le sexe ! J'ai souri en passant ma main dans ses cheveux bruns. Tu me manque mon amour."

J'ai fini de le raser, je l'ai donc rincé et essuyé puis j'ai rangé tout ce que j'avais sorti. Je suis retournée à ses côtés pour poser ma tête sur son torse, j'aimais sentir son cœur battre. C'est ça qui m'aide à tenir le coup. 

"Hier j'ai compris que Junior était grand. Tu sais pourquoi ? Parce que hier il est venu à la soirée Playboy et il était distrait par les autres femmes derrière moi. Puis il m'a bien regardé aussi. Tu imagines à 12 ans ?! Il grandit si vite ... J'ai marqué une pause. J'aimerais que tu sois là, avec moi, avec nous."

Les larmes me montaient aux yeux, donc j'ai enfoui mon visage dans son torse. J'aimais être avec lui et sentir son odeur. Je donnerais tout et n'importe quoi pour qu'il se réveille, pour pouvoir le serrer dans mes bras. Si je pouvais, je lui donnerais ma vie. Grâce à lui, j'ai su ce que ça faisait d'être aimé et surtout, heureuse. Je l'ai été avec mes parents, certes, mais Harrison est une personne extérieure donc ce n'est pas pareil. D'ailleurs, j'ai été maman grâce à Harrison. J'ai eu une famille grâce à lui également. Je l'aime plus que tout.

''Harrison... Dis-je à bout de voix. Réveille toi, s'il te plaît. Je me suis redressée pour le regarder, les larmes coulant sur mes joues. Tu me manques. Pourquoi ça doit m'arriver à moi...''

J'ai éclaté en sanglots.
J'ai agrippé les draps de son lit de toutes les forces et j'ai laisser mes yeux pleurer. Je ne pleure pas souvent, mais là entre la fatigue, le stress, les factures qui s'accumulent, mon fils... J'ai craqué. Quand j'ai relevé la tête pour respirer, j'ai regardé le drap. Il était assez mouillé. J'ai sorti un mouchoir de mon sac pour m'essuyer les yeux et pour me moucher. J'ai de nouveau embrasser Harrison sur le crâne.

''Je t'aime. J'ai reposé encore une fois mes lèvres sur le haut de sa tête. Tu n'as pas le droit de me laisser toute seule encore longtemps. 12 ans c'est suffisant. J'ai besoin de toi. Je l'ai embrassé encore et encore. Bats-toi mon chéri. Reviens moi. J'ai besoin de toi...''

Des larmes coulaient encore de mes yeux. Je n'arrivais pas à m'arrêter de pleurer.
D'habitude, quand je lui rends visite ça se passe bien. Je n'ai plus craqué depuis un bon moment. Je suis comme ça, je garde tout en moi et ensuite, j'explose. J'essaye d'exploser quand je suis toute seule, jamais devant des personnes. Mais là, c'est différent. Déjà parce que Harrison n'est pas conscient de ce qui se passe et donc, il ne s'en souviendra plus à son réveil. Oui, il va se réveiller. Du moins, je l'espère... Quand je me suis calmée, j'ai reposé ma tête sur son torse.

''Je sais que tu aimerais voir ton fils. Tu voulais tellement que se soit un garçon. J'ai souri en repensant à ces souvenirs. Mais c'est impossible. Enfin, pour l'instant. J'aurais peut être dû l'amener quotidienne ici, il se serait calmé avec le temps. Mais d'un autre côté, ça l'aurait peut être traumatisé. Je sais pas, je suis perdue.''

J'ai continué à lui parler pendant des heures, toute l'après-midi pour être exact. Nous avons été dérangés par une aide-soignante qui passé pour voir si tout allait bien. J'en ai profité pour lui dire que je l'avais rasé.

''Merci. Nous étions un peu débordé ce matin !"

"Pas la peine de vous justifier.'' répondis-je.

Elle est partie, puis j'ai préparé mes affaires. Moi aussi je dois m'en aller, j'ai un fils à récupérer. J'ai embrassé Harrison pour la énième fois en lui disant que je l'aimais plus que tout.

''Réveille toi, s'il te plaît mon amour. Je t'aime plus que tout Harrison.''

Je ne voulais pas partir, mais je n'avais pas le choix. Je me suis dirigée à ma voiture, avant de soupirer. J'ai secoué la tête pour faire sortir Harrison de ma tête puis j'ai pris la route pour me rendre chez mes grands-parents. Mon fils doit me maudire de l'avoir laissé autant de temps là-bas. Il aime ses grands-parents, mais il préfère être à la maison, avec moi, même si nous ne nous parlons plus.

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