33. Futurs parents.

''On va devoir penser au futur Harrison. Il m'a regardé avec un air interrogateur, le moment est venu de lui annoncer qu'il va être papa. Je sors de chez l'infirmière. Je, je suis enceinte. De cinq semaines.''

Je n'ai pas pu le regarder en face, j'ai plutôt regardé mes mains. Il y a eu un silence, puis il a soupiré avant de me demander ce que je comptais faire, si je comptais avorter.

''Je sais pas, je pensais qu'on pourrait en discuter ensemble.'' répondis-je timidement.

''Oui, d'accord, mais toi tu veux faire quoi ? Moi je peux m'occuper d'un bébé, j'ai les moyens financièrement. Mais toi, tu es jeune et tu vis chez une famille d'accueil. C'est plutôt à toi de décider.''

''Non. Je veux qu'on décide ensemble ! Je ne peux pas prendre une telle responsabilité toute seule !"

Je me suis levée pour lui faire face, j'étais énervée. Il m'a regardé surpris, avant de prendre mes mains en me disant gentiment qu'il s'excusait.

''Pour ma part, je serais heureux d'élever ce bébé avec toi, vraiment. Le problème pour moi ce n'est pas de savoir si tu vas avorter où non, c'est plutôt notre relation, élevé-prof tu vois.''

''C'est vrai. Je vais répondre quoi moi quand on va m'harceler pour que je dise qui est le père ?! Puis Marion va vouloir te voir sûrement, enfin Mark.''

''Pauvre Mark. On l'a entraîné dans une de ces histoires... Mais on ne peut pas reculer. On va avoir de sérieux problèmes sinon. Je n'ai pas répondu, il a de nouveau prit la parole. Tu sais, on va se donner 24h pour réfléchir. De ton côté, tu écrits pourquoi tu dois avorter et de l'autre, pourquoi tu ne dois pas. Je fais de même et on met tout ça au clair demain à midi.''

''Ça ne ferait pas 24h concrètement, mais oui, c'est bon.''

Il m'a embrassé langoureusement avant de me chuchoter qu'il m'aimait et que tout allait s'arranger. Il a ouvert la porte et on sait quitté.

__

Au lieu de faire mes devoirs, j'ai fais ce qu'Harrison m'a demandé. La petite liste ! Contrairement à ce que je pensais, les raisons se sont bousculées dans ma tête. Je me suis couchée assez tard pour mettre tout ça au clair et au propre, je n'ai pas trop une belle écriture donc bon ... 

Je n'ai pas réussi à fermer l'œil. Je n'arrêtais pas de penser à cette grossesse et donc, aux problèmes. Harrison va risquer gros si on se fait choper, très gros. J'ai dû m'endormir vers les 2-3h du matin pour me réveiller à 6h30, j'avais vraiment la tête dans le cul ! Je me suis précipitée dans la salle de bain pour y être la première, une salle de bain pour 4 ado c'est pas pratique. Je me suis passée de l'eau froide sur le visage pour me réveiller, je me suis habillée et coiffée. Je suis ensuite descendu pour prendre mon petit-déjeuner. Contrairement à d'habitude, je n'avais pas si faim que ça. Marion l'a remarqué, elle m'a demandé ce qui n'allait pas. J'ai simplement répondu que je m'inquiétais pour mon contrôle car, je n'avais pas trop réussi. Elle m'a cru. Elle aussi, elle va me tuer quand elle va voir que je n'ai fait que lui mentir ... Nous sommes partis au lycée comme d'habitude. On est vendredi, donc le dernier jour ! Ce soir c'est les vacances, enfin. Les fêtes de Noël approchent également, la période que je déteste le plus dans l'année. Mais bon, il faut que je me bouge à trouver un cadeau pour Harrison ! 

Je n'ai rien écouté des cours du matin, je gribouillais sur mes feuilles. J'ai eu quelques nausées, mais s'en plus. Je ne vomis pas pour l'instant, c'est déjà ça. Une fois la pause du midi arrivée, je me suis précipitée à l'extérieur. Harrison m'a donné rendez-vous chez lui, je me suis donc dépêchée pou profiter le plus possible de lui avant la reprise des cours, mais surtout pour qu'on puisse bien discuter. Bien sûr, il était déjà là quand je suis arrivée, je suis donc entrée en disant bonjour à son chien qui m'a sauté dessus et je me suis élancée dans les bras de mon chéri qui semblait ravi de me voir, comme à chaque fois. Nous nous sommes installés sur le canapé, puis j'ai sorti ma liste. Je voulais en finir avec tout ça. Il m'a donné la sienne et j'ai étais vraiment surprise de voir que l'ont avait mi les même raisons ! Que j'étais trop jeune et que notre relation était déjà impossible, mais que ça renforcerais notre relation et donc, notre amour. Ça ne va pas nous aider.

"En conclusion ?" ai-je demandé une fois la lecture finie.

"Hmm ... Tu t'es renseignée sur l'avortement ? Parce que si tu ne connais pas les différentes méthodes et tout le tralala ..."

Je ne connais rien sur l'avortement, donc nous avons fait quelques recherches. Côté positif, il est remboursé à 100% par l'assurance maladie, mais le côté négatif sont les rendez-vous. La méthode par médicament est autorisé jusqu'à 7 semaines de grossesse, donc je pense opter plutôt pour celle-ci si j'avorte. Je ne veux pas passer sur la table d'opération.

"Attends, on regarde quand même pour la méthode chirurgicale."

C'est ce qu'on a fait, mais non. Hors de question. Sans faire attention, Harrison est allé sur un site où tout est détaillé, donc je sais que mon bébé va être déchiqueter. Il en est hors de question ! On a alors cherché plus de détail sur celle médicamenteuse, rien de plus rassurent. Des douleurs peuvent être évaluées à 8 sur une échelle de 10 pour les femmes n'ayant jamais eu de grossesse et qui sont habituées à des règles douloureuses ... En gros, moi.

"L'expulsion de l'oeuf ? Harrison, je ne pourrais pas assister à ça."

"Tu ne seras pas seule, je serais là."

"Je sais, mais je ne sais pas si je serais assez forte."

J'ai posé ma main droite sur mon ventre. Ce bébé n'a rien demandé et c'est lui qui va subir les conséquences, ce n'est pas juste. Harrison m'a attiré vers lui sans rien dire en m'embrassant les cheveux avant de poser sa main sur la mienne. Nous sommes restés ainsi un bon moment, puis j'ai soupiré. Je sais ce qu'on va faire. 

"On le garde."

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