Je me suis faite engueulée par Marion quand je suis rentrée. Bon, je m'en fou, mais ça me fait chier d'entendre toujours la même chose !

"Tu es sous ma responsabilité, Carrie !"

"Je le sais ! Je suis pas loin Marion, arrête de dramatiser ! Si c'était tes enfants, tu ne serais pas autant sur leur dos."

J'allais monté dans ma chambre, mais je me suis retournée pour annoncer à Marion que samedi j'étais avec mon chéri. Elle n'a pas voulu, mais je lui ai dit que je voulais aller à Burbank pour voir mes parents, avec lui. Elle a soupiré en me disant que je devais être rentrée avant la tombée de la nuit, donc vers 17h.

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Je suis partie chez Harrison à pied, il était à peine 9h. Je suis sûre qu'il dort encore ! Je suis arrivée presque une heure après, il venait tout juste de se lever ...

"Alors la Belle aux bois dormants, on se réveille ?" dis-je en me précipitant sur lui.

J'ai ébouriffé ses cheveux rebelles avant de l'embrasser. Il a mangé son petit déjeuné en vitesse puis il sait habillé. Pour aller au cimetière de Forest Lawn, il faut deux heures de route environ, on mangera donc là-bas !

"Harrison, on pourra s'arrêter chez un fleuriste ?" dis-je en enfilant ma veste.

"Bien sûr chérie. Tu as de l'argent ?"

"Oui, l'argent de poche que me donne Marion."

"Tu peux le garder, je m'occupe des fleurs." il m'a sourit avant de m'ouvrir la porte.

"Non Harrison ! C'est très gentil de proposer, mais je veux m'en charger moi. Tu peux toujours en acheter si tu veux, mais je veux payer les miennes avec mon argent."

"On fait comme ça alors !" il m'a embrassé avant de fermer la porte de sa maison à clé.

Nous sommes monté en voiture, il a branché son GPS puis nous sommes partis ! On ne risque pas de rencontrer quelqu'un du lycée, là-bas !

Après deux heures de voitures, il était presque 12h15. J'ai proposé à Harrison de manger un bout avant d'aller au cimetière, comme ça nous pouvons prendre notre temps. Il acquiescé puis nous nous sommes arrêtés devant un petit restaurant charmant !
Nous avons très bien mangé, le repas était copieux, mais délicieux ! Nous sommes ensuite partis chez un fleuriste. J'ai acheté des fleurs de mon côté comme Harrison. Puis il m'a tendu un bouquet de rose rouge.

''Celles-ci sont pour toi.''

Il m'a souri, j'ai fais de même avant de les prendre dans mes mains et de les sentir.

''Par contre, je dois les payer avant.''

''Tu m'offres des fleurs alors que tu n'as pas payé ?'' je me suis mise à rire.

Il a rigolé aussi, puis nous nous sommes dirigés à la caisse.
Une fois dans la  voiture, il a branché le GPS pour aller au cimetière. Nous avons tourné en rond pendant plus de 30 minutes ! A force, il a demandé à un passant.

''L'entrée et juste là, vous ne pouvez pas la manquer !"

Bah si, on est passé devant plus de trois fois...
Nous avons remercié la passante puis nous nous sommes garé devant les grilles du cimetière. Nous sommes sortis avec nos fleurs, puis Harrison m'a demandé dans quelle allée mes parents reposaient.

''Bonne question, je ne sais pas.''

Nous avons soupiré avant de nous reparer pour chercher leur tombe ! Au bout d'une bonnes dizaines de minutes, j'ai appelé Harrison. J'avais trouvé ! C'était dans l'allée des cerisiers.

''Ça me fait mal au cœur. Elle est en piteuse état.''

''Non chérie. On retire les fleurs fanées et les feuilles mortes, puis ça sera mieux !"

Il avait raison.
Une fois propre, nous avons déposé nos fleurs. C'était plus coloré maintenant ! Je me suis accroupie en posant ma main sur le marbre froid, puis j'ai fermé les yeux. J'ai repensé à tous mes souvenirs avec eux, même si je commençais à en avoir de moins en moins... J'avais l'impression qu'ils n'avaient jamais existé quelques fois. Je sais que c'est horrible de dire ça, mais plus le temps passe et plus les souvenirs s'estompent. Heureusement qu'il me reste des photos !
J'ai réouvert mes yeux un peu plus tard, ils étaient humides. Je me suis retournée croyant voir Harrison, mais il n'était pas là. J'ai regardé à ma droite et à ma gauche, il faisait les cents pas un peu plus loin. J'ai embrassé la pierre tombale de mes parents en arrangeant une dernière fois les fleurs, puis je suis partie rejoindre Harrison.

''Pourquoi tu t'es éloigné ?" lui ai-je demandé en lui prenant le bras.

"Je pensais que tu voudrais rester un peu seule.''

''Je t'aime.''

''Je sais.'' il m'a souri avant de m'embrasser.

Nous sommes partis rejoindre sa voiture en silence. Nous avons quitté le cimetière puis il a prit une route qui me disait quelque chose. Je lui ai donc demandé de continuer tout droit et de tourner à gauche. Il n'a rien dit, il m'a écouté. Le paysage avait changé, mes la route était toujours là même. J'ai un bon sens de l'orientation en général, je me perds très rarement. Puis, j'ai grandis ici, à Burbank.
Nous avons roulé pendant une bonne vingtaine de minute, puis nous sommes arrivés dans un lotissement. Là, j'étais un peu perdue je dois l'avouer. Mais j'ai ordonné à Harrison de continuer tout droit.

''On va se perdre et on va camper dans les bois. La voiture va tomber en panne et on ne pourra plus rentrer. Pour finir, on va se faire zigouiller par un serial-killer.''

Il a dit ça tellement naturellement que je suis partie dans un fou rire incontrôlable ! Je n'arriverais plus à m'arrêter jusqu'à ce que l'on tombe sur un croisement.

''Droite ou gauche, bébé ?"

''Droite, il me semble.''

''Mais on va où, au juste ?"

Je n'ai pas répondu, j'ai simplement haussé les soucils. Je ne veux pas lui dire car, je ne sais pas si j'aurais la force de vraiment y aller. Je veux juste passer devant, on verra au moment venu.
J'ai de la chance d'avoir Harrison. Il ne me dit jamais non et il ne pose jamais de question, je suis vraiment très chanceuse ! Et surtout, il est toujours là pour moi et je sais qu'il m'aime.

Nous avons continué le trajet silencieusement, jusqu'à ce que je dise à Harrison de stopper la voiture. Je suis sortie, puis il m'a crié dessus.

''Mais attends moi ! Je peux pas me garer au milieu de la route !"

Je ne l'ai pas écouté, j'ai continué ma marche jusqu'à cette maison que je connaissais si bien. Je me suis avancée au portail noir que j'ai attrapé avec mes deux mains, en plongeant mon regard dans le jardin.