Introduction de mon Mémoire
Hello !
Avant toute chose je vous avais promis de vous montrer mon Intro. Dans un essai pour me remotiver... !
Information : il doit faire 40 pages avant le 8 juin. Il fait actuellement 20 pages grâce aux pages de présentation, à la biblio, au sommaire et tout, et aux pages vide que j'ai laissé après chaque point (technique de saut de page be like).
Bref, la galère...
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Introduction
En 1898, La Mouette de Tchekhov, qui avait connu un échec deux ans auparavant au Théâtre Alexandrinski de Pétersbourg, fait un triomphe au Théâtre d'Art dans une mise en scène de Stanislavski. Pour garder une trace de ce succès qui l'a rendu profondément heureux, et à la première duquel il n'a pas pu assister parce qu'il était retenu à Yalta, Tchekhov réclame une photo qui n'a probablement jamais été faite.
A A. Grouzinski, 24 janvier 1899, Yalta
[...] Vous connaissez bien V. V. Kaloujski (Loujski), s'il vous plaît, quand vous le verrez, demandez-lui qu'il donne l'idée à tous les participants de la Mouette de faire une photo en costume et maquillage, en groupe, et de me l'envoyer en souvenir, et, en plus de ça, de m'envoyer une photo de chacun, sans maquillage. Je serais très reconnaissant.
Le costume a une importance pour Tchekhov puisqu'il veut pouvoir le voir et en garder une trace. Quel est alors l'intérêt du costume dans la mise en scène triomphale de Stanislavski et que Tchekhov veut sauvegarder.
Si j'ai choisi d'étudier les costumes, tout particulièrement dans La Mouette, c'est tout autant pour sa localisation temporelle, à un moment de rupture de l'évolution du théâtre, que pour la pertinence de l'esthétique de Tchekhov lui-même. De plus, La Mouette comprend plusieurs dimensions, que Stanislavski décrit dans son livre Ma Vie dans l'art : « Tchekhov a prouvé mieux que personne que l'action scénique doit être entendue au sens interne [...] l'action intérieure opère sur nous par contagion, elle envahit notre âme et s'en rend complètement maîtresse ». Ce sens interne peut s'appliquer tout autant aux costumes.
Et si Tchekhov tient à la place du costume, il en laisse une trace plutôt visible dans les didascalies de sa pièce ou à travers la voix de ses personnages.
Les changements esthétiques de l'époque de la mise en scène et de l'écriture de La Mouette, s'inscrivent aux costumes. La propagation du naturalisme aux autres arts conçoit le décor de façon très détaillé – qu'il tient du courant littéraire de Zola, par exemple. Le costume se veut aussi très détaillé et comme prolongation du réel, au service de la peinture d'un paysage social, tenant à montrer la fatalité du milieu. C'est cette esthétique, en partie, qu'on peut retrouver dans l'œuvre de Tchekhov. Mais pas seulement.
Quasi-simultanément, ce mouvement naturaliste s'accompagne d'un autre courant : le symbolisme. Dans La Mouette c'est, par exemple, à travers le théâtre de Treplev que Tchekhov use de cet esthétique. Dans ce cadre, le costume symboliste va être un moyen de laisser place à la psyché humaine, c'est-à-dire l'ensemble des manifestations consciente et inconsciente de la personnalité d'un individu. C'est donc un courant artistique qui s'attache à montrer l'invisible. De ce fait, son costume va paraître, lui, débarassé du réel, ou du moins il va vouloir le suggérer.
L'intersection entre ces deux esthétiques naissantes, où se situe le costume, qu'elles soient en tension ou complémentaire, créé ce que Jean-Pierre Sarrazac appelle le « carrefour naturalo-symboliste » comme il le nomme dans La Mise en crise de la forme dramatique.
Pour autant, on ne pourrait pas classer Tchekhov, il ne s'inscrit explicitement dans aucuns mouvements esthétiques. Il fait des allusions discrètes aux pratiques et aux aspirations du naturalisme et du symbolisme – par exemple avec le petit théâtre de Treplev – par le biais de la voix de ses personnages. Ce sont des procédés et des techniques qu'il emprunte et utilise dans son œuvre, et qui s'applique également aux allusions des costumes de sa pièce.
L'étude du costume dans La Mouette, dans cette perspective, est d'une profonde richesse et c'est l'une des clés de la réussite de Tchekhov et Stanislavski.
Comme le dit Roland Barthes dans Les Maladies du costume de scène : « le costume est sain quand il laisse l'œuvre libre de transmettre sa signification profonde » A ce titre, le costume est donc une empreinte, un témoin des changements esthétiques théâtraux, dramatiques, de ce tournant artistique de la fin du 19e.
Au 19e siècle, l'usage au théâtre est que l'acteur possède sa propre garde-robe de costumes, qu'il gère personnellement, et qu'il achète lui-même pour servir son jeu. De plus en plus, cette démarche individuelle va évoluer dans cette période de mutation, et va mettre le costume au service du théâtre et plus seulement au service de l'acteur. « Si le serviteur devient plus important que le maître, alors le costume est malade » dans cette citation, Barthes met en avant le rôle du costume et la possibilité qu'il devienne « malade » si son service dépasse celui qu'il doit avoir selon lui, c'est-à-dire sa valeur fonctionnelle à la scène.
Le costume, en général, joue alors à la fois un rôle théâtral et social. Il devient un enjeu esthétique dramatique, au service de la mise en scène et de ses volontés novatrices.
Une question se pose alors : Dans l'œuvre La Mouette de Tchekhov, comment le costume est-il un témoin de l'évolution esthétique théâtrale, et à la fois une empreinte sociale de son époque ? L'illustration de cette problématique peut passer par la toute première réplique de la pièce, de Medvenko à Macha : « D'où vient que vous soyez toujours en noir ? ». Tchekhov nous donne une note de valeur dès le début de sa pièce, nous parlant du costume à travers la voix de ces deux personnages qui introduise la pièce. Medvenko cherche une explication rationnelle, voire sociale, aux choix vestimentaires sombre de Macha qui répond « Je suis en deuil de ma vie. Je ne connais pas le bonheur. ». Réponse évasive et métaphorique, qui amène une esthétique qu'on pourrait dire symboliste, dans sa manière de répondre et dans le « pourquoi » de sa tenue.
L'analyse dramatique des costumes pourra donc servir. Elle révèle que Tchekhov leur accorde une place non négligeable, que cela soit par le biais des didascalies, que dans les répliques de ses personnages. Pour cela, quatre personnages de La Mouette seront ciblés et pris en exemple dans cette étude : Nina [Mickhaïlovna Zarétchnaïa], Treplev [Konstantin Gavrilovitch], Arkadina [Irina Nikolaïevna], et Trigorine [Boris Alexéïévitch]. Ce choix a été guidé par la disparité qui existe entre ces quatre personnages, qu'elle soit sociale, générationnel ou psychologique. D'une part, ce sont deux femmes et deux hommes, d'une autre part, les uns cherchent le succès (Nina et Treplev) alors que les autres sont déjà célèbres (Arkadina et Trigorine). Ainsi, ces quatre personnages antagonistes offrent une grande palette d'analyse du costume par des cadres sociaux différents.
Le plan de ce mémoire va permettre de retrouver l'empreinte du costume sur différents niveaux, tout en alimentant la réflexion de l'analyse dramatique de la pièce La Mouette. Dans un premier temps, la question sociale sera au centre, essayant de démontrer le côté social, reflet de la société, qu'acquière le costume. Cet acquis social met en avant l'humain et la société, et c'est ce que nous étudierons. Le costume peut représenter la vie réelle des personnages dans leur vie social, ainsi que dit Roland Barthes « il doit être une humanité ». Jusqu'à pousser le raisonnement dans un point de vue naturaliste appliqué au costume, comme un marqueur de son époque, de l'humanité des personnages.
Dans un second temps, le costume laisse des traces dans l'esthétique du théâtre lui-même. Toujours à travers l'étude dramatique de La Mouette, nous montrerons qu'il traduit l'esthétique et le fonctionnement du théâtre de cette époque : ainsi, sa mise en abîme sera au premier plan. D'un autre côté, le costume sera étudié esthétiquement, avec un point de vue symboliste. Il possède une réserve de sens dont il dispose pour le spectateur, ou plutôt, pour Roland Barthes : « la cellule intellective ou cognitive du costume de théâtre, son élément de base, c'est le signe ».
Enfin, la mise en scène de Stanislavski sera peut-être étudiée.
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Bibliographie pour l'introduction :
Anton Pavlovitch Tchekhov, La Mouette, traduit du russe par Françoise Morvan et André Markovicz, Arles, Acte Sud (Coll. Babel : n°188), 2001.
Jean-Pierre Sarrazac, Mise en crise de la forme dramatique, Louvain-la-Neuve, Etudes Théâtrales, 1999
Roland Barthes, « Les Maladies du costume de théâtre », Théâtre Populaire, In : Les Essais Critiques, n°12, mars-avril 1955
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Plan détaillé :
I. Les costumes comme marqueur social
1. L'Humain et le social au centre
a. Le code social du naturalisme
b. Le milieu social et le costume : qui détermine l'autre.
c. Le gestus social de Brecht
2. Peinture d'un paysage de vie réel
a. Psychologie et théorie de la vie
b. L'organicité du costume
c. Le costume entre réel et fiction
II. Les costumes comme indices de théâtralité
1. Mise en abyme
a. Le théâtre dans le théâtre : et le costume ?
b. Le costume dans la performance de l'acteur sur scène
c. Opposition costume du théâtre commercial et du "nouveau" théâtre
2. Les symboles du symbolisme
a. Suggérer le réel
b. Le costume comme signe
c. Minimalisme et brièveté
d. Symbolisation de la mouette
III. La mise en scène de Constantin Stanislavski
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Comme on dit : TADAA ! Si vous avez compris la moitié, c'est que c'est anormal xD !
Bon, maintenant, vous voyez le genre de problème auquel je suis confronté ?
J'ai presque fini de faire le résumer de mes parties pour envoyer à ma directrice de mémoire, toute mes recherches sont quasi bouclée, il me manque plus qu'à les classer pour écrire mes parties en me reposant sur des théoriciens... ah ah. C'est toute la problématique d'un mémoire, il ne faut jamais dire quelque chose sans le justifier par un auteur ou une citation, tu ne peux pas affirmer, rien ne vient de ton imagination (et ça c'est dur pour moi). Un mémoire est un début de recherche, c'est pas de la rigolade...
A compter de demain, il me reste trois semaines pour le finir avant de devoir le rendre, le 8 juin. Autant dire que ça va être serré, mais soit. Je préfère écouter ma psy et Elise (c'est ma pote) qui me disent de prendre une chose à la fois en me persuadant que petit à petit je vais y arriver. Tant pis si j'écris de la merde, au moins se sera fait et j'aurais plus qu'à me défendre à la soutenance oral mi-juin.
Voyez, je ne suis même pas sûr encore d'ajouter la troisième partit sur Stanislavski, même si j'ai quelques recherches là-dessus, mais j'ai peur que ça soit inégale et que je fasse très peu de pages pour Stanichou...
Façon j'ai pas le choix, sinon je redouble... Et si je redouble quand même, eh ben non je redouble pas et je me barre de la fac. Et si je me barre, j'irais trouver un boulot dans le service civique artistique et puis voilà...
Je ne redoublerais pas pour rester encore deux ans enfermé à la fac ToT
Bref, j'arrête de déverser le désespoir de mon avenir sur vous ! Promis, la prochaine fois se sera plus cool !
Allez, bon dimanche ! Dernier jour de confinement MAIS ça ne veut pas dire que vous devez vous ruer dehors dès demain ! Je compte sur vous pour pas faire les cons (comme mon frère qui sort direct demain à Lille en plus).
Bisous et amour sur vous !
PaulaTena
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