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Auteur : @Aimie_de_la_lune 

thème : je te déteste tellement que je voudrais que tu disparaisses

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— Monsieur Stark ? Vous m'entendez ? C'est Peter... On a gagné... On a gagné, M'sieur Stark. Vous avez réussi, on a gagné... J'suis désolé...

Sa voix se brisa sur la dernière phrase. Les larmes coulaient sur ses joues, mais il ne le sentait pas. Il ne sentait pas non plus la douleur de ses multiples blessures qui résultaient de son combat contre les sbires de Thanos. Non, il ne sentait rien de tout ça. Il sentait juste un énorme bulldozer réduire son cœur à néant. Ce ne pouvait pas être vrai, non, pas Monsieur Stark.

Il sentit qu'on l'attrapait par le bras pour l'aider à se relever, et il vit, à travers les larmes qui embrouillaient sa vue, Pepper Potts s'agenouiller auprès de son mari. Elle lui chuchota quelques mots et l'embrassa sur la joue.

Et le réacteur ARK qui se battait jusque là pour scintiller s'éteignit. En même temps que la petite étincelle de vie qui subsistait dans les yeux de Tony Stark.

****

Des deux semaines qui suivirent la bataille finale contre Thanos, Peter n'en garda qu'un vague souvenir. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il avait passé la majeure partie de son temps roulé en boule dans son lit, à pleurer toutes les larmes qu'il pouvait pleurer. Sa tante, restée sur Terre pendant les cinq années qu'il avait manquées, avait bien tenté de le dérider, sans succès. Elle appelait souvent Happy, ça Peter le savait grâce à son ouïe super-développée. Ils parlaient généralement de lui, elle disait qu'il n'allait pas mieux, qu'il avait encore refusé de manger, et que ses notes chutaient.

Peter se souvenait du jour des funérailles de Tony comme du jour durant lequel il avait eu le plus mal à la gorge à force de retenir ses larmes. Il n'avait pas voulu pleurer ce jour-là. Il estimait qu'il n'en avait pas le droit. Après tout, c'était vrai, comparé à Pepper ou Happy, il ne connaissait pas réellement Tony Stark. Alors il avait serré les dents, et tenté tant bien que mal de ne pas pleurer.

Et aujourd'hui, près de quatre mois après la victoire contre Thanos, Peter n'avait toujours pas réussi à faire son deuil. Près de quatre mois après la victoire contre Thanos, Peter n'avait pas renfilé son costume de Spider-Man, qui lui rappelait trop de souvenirs douloureux de week- ends au Complexe avec Tony. Le Complexe avait été reconstruit, mais Peter, hanté par le souvenir de son mentor, n'y avait pas remis les pieds et, quand Captain avait essayé de l'appeler, il lui avait raccroché au nez. Il ne pouvait juste pas entendre sa voix. C'était trop dur.

La première semaine, il avait aussi refusé de voir Happy, mais après une discussion avec sa tante, Peter avait consenti à ce qu'elle l'invite à dîner.

Les écouteurs enfoncés dans les oreilles, la tête appuyée contre la vitre du train, Peter essayait de ne pas penser. Trop de pensées noires et de souvenirs affluaient, comme tous les matins, dans son esprit. Lorsque le train s'arrêta non loin de son école, Peter se leva avec un soupir et descendit.

Il passa les grilles de Midtown, et alla machinalement vers son casier. Ned l'intercepta en chemin, et commença à lui parler de tout, et surtout de rien. Peter répondait par des « Mmh.. »

et des « Ouais » sans vraiment écouter ce qu'il lui disait. Il claqua la porte de son casier, et suivit Ned en direction de sa salle de classe.

Peter remarqua que Flash était déjà là, mais il paraissait en grande conversation avec un de ses amis. Peter ne put s'empêcher d'écouter ce qu'ils disaient.

— Arrête de te faire des illusions, il est mort, c'est tout, disait l'ami de Flash.— Ah oui ? Alors comment ça se fait qu'on n'en entende pas parler ?

— Parce que personne ne sait qui c'est, mais je te dis, il est mort, en même temps que Tony Stark.

— Non, répliqua Flash. Il se remet de ses blessures, et il reviendra bientôt, tu verras.

Son ami secoua la tête avec désolation, ne sachant plus quoi faire devant l'obstination de Flash.

— Ça fait quatre mois, là. Quand est-ce que tu vas l'accepter ? Spider-Man est mort, c'est tout !

Flash grogna une réponse inintelligible, avant de se rendre compte que Peter était là. Il lui lança une pique, qui devait sans doute être cinglante vu comment son ami rit, mais Peter ne l'entendit pas. Alors comme ça, les gens pensaient qu'il était mort ? Tant mieux, ça l'arrangeait. Il ne comptait pas retoucher à son costume de toute façon.

— Peter, ça va ? chuchota Ned.

— Oui, oui évidemment que ça va.

Ned fit une moue peu convaincue. Peter n'allait pas bien, ça non, mais jamais il ne l'avouerait. Il était bien trop têtu pour ça.

— Tu sais, Peter, ta tante m'a appelé l'autre jour... commença-t-il, hésitant.— Ah ? Pourquoi ?

— Elle dit que tu manges pas assez, et que tu fais des cauchemars, la nuit...

Peter baissa la tête. Il mangeait suffisamment, quand même, May abusait. A chaque repas, il finissait son assiette (qu'il avait à peine remplie du quart, mais ça il ne le voyait pas). Pourquoi avait-elle appelé Ned ?

— Peter, il aurait pas voulu que tu t'infliges ça à toi-même...

Peter sentit peu à peu la colère monter en lui. De quoi Ned se mêlait-il ? Il n'avait jamais rencontré Tony Stark, comment osait-il dire des choses pareilles ?

— Qu'est ce que tu en sais ? jeta Peter. On n'aura jamais l'occasion de lui demander maintenant, vu qu'il est mort !

Ned n'insista pas. Il lui lança un regard où on pouvait clairement lire la pitié, mais n'ajouta rien. Peter devina alors que May et lui s'étaient concertés dans son dos pour lui parler. Ce qui n'arrangea pas son ressentiment.

La cloche sonna à cet instant, coupant court à la dispute qui pointait à l'horizon, et les élèves entrèrent dans la salle de classe.

****

Peter traversait le champ de bataille, le gant de l'infini serré contre lui. Soudain, des robots l'encerclèrent et l'attaquèrent de toutes parts. Il ne parvint à leur échapper que grâce à ses pattes d'araignées qui sortaient de son dos. Il tira une toile pour s'envoler, et percuta il-ne- savait-quoi de plein fouet.

Au ralenti, il vit le gant lui échapper des mains, et tomber pile entre Iron Man et Thanos. Au ralenti, il vit le sol se rapprocher inexorablement. Au ralenti, il vit le Titan et Tony se précipiter tous les deux vers le gantelet.

Puis il percuta le sol, et tout redevint à vitesse normale. Thanos avait enfilé le gant, mais quelque chose n'allait pas. Peter ne sentait aucune énergie émaner du gantelet, quelque chose clochait.

— Je suis à présent inéluctable, dit Thanos.

Et il claqua des doigts. Mais rien ne se produisit. Frappé d'horreur, Peter tourna alors son regard ver son mentor. Les six pierres d'infinités glissaient le long du gantelet d'Iron Man, et vinrent se placer juste sur ses jointures.

— Non...

— Et moi, je suis Iron Man. Et il claqua des doigts.

****

Peter se réveilla en sursaut, le corps dégoulinant de sueurs froides. Il s'assit dans son lit, et respira profondément. C'était un cauchemar. Rien qu'un cauchemar. Encore. Le souffle court, Peter jeta un regard à son réveil digital. Il était deux heures trente et une du matin. Peter repoussa sa couette, et se leva. Il sortit de sa chambre, et alla jusqu'à la salle de bain. Il alluma la lumière et ouvrit le lavabo. Il recueillit un peu d'eau au creux de ses mains, et se rafraîchit le visage.

— Peter ? dit une voix douce derrière lui.

Il se retourna et vit May, appuyée contre l'embrasure de la porte, le regard embrouillé de sommeil.

— Va te recoucher, May, je vais bien.

— Qu'est ce que tu fais debout ? T'as fait un cauchemar ?

— Non, May, va te recoucher.

Sa tante ne l'écouta pas, et s'approcha de lui. Elle l'enlaça, et l'embrassa sur la joue.

— En tout cas, dit-elle, bon anniversaire, mon lapin.

Peter cligna des yeux. Qu'est ce qu'elle racontait ?

— Quoi ?

— C'est ton anniversaire aujourd'hui, tu n'as quand même pas oublié ?

Peter cligna des yeux une deuxième fois. C'était son anniversaire ? Vraiment ? Oh oui, il s'en souvenait maintenant, comment avait-il pu oublier ?

— M... Merci.

— T'as dix-sept ans, maintenant, tu grandis.

May le relâcha, et lui sourit. Puis, elle lui conseilla d'aller se recoucher, et disparut. Peter fit face à son reflet dans le miroir, et soupira. La dernière fois qu'il avait fêté son anniversaire, Tony était là. Il s'en souvenait parfaitement, May lui avait organisé un dîner surprise, et avait invité Tony, Pepper, et Happy. Ç'avait été le plus bel anniversaire de sa vie. Et Tony lui avait offert de nouveaux lances-toiles ainsi que le tout dernier Starkphone (en remarquant qu'il l'avait pris comme une trahison quand il avait vu qu'il ne possédait pas de Starkphone), et un stage de deux semaines pendant les vacances au M.I.T. Peter en avait bégayé de reconnaissance.

Et aujourd'hui... Et aujourd'hui... Peter préféra ne pas y penser, et suivit le conseil de sa tante. Il regagna sa chambre, et se recoucha.

Il se ne se rendormit qu'au bout d'une heure. 

****

— Joyeux anniversaire, Peter ! lui dit Ned, quand il le vit à Midtown.

— Merci.

Ned lui parla alors de sa nouvelle acquisition de Lego, le Faucon Millénium, en lui décrivant dans les moindre détails la finesse des pièces, et en l'invitant à venir le construire avec lui, comme ils l'avaient fait avec l'Étoile Noire. Peter accepta sans joie, et il écouta Ned lui lister toutes les dates auxquelles il était disponible. Puis la sonnerie retentit, coupant court au babillage de Ned.

La journée de cours lui parut extrêmement ennuyeuse. Peter n'attendait qu'une chose : que la journée se termine. Il ne savait pas ce qu'il voulait faire ensuite, mais tout était plus attrayant que de rester assis sur une chaise à écouter les explications de son professeur de sciences.

Lorsqu'enfin la cloche annonça la fin des cours, Peter rangea ses affaires, et quitta le lycée en compagnie de Ned. Peter chercha un instant une voiture noire aux vitres teintées, avant de se souvenir que Tony n'était plus là, et que les week-ends au Complexe étaient terminés. Ravalant ses larmes, il se dirigea alors vers son bus, mais Ned le retint par le bras.

— C'est quand même pas... dit-il.

Peter suivit le regard de son meilleur ami, et finit par poser le sien sur une voiture horriblement familière. Que faisait Happy ici ? La dernière fois qu'il était venu le chercher après les cours, c'était pour... Peter préférait ne pas y penser. Il suivit la voiture des yeux, et la regarda se garer juste devant lui.

Happy sortit de la voiture, un inhabituel sourire accroché aux lèvres. Il s'approcha de Peter, et l'enlaça un bref instant en lui souhaitant un joyeux anniversaire.

— J'ai une surprise pour toi, dit-il.

— Happy, t'étais pas obligé...

— Je sais.

Sur ces mots, il se dirigea vers la voiture, et ouvrit la porte du côté passager. Peter fronça les sourcils. Qu'est ce qu'il faisait ? Peter s'apprêtait à poser une question quand quelqu'un sortit sa jambe de la voiture et la posa au sol. Au ralenti, Peter vit alors sortir une personne, la seule personne qu'il n'espérait plus revoir. La seule personne qui avait ce don de le faire sentir plus important qu'il ne l'était.

Ned lui donna des coups de coude répétitifs, sa manière à lui de lui montrer son choc. Quant aux autres élèves de l'école qui étaient là, ils écarquillèrent les yeux, ou poussèrent des « Oh mon dieu ». Peter, lui, crut d'abord à une hallucination.

Tony Stark lui adressa un immense sourire, et ouvrit les bras, dans une position qui lui hurlait « Viens là, que je te serre dans mes bras ». A pas lents, Peter s'approcha de lui. Puis, il leva une main, et posa le bout de ses doigts sur le visage du milliardaire, afin de s'assurer qu'il était bien réel.

— Bon anniversaire, Underoos, lui chuchota-t-il.

Peter, incapable de se retenir, gifla violemment Iron Man.

Bon, là au moins, il était sûr que ce n'était pas une hallucination. Peter essuya ses joues trempées de larmes, et s'enfuit en courant. Il entendit à peine Happy crier son nom.

Il courut sans vraiment regarder où il allait, il courut vite et loin de... de Tony Stark bordel, il courut jusqu'à ce que courir ne lui suffise plus. Il avait besoin d'extérioriser tout le maelström de sentiments qui tourbillonnait en lui. Et pour ça, il ne vit qu'une seule solution.

Il rentra chez lui, ouvrit son armoire et revêtit le costume rouge et bleu qu'il n'avait pas porté depuis des mois.

— Bonjour Peter. C'est bon de te revoir. Tu as trois nouveaux messages en attente. Désires-tu les ouvrir ?

— Pas maintenant, Karen, parvint-il à articuler.

Peter ouvrit sa fenêtre et se jeta dans le vide. Cette sensation lui avait manqué, il ne pouvait le nier. Cette sensation de chuter, sans aucun risque, et de se balancer sur ses toiles, cette incroyable sensation de liberté lui avait manqué. Il se balança plus vite que jamais dans les hauteurs de New-York pendant deux bonnes heures, avant de se poser au sommet d'un building, et de s'asseoir sur le rebord.

Comment ? Comment diable était-ce possible ? Il était pourtant certain de ne pas l'avoir imaginé... Alors comment ? Et pourquoi ne lui avait-on rien dit ? Peter retira son masque avec hargne. Il mit soudain le doigt sur ce qu'il ressentait en ce moment même. De la colère et du dégoût.

Tony était en vie pendant tout ce temps, et ne lui avait rien dit. Comment osait-il penser qu'il lui tomberait dans les bras ? Après tout ce qu'il avait ressenti, après tout ce qu'il avait traversé, comment osait-il ?

Après avoir tant désiré entendre sa voix de nouveau, après avoir tant désiré le revoir, Peter ne voulait plus jamais entendre parler de lui. En cet instant, il détestait plus que tout l'homme qu'il avait tant admiré. Avec rage, Peter essuya les larmes qui coulaient à flot. Il ramena ses genoux contre lui et les entoura de ses bras.

Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais.

Ces trois mots résonnaient dans sa tête. Jamais Peter n'avait autant détesté quelqu'un, même pas Flash. La haine n'était pas un sentiment qu'il était habitué à ressentir, c'était même la première fois. Il ne s'en alarma même pas, et n'essaya pas de penser à autre chose. Il restait plongé dans sa fureur.

Il eut soudainement besoin d'adrénaline, cette fureur était bien trop forte pour qu'il reste assis comme ça sans rien faire. Il attrapa son masque, et le remit. Puis, il se leva, et s'approcha del'extrême bord du building. Il jeta un œil en bas, et estima la hauteur du building sur lequel ilétait perché à deux cents mètres.

Peter ne réfléchit pas plus, et sauta. Il ne lança aucune toile pour se raccrocher, il se laissa tout simplement tomber. Le vent sifflait à ses oreilles, et son corps complètement relâché se tournait et se retournait sur lui-même. Le sol se rapprochait de plus en plus, mais Peter ne ressentait pas une once d'appréhension.

Son regard se posa alors sur le petit groupe de personne qui s'était rassemblé au pied du building, et qui le regardait tomber, une main plaquée sur la bouche pour certains. Et Peter se rendit enfin compte que s'il ne faisait rien, il allait y rester.

Il ne réagit pas pour autant. Le sol se rapprochait dangereusement.

— Peter, si tu ne tires pas de toiles, je déclenche ton parachute, l'avertit Karen.

Peter ne répondit pas. Il regarda le sol se rapprocher encore et encore, avant d'enfin réagir. Il tendit le bras devant lui, et tissa une toile. Le choc fut terrible. Il allait bien trop vite pour se rattraper à une seule main, et son muscle ne tint pas le coup. Il se déchira purement et simplement, arrachant un petit cri à Peter.

Peter détestait toujours autant, si ce n'est plus, Tony Stark. Et sa haine s'étendait maintenant à Happy, qui était dans le complot aussi, mais qui n'avait pas daigné le mettre au courant.

Peter décida de rentrer chez lui. Il n'était pas fatigué, mais il ne pouvait plus voir l'ancienne Tour Avengers dominer New-York, elle lui rappelait trop de souvenirs qui ne servaient qu'à nourrir sa haine. Alors il prit le chemin du retour. Il rentra dans son appartement par la fenêtre de sa chambre, il savait que May était rentrée, mais il ne voulait pas la voir. Il alla fermer sa porte à clé, et se jeta sur son lit.

Pourquoi personne ne lui avait rien dit ? Comment Tony Stark pouvait-il encore être en vie ?Comment avait-il osé lui infliger toutes les douleurs qu'il lui avait infligées ? Peter frappa violemment son oreiller. Il en avait marre. Il détestait son ancien mentor.

— Peter, je te rappelle que tu as toujours trois messages en attente.

— Ouvre-les.

Ils lui changeront sans doute les idées. Il ne voulait plus penser à Tony. Karen lui indiqua que le premier message datait d'exactement cinq ans et trois mois.

— Petit... dit la voix de Tony. Putain, je suis pathétique... Juste t'appeler pour entendre ta voix au répondeur. Je sais même pas pourquoi je t'envoie ce message, je sais que tu l'entendras jamais. Et c'est ce qui est le plus dur, Peter. Le labo est vide, sans toi, j'ose plus y retourner. Je regrette tellement de pas avoir passé plus de temps avec toi. Je suis nul avec tout ça, tu sais exprimer ses sentiments et tout. J'arrive pas à croire que je verrai plus jamais ta petite bouille toute joyeuse, ou que j'entendrai plus jamais ta voix. Quoique j'ai pu dire, j'adore entendre ton petit babillage. Putain, tu me manques tellement, gamin. Je t'aime.

Le message s'arrêtait là. Mais Peter n'eut pas le temps de dire à Karen d'arrêter, elle lança le deuxième message, qui provenait aussi de Tony et qui datait d'exactement un an.

— Hey, Peter. Ça fait un moment. T'aurais eu vingt-et-un an aujourd'hui. Je m'étais dit qu'à tes vingt-et-un ans, je t'offrirai ta première voiture. Je veux tellement te revoir, tu me manques tellement, même après toutes ces années. Je ne peux pas m'empêcher de penser à toi quand Morgan, ma fille, touche à tout au labo, ou parle sans discontinuer de ce qu'elle a fait à l'école. J'arrive pas à tourner la page, j'arrive pas à me faire à l'idée que je te verrai plus jamais.

Il y eut une pause pendant laquelle Tony semblait réfléchir. Ou bien tentait-il de retenir ses larmes.

— On a fini par refaire nos vies, tu sais. Je me suis marié, j'aurais tant aimé que tu voies ça, et j'ai eu un enfant. Je te revois tellement à travers les yeux de Morgan, je suis sûr que vous vous seriez bien entendus tous les deux. L'alliance des deux démons, j'ose même pas imaginer le bordel que vous auriez mis à la maison... Enfin bref... Tu me manques, petit.

Le message s'arrêtait là. Peter était sur le point de dire à Karen de supprimer les trois messages, et de ne pas lancer le dernier, mais l'intelligence artificielle, sentant sans doute qu'il voulait l'en empêcher, le devança et lança le troisième et dernier message, qui datait à peine de quelques mois.

— Salut petit. Tu sais, demain on va tenter un truc complètement dingue avec les Avengers. On va essayer de tous vous ramener, on va retourner dans le passé pour récupérer les pierres avant que Thanos ne les trouve. Franchement, je sais pas si ça va marcher, mais c'est notre seul espoir. Ça fait cinq ans, et j'ai jamais été aussi près de te retrouver. Tu peux pas savoir à quel point tu m'as manqué pendant toutes ces années, j'espère vraiment que tout va marcher comme sur des roulettes. Mais évidemment que tout va marcher comme sur des roulettes, pourquoi je m'en fais... On va vous faire revenir, et hop, câlin général, soirée film au Complexe avec shawarmas, tout ça tout ça... Ça fait clairement cinq ans que j'attends de pouvoir te redire ces deux mots... A demain, Peter.

Peter ne réagit pas. Il resta allongé sur son lit, à fixer le plafond, les pensées dans le brouillard.

Si Tony n'avait pas menti, si Tony l'aimait vraiment... Pourquoi ne lui avait-il pas dit qu'il était en vie ? Peter était sur le point de replonger dans son palais mental de sentiments négatifs, mais il fut interrompu par May, qui toqua à la porte de sa chambre.

— Peter ? Je sais que t'es là, je t'ai entendu rentrer. Tu peux m'ouvrir s'il te plaît ?

Peter fit glisser son masque sur son visage et le retira. Puis, il se leva de son lit sur lequel il était toujours allongé, et alla ouvrir à sa tante. Il ne pouvait pas l'éviter. Pas elle.

May entra dans la chambre, et alla s'asseoir sur le lit.

— Il te va vraiment bien ce costume, dis, sourit-elle.

— Happy t'a appelée, c'est ça ?

May ne répondit pas, mais son regard parla pour elle. Alors comme ça, tout le monde était au courant sauf lui. Sa haine envers Tony ne fit que s'accroître.

— Peter, on pensait te faire une surprise, on pensait que ça te ferait plaisir...

— Eh bien vous pensiez mal, claqua Peter.

— Si tu veux j'appelle Happy. Comme ça, il viendra te chercher et il pourra t'emmener au Complexe, et...

— Hors de question que j'aille lui parler, si c'est ce que tu veux. Je veux plus jamais le revoir.

May soupira. Peter était implacable et inflexible, jamais il ne changeait d'avis lorsqu'il employait le ton qu'il venait d'employer. Il ne voulait plus jamais remettre les pieds au Complexe des Avengers, il ne voulait plus jamais revoir Tony Stark, il ne voulait plus jamais avoir affaire à l'équipe des super-héros. Il voulait retrouver sa vie d'avant, à l'époque où il n'avait pas encore été mordu par cette stupide araignée.

Après tout, tout partait de là. S'il n'avait pas été mordu, il ne serait pas devenu Spider-Man. Et s'il n'était pas devenu Spider-Man, Tony ne serait jamais venu le chercher pour l'emmener avec lui en Allemagne.

— Tu devrais... commença May.

— Je ne devrais rien du tout, il n'aurait pas dû faire croire à sa mort s'il était toujours en vie. Surtout pas à moi, je croyais qu'il me faisait confiance. Je croyais que... Je croyais qu'il tenait un minimum à moi, mais apparemment je me suis fait des idées.

— Peter ! Je t'interdis de penser ça, compris ?

Peter releva la tête vers sa tante, le regard flamboyant de colère.

— Plaît-il ? Aux dernières nouvelles, on a encore la liberté de pensée dans ce pays, je me trompe ?

— C'est pas ce que je voulais dire...

— Mais tu l'as dit quand même, trancha Peter.

Il récupéra son masque à l'aide d'une toile, et quitta la chambre. Il entendit à peine sa tante le rappeler, il ouvrit la fenêtre du salon, et se colla au mur, juste en-dessous.

— Peter ! entendit-il. Reviens !

Il vit sa tante apparaître à la fenêtre, juste au-dessus de lui, et scruter le ciel à sa recherche. Puis, elle rentra. Une poignée de secondes plus tard, il l'entendit parler au téléphone, à Happy semblait-il. Elle lui raconta ce qu'il venait de se passer, et, apparemment, Happy se mettait en route immédiatement pour venir le chercher.

Peter en avait assez entendu. Il tissa une toile, et s'enfuit, tout en remettant son masque sur son visage.

****

Happy n'avait jamais conduit aussi vite. A peine avait-il raccroché avec May qu'il s'était précipité dans le garage du Complexe pour aller en ville. Et, là où il faut d'ordinaire presque une heure de route, il avait effectué le trajet en à peine vingt minutes.

Peter l'inquiétait. Jamais il n'aurait imaginé que le garçon réagirait ainsi en voyant apparaître devant lui un Tony Stark qu'il croyait mort. Peter lui avait donné la plus belle claque de sa vie... Il s'était disputé avec May... Et maintenant, il s'était enfui ? Tout ça ne ressemblait pas du tout au petit gamin du Queens qu'il connaissait.

Lorsqu'il arriva devant l'appartement des Parker, il n'eut pas à sonner, May était sur le seuil. Elle l'attendait.

— Tu sais où il est allé ? demanda Happy.

— Je... Aucune idée...

— Merde...

May le fit entrer dans l'appartement, et Happy sortit immédiatement son téléphone. Il composa le numéro de Tony, et attendit que ce dernier réponde. Il mit son téléphone en haut- parleur, de façon à ce que May entende aussi la conversation.

— Allô ?

— Tony, on a un problème, annonça Happy.

— Quoi ? fit la voix inquiète de son meilleur ami. C'est à propos du petit ? Qu'est ce qui lui est arrivé ?

— Il... Il s'est enfui.

— Pardon ?

— Il est parti, Tony. Et on sait pas où.

— S'il te plaît, Tony, retrouve-le, intervint May.

— Évidemment.

May et Tony s'étaient considérablement rapprochés pendant l'absence de Peter. Les deux avaient trouvé en l'autre un moyen de se relever du terrible choc qui avait suivi la mort de Peter, et étaient maintenant de très proches amis.

— Tony ! dit Happy. Tu es sorti du coma il y a deux semaines, je te rappelle. Alors, tu ne bouges pas du Complexe, dès que tu sais où il est, tu nous le dis et on va le chercher.

L'intéressé gomme la une réponse inintelligible, et raccrocha. Happy rangea son téléphone dans sa poche, et se tourna vers May.

— Tu crois vraiment qu'il va t'écouter et rester au Complexe ? dit-elle.

— Non. Mais au moins, ce ne sera pas sur moi que Pepper va crier, cette fois.

Sans se concerter, Happy et May sortirent de l'appartement, et prirent la voiture du premier afin de ratisser le Queens.

****

Peter pleurait. Recroquevillé sur lui-même au sommet de l'Empire State Building, Peter pleurait des larmes de colère et de haine, mais aussi des larmes de désespoir. Les personnes qu'il aimait le plus au monde l'avaient trahi. D'abord Tony, puis Happy, et maintenant May. À qui pouvait-il faire confiance, désormais ? Ned ne comprendrait sans doute pas, et MJ ne savait même pas qu'il avait une double-identité. Il ne lui restait plus personne.

Peter posa son front sur ses genoux, secoué de sanglot. Il ne savait pas ce qui était pire. Croire que son mentor était mort par votre faute, ou bien savoir que son mentor vous avait infligé tant de souffrances en faisant croire à sa propre mort.

Peter releva la tête, les joues trempées de larmes, et posa son regard sur son masque, qui gisait à côté de lui. Il le saisit entre ses doigts et le fixa un instant. Violemment, il le jeta au loin. Il le regarda tomber, puis disparaître derrière un building à quelques dizaines de mètres de là. C'était Tony qui lui avait offert ce costume, et actuellement, Peter détestait absolument tout ce qui le rapportait à Tony.

Perdu dans ses sentiments et dans la contemplation de la ville, Peter n'entendit pas le bruit familier des réacteurs de l'armure d'Iron Man. Il ne l'entendit pas non plus se poser, et ne perçut pas le petit bruit qui indiquait que l'armure s'était rétractée dans le réservoir à nano- robots.

Il sursauta quand il vit quelqu'un s'asseoir à côté de lui du coin de l'œil. Peter se leva quand ilvit que c'était Tony.

— Peter, attends, écoute-moi.

— Vous croyez que j'ai envie de vous écouter ? lança Peter. Après tout ce que vous avez fait ?

— S'il te plaît, laisse-moi au moins t'expliquer...

— NON ! Vous ne savez pas, vous ne comprenez pas... Vous débarquez comme ça, et vous croyez que tout va redevenir comme avant, mais NON, Tony, NON !

— Peter, je pense que je peux comprendre tout ce que tu as ressenti, au contraire, répondit doucement Tony. Les nuits blanches, les cauchemars, la dépression, la sensation d'exploser de... de tu ne sais même pas quoi... J'ai ressenti tout ça il y a cinq ans.

Peter sentit un poids tomber dans sa poitrine. Tony marquait un point. Mais ça ne calmait pas sa fureur. Il serra les poings, et jeta un regard empli de haine et de dégoût à son ancien mentor.

— Alors si vous savez ce que ça fait, pourquoi avoir fait semblant d'être mort ?

— C'est Pepper, elle m'a dit qu'il n'y avait que très peu de chances que je sorte du coma, alors elle a préféré ne pas donner de faux espoirs...

— ET ALORS ?! cria Peter. MÊME S'IL N'Y AVAIT QU'UNE CHANCE SUR QUATORZE MILLIONS, C'EST TOUT DE MÊME UNE CHANCE !

Peter vit le visage de Tony se décomposer. Et ça ne fit qu'accroître sa rage.

— Je n'y pouvais rien, moi, ça ne fait que deux semaines que je suis réveillé, et...

— Donc ça fait quatorze jours que vous êtes revenu, mais vous n'avez pas jugé utile de m'en informer, c'est ça ?

— Non, c'est pas ça...

— Bien sûr que si.

— Peter, ARRÊTE de te comporter comme un gamin de quatre ans, et ESSAYE DE COMPRENDRE, jeta Tony, perdant patience.

— AH OUI, DONC MAINTENANT JE SUIS UN GAMIN ? MOI AU MOINS JE N'AI PAS FAIT CROIRE À MA MORT PENDANT QUATRE MOIS ! Vous n'êtes qu'un égoïste, vous ne pensez qu'à vous-même !

— Ne me parle pas comme ça, menaça Tony.

— Ah oui ? Et pourquoi ? Vous n'êtes pas mon père, je vous parle comme je veux ! claqua Peter.

— Petit, ÉCOUTE-MOI !

— Vous avez perdu le droit de m'appeler comme ça. Je ne veux plus jamais vous parler, je ne veux plus jamais plus jamais vous voir. Vous n'êtes plus rien pour moi.

— Attends...

— Bonne soirée, Monsieur Stark.

Sur ces mots, bouillonnant de colère, Peter se jeta dans le vide, et tissa une toile.

****

— Et maintenant, celui qui termine major de sa promotion, veuillez s'il vous plaît applaudir Peter Parker !

Les applaudissements explosèrent alors que Peter se levait, le visage rayonnant. Ça y était. Il venait d'achever brillamment ses 4 années d'études au M.I.T. Il comptait poursuivre en master, voire en doctorat, mais pour le moment, il était juste heureux d'être parvenu jusque là, du haut de ses vingt-deux ans.

Peter alla récupérer son diplôme, serra quelques mains, et embrassa carrément le directeur de l'université sur les deux jours. Il jeta un regard à l'assemblée, et vit sa tante May, les larmes de joie et de fierté dévalant ses joues, l'applaudissant vigoureusement. Malgré la bourse qu'il avait obtenue, elle avait quand même dû faire un bon nombre de sacrifices pour payer ses études.

À la fin de la remise des diplômes, Peter courut retrouver sa tante, qui voulait absolument le prendre en photo avec son diplôme.

— J'aurais tellement aimé que tes parents et Ben voient ça... dit-elle tristement.

— Je suis sûr qu'ils le voient de là où ils sont, souffla Peter.

May hocha la tête en essuyant ses larmes, et lui ordonna de rester tranquille le temps qu'elle le prenne en photo. Elle prit quelques clichés, et Peter alla chercher Ned, qui avait lui aussi obtenu son diplôme avec les félicitations du jury, afin qu'ils prennent une photo ensemble.

MJ, qui étudiait la médecine à Harvard, était également venue les féliciter. Dans sa joie, Peter l'embrassa amoureusement dès qu'il la vit.

— Alors maintenant, Spider-Boy est diplômé du M.I.T., lui chuchota-t-elle. Ça rigole plus.

Peter sourit, et lui vola un baiser. MJ se sépara doucement de lui pour aller voir Ned, et Peter passa machinalement son regard sur la foule qui l'entourait. Son cœur cessa soudainement debattre quand ses yeux s'arrêtèrent sur un homme qui l'observait, nonchalamment appuyé sur le tronc d'un arbre, à une quinzaine de mètres de lui. Des lunettes de soleil étaient posées sur son nez, et un petit sourire en coin relevait ses lèvres.

Cinq ans qu'il n'avait pas vu ce visage horriblement familier. Cinq ans qu'il n'avait plus parlé à cet homme.

— Peter ? lui dit Ned. Mec, ça va ? T'es tout blanc...

— Euh... ouais, ouais, bien sûr que ça va.

Peter redressa nerveusement ses lunettes rondes sur son nez, avant de se tourner vers son meilleur ami.

— Euh, je... je reviens, partez devant, je vous rejoins au restaurant, dit-il.

— T'es sûr que ça va ? insista Ned.

— S'il te plaît...

— D'accord, d'accord...

Peter remercia son ami, et le regarda partir en compagnie de sa tante et de sa petite amie. Puis, il se retourna vers l'homme, qui n'avait pas bougé. D'un pas vif et décidé, Peter se dirigea vers lui.

Pendant une dizaine de secondes, les deux hommes se fixèrent, sans qu'aucun des deux ne prononce le moindre mot. Puis, Peter lui tomba dans les bras.

— Putain, tu m'as manqué, petit.

— Vous aussi, Tony.

— Par contre, je ne veux pas entendre une seule autre référence à la pop-culture, sinon je te re-bannis de ma vie. 

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