un problème . 2
Il ne bouge pas pourtant, semble hésiter. Ses yeux vont des allers retours entre la barrière, son échappatoire, et moi, sa prison.
- Je t'aime, me dit-il rapidement, sans me regarder, les yeux sur le mur de sa délivrance.
Je ne sais pas quoi dire. "Moi aussi" est trop peu, trop peu fort, trop faible.
- Regarde moi, je dis.
Il me regarde et se mord la lèvre comme s'il était en tort. Lui toujours si joyeux, et moqueur, et franc ; je ne comprends pas.
- Regarde moi vraiment, je demande.
Il fronce ses sourcils et s'approche de moi. J'entends la rumeur de ceux qui nous poursuivent, mais j'oublie de lui rappeler quand il se penche jusqu'à toucher mon nez du sien. Je ferme les yeux par appréhension, pas par habitude. Il n'a jamais fait cela.
- C'est toi, maintenant, qui ne me regarde plus, dit-il.
J'ouvre brusquement les yeux, attrape sa tete de mes mains, et colle son front au mien.
- Je t'aime, je dis. M'entends-tu ? Je t'aime. Je mourrai pour toi.
Il se fige et m'enlace.
- Ne meurs pas pour moi.
- Je t'aime, répétai-je, en pleurant, car les voix étaient presque là.
- Je sais, murmure-t-il. Je t'aime.
Je veux voir son visage avant qu'ils l'emmènent. Je recule, je le regarde.
De grands yeux marrons et cette bouche de chat.
Je l'embrasse.
C'est alors qu'ils arrivent, et on continue de s'embrasser, je m'en fous, et je ne les vois pas.
Je l'aime, à la place.
Ma bouche toujours dans la sienne, et la sienne dans la mienne, je souffle ce que je ne pourrais, il me semble, jamais assez dire.
- Je t'aime.
- Je t'aime.
Tragique destin. C'est ainsi que la vie est, après tout.
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