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Nous passions nos jeudis soirs en étude. Une semaine après lui avoir conté ma relation avec Ten, il était revenu. Cette fois-ci j'étais allée le chercher devant sa salle. J'étais avec Wendy, nous passions nos jeudi soirs ensemble. On se voyait peu la semaine, c'était donc le moment des potins et scoop, même si l'on devait étudier.

Je décidai donc d'aller chercher Lucas en cours de sciences. Nous étions arrivées en avance pour aller aux toilettes. La porte de sa salle était ouverte et il m'avait vu passer. L'heure sonna et toute la classe sorti, sauf lui. Il resta quelques minutes à parler avec sa professeur. Quand il sortit enfin, il m'expliqua qu'il avait un contrôle le surlendemain et qu'il tentait de comprendre un peu mieux sa notion. Bien sûr je n'y comprenais rien, j'avais arrêté les sciences un an plus tôt.

Nous descendions les escaliers lentement, Wendy se mettait à l'écart, en nous laissant parler tous les deux. Après deux étages descendus, nous arrivâmes au premier étage, l'étude se trouvant au bout du long couloir. Nous marchions côte à côte, lorsque nous fûmes tellement rapprochés, que nos mains se frolèrent. Elles se touchaient au fil des pas et aucun de nous deux ne se décala. Ça me plaisait, ce contact physique avec Lucas. Et lui aussi apparament car il continuait de me parler, comme si de rien était. Ce trajet jusqu'en étude me paru interminable, pour mon plus grand plaisir.

Une fois installé près de moi en étude, Lucas commença à me parler de chaussures. Il adorait par dessus tout les chaussures et collectionnait de grandes paires, à des prix exorbitants. Je trouvais cela insensé de mettre tout son argent dans des chaussures qu'il ne mettrait presque jamais. Mais c'était son choix et je le respectais.

Il ne me parla pas de Ten ni d'aucun autre garçon. Il me regardait avec ses yeux marrons profonds. Son regard me transperçait mais le pire était son sourire. Lorsqu'il s'esclaffait, son sourire dominait tout son visage et on aurait dit un ange. D'un coup, Wendy se leva et parti de la salle, me lançant un clin d'œil discret dans l'angle de la porte.

Six heures sonnèrent. Nous rangeâmes nos affaires dans le calme de l'étude. Nous n'étions plus que deux. Il sorti en premier de la salle, me laissant éteindre la lumière et fermer les deux portes. Il m'atendit quand même mais je le trouvais impatient. À peine arrivé près de lui, il parti rapidement s'engouffrer dans les escaliers noirs de monde.

La nuit avait déjà commencé à tomber mais on voyait que les jours rallongeaient petit à petit. Dans l'allée qui descendait vers la cours, Lucas me posa une question

« Au fait Luna, ton téléphone ? »

Mon téléphone ? Eh bien oui il est dans ma po... Il doit sûrement être dans mon sac. Impossible de mettre la main dessus.

« Lucas ?

— Oui ? Me dit-il innocemment.

— Il est où ?

— De quoi tu parles…?

— Tu sais très bien de quoi je parle, donne moi mon portable.

— Viens le chercher si tu l'oses…

— Où ça ? »

Il me montra sa poche de pantalon… sur les fesses. Hors de question d'aller le chercher ici ! Mais il semblait déterminé à l'y laisser. Même en lui demandant gentiment, avec toutes les formules de politesse au monde, il ne cédait pas.

Je pris donc mon courage à deux mains et allai récupérer mon téléphone dans sa poche. Il ne dit rien, ne s'y opposa pas mais sembla tout de même choqué, ne pensant sûrement pas que je pouvais le faire.

Après avoir récupéré mon téléphone, nous sortîmes de l'enceinte du lycée pour attendre son bus. Il n'avait pas d'heure précise alors nous restâmes là, à parler pendant une heure, de nos loisirs, passions, de ses chaussures. Je lui posai des questions sur ses relations passées ; aucune. Et je lui lançait des petites perches, pour savoir s'il avait une fille en vue, s'il voulait bien se mettre en couple, etc.

Je ne savais pas trop quoi penser de ses réponses qui étaient plutôt floues. Tout lui était flou, son comportements, ses gestes, ses paroles, ses sourires et regards. Seule Wendy qui était au courant me disait que j'avais mes chances. Et je le pensais aussi. On se quitta vers 19h, et je rentrai chez moi, heureuse de cette soirée.

Le jeudi d'après il ne vint pas. Sans me prévenir. Sans donner aucune excuse.

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