Tequila attrape les cheveux de sa comparse d'un soir, pendant qu'elle vomit ses tripes. Elle lui caresse délicatement les cheveux. Tempérance a terminé son opération laborieuse, dira-t-on, elle s'affale sur le carrelage froid contre la baignoire. L'asiatique en fait autant.

— Peux-tu m'apporter de l'eau ?

— Je reviens.

     La femme aux cheveux coupés carré revient avec un verre d'eau, le tend à son amie. Celle-ci le vide d'une traite.

— Tu tiens mal l'alcool.

— C'est une expérience à revivre alors, répond-elle, hilare.

— J'accepte ta proposition de me goûter une seconde fois. Peut-être aurais-je meilleur goût que ce soir.

— J'accepte également ta proposition.

     Tequila s'approche doucement de L'africaine, celle-ci en fait autant. Les deux femmes se caressent du regard, celui de la dénommée volcan endormi glisse sur les lèvres de l'ouragan enflammé. La jeune femme prend cela comme une invitation à l'amour, raison pour laquelle elle attire son amie vers elle. Leurs lèvres se scellent en un baiser chaste et hésitant.

     Ballottée par les mouvements de son corps et l'ardeur de son amante, L'africaine gémit doucement. La voix de Tempérance est chaude et enveloppante. Téquila en reçoit les échos jusque dans la poitrine. C'est ainsi qu'un soir, volcan  endormi découvre éros, celui dont parlait la jeune femme plus tôt. Celui qui vous prive d'oxygène, vous donne des crampes au cœur et fait palpiter vos veines.