XXI
Musique à écouter pendant la lecture..
...
Un mois plus tard ...
Du côté de Maya,
Un mois que je dors très peu.
Un mois que je mange peu.
La prière ? C'est quand bon me semble.
- MAYA OUVRE-NOUS!
Hurlait ma mère.
J'étais bloquée entre quatre murs.
Dans ma chambre.
Je refusais catégoriquement de sortir. Je n'étais pas d'humeur à voir des gens heureux tandis que de mon côté, je suis malheureuse. Car, oui, on m'a interdit de me marier avec Ezechiel.
Le seul homme que je n'ai jamais tant aimé. J'aurais du lui montrer plus de preuves d'amour, j'aurai du être moins sauvage et plus compréhensive. Mon coeur pleure, comme moi-même depuis plus d'un mois.
Je pris ma bouteille d'eau et quelques cachets contre le mal de tête. Le monde des rêves, les bras de Morphée était mon seul échappatoire. Je me recroquevillais au sol, capuché et m'assoupit sans m'en rendre compte.
...
Il était tellement beau.
Il ne portait qu'un simple t-shirt blanc avec un short gris.
Il se tenait face à son miroir. Il respirait fort, je ne l'ai jamais vu dans cet état. Je tentais de m'approcher de lui, mais c'était comme-ci il ne me voyait pas, comme-ci il ne m'entendait pas. Je hurlais de toutes mes forces mais rien n'y faisait.
Je m'avançais vers lui, et observait qu'il tenait une lame de rasoir.
De la rage se lisait dans ses yeux.
Je continuais de hurler, mais en vain.
Il ne cessait de repéter cette phrase:
《 Le VIH ne me tuera pas. Jamais. 》
- SEIGNEUR JÉSUS ! EZECHIEL, NON ! NON !
Hurlais-je.
Je me réveillais en sursaut, transpirante. Je n'ai pas cherché plus loin que mon téléphone portable. Je saissais son numéro que je connais par coeur.
- Pitié... Réponds-moi.
Disais-je.
《 Votre correspondant est injoignable pour le moment. Veuillez laissez un message après le bip sonore, une fois enregistré, veuillez raccrochez. 》
- Ezechiel, rappelle-moi au plus vite. Par pitié, ne le fait pas.
Je raccrochais, chamboûlée par ce rêve. Je mis mes baskets et sortit de ma chambre en furie, appelant Kenneth. Il sortit de sa chambre, torse nu.
- Oui ? Disait-il.
- Met ta veste, on sort.
Disais-je.
Il retournait dans sa chambre, ronchonnant. Il ressortit seulement cinq minutes après apprêter. Je continuais de joindre Ezechiel mais toujours le même discours.
《 Votre correspondant est injoignable pour le moment. Veuillez laissez un message après le bip sonore, une fois enregistré, veuillez raccrochez. 》
- Ezechiel... c'est encore moi. S'il te pl..aît ... ne fais pas ça.. je... j'arrive avec Kenneth...et
Disais-je.
Plus je parlais, plus ma vue se troublait. Le vertige me submergeait, je ne comprenais pas.
- MAYA !!!
Hurlait Kenneth.
La voix de mon petit frère adoré, Kenneth, devenait un écho au fur et à mesure des secondes. J'ai à peine eu le temps de me retourner que mes jambes ont flanchés sur le coup,
Mon pauvre corps faible valsait dans les marches d'escaliers, dans tout les sens.
《 MAYA ! MAYA ! MAMAN ! PAPA 》
Je sentais mon rein gauche me brûler, c'était atroce. La voix de Kenneth s'estompât au fil des secondes. Mes yeux se fermaient petit à petit, jusqu'à ne plus pouvoir s'ouvrir.
《 MAMAN !!! MAYA MA GRANDE SOEUR !!! MAYA NON ME FAIT PAS SA, NON !! 》
Kenneth, ne les appelles pas. Kenneth ne hurle pas.
Je suis déjà morte.
(...)
Du coté de Ezechiel,
- Mange Ezechiel.
Disait-elle.
- ...
- Seigneur Jésus. Ezechiel... mange mon fils
Disait-elle.
Je n'osais même pas regarder la nourriture que ma pauvre mère s'est fatiguée à préparé. Ce n'est pas très correct de ma part de faire ça mais je n'ai plus goût à rien.
Je ne vais même plus au bureau, je ne sors même plus, je m'alimente et m'hydrate rarement. Je m'occupe tout de même de mon hygiène, le moins que je puisse faire est de sentir bon quand même. Sinon, je ne fais rien d'autre mis à part prier.
Oui, j'implorais le Seigneur de m'envoyer un signe.
Sans vous mentir,
Depuis l'annonce du père de Maya qui était catégorique au sujet de l'annulaion de notre union... c'est comme-ci on m'avait retiré un bout de ma chair. J'ai l'impression qu'on m'a démembré. J'ai tenté à multiples reprises de mettre fin à mes jours.
Mais toujours sans réussite.
Je voulais accélérer ma mort avant que le VIH ne le fasse, sa serait nettement moins douloureux pour moi.
Maladif que je suis.
Poisseux que je suis.
Je me dégoûtes quelques fois.
Je me levais de table et montait les escaliers, tel un condamné, vers ma chambre à l'étage. Je m'y enfermais à clé et m'assied au bord de mon lit.
Ce grand lit est devenu bien trop grand pour moi, il me manque ma moitié.
Quand je repense à elle..
Notre rencontre ...
(...)
QUATRE ANNÉES AUPARAVANT ...
- Ezechiel, pire qu'une meuf ! T'es toujours pas prêt ?
Hurlait Tyler.
Je saissais ma veste et le dirigeait vers la sortie de la chambre.
Parfumé et sappé comme jamais,
J'étais prêt à aller à cette fameuse soirée d'anniversaire de mon amie, Sarah. Une connaissance de mon lycée, nous avons gardé bon contact.
Aujourd'hui, elle fêtait ses 21 ans dans une grande salle.
Le dress code était noir et bleu pour les filles, et noir et blanc pour les garçons.
J'étais apprêté, contouré et parfumé.
Le strict minimum.
- Dépêche, on va rater les meilleurs danses.
Disait Tyler.
- Je suis prêt c'est bon on y va, ma puce.
Disais-je.
- M'appelle pas comme ça, petit gay.
Disait-il.
Nous riions ensemble et nous dirigeons directement vers sa Audi A1.
Prêt à aller nous amuser.
...
La soirée battait son plein et laissez-moi vous dire que les filles défilaient comme jamais. Il y'en avait de tout les genres, des blanches aux cheveux bleus, des filles de peau claires aux cheveux rouges, des noires aux cheveux blonds et j'en passe.
Chacune d'entre elles avaient un look bien à elles. Elles avaient pauffinés leur look jusqu'aux ongles pour être sur d'être originales. Croyez-moi, elles avaient réussient. Mes félicitations.
J'étais assis dans un coin, mon gobelet à la main savourant la musique douce. J'étais déjà épuisé, pour vous dire, la piste je l'avais déjà saigné en compagnie de Tyler. Si vous voulez, c'est l'heure de la pause.
Je commençais à avoir assez chaud dans mon polo de couleur blanc. Je décidais alors d'aller prendre l'air, je m'adossait sur le capot de la audi A1 et profitait du vent que le temps nous offrait...
- Bonsoir...
Je me retournais et la vit.
Qu'elle était superbe.
Qu'elle était gracieuse.
Elle sirotait son verre et me souriait. Ce jour là, je me souviens qu'elle portait haut un bleu éléctrique moulant, on aurait dit un débardeur.
Avec ça, elle portait une jupe qui lui arrivait aux genoux cependant, elle était moulante. A ses petits pieds, se trouvaient de haut talon noir vernis.
Elle n'était pas trop maquillée.
Elle ne portait que du gloss, je pense qu'on appelle ça comme ça sur ses lèvres. Elle avait des mèches bouclés.
Elle était ravissante.
Pour ne pas paraitre débile à l'observer avec de grands yeux, je pris une gorgée dans mon verre.
- Je peux me joindre à toi ? Tu m'as l'air seul.
Disait-elle.
J'avalais ma boisson,
Avant même que je n'ai pu dire une chose... Elle enchaîna.
- Je te fais la discussion et monsieur se permet de m'inspecter sans dire le moindre mot. Clairement, je pense que tu me prends pour un sac Ikea, petit imbécile.
Disait-elle.
J'ouvrais grandement les yeux en avalant ma gorgée. Quelle femme.
Elle reprit,
- Pour la peine, je ne te demande même pas l'autorisation de me poser à tes côtés.
Disait-elle.
Elle s'assieds à mes côté et je lui souriait en lui tendant ma main.
- Ezechiel.
Disais-je.
Elle dévisageait ma main tendu.
Elle me souriait timidement et la serra au bout de quelques temps.
- Maya.
Disait-elle.
- Comme l'abeille ?
Disais-je.
- Non, comme la guitare basse mec.
Disait-elle.
...
《 Comme la guitare basse ... 》
Ses mots raisonnent en moi comme une mélodie. Si seulement j'avais été plus prudent...
Je me répugne.
Me voilà désormais face à mon miroir, observant le déchet que je suis devenu. Une loque atteinte du VIH.
Dans ma main droite se tenait une lame de rasoir. Mes yeux étaient rougeâtres. Les poches suivaient le rythme de mon moral, qui était vers le bas.
- Et si c'etait le destin ?
Disais-je.
C'est vrai, et si c'était le destin de ne pas vivre avec Maya. Et si c'était le destin que cette union ne voit jamais le jour ?
- EZECHIEL, TU ES LÀ ?! OUVRE MOI MON CHÉRI S'IL TE PLAIT !
Hurlait ma mère.
Elle tambourinait sur la porte sans s'arrêter. J'aurai sûrement dû écrire une lettre avant de faire ça, je vous l'ai dit, cette situation me rends complétement désordonné.
Je pris une grande inspiration...
- Le VIH ne me tuera pas...
Disais-je.
Jamais.
...
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