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Victoire,

Jour 60.

C'est maintenant mon tour de passer devant la caméra et de relater mon témoignage. Je suis assise sur le canapé et Noam, quand à lui, s'est assis sur le fauteuil face à moi. Je lui ai demandé de me filmer, car je ne voulais pas la présence de tout le groupe, comme Anna. N'étant toujours pas tellement à l'aise sur le sujet, mise à part avec Noam, je lui ai donc demandé de le faire juste en sa présence, ce qu'il a accepté. Anna se serait effondrée et n'aurait pas eu le courage de m'écouter raconter tout ça.

-" Je suis prêt Vic, si c'est ok pour toi, on peut commencer ?"

Je me contente d'un simple hochement de tête et je commence :

Le soir du 17 Mai 2011, nous sommes sortis en boîte avec quelques amis pour fêter mes 18 ans. La soirée était comme je l'espérais, entamer ma dix-huitième année entourée de mes meilleurs amis... On a commencé par faire la tournée des bars, ou nous avons consommés, puis nous nous sommes dirigés gaiement vers la discothèque. Sur place, c'était le feu. Je me souviens qu'un concert devait avoir lieu, et une bonne centaines de groupies étaient présentes pour acclamer leur chanteur favori...

Un sourire nostalgique se forme sur le visage de Noam, et je souris aussi. Et dire que je n'avais jamais fait de rapprochement, je ne m'étais pas rendu compte que Noam avait une voix douce comme le miel. Je n'avais jamais réalisé que ce chanteur, c'était lui.

Il n'était pas encore 2h du mat, quand Anna, m'a demandé de sortir prendre un bol d'air. Il y avait beaucoup de monde et la chaleur en devenait étouffante. Nous nous sommes donc dirigées vers la sortie de secours à l'arrière de la discothèque qui donnait sur une ruelle sombre, avec pratiquement aucun éclairage, ou juste un petit boîtier avec une très faible lumière au dessus de la porte. Nous nous étions assis à même le sol contre le mur froid et rafraîchissant. Mais je me souviens que tout juste quelques minutes après, un groupe de silhouettes est apparu dans l'ombre de l'autre côté de la ruelle. Parmi eux, un type se démarquait plus que les autres, beaucoup plus... provocant. Cet homme était drogué et bourré, chose que je peux vous affirmer sur parole, suite aux tests de dépistage qui m'ont été fait suite à l'agression que je vais vous expliquer.

Anna et moi nous sommes très vite aperçues qu'ils n'étaient pas net. Les autres gars étaient restés à l'arrière, mais lui, titubait et était complètement défoncé. Il se rapprochait beaucoup trop près de nous alors instinctivement, j'ai attrapé la main d'Anna, pour lui donner le signal que nous devions partir d'ici. Nous nous sommes levées et autant dans le regard d'Anna que dans le mien, on comprenait très vite que nous nous disions qu'il fallait qu'on déguerpisse et vite.

Anna avait pris les devants et me tirait tout en me poussant en même temps vers la porte par laquelle nous étions sorties. Mais c'est là que tout a commencé...

J'ai été tirée en arrière, et j'ai entraîné Anna avec moi, étant donné que je la tenais par la main.Cet homme m'a tiré contre lui fortement et il m'a cogné contre l'une des bennes à ordures, tellement fort que j'en ai eu le souffle coupé. Il...il.....

La douleur commence à refaire surface, je sens une boule se former dans ma gorge et les larmes qui me montent aux yeux. Je souffle et continue :

J'ai entendu Anna pousser un cri de terreur, et lui m'a soulevé de terre et m'a plaqué contre le mur. Il commençait à... remonter ma jupe et à dé-zipper sa braguette d'une main tout en bloquant ma bouche avec l'autre pour empêcher mes cris. J'ai essayé de le mordre mais je n'y arrivais pas, sa poigne me broyait la mâchoire.

Anna a essayait de prendre ma défense, en lui donnant des coups, mais il était beaucoup plus fort qu'elle, et sans que nous nous en apercevions, il a attrapé un canif dans son jean, et lui a porté un coup dans l'abdomen. J'étais pétrifiée, et j'ai vu, ma meilleure amie, s'effondrer sur le sol, livide, se vidant de son sang. J'ai essayé bien sûr de me défaire de l'emprise de mon agresseur mais il était beaucoup plus fort que moi et m'a menacé. Je me souviens qu'il m'a soufflé de son haleine lourde d'alcool cette phrase, qui me fait encore frisonner aujourd'hui :

-" N'y pense même pas si tu ne tiens pas à finir comme elle !"

Il m'a essayé de me tiré un peu plus loin dans la ruelle pour nous éloigner du seul spot de lumière et d'Anna... Il m'a giflé, m'a donné des coups, de plus en plus forts et... Il a fini de... baisser... son pantalon. J'ai essayé, oh ça oui j'ai essayé de toute mes forces de le repousser... Je n'ai pas pu crier à l'aide, une de ses mains s'était appuyé fortement sur ma bouche pendant que de l'autre, il me touchait à l'entrejambe et... il a fini par me déchirer mon sous-vêtement...

Les larmes coulent, et je baisse la tête honteuse de ce moment...

Je ne peux en dire plus pour le moment, et j'entends le petit bip qui indique que Noam vient d'arrêter l'enregistrement. Il se précipite vers moi et me prend dans ses bras sans dire un mot, et, en me caressant les cheveux, me console. Il sait que je n'ai pas besoin de plus... Quelques minutes plus tard, je finis par me calmer et il se lève en direction de la cuisine et me rapporte un verre d'eau.

-"Je... je suis désolée Noam...je..." je balbutie.

-" Non Vic, je ne veux pas que tu t'excuses de craquer face à ton effort... il attrape doucement mon menton pour que je le regarde. Ce que tu as vécu est... horrible, et rien, ni personne, ne pourra effacer la douleur que tu as pu ressentir. Reprend tes esprits, et on poursuit..."

Je lui souris faiblement.

-" Je suis prête, finissons-en."

Il retourne s'asseoir en face de moi, et reprend l'enregistrement :

Ce soir là, cette homme m'a violé. Il était prêt à tout. Après avoir poignarder mon amie, m'avoir tabassé, et touché mon intimité, il a déchirer ma chemise. Mais quand j'ai senti son poids se retirer brusquement de moi, m'arrachant le plus profond de mon âme au passage, un homme, m'a retenu avant que je ne m'écrase complètement au sol. Il m'a soutenu et m'a assise au côté du corps inerte d'Anna, qui avait perdu connaissance.

Je regarde Noam droit dans les yeux et poursuit :

Je me souviens encore de cet homme, mon sauveur, notre sauveur, comme le dit aussi bien mon amie. Et cet homme, n'était autre que Noam Harrys. Je me souviendrais de ses yeux, à la couleur de l'émeraude, à travers n'importe quel tableau. D'ailleurs, à cet instant, la seule chose qui m'a réconforté, était la lueur de ses yeux émeraudes dans la pénombre..

Noam ne me quitte pas du regard, son regard remplit d'une expression indéchiffrable.

Après que Noam Harrys m'ai rassuré, je le cite :

-" C'est bon, c'est fini, je vais buter cet enfoiré."

Il s'est dirigé vers mon agresseur, qui était tombé au sol. Mais ce type n'était pas seul, et il a réussi à se relever et ses acolytes ont débarqués après s'être enfui au début. Ils s'en sont pris à Mr Harrys, ils l'ont assénés de plusieurs coups bien placé dans les côtes... Noam enfin Mr Harrys à fini lui aussi par s'effondrer au sol pile au moment ou les secours et les agents de polices arrivaient. Avec les flashs des gyrophares qui nous aveuglaient, cela a permis à mon agresseur de s'échapper avant que les forces de l'ordre ne se rendent compte de sa présence...

J'étais perturbée, trop pour réagir sur le coup, et stopper ce mec, trop, pour hurler aux flics de lui courir après, j'étais moralement et physiquement épuisée, et je m'en veux tellement Noam, car si à ce moment là j'avais réagit, ce mec serait en taule !

A côté de ça, je n'avais d'yeux...que pour toi. Je ne quittais pas mon sauveur du regard, malgré l'état de choc, je me suis rendu compte que des médecins me soulevaient pour me prendre en charge et s'occuper d'Anna. Le médecin urgentiste l'a immédiatement ausculté puis fait perfuser, ensuite ils l'ont chargé sur le brancard pour pouvoir la transporter aux urgences. Je ne me rendais compte de rien, c'est quand j'ai reçu cette lumière vive dans les yeux que j'ai réagit aux questions que me posait les secours.

-" Mademoiselle vous m'entendez ?"

-" Ou...oui."

Le médecin avait soupiré de soulagement.

-" Elle est en état de choc, je pense qu'elle a subi des dommages physiques... Il va falloir la transporter pour qu'on puisse lui faire des examens plus approfondi." disait le médecin à ses coéquipiers.

Pourtant je voulais leur crier que j'avais été utilisé pour abus, je voulais leur dire :

-" Mais bordel j'ai été violé !!"

Mais non, rien ne sortait, j'était tétanisé. Il m'ont porté à l'intérieur du deuxième VSAV, et au moment de fermer les portes, les dernières images que j'ai cru voir était les secours qui prenait en charge Mr Harrys. Mais ce que j'ai cru, n'était autre que les officiers de police qui se chargeait de son arrestation alors que Noam avait fait acte de bravoure. Les yeux de Noam, sont la dernière vision que j'ai eu de lui après tout ça.

Quand je suis sortit de l'hôpital, une semaine après, mes parents m'ont affirmés que l'accusé avait eu ce qu'il méritait, et qu'il n'était pas utile pour moi d'aller étaler ma vie auprès des services se sécurité et d'aide à la personne, à porter plainte, ou témoigner de quoique ce soit. Mes parents étaient bien trop fiers pour salir leur réputation, et le bruit qu'avait fait notre séjour à l'hôpital à Anna et moi avaient déjà bien enflé dans notre entourage, qui nous portait désormais un regard de biais, comme-ci nous les avions salis.

Alors, pour apaiser notre conscience, nous avions conclu un pacte avec Anna : ne jamais parler de cette histoire. Mes parents quant à eux, m'avais fait signer comme une sorte de "clause de confidentialité" qui leur prouvaient, et leur permettaient de me tenir en laisse si je puis dire. La moindre confidence de ma part, leurs feraient me couper les vivres pour mes études... D'ailleurs c'est ce que je viens de faire, mais la vérité pour un innocent vaut bien mieux qu'une maudite somme d'argent.

Voilà pourquoi en ce jour, pour la défense de Mr Noam Harrys, j'offre mon témoignage caché depuis ses cinq dernières années. Des pièces jointes, sont également fourni à l'appui dans son dossier.

Je lève la main pour faire signe à Noam que j'ai terminer, et il coupe la caméra. Je m'autorise alors à relâcher cette pression et une larme coule sur mon visage. Noam se lève, et vient s'asseoir tout contre moi, et essuie mes pleurs de sa grande main. Il s'approche encore plus de moi et me prend dans ses bras. Depuis la nuit ou nous nous étions endormis tous les deux sur le canapé, nous n'avions pas été si proches. Même lorsque nous rigolons, et même lorsque j'ai essayé de l'embrasser, je n'ai pas été si proche. Nous le sommes tellement que je sens son odeur masculine me chatouiller les narines, et tout en me frottant le dos il me chuchote :

-" Tu n'as pas à t'en vouloir Vic."

-" Oui je le sais, mais pourtant c'est bien plus fort que moi, je m'en voudrais toute ma vie s'il le faut, jusqu'à ce que cette histoire soit enfin terminée."

Il s'éloigne un peu tout en me fixant. Son regard me brûle la peau et comme si cette subite distance entre nos deux corps lui manquait autant qu'à moi, il se rapproche petit à petit, ses lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres de moi. Il va m'embrasser et je ne sais pourquoi, je commence à paniquer.

Je plaque ma main sur sa poitrine pour l 'éloigner un peu de moi.

-" Comment ? Comment peux tu apprécier la compagnie d'une nana comme moi ? Celle qui a gâché ta jeunesse, celle qui... "

Il ressert l'emprise de ma main sur sa poitrine et me souffle :

-" Tu sens ? Tu sens comme mon cœur bat fort ? Il bat pour toi... Victoire. Tu sens ce que ta présence me fait ? Je t'en ai voulu le premier jour où je t'ai vu, mais depuis que tu es là pour moi, plus jamais, je veux t'entendre dire que tu as gâché ma vie..."

Je frémis à ses paroles, et pour seule réponse, un gémissement sors d'entre mes lèvres. Son regard passe de mes yeux à mes lèvres, puis, il s'abat sur moi, écrasant ses lèvres contres les miennes, me provoquant une décharge électrique, une explosion de chaleur, un feu d'artifice d'émotions...

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