A lire en écoutant la musique en média si possible...

Octobre, de nous jours,

Paris, France.

Je suis réveillée par la sonnerie stridente de mon réveil qui résonne à côté de mon oreille. Machinalement, j'y placarde ma main dessus pour désactiver l'alarme et me camoufle sous ma couette.

Cinq... Quatre... Trois... Deux...

-" Victoire ! crie ma mère comme à son habitude en ouvrant la porte de ma chambre. Ton réveil vient de sonner, debout !"

Il est samedi matin, 8h00. Je suis en week-end, et comme tout les samedis, ma mère à besoin de moi pour aller faire les courses pour la semaine suivante. Je ne peux lui refuser sa demande, mes parents m'offrant toujours hospitalité, alors que je suis en âge de pouvoir me louer un appartement, et de m'assumer toute seule. Il est grand temps que je trouve un stage pour pouvoir enfin leur demander mon indépendance .Je me lève difficilement et pars me préparer.

Quand je descends, ma mère m'attend déjà dans le salon, mais pas comme à son habitude. Elle n'est pas prête à partir, n'a toujours pas mis ses chaussures, ni vêtu son manteau. Non, elle m'attend, sourire aux lèvres, une enveloppe blanche entre les mains.

-" Tu as reçu du courrier, Vic." me dit-elle en me tendant la dite enveloppe.

Je comprends alors son expéditeur, lorsque je vois le logo de la belle Marianne trôner fièrement dans le coin gauche de l'enveloppe avec ce célèbre logo : celui du centre pénitencier, Le Centre du Panthéon. Je regarde ma mère, pleine de stress, mais celle-ci m'encourage à l'ouvrir. Je sais que je tiens entre mes mains, mon avenir. Car oui, pour valider mon cursus, j'ai du faire une demande de stage, et mon choix ne s'est pas orienté comme les autres dans des palais de justice ou cabinet d'avocats réputés, non. Moi j'ai choisi d'orienter ma pratique, dans le cœur même du sujet. Et ou trouve t-on les meilleurs sujets, pour un dossier en béton ? Dans une prison bien sûr, remplie d'accusés en tout genre. Le sujet parfait.

J'ouvre alors, doucement l'enveloppe, contenant la réponse à la suite de mon cursus. Une simple feuille blanche s'y trouve. Je déplie celle-ci et y lis :

Chère Mademoiselle DELAGLOIRE,

C'est avec un immense plaisir, et un très grand honneur, que nous acceptons votre demande de perfectionnement au sein de notre centre, Le Panthéon.

Votre stage débutera le Lundi 19 octobre 2015 à 9h45. Afin de collaborer dans les meilleurs conditions, nous vous remercions de vous présenter à l'accueil, une demie-heure plus tôt, vêtu d'une tenue adéquate, ainsi que de vos formulaires et consignes de stage.

Nous vous remercions de l'attrait que vous manifestez envers notre centre pénitencier.

Avec nos plus sincères salutations.

Monsieur VIGOR Richard, directeur général.

***

Trois jours. Trois jours que je ne dors quasiment pas de la nuit, et que je passe mes journées à m'empiffrer de glace au chocolat pour déstresser.

J'ai rendez-vous avec Mr Vigor ce matin, et comme Anna doit peaufiner sa thèse sur un potentiel trafic de cocaïne dans le sud de la France, c'est Maxence qui passe me prendre pour m'accompagner à mon entretien.

Il est adossé à la portière de son pick-up et porte une chemise bleue pale qui fait ressortir ces yeux lagons.

Max et moi sommes les plus proches de notre "bande". Mon ami à le don de m'apaiser en toutes circonstances, dénichant des blagues à deux francs six sous qui vous détendent en une poignée de secondes. Il est merveilleux et a toujours été présent pour moi, même ses traits de caractères font qu'on s'attache très vite à lui. Comme par exemple, n'aller jamais au restaurant avec lui, quand c'est vous qui invitez et encore moins, quand c'est dans un restaurant italien ! C'est son pêché mignon. Sans oublier ses petits doigts de fée, qui me permette de m'évader lorsqu'il se met à gratter sa guitare, et sa petite frimousse aux cheveux méchés blonds, et ses super yeux bleus. Je n'arrive d'ailleurs toujours pas comprendre, pourquoi il est toujours célibataire !

-" Alors, prête à entrer dans la cage aux lions ?" plaisante t-il.

-" Prête je ne sais pas, mais en tout cas, rentrer dans la cage aux lions, ça j'y vais, c'est sûr!" je soupire et balance les bras en essayant de relâcher quelque peu la pression que j'accumule depuis ses derniers jours, et encore plus depuis que je me suis levée ce matin.

Max me dépose devant les grilles, et d'un simple geste de la main, me souhaite bonne chance. Je me retourne face à ce bâtiment, et entend le ronflement du moteur, signe que mon ami est parti. Je reste béate face à ce véritable chef d'œuvre de l'architecture, qui se dresse telle une immense forteresse imprenable, totalement impénétrable, devant moi. J'ai pourtant vu ce bâtiment plusieurs fois : en photo, à la télévision, je le connais, mais là, il me laisse sans voix. Les murs de l'enceinte se dressent sur plusieurs mètres de hauteur, coiffés de magnifiques barbelés qui dans la perspective, créé un effet de spirale sans fin. A chaque coin, des fameuses tours de guets caractérisant si bien l'architecture des prisons.

-" Vraiment comme dans les films..." je me murmure à moi-même.

J'avance de quelques pas vers la dîtes "entrée", tout en continuant d'admirer cette architecture pénitentiaire. Je me rends compte, que tout est fait pour empêcher les légendaires tentatives d'évasions. Je pénètre alors enfin dans les lieux, tout en franchissant portes et portails blindés. En levant la tête sur ma droite, j'aperçois que chaque coin, chaque couloir est sous surveillance permanente... Les dires de cette prison sont bien vrais : c'est un lieu de très haute sécurité, le haut lieu de privation de la liberté.

Lorsque j'arrive enfin au guichet, un gardien s'y trouve derrière assis derrière un écran profondément concentré sur sa tâche.

-"Hum...Excusez-moi ? je dis, le faisant relever la tête en ma direction. Bonjour, je suis Victoire Delagloire, la nouvelle stagiaire. J'ai rendez-vous avec Mr Vigor."

Pour simple réponse, l'homme hoche la tête et appuie sur un bouton provoquant une alarme sourde, ouvrant la porte blindée se trouvant sur ma gauche. D'un signe de tête, il me fait comprendre que je peux avancer.

Je marche dans ce long couloir sans fin, voyant au loin cette porte en fer forgée. Derrière, devant certainement y détenir entassés, ou comme nous le disons si bien aujourd'hui : mis en cellule, au trou, en tôle, au placard, au goulag, au gnouf, au mitard... les détenus.

-" On devrait plutôt dire : « en enfer »." je dis à voix haute.

-" Mais vous venez de mettre un pied en enfer, Mlle Delagloire..." me fait alors sursauter une voix dure et froide derrière moi.

Je sursaute surprise. Je ne l'ai pas entendu arriver.

-" Détendez-vous, c'est le meilleur conseil que je peux vous donner ici... me dit-il en me tendant sa main : Mr Vigor, directeur général et voici Mr De Balzac, votre maître de stage pour les 18 mois à venir..."

Je lui rends sa poignée de main, me détendant face au sourire qu'il m'affiche enfin.

Nous entrâmes dans un bureau gigantesque qui jure complètement avec le lieu dans lequel nous sommes sensés nous trouver. J'imagine a quelques mètres de nous les conditions dans lesquelles vivent les détenus, mais je n ai aucune pitié pour ces monstres. Je n'oublie pas que si j'en suis là aujourd'hui, c'est certes par vocation, mais aussi pour moi. Je n'ai pas vraiment réussi à reprendre le cours de ma vie "normale" depuis ce fameux soir de mai 2011 ... J'ai fais des tonnes de recherches sur le sujet pour ma thèse et il s'avère que sans plainte de la victime, et pour "bonne conduite", un agresseur peut s'en tirer au bout de 5 ans, soit dans 1 an, l'enflure qui m'a violé et qui a bousillé les chances d'Anna d'entrée en école supérieur de danse classique, faute de poumons défaillant, sortira et reprendra une vie normale.

Si je suis là aujourd'hui, c'est donc aussi une revanche personnelle sur ma vie, je dois éviter à tout prix que des jeunes filles dans ma situation fasse la même connerie de ne rien dire. Je m'en veux chaque jour qui passe de ne pas avoir tenu tête à mes parents, de ne pas avoir insisté.

J'ai toujours eu l'esprit loyal, cartésien, terre à terre parfois et un peu procédurière aussi, et pour moi chaque faute mérite punition. Une seconde chance peut éventuellement être accordée si la peine esf purgée et que les erreurs sont comprises, assumées, et surtout regrettées.

Mr Vigor, assis à son bureau, se contente de me donner les horaires de présence à effectuer, soit du lundi au vendredi, de 7h à 17h. Il me rappelle très précisément les règles strictes du centre à ne pas enfreindre autant au niveau de la sécurité qu au niveau "moral" :

-" Ne Jamais laisser de portes ouvertes, ne jamais faire confiance, à personne..."

Il laisse ensuite la parole à Maitre De Balzac, l'avocat qui va me suivre le long de mon stage, comme un tuteur en soit. Mr De Balzac, contrairement à Mr Vigor qui est d'une carrure imposante, toujours son cigare en main, est quand à lui un jeune avocat au barreau. Il n'est pas de grande taille, cheveux châtains et yeux noisettes, il semble vulnérable dans son petit costume trois pièces noirs. Il pourrait faire la une des magazine de mode avec ce style, et je dois dire qu'il est plutôt pas mal. Il doit à peine avoir fini ses études, je lui donnerai un ou deux ans de plus que moi grand maximum. Je pensais avoir à faire à quelqu'un de plus "vieux". Sous ses allures de fils à papa, il semble d'un naturel assez sympathique.

Le genre de gendre idéal pour mes parents ...

-" C'est donc Mr Harrys, Noam Harrys que vous allez suivre durant votre immersion."

-" Noam Harrys ... D'accord. Quelles sont les charges retenues contre lui ?"

-" Il est accusé de plusieurs délits mineurs comme vente de drogues illicites, ou vols de voitures, mais c'est une agression de viol qui nous a permis de le coincer, et c'est cette charge précise, comme vous le comprendrez la plus grave, pour laquelle il est derrière les barreaux."

A l'évocation du mot viol, mon estomac se retourne.

-" Il est ici depuis 4 ans et plaide non coupable. Il s acharne à raconter qu'il est innocent... Ils sont tous innocents si vous les écoutez. Ce n'est jamais de leur faute ! Ne vous laissez pas berner par ce qu'il vous racontera, il a été pris sur les lieux du drame et nous avons donc aucun doute sur sa culpabilité."

4 ans ...

Tout me rappelle cette fameuse nuit... Tout... Jusqu'à la date d'incarcération de mon client. Il faut que ce qui me trotte dans la tête cesse de suite, et pour en être sûre je demande à en savoir plus sur cet homme.

-" Quel âge à... Mr Harrys ?"

-" Il a 23 ans, pas de famille, il a été baladé de foyer en foyer... Il a commis l'irréparable une nuit de mai 2011, à la sortie d'une boîte de nuit. Il a tabassé une étudiante, et en a violé une autre. Ces idiotes n'ont pas porté plainte, d'où le fait qu'il puisse sortir dans 11 mois désormais."

Mon sang ne fait qu'un tour... La nuit, serait-elle la même que "ma nuit" ? Le lieu est le même, une boîte de nuit, et Anna, "la tabassé", fait également partie de la tirade de De Balzac... Tout correspond, à un détail prêt... Notre agresseur n'avais pas notre âge, il était bien plus âgé... il n'avait pas 23 ans.

Je dois me faire des films, je deviens parano avec cette histoire. Des boîtes de nuit dans Paris il en existe des centaines ! Et malheureusement, il existe aussi beaucoup d'agressions similaire à la notre. Je me sors ses idées de la tête, bien décidée à réussir mon stage, sans faire jouer l'affectif, sans faire de mon histoire un cas. Si il a fait ce pour quoi il est ici, il faut que je me batte pour que sa peine soir rallongée de quelques années, plainte oh pas plainte déposée, mais je dois avant tout éclaircir cette affaire, être sur de sa culpabilité avant toute chose, et un sentiment que je ne saurais expliquer me pousse à penser que ce Noam, ce Mr Harrys est innocent, alors que je ne l'ai jamais vu.

-" Vous rencontrerez Mr Harrys, dés demain matin. Soyez prête Mlle Delagloire, passez une bonne journée."

Les deux messieurs se lèvent, et me serrent vigoureusement la main, une poignée dure et ferme et me guident vers la sortie. Je ne peux cependant pas m'empêcher de penser...

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Guide des personnages :

Maxence est inspiré de Niall Horan.

Maître De Balzac est inspiré de Liam Payne.

Mr Vigor est inspiré de Simon Cowell.

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